Journal en français facile 23/06/2020 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Julien Coquelle-Roëhm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile avec à la Une : - le mot « assassin » écrit hier soir sur la statue d'Andrew Jackson à Washington. Devant la Maison Blanche, des manifestants antiracistes ont tenté de faire tomber la statue du septième président des États-Unis qui avait organisé la déportation d'Amérindiens. Donald Trump promet de punir ceux qui s'attaquent à des monuments. - les États-Unis où les autorités sanitaires préviennent les deux prochaines semaines seront cruciaux pour répondre aux nouvelles vagues de coronavirus dans certains États alors que la Floride enregistre de plus en plus de cas. La reprise de la NBA, le championnat de basket, pourrait être retardée.
- et puis au Yémen, les séparatistes du sud et le gouvernement sont d'accord pour un cessez-le-feu. On en reparle dans ce journal.
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JCR : Elles sont devenues des symboles de la colère des antiracistes depuis quelques semaines et aux quatre coins des États-Unis des manifestants déboulonnent décapitent ou jettent à l'eau des statues de généraux confédérés notamment et de personnages historiques jugés racistes en général. Dans certains États, les autorités locales ont pris d'elles même la décision de les enlever, mais du côté de Washington, Donald Trump semble vouloir les préserver. Hier c'est la statue d'un de ces prédécesseurs que les manifestants ont pris d'assaut avant d'être repoussés par les policiers. Quelques heures plus tard, le président américain annonçait un décret pour mieux protéger les monuments fédéraux. À Washington, les précisions de notre correspondante Anne Corpet.
« Je vais signer un décret présidentiel très rapidement » a annoncé Donald Trump avant de partir pour l'Arizona et il a ajouté « la nuit dernière nous avons stoppé une attaque sur un beau monument. Ces gens vont aller en prison et nous espérons de lourdes peines ». Des manifestants ont en effet tenté de mettre à terre la statue d'Andrew Jackson, un président au passé esclavagiste, surtout connu pour avoir massivement déporté les Indiens. Andrew Jackson est admiré par Donald Trump : il a fait installer son portrait dans le bureau ovale. Le mouvement de protestation contre les violences policières s'attaque depuis quelques semaines aux monuments qui représentent des personnages historiques contestés, en particulier les statues de généraux confédérés. Le président américain s'en insurge et se pose en défenseur du patrimoine. « Les mafieux de la gauche radicale vandalisent notre histoire, désacralisent notre héritage », a-t-il ainsi lancé samedi soir à Tulsa. Comme souvent, de nombreux participants au meeting du président arboraient le drapeau confédéré sur leur veste ou leur tee-shirt.
JCR : Et dans ce meeting de Tulsa, Donald Trump avait créé la polémique en affirmant une première fois qu'il avait demandé aux autorités sanitaires de ralentir le rythme des dépistages de coronavirus, car en faisant plus de tests disait-il « on trouve plus de cas ». La Maison Blanche affirmait dimanche qu'il plaisantait, mais le président a réaffirmé ce matin : « je ne plaisante pas », « en ayant plus de tests, on trouve plus de cas ». Ses propos ont de nouveau été démentis cette fois par plusieurs experts, dont le docteur Anthony Fauci qui dirige la réponse américaine à l'épidémie. « Il n'a jamais été demandé à aucun d'entre nous de ralentir le dépistage », a-t-il assuré aujourd'hui lors d'une audition au Congrès, « d'ailleurs nous allons augmenter le dépistage ». Le docteur Fauci qui ajoute que les deux prochaines semaines seront critiques aux États-Unis, car le pays est toujours le plus touché au monde avec plus de 2 millions 300 mille cas et 120 000 morts. Dans certains États, la contagion s'accélère, c'est le cas notamment de la Floride qui enregistre quatre fois plus de nouveaux cas chaque jour depuis qu'elle a mis fin au confinement. C'est pourtant dans une grande ville de l'État à Orlando que la célèbre NBA, le championnat de basket professionnel, doit reprendre fin juillet. Il a été suspendu le 11 mars dernier, mais vu comment l'épidémie est active en Floride, de gros doutes apparaissent. Olivier Pron, pas sûr que les basketteurs retrouvent les parquets aussi tôt que prévu.
