Journal en français facile 19/06/2020 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Julien Coquelle-Roëhm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile avec à la Une : - la chancelière allemande Angela Merkel qui l'assure, un endettement commun de l'Union européenne « n'est remis en cause par personne ». Elle s'exprimait à la sortie d'une réunion des États membres tout à l'heure sur la relance économique de l'UE après le coronavirus. Vous l'entendrez dans un instant. - pendant ce temps, les pays continuent de se déconfiner. L'Irlande accélère par exemple son retour à la normale après le virus. Mais l'Organisation mondiale de la Santé s'inquiète, car le virus circule toujours. - à la une également, le Juneteenth aux États-Unis comme tous les ans le 19 juin, les Américains commémorent la fin de l'esclavage. Des manifestations sont à prévoir quatre semaines après la mort de George Floyd qui a déclenché une vague de colère dans le pays.
- et puis eux aussi sont en colère, les joueurs de tennis en fauteuil roulant pourraient être privés d'US OPEN cette année. On en reparle en fin de journal.
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JCR : C'était la première fois qu'ils discutaient à 27 de la question, les dirigeants de l'Union européenne se sont retrouvés aujourd'hui pour une visioconférence largement consacrée au budget de l'UE pour la période 2021-2027, mais aussi au plan de relance de 750 milliards d'euros présenté par la commission pour sortir de la crise économique provoquée par le coronavirus. Il faudra maintenant négocier avant un nouveau sommet physique cette fois en juillet, car les 27 ne sont pas d'accord sur la marche à suivre. La France et l'Allemagne ont proposé de mettre en commun les dettes des pays, quatre États (les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède, et le Danemark) étaient réticents jusqu'ici, mais à la sortie de la réunion. Angela Merkel s'est exprimée, la chancelière allemande estime que le plan de relance fait maintenant consensus même s'il reste des divergences à surmonter. Il était clair que n'arriverions pas à un accord aujourd'hui. Cette rencontre nous a permis de nous livrer à un premier échange. Nous allons poursuivre nos discussions à la mi-juillet. Les ponts qu'il faudra construire entre les différentes positions en présence ne sont pas une mince affaire. L'Allemagne est satisfaite des principes sur lesquels repose le plan de relance de la commission et nous voulons contribuer à une solution rapide. Aucun pays membre n'a remis en cause la construction juridique proposée par Bruxelles. Il y a des discussions sur le montant du plan, sur la répartition entre subventions et crédits, mais personne n'a remis en cause le fait que la commission soit autorisée à émettre des obligations. JCR : La chancelière allemande qui semble donc dire que tout le monde est d'accord pour une dette commune, mais le Premier ministre néerlandais a émis des doutes sur la capacité des Européens à s'entendre dès le mois prochain. Emmanuel Macron appelle à trouver un accord en juillet sur une « relance ambitieuse » « fondée sur la solidarité budgétaire ». « Un consensus émerge, ce qui est très positif, mais il ne faut pas non plus sous-estimer les difficultés », résume de son côté le président du Conseil européen, Charles Michel. Voilà l'Europe où la crise économique du coronavirus est bien là, mais où la crise sanitaire en elle-même semble se calmer et dans la plupart des pays du continent la vie et l'activité ont repris. Mais l'Organisation mondiale de la santé s'inquiète de voir beaucoup de pays se déconfiner aux quatre coins du globe, « le virus continue de se propager rapidement, il reste mortel et la plupart des personnes restent exposées », disait aujourd'hui le patron de l'OMS, Tedros Gebreyesus. Hier, l'Organisation a recensé 150 000 nouveaux cas sur la planète en 24 h. C'est un record depuis le début de la pandémie. C'était il y a 155 ans, aux États-Unis, le 19 juin 1865, deux mois après la fin de la Guerre de Sécession, les esclaves de Galveston au Texas apprenaient qu'ils étaient enfin libres. Depuis le 19 juin est devenu le « Juneteenth », jour où l'on commémore la fin de l'esclavage dans le pays. Cette année, les célébrations se dérouleront dans un climat particulier : un mois après la mort de George Floyd, les manifestations contre le racisme et les inégalités continuent. Quelques centaines de personnes ont marché vers la Maison Blanche tout à l'heure, les manifestants veulent profiter de cette journée pour mobiliser encore plus. Stefanie Schüler.
