Journal en français facile 30 septembre 2019
Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : le dernier adieu à Jacques Chirac. Une cérémonie s'est tenue cet après-midi en l'église Saint Sulpice à Paris en présence d'une trentaine de dirigeants étrangers, avant les obsèques de l'ancien président dans un cadre privé.
SB : Des mesures face à l'immigration illégale en Grèce. Après un incendie meurtrier dans le plus grand camp de migrants d'Europe, le gouvernement annonce un renforcement des contrôles aux frontières.
RA : Et puis la 4e journée des mondiaux d'athlétisme à Doha. L'Ougandaise Halimah Nakaayi remporte l'épreuve du 800 m. Nous irons à Doha à la fin de ce Journal en français facile.
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SB : Jacques Chirac repose désormais au cimetière du Montparnasse à Paris.
RA : L'ancien Président français mort à 86 ans a été inhumé (enterré) cet après-midi dans un cadre strictement privé. Avant ces obsèques une grande cérémonie a eu lieu en l'église Saint Sulpice à Paris, en présence de la quasi-totalité de la classe politique française, en premier lieu le chef de l'État Emmanuel Macron. Et une trentaine de dirigeants étrangers comme les Présidents russes Vladimir Poutine ou Congolais Denis Sassou Nguesso. D'anciens dirigeants qui ont fréquenté Jacques Chirac étaient également présents. C'est le cas de l'ex-Président américain Bill Clinton. Son souvenir de Jacques Chirac, l'ouverture de l'ancien Président français vers le monde y compris les plus démunis. C'est le message qu'il a voulu faire passer, on écoute Bill Clinton.
« Il était pour l'allégement de la dette pour les pays les plus pauvres. Ce que à quoi nous avons tous collaboré. Mais surtout il a fait quelque chose de vraiment exceptionnel à la fin de sa présidence en créant la taxe sur les billets d'avion qui a permis de fonder UNITAID. Cette organisation qui a apporté des médicaments aux plus pauvres tout autour du monde. J'en vois les bénéfices tous les jours, car ma fondation participe à cet effort : procurer des médicaments aux enfants contaminés par le Sida, des médicaments qui permettent d'éviter la transmission du Sida de la mère à l'enfant. On ne sait pas combien de personnes ont été sauvées grâce à UNITAID. C'est un magnifique cadeau de la France au monde. Jacques Chirac pensait qu'il était possible d'être fort chez soi tout en étant fort tout autour du Monde. Que l'on pouvait prendre en compte les habitants du monde entier et en ressortira renforcé ! C'était un grand président et c'était mon ami. » RA : « Il me manquera », a ajouté Bill Clinton. Propos recueillis par Pierre Firtion. À noter la foule, rassemblée devant l'église Saint Sulpice, et qui a applaudi quand le cercueil de Jacques Chirac enveloppé du drapeau bleu blanc rouge est entré dans l'église. À l'occasion des obsèques de l'ancien Président, ce lundi était une journée de deuil national en France. Sur les édifices publics, les drapeaux étaient en berne, c'est-à-dire qu'ils ont été baissés. Et puis à 15h cet après-midi la population était appelée à observer une minute de silence dans les écoles.
SB : Également en France, l'inquiétude à Rouen.
RA : Dans cette ville de l'ouest du pays où un incendie s'est produit dans une usine chimique la semaine dernière. Ce soir la direction de l'usine affirme que le feu aurait débuté à l'extérieur du site, selon ce qu'indiquent les caméras de vidéosurveillance. La direction affirme avoir porté plainte. Ce qui inquiète c'est la pollution engendrée par l'incendie. Le Premier ministre Édouard Philippe était sur place ce soir, il affirme que les odeurs sont « gênantes », mais pas « nocives », c'est-à-dire pas dangereuses. Et puis le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume promet une indemnisation totale aux agriculteurs dont la production est touchée par les conséquences de l'incendie de l'usine chimique.
SB : En Grèce un incendie qui pose question.
