Journal en français facile 12/08/2020 20h00 GMT
#Français de l'actualité Fanny Bleichner : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 23h à Minsk, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile.
À la Une de l'actualité : - Le premier discours commun de Kamala Harris et Joe Biden. Le candidat démocrate à la Maison Blanche l'a choisie comme colistière. Un choix historique. Elle pourrait devenir la première femme noire vice-présidente des États-Unis en cas de victoire.
- Nouvelle répression de manifestants en Biélorussie. Un millier de personnes ont été arrêtées la nuit dernière. Le mouvement post-électoral se poursuit. Plusieurs pays s'inquiètent de la situation. - Journée d'émeutes en Inde à Bangalore. Elles ont fait trois morts et 60 blessés. À l'origine de ces violences, une publication sur Facebook jugée « insultante » à l'égard du prophète Mahomet. - Jamais, depuis 1955, le Royaume-Uni n'avait traversé une si grave crise économique. C'est la conséquence de la pandémie de Covid-19. -----
FB : C'est leur première apparition conjointe. Aux États Unis, Joe Biden et Kamala Harris ont donné leur premier discours ensemble, à Wilmington, dans le Delaware. La sénatrice californienne a été choisie par Joe Biden, futur candidat à la Maison Blanche, comme colistière pour le scrutin de novembre. Elle pourrait devenir la première femme vice-présidente des États-Unis s'ils battent Donald Trump en novembre. Une femme noire. Kamala Harris a fait carrière en tant que procureure de San Francisco avant de devenir procureure générale de l'État de Californie. Romain Lemaresquier revient sur son parcours.
Elle a 55 ans et, derrière elle, plus de 27 années passées au service de la justice. Kamala Harris a entamé son parcours en 1990 comme adjointe du procureur du comté d'Alameda. Elle devient ensuite cheffe de la division criminelle du district de San Francisco jusqu'en 2000 avant d'accepter un poste à la mairie de la ville. En 2003, elle est élue procureure de San Francisco, poste qu'elle occupera jusqu'en 2010. Une période durant laquelle elle tentera de faire taire les critiques, car Kamala Harris était très proche du maire de San Francisco Willie Brown, qui l'aurait aidé à gravir les échelons. Élue en 2010 au poste de procureure générale de Californie, Kamala Harris va y imposer sa vision. Si elle n'hésite pas à lancer un programme pour réduire la récidive des primo-délinquants non-violents, Kamala Harris refuse de soutenir l'idée d'équiper de caméras-piétons chaque policier californien. Elle refusera également de poursuivre l'actuel secrétaire au Trésor américain, Steve Mnuchin, patron de la banque OneWest, accusé de ne pas avoir respecté les lois sur les saisies, ce qui lui vaudra des critiques d'une partie des démocrates. En 2017, à la fin de son second mandat, Kamala Harris se verra reprocher de ne pas avoir suffisamment travaillé à la lutte contre les discriminations. Des dossiers que les républicains ne vont certainement pas hésiter à mettre en avant dans les semaines qui viennent.
FB : Romain Lemaresquier du service international.
Les dégâts sont estimés à plus de 15 milliards de dollars au Liban, huit jours après l'explosion sur le port de Beyrouth. C'est ce qu'a annoncé ce mercredi le président Michel Aoun. 300 000 personnes sont sans abris, au moins 171 sont mortes et plus de 6 500 ont été blessées. Plus de la moitié des structures médicales examinées par l'Organisation mondiale de la santé sont hors de service. Et notamment trois des principaux hôpitaux de la capitale. Concernant l'enquête, vendredi, plusieurs ministres, anciens et actuels, vont être interrogés au sujet de la présence de plusieurs tonnes de nitrate d'ammonium sur le port de Beyrouth. C'est la substance à l'origine de l'explosion. Aujourd'hui, Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec le président iranien Hassan Rohani. Il l'a mis en garde contre toute intervention au Liban. Emmanuel Macron s'est aussi entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Il lui a fait part de sa très grande préoccupation sur la situation en Biélorussie. Aujourd'hui encore, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester contre le résultat de l'élection présidentielle de dimanche. Alexandre Loukachenko en est sorti vainqueur. Depuis des rassemblements sont organisés tous les soirs. La police bélarusse a annoncé avoir procédé à environ mille nouvelles arrestations la nuit dernière. Elle a aussi fait usage de balles réelles. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, en visite à Prague, a apporté son soutien aux manifestants : « Nous avons assisté à une élection qui nous préoccupait beaucoup, qui ne s'est pas déroulée de manière libre et juste. Nous nous en soucions parce que nous nous soucions profondément du peuple biélorusse, nous voulons que le peuple biélorusse obtienne les libertés qu'il exige et qu'il pense être dans son véritable intérêt. FB : On apprend ce soir qu'un manifestant qui avait été interpellé est décédé, les autorités l'ont confirmé. C'est le deuxième depuis le début du mouvement. Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront vendredi pour débattre d'éventuelles sanctions contre la Biélorussie. En Russie voisine, un sombre anniversaire, la pire catastrophe vécue par la marine russe après l'ère soviétique. C'était il y a 20 ans. Le 12 août 2000, le naufrage du Koursk, un sous-marin russe de 154 mètres de long. L'accident était dû à l'explosion accidentelle d'une torpille, un engin sous-marin explosif. Les 118 hommes qui se trouvaient à bord sont morts, piégés à 108 mètres de profondeur. Les opérations de sauvetage ont en effet chaotiques et le pouvoir a été très critiqué à ce sujet. L'affaire est close depuis l'été 2002, et aucun responsable n'a été désigné. Correspondance à Saint-Pétersbourg, d'Étienne Bouche. Pour les familles des victimes, le 12 août est une date rituelle. À Saint-Pétersbourg, elles se retrouvent chaque année à l'église Saint-Nicolas-des-Marins pour un hommage religieux. Ensemble, elles forment désormais une communauté bâtie sur l'absence et le souvenir. Vingt ans après la tragédie, la colère s'est dissipée. Veuves, parents et enfants veulent entretenir la mémoire de ces hommes dont certains avaient à peine plus de 20 ans. Au cimetière Sérafimovski où 32 membres de l'équipage sont enterrés, les commémorations se poursuivent en présence du gouverneur de Saint-Pétersbourg. Au micro, les noms des 118 sous-mariniers se succèdent. Les discours sont consensuels. On ne cherche plus de responsables à ce drame : le Koursk est devenu l'une de ces tragédies sacrificielles jalonnant l'Histoire russe. Dans son édition du jour, le journal Novaïa Gazeta retrace l'affaire dans ses moindres détails. Le principal titre d'opposition de la presse russe a fait de ce drame sa plus longue enquête jamais publiée. Étienne Bouche, Saint-Pétersbourg, RFI.
FB : Saint Pétersbourg où il est 23h07, 01h37 à Bangalore en Inde. De violentes émeutes y ont éclaté aujourd'hui, faisant trois morts. À l'origine de ces affrontements, une photo jugée « insultante » à l'égard de la communauté musulmane. Reportage de Côme Bastin.
Les rues de Kaval Byrasandra sont vides, mais les carcasses de voitures et de bus brûlent encore. La police patrouille et bloque l'accès aux artères où les émeutes se sont déroulées. Dans ce quartier où hindous et musulmans cohabitent, tout est parti hier soir d'une photo postée par un proche d'un député. Un habitant témoigne : « Un membre de sa famille a publié une photo insultant le prophète Mohamed. Alors des musulmans se sont rassemblés pour manifester leur colère devant chez lui. Cela a dégénéré et ils ont brûlé sa maison. Ensuite, ils sont allés incendier le poste de police. Les rues n'étaient plus sûres alors je suis rentré chez moi. » Après un déploiement policier massif, la révolte a été contenue vers 1 heure du matin, au prix de violents affrontements. 60 policiers ont été blessés et trois manifestants ont trouvé la mort, selon les autorités. De nombreux véhicules ont aussi été incendiés. Au moins 145 personnes ont été arrêtées, y compris l'auteur de la publication. Le parti local Janata Dal, associé au BJP au pouvoir, parle de « conspiration planifiée », mais le flou règne encore sur les circonstances exactes de cet embrasement. Le confinement avait mis fin à la plupart des rassemblements depuis mars. Aujourd'hui, le hashtag émeutes de Bangalore fait la Une en Inde. Les rassemblements de plus de quatre personnes sont interdits dans toute la ville. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
FB : Le Royaume-Uni connaît la plus grande récession de son histoire depuis 1955. En cause : la pandémie de Covid-19. Explications à Londres d'Élodie Goulesque. « S'il y a des choix difficiles qui devront être faits, nous traverserons cette tempête », c'est ce qu'a affirmé aujourd'hui le ministre des Finances britanniques Rishi Sunak. Depuis le début de la pandémie, ses interventions sont sans aucun doute les plus scrutées après celles de Boris Johnson. Et pour cause, l'économie britannique a beaucoup souffert avec une chute du PIB de 20,4% au second trimestre, du jamais vu depuis les années 50. Dans un pays où le secteur des services représente 4/5 de l'économie, la fermeture des hôtels, magasins et restaurants pendant le confinement explique cette baisse. Le secteur automobile, lui, a engendré le plus faible taux de production depuis 1954. Comparé à ses voisins européens, le bilan économique du Royaume-Uni est plus sombre, la France par exemple ayant enregistré une chute de son PIB de 13,8%. Malgré des chiffres qui remontent depuis mai et la fin progressive du confinement, le nombre d'actifs a baissé de 730 000 entre mars et juillet de ce côté de la Manche. Même si le gouvernement donne des aides depuis le début de la crise, notamment pour le chômage partiel ou les entreprises en difficulté, le reste de l'année 2020 s'annonce rude. À l'horizon : la menace d'une deuxième vague de Covid cet hiver et des négociations sur le Brexit qui stagnent, rendant une sortie sans accord de plus en plus probable. Élodie Goulesque, Londres, RFI.
FB : RFI il est 22h et bientôt 10 minutes à Paris.