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Les mots de l'actualité, EXCUSE   2010-02-26

EXCUSE 2010-02-26

La politique, en ce moment, parle d'excuse à tout propos : le voyage au Rwanda de Nicolas Sarkozy faisait surgir le mot, la préparation des élections régionales le suscite aussi, notamment depuis l'affaire Ali Soumaré : Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris déclarait que des excuses seraient bienvenues après les accusations mensongères dont Ali Soumaré a été victime. Et sur le site de RFI, on peut lire que Gordon Brown a présenté des excuses aux enfants britanniques déportés au XXe siècle, enfants qui en général ne pouvaient être élevés par leur mère non mariée, et qu'on en envoyait un peu partout aux quatre coins du Commonwealth pour donner, « une nouvelle chance » à ces « innocents déportés ». Mais au fait, qu'est-ce que c'est qu'une excuse et comment doit-on utiliser le mot ? Le sens général ne pose pas de problème : une excuse est d'abord un regret qu'on exprime, par rapport à ce qu'on a dit ou fait qui peut avoir blessé ou offensé quelqu'un. Mais à partir du moment où on emploie un verbe ou une locution verbale, c'est-à-dire un verbe qui s'exprime en plusieurs mots, les choses se compliquent un peu. Alors comment doit-on dire quand on fait amende honorable ? On peut présenter ses excuses . La formule est extrêmement correcte et témoigne même d'une certaine recherche de langue. Si l'on présente ses excuses , on s'exprime de façon très recherchée. C'est d'ailleurs une façon assez officielle de s'exprimer. Dans la vie courante, d'autres possibilités s'offrent à nous. Toujours assez cérémonieux, on peut dire je vous prie de m'excuser , mais le plus simple et le plus fréquent est le simple excusez-moi . On voit bien malgré tout que cette posture linguistique met celui qui parle dans la position du quémandeur. Il attend qu'on lui accorde un pardon, il espère une bienveillance. Pourtant, on est quand même là dans la sphère du performatif : c'est-à-dire qu'on a à faire avec ces actes de parole qui ont valeur d'actes tout court. Dire excusez-moi ce n'est pas juste être en demande, c'est faire un geste, adopter une certaine attitude, montrer qu'on revient sur ce qu'on a pu dire ou faire, qu'on le regrette. On l'efface symboliquement. Et même si on reste dans le symbole, c'est quelque chose. Ce qui nous amène à un autre débat. On dit souvent je m'excuse , pour s'excuser. Alors certains puristes prétendent que la phrase n'a pas de sens, et qu'on ne peut s'excuser soi-même : ce serait à l'autre de le faire ! Il faut d'abord préciser que l'usage va absolument à l'encontre de cette idée : dire je m'excuse n'a rien d'arrogant, bien au contraire. Le sens de la phrase est assimilé à je vous présente mes excuses et donc, il est inopportun de considérer que c'est une faute de français ou une faute de goût. On s'excuse et c'est très comme ça ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

EXCUSE   2010-02-26 ENTSCHULDIGUNG 2010-02-26 EXCUSE 2010-02-26 URSÄKT 2010-02-26

La politique, en ce moment, parle d'excuse à tout propos : le voyage au Rwanda de Nicolas Sarkozy faisait surgir le mot, la préparation des élections régionales le suscite aussi, notamment depuis l'affaire Ali Soumaré : Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris déclarait que des excuses seraient bienvenues après les accusations mensongères dont Ali Soumaré a été victime. Et sur le site de RFI, on peut lire que Gordon Brown a présenté des excuses aux enfants britanniques déportés au XXe siècle, enfants qui en général ne pouvaient être élevés par leur mère non mariée, et qu'on en envoyait un peu partout aux quatre coins du Commonwealth pour donner, « une nouvelle chance » à ces « innocents déportés ». Mais au fait, qu'est-ce que c'est qu'une excuse et comment doit-on utiliser le mot ? Le sens général ne pose pas de problème : une excuse est d'abord un regret qu'on exprime, par rapport à ce qu'on a dit ou fait qui peut avoir blessé ou offensé quelqu'un. Mais à partir du moment où on emploie un verbe ou une locution verbale, c'est-à-dire un verbe qui s'exprime en plusieurs mots, les choses se compliquent un peu. Alors comment doit-on dire quand on fait amende honorable ? On peut présenter ses excuses . La formule est extrêmement correcte et témoigne même d'une certaine recherche de langue. Si l'on présente ses excuses , on s'exprime de façon très recherchée. C'est d'ailleurs une façon assez officielle de s'exprimer. Dans la vie courante, d'autres possibilités s'offrent à nous. Toujours assez cérémonieux, on peut dire  je vous prie de m'excuser , mais le plus simple et le plus fréquent est le simple excusez-moi . On voit bien malgré tout que cette posture linguistique met celui qui parle dans la position du quémandeur. Il attend qu'on lui accorde un pardon, il espère une bienveillance. Pourtant, on est quand même là dans la sphère du performatif : c'est-à-dire qu'on a à faire avec ces actes de parole qui ont valeur d'actes tout court. Dire  excusez-moi ce n'est pas juste être en demande, c'est faire un geste, adopter une certaine attitude, montrer qu'on revient sur ce qu'on a pu dire ou faire, qu'on le regrette. On l'efface symboliquement. Et même si on reste dans le symbole, c'est quelque chose. Ce qui nous amène à un autre débat. On dit souvent je m'excuse , pour s'excuser. Alors certains puristes prétendent que la phrase n'a pas de sens, et qu'on ne peut s'excuser soi-même : ce serait à l'autre de le faire ! Il faut d'abord préciser que l'usage va absolument à l'encontre de cette idée : dire  je m'excuse n'a rien d'arrogant, bien au contraire. Le sens de la phrase est assimilé à je vous présente mes excuses et donc, il est inopportun de considérer que c'est une faute de français ou une faute de goût. On s'excuse et c'est très comme ça ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/