RA : Cela s'est passé hier soir dans le camp de Moria qui est le plus grand camp de migrants d'Europe : une réfugiée a été tuée, s'en sont suivi des émeutes. Il y a 13mille migrants dans le camp de Moria, ils vivent dans des conditions très difficiles. Face à cette situation le gouvernement grec a annoncé ce lundi une série de mesures : objectif limiter l'arrivée de migrants en situation irrégulière. Correspondance à Athènes de Joël Bronner.
La réaction du gouvernement conservateur grec à la suite de l'incendie du camp de Moria, à Lesbos, se veut en grande partie sécuritaire. Les autorités ont notamment annoncé le futur renforcement des contrôles aux frontières, avec la multiplication de patrouilles maritimes ou encore la mise en place de centres fermés, destinés à détenir les migrants entrés illégalement en Grèce - ou ceux dont la demande d'asile a été rejetée - avant de les renvoyer. Les autorités souhaitent également désengorger les centres d'accueil saturés des îles de la mer Égée, comme celui de Lesbos, en transférant une partie des migrants vers le continent. Après l'incendie de ce week-end, l'accélération de ces transferts avait d'ailleurs été jugée « extrêmement urgente » par le porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés basé en Grèce. Tandis que de son côté, l'ONG Médecins sans frontières appelait dans un communiqué à, je cite, « évacuer Moria qui est devenu un enfer ». Depuis cet été, sur fond de tensions politiques, la Grèce fait face à un regain du nombre de migrants qui accostent sur ses îles, en provenance de la Turquie voisine. En septembre, ce sont au moins 3 500 personnes qui sont arrivées sur l'île de Lesbos aux dires des ONG. Joël Bronner, Athènes, RFI.
SB : Et puis c'est un prix qui récompense un travail en faveur des droits de l'homme.
RA : Le Prix Vaclav Havel des Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, du nom de l'ancien Président tchèque. Ce prix a été décerné aujourd'hui et cette année il y a deux lauréats : l'Initiative des jeunes pour les droits de l'homme, qui œuvre à la réconciliation dans les Balkans. Et Ilham Tohti, un intellectuel ouïghour. Les ouïghours sont une minorité vivant en Chine et en Aise centrale. Minorité persécutée par la Chine. D'ailleurs Ilham Tohti est en détention en Chine. Cela fait deux ans que sa fille n'a plus de nouvelles de lui. Et voilà le message qu'elle a souhaité envoyer.
« Mon père m'a toujours dit : “tant qu'il y a la montagne, il y aura du bois pour faire du feu.” Cela veut dire qu'il ne faut jamais perdre l'espoir. Il y a toujours la possibilité que les choses changent. Je me force de rester optimiste. Les prix internationaux sont le moyen le plus efficace pour protéger mon père. C'est non seulement une reconnaissance pour le travail de mon père, mais ça permet aussi de mettre la lumière sur la situation des Ouïgours. Nous en avons besoin pour alerter le monde sur le sort de notre peuple et sur celui de mon père. Plus la communauté internationale s'occupe du cas de mon père, plus il sera en sécurité. Le moment où on l'oubliera, le gouvernement chinois pourra lui faire autant de mal qu'il souhaite. Mon père avait pour seul objectif de créer un pont de la paix entre la minorité des Ouïgours et la majorité des Chinois Han. Il n'a jamais dit quelque chose de violent. Sa seule arme, c'était ses mots. Il voulait que le monde sache ce qui arrive aux Ouïgours. » RA : Jewher Tohti, la fille d'Ilham Tohti intellectuel ouïghour détenu en Chine, et lauréat aujourd'hui du Prix Vaclav Havel des Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe. Propos recueillis par Heike Schmidt.
SB : Enfin en sport on continue de suivre les mondiaux d'athlétisme à Doha.
RA : C'est la 4e journée ce lundi, 6 finales au programme, dont celle du 400 m haies masculin, qui vient de s'achever. Christophe Jousset, vous êtes en direct de Doha, finale remportée par le Norvégien Karsten Warholm.
[Transcription manquante]
RA : Christophe Jousset, l'un des envoyés spéciaux de RFI à Doha. Fin de ce Journal en français facile.