Journal en français facile 30 décembre 2018
Adrien Delgrange : 20h en temps universel, 21h à Paris et Kinshasa. Merci d'écouter de Rfi, l'heure quotidienne pour écouter le Journal en français facile présenté ce soir avec Jacques Alix. Bonsoir Jacques.
Jacques Alix : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Nous sommes le 30 décembre. Au sommaire de ce journal.
ZK : Jour d'élection en RDC ! Beaucoup de Congolais se sont déplacés pour élire un nouveau président aujourd'hui en République démocratique du Congo.
AD : Des élections également Bangladesh. La Première ministre Hasina aurait remporté les législatives un résultat rejeté par l'opposition qui dénonce des fraudes.
ZK : En France, un détenu s'évade cet après-midi de la prison de Fresnes.
AD : Et puis toujours en France, la femme du djihadiste présumé, Peter Cherif, a été arrêté aujourd'hui dès son arrivée à l'aéroport de Roissy.
ZK : Enfin l'expression de la semaine : « Passe d'armes ». Passe d'armes cette semaine entre Alexandre Benalla et l'Élysée au sujet des passeports diplomatiques.
AD : Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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ZK : Une journée cruciale, importante aujourd'hui pour les Congolais.
AD : Près de 40 millions d'électeurs congolais appelés ce 30 décembre pour des élections provinciales, législatives et présidentielle, et cette question : qui pour succéder (venir après) Joseph Kabila, à la tête de la RDC depuis 17 ans. Une chose est sûre les électeurs sont nombreux à se mobiliser pour désigner leur nouveau président. Anne Cantener, les votes se poursuivent d'ailleurs à l'heure actuelle dans certaines villes du pays.
Dans plusieurs villes de République démocratique du Congo, on a observé des retards à l'ouverture des bureaux de vote. À Kinshasa, la capitale, le vote a commencé il y a deux heures seulement, selon des observateurs. Pour compenser ces retards, les opérations de vote se poursuivent dans certains bureaux à Kinshasa et à Goma, par exemple, mais ailleurs le dépouillement des bulletins a commencé. Les noms qui reviennent le plus sont ceux du candidat de la majorité, Emmanuel Ramazani Shadary, et des deux opposants Félix Tshisekedi et Martin Fayulu. Les retards ne sont pas les seuls problèmes observés. Parfois, les bureaux de vote ont fermé alors qu'il restait des électeurs dans la file d'attente. Dans plusieurs bureaux, les électeurs ont eu des difficultés à trouver leur nom sur les listes. Autre problème : les observateurs dépêchés par l'Église catholique ont relevé plus de 500 dysfonctionnements des machines utilisées pour le vote. On a aussi recensé des incidents avec les témoins, c'est-à-dire les représentants des partis censés surveiller les opérations. Certains disent qu'ils n'ont pas pu accéder aux bureaux, c'est le cas à Goma par exemple, dans l'est. Un peu plus au nord, à Bunia, des témoins disent qu'ils n'ont pas pu assister au dépouillement des bulletins.
AD : Merci Anne Cantener.
ZK : La rédaction de Rfi mobilisée pour vous informer sur ces élections en RDC édition spéciale demain matin de 6h 30 à 8h sur RFI (heure de Kinshasa et Paris).
AD : Et suivez également l'actualité en temps réel sur la RDC via notre site rfi.fr. Il est 2h03 à Dacca.
ZK : La capitale du Bangladesh où les résultats des élections légalistes continuent d'arriver au fur et à mesure. Yéléna Tomic.
La Première ministre du Bangladesh - Sheikh HAsina - est en passe de remporter une large victoire aux législatives qui se sont tenues aujourd'hui. Au vu des derniers résultats, toujours provisoires, il ne fait aucun doute que l'actuelle PM Sheikh Hasina va remporter un 3e mandat consécutif et son parti la majorité absolue au Parlement. Mais le déroulement de ces élections et son résultat suscitent de nombreuses critiques. En premier lieu de l'opposition qui dénonce une farce, des fraudes et la compétition inéquitable durant toute la campagne où ses candidats et militants ont été la cible de harcèlement et d'attaques physiques qui ont entraîné la mort d'une dizaine de personnes rien que pour la journée du scrutin. Des médias ont également fait état de nombreuses irrégularités dans des bureaux de vote dans les zones rurales notamment, où des électeurs n'ont pas pu déposer un bulletin dans l'urne, car quelqu'un avait déjà voté à leur place. Ou encore de l'absence d'observateurs indépendante pour contrôler le bon déroulement du scrutin. Dans certains bureaux, le parti au pouvoir a remporté plus de 700 votes contre 2 pour l'opposition une alliance d'une vingtaine de partis : du jamais vu d'après un spécialiste que nous avons contacté et qui soupçonne des fraudes massives. Sur les réseaux sociaux, les sympathisants de l'opposition n'en finissent pas de dénoncer une élection anti-démocratique qui n'augure rien de bon pour leur pays. Les résultats officiels devraient être connus d'ici demain, mais selon une télévision locale Channel, la coalition de Sheikh Hasina a d'ores et déjà obtenu plus des 151 sièges requis pour avoir la majorité absolue au Parlement. Une élection contestée par l'opposition qui dénonce des fraudes et demande de nouvelles élections.
