POLLUTIONS DES EAUX DOUCES - Publiée le 3-01-2010
Lorsque l'on parle de marée noire, on a le plus souvent à l'esprit des super tankers qui se délestent de leur trop plein de carburant ou des cargos poubelles éventrés laissant échappé des tonnes de pétrole… Des marées noires synonymes d'oiseaux mazoutés, de plages souillées par des galettes noirâtres… et les gros titres des journaux relayant l'indignation générale, suivi de procès retentissant… Mais il est d'autres pollutions tout aussi préjudiciables aux écosystèmes , plus diffuses, de moins grandes échelle, et qui sont pourtant bien plus fréquentes… Elles touchent les eaux douces et sont répertoriées comme pollutions d'origines indéterminées . C'est l'association « Robin des Bois » qui vient d'en dresser l'inventaire en publiant la cartographie des marées noires dans les eaux intérieures. 561 points tachant de noir la carte de France, dont 188 qui sont d'origine inconnue. Le reste provient de l'industrie, des réseaux routiers, des eaux pluviales ou encore de ce que chaque citoyen déverse sans précaution dans les eaux domestiques… Ces marées noires dans les eaux dites douces sont le fruit de négligences, mais aussi de malveillances ou de vandalismes… Ce sont des citernes vétustes qui fuient, dans les entreprises ou chez les particuliers… Ce sont les fuites de carburants suite à un accident de la route, ou dans les stations services. Ce sont des péniches ou des bateaux de loisirs qui procèdent à des dégazages dans les rivières… C'est encore le garagiste ayant pignon sur rue, ou le mécano du dimanche qui se déleste de quelques litres d'huile de vidange de manière peu avouable… Il y a enfin le secteur agricole qui est aussi montré du doigt… résidus phytosanitaires, traitements des récoltes, ou effluents d'élevages… Ces pollutions peuvent être aussi mortelles que celles qui souillent la mer… Et pourtant, elles ont lieu dans l'indifférence quasi générale. Faute de transmission efficace des données, de centralisation et d'interprétation des informations récoltées, les pollutions accidentelles ou volontaires sont vite oubliées, et donc jamais sanctionnées. La cartographie des Robins des Bois ne prétend pas être exhaustive. Elle reflète cependant l'indifférence générale dans laquelle se déroulent ces pollutions. L'association souligne pourtant que 100 litres d'hydrocarbures dans une rivière, en été, quand elle est en période de basses eaux, cela fait beaucoup plus de dégâts que la même quantité déversée en pleine mer. Et si l'on s'émeut à juste titre dès que des mouettes s'échouent sur les plages, engluées dans du mazout, les truites, les hérons, les insectes d'eau ou les canards subissent de semblables attaques sans déclencher d'indignation. Pourtant toutes ces pollutions des eaux douces finissent un jour ou l'autre dans les océans… 80% des outrages que subit la mer provient de l'intérieur des terres. Les Robins des Bois espèrent donc que les pouvoirs publics mettent en place les indispensables mesures de prévention, d'information, de pédagogie , mais aussi d'investigation et de répression… des mesures nécessaires pour préserver nos écosystèmes… LES ROBINS DES BOIS
philippe, pour la Rédaction