Le meurtre de George Floyd par un policier blanc dans des conditions particulièrement choquantes a forcé l'Amérique à faire son examen de conscience : oui l'esclavage a été aboli il y a 155 ans, mais le racisme n'a pas disparu de la société américaine. Et les inégalités entre les citoyens blancs et noirs sont toujours criantes, comme l'a encore démontré ces dernières semaines l'épidémie du coronavirus. Malgré les restrictions sanitaires, les manifestations s'annoncent donc aussi nombreuses que massives aujourd'hui dans toutes les grandes villes du pays. À Tulsa, dans l'Oklahoma, un discours d'Al Sharpton, défenseur emblématique des droits civiques qui a tenu l'éloge funèbre de George Floyd, sera le point d'orgue d'un rassemblement baptisé « Moi aussi je suis l'Amérique ». À quelques kilomètres de là, des milliers de sympathisants de Donald Trump attendent déjà l'arrivée de leur idole : le président tiendra demain son premier meeting de campagne depuis le début de la crise sanitaire à Tulsa, théâtre en 1921 d'un des pires massacres raciaux aux États-Unis qui avait fait plus de 300 morts dans la population noire. Les autorités de la ville ont d'ores et déjà mis en garde contre de possibles violences. JCR : Stéphanie Schüler.
20H06 à Bamako au Mali, c'est la deuxième grande manifestation en deux semaines contre Ibrahim Boubacar Keïta. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées aujourd'hui à Bamako pour réclamer la démission du président malien. Une coalition, c'est à dire une alliance, de responsables religieux ou politiques et de personnalités publiques s'est formée ces dernières semaines contre celui qu'on surnomme souvent « IBK ». Baptisée le mouvement du 5 juin, rassemblement des forces patriotiques, les tentatives de médiation de l'ONU, de l'Union Africaine et de la Cédéao n'ont jusqu'ici pas abouti. En Australie, c'est une grande cyberattaque qui a ciblé les autorités. Le Premier ministre Scott Morrison a organisé une conférence de presse ce matin pour avertir les Australiens d'une attaque de grande ampleur selon lui organisée par un État qu'il n'a pas voulu nommer. Mais tous les regards se tournent vers la Chine qui selon l'agence Reuters est déjà derrière la cyberattaque essuyée par le parlement australien l'an dernier. Précisions de Christophe Paget.
Sont ciblés tous les niveaux du gouvernement, de l'économie, des organisations politiques, de l'éducation, et d'autres infrastructures stratégiques. L'attaque est d'ampleur, mais les données personnelles des Australiens n'ont pas été volées, souligne Scott Morrison qui précise que l'attaque dure depuis des mois. Alors, pourquoi en parler maintenant ? Nous voulons encourager les organisations, particulièrement les infrastructures de santé et les services centraux, à mettre en place des défenses pour lutter contre ces attaques malveillantes. Il s'agit peut-être aussi de pointer du doigt l'auteur de ces attaques, dont le nom ne sera pas prononcé, mais dont la nature est précisée. Nous savons qu'il s'agit d'un acteur étatique sophistiqué en raison de l'ampleur et de la nature du ciblage et des techniques utilisées. Tout le monde pense à la Chine, qui après la demande de l'Australie d'une enquête indépendante sur l'origine du Coronavirus a pris contre elle des mesures de rétorsion économique. Avec cette « révélation » d'une cyberattaque qui dure en fait depuis des mois, l'Australie veut peut-être montrer son agacement à la Chine, en évitant d'être trop directe et prendre à son tour des mesures de rétorsion. JCR : Christophe Paget. Et puis, « Une discrimination écœurante » voilà comment Dylan Alcott, numéro un mondial de Tennis en fauteuil, a qualifié sur Twitter la suppression du tournoi pour les joueurs handicapés à l'US Open. Ils pourraient ne pas jouer à New York cet été. Une décision qui les met en colère. Sarah-Lou Bakouche.
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JCR : Sarah-Lou Bakouche. Et le Tennis-Fauteuil qui sera bien au programme de Roland Garros. Annonce de Guy Forget, le directeur des Internationaux de France. Face à la polémique, l'US OPEN pourrait remettre la discipline au programme. Une décision définitive est attendue lundi. Merci d'écouter RFI !