ZK : 3 mois de plus, c'est le report annoncé de l'élection présidentielle en Afghanistan.
AD : Prévue initialement le 20 avril prochain, elle a été reportée au 20 juillet 2019, indique aujourd'hui le chef de la Commission électorale indépendante.
ZK : Cette arrestation aujourd'hui de l'épouse, la compagne de Peter Chérif.
AD : Peter Chérif, djihadiste présumé déjà en prison, c'est sa femme qui a été expulsée cette nuit de Djibouti, puis arrêtée dès son arrivée à l'aéroport Charles-de-Gaulle à Paris. Léa Boutin-Rivière.
L'épouse de Peter Chérif est aux mains de la police française. Placée en garde à vue, cette femme a été expulsée dans la nuit de samedi à dimanche de Djibouti vers la France. Là, la direction générale du renseignement supérieur l'attendait, un procédé qui a évité de passer par l'extradition. Pour l'instant, la conjointe de Peter Chérif n'a pas été mise en examen. Ses deux enfants l'accompagnaient, ils ont été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance, compétente pour les enfants mineurs de personnes suspectées de djihadisme. L'homme, lui, est bien sous le coup d'une mise en examen. Le motif : association de malfaiteurs terroriste criminelle en récidive. Au Yémen, où il a fui en 2011, il était en effet cadre d'Aqpa, Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Il avait lui-même été expulsé de Djibouti il y a un peu plus d'une semaine. Peter Chérif était aussi un proche des frères Kouachi, ceux qui avaient perpétré l'attentat contre le journal Charlie Hebdo en janvier 2015... Il était resté en contact avec eux après sa fuite. Lorsque Peter Chérif et sa famille ont été retrouvés, ils planifiaient vraisemblablement de partir pour l'Algérie, le pays d'origine de sa femme. Ils avaient rejoint Djibouti après avoir fui le Yémen pour une raison encore inconnue.
ZK : Il s'est fait la belle.
AD : Ce dimanche après-midi, un détenu s'est évadé de la prison de Fresnes malgré les tirs d'un surveillant qui a tenté de l'empêcher de s'enfuir, l'homme a réussi à s'échapper en escaladant le mur d'enceinte, il était en prison pour des vols avec effraction, indiquent les autorités pénitentiaires.
ZK : L'heure de retrouver, comme tous les dimanches, dans le Journal en français facile : l'expression de la semaine.
AD : Yvan Amar ce qui retenu votre attention, c'est l'expression : Passe D'armes.
Passe d'armes entre Alexandre Benala et l'Élysée ! Les incertitudes sur les passeports diplomatiques détenus par l'ancien collaborateur du président de la République ont amené à des déclarations croisées, souvent contradictoires et souvent agressives, qui émanaient de Bénala lui-même ou des services de l'Élysée : chacun voulait montrer que dans cette affaire il n'avait rien à se reprocher, et que s'il y avait des fautes, elles venaient de l'autre. On a donc eu des échanges de petites phrases : non pas de longs discours, mais des accusations, des mises au point, des précisions, qui tenaient chaque fois en quelques mots. Et tout ça peut être comparé à un duel d'escrimeurs : on attaque, on pare, c'est-à-dire qu'on se protège, qu'on neutralise, on arrête l'attaque de l'adversaire. Et lorsqu'on parle d'une passe d'armes, on a bien cette idée de rapidité. Alors certes c'est agressif, mais ce n'est pas très dangereux : une passe d'armes, a priori, ne se termine pas par un coup mortel ; c'est plus une série de piques échangées. Ce qui est curieux c'est que cette expression « passe d'armes » n'appartient pas au vocabulaire technique de l'escrime : on y parle de passe-avant, de passe arrière, lorsqu'on avance sur l'adversaire, ou qu'on rompt, qu'on recule. On parle même de phrase d'armes pour désigner un enchaînement d'attaque, de repli, et de contre-attaque. Mais la passe d'armes ne s'utilise que de manière figurée, à propos d'un duel symbolique.
AD : Merci Yvan Amar. L'ancien proche collaborateur du président français, Alexandre Benalla, critiqué pour avoir conservé et utilisé des passeports diplomatiques lors de récents voyages eu Tcahed et en Isarel reconnaît aujourd'hui dans Journal du Dimanche. S'en être servi « par confort personnel », et compte les rendre « dans les jours qui viennent ». C'est la fin de ce Journal en français facile co-présenté avec Jacques Alix, merci Jacques.