Depuis plusieurs jours en effet, la Floride fait face à une augmentation fulgurante de cas de coronavirus. Le nombre total dépasse les 100 000 depuis lundi dans cet État où l'on compte jusqu'à 4 000 nouvelles contaminations par jour depuis la semaine dernière. Pas de quoi rassurer les joueurs des 22 équipes qui devaient se retrouver à Orlando chez Disney mi-juillet. Une reprise des entrainements collectifs puis la compétition du 30 juillet au 12 octobre à huis clos et avec des tests quotidiens. Des joueurs qui se posaient déjà des questions vues le climat social qui règne dans le pays depuis la mort de Georges Floyd et qui ont jusqu'à demain, mercredi, pour faire part ou pas de leur désistement sans sanction ni perte de salaires sauf la partie correspondant aux matches non joués en Floride cet été. Il y a 8 jours un plan sanitaire de 113 pages a été remis aux équipes pour montrer que les patrons de la NBA ne prenaient pas la chose à la légère. Les 24 heures qui viennent seront donc décisives pour l'avenir d'une saison interrompue le 11 mars et dont la reprise serait très compliquée en cas de trop nombreux forfaits. JCR : Olivier Pron.
Et un peu plus au sud, c'est là encore en pleine crise du coronavirus qu'un violent séisme a poussé hors de chez eux des centaines de Mexicains. La terre a tremblé aujourd'hui au Mexique faisant un mort et un blessé ainsi que des dégâts matériels. Une secousse mesurée à 7,5 sur l'échelle de Richter, c'est un chiffre élevé. Les autorités ont déclenché une alerte au tsunami pour les côtes du sud du Mexique, mais aussi celle du Guatemala, du Salvador et du Honduras.
Au Yémen, les forces gouvernementales et les séparatistes du sud sont tombés d'accord pour un cessez-le-feu. C'est l'Arabie saoudite, soutien du gouvernement yéménite, qui l'annonce. Des pourparlers devraient avoir lieu bientôt, après des mois de tensions qui ont fragilisé la lutte contre les rebelles houthis. Les précisions de Murielle Paradon.
Les affrontements s'étaient multipliés ces dernières semaines, dans le sud du Yémen. Derniers en date samedi avec la prise de Socotra, une ile stratégique au large d'Aden, par les séparatistes du Conseil de transition du Sud. Ces derniers ont proclamé leur autonomie le 26 avril dernier et depuis ils multiplient les conquêtes militaires, au détriment des forces gouvernementales yéménites. Les deux parties sont pourtant censées être alliées dans la lutte contre les rebelles houthis, dans le nord du pays, un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une grave crise humanitaire. Les affrontements dans le sud sont donc une guerre dans la guerre qui complexifie encore plus la situation au Yémen. Le cessez-le-feu annoncé par l'Arabie saoudite, soutien au gouvernement yéménite, devrait être suivi par des pourparlers dans le royaume. Un accord de paix avait déjà été scellé en novembre dernier à Ryiad, après des mois de violences. Le texte prévoyait un partage du pouvoir dans le sud, mais il a volé depuis en éclat.
JCR : Murielle Paradon.
Et cet après-midi la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite a annoncé avoir intercepté et détruit des drones piégés ainsi que des missiles tirés par les rebelles houthis. Ces derniers ont affirmé qu'ils visaient des sites militaires notamment à Ryiad, la capitale du royaume. Ils menacent d'une attaque d'envergure sur le sol saoudien. L'Arabie saoudite qui a levé dimanche les restrictions prises face au coronavirus, elle annonçait aussi en même temps le maintien du couvre-feu à La Mecque. Le premier lieu saint de l'Islam accueillera tout de même le traditionnel pèlerinage du Hajj fin juillet, mais de manière très limitée, seuls1 000 fidèles pourront s'y rendre alors que d'habitude ils sont quelque 2 millions à faire le déplacement. Aucun pèlerin de l'étranger ne sera accepté. Et puis pour terminer ce journal, partons en Allemagne où les autorités viennent d'interdire pour la troisième fois cette année un groupuscule néonazi dont les agissements menaçaient la démocratie allemande. Cette décision prise par le ministre de l'Intérieur illustre le danger que représentent certains groupuscules alors que plus largement l'Allemagne est confrontée à une montée des violences d'extrême droite. Correspondance à Berlin de Pascal Thibault.
Une trentaine de membres. Pas plus. Mais un groupuscule des plus dangereux. Nordadler, l'aigle du Nord, prenait Adolf Hitler clairement comme référence avec les symboles nazis bien connus. Le mouvement était aussi marqué par un profond antisémite. Un de ses membres avait à l'automne dernier salué l'attaque à Halle contre une synagogue. Dans le passé déjà, le parquet fédéral avait lancé des procédures contre des membres de Nordadler soupçonné de constituer un mouvement terroriste. Le groupe disposait de listes de personnes à combattre et échanger sur des réseaux protégés sur la meilleure façon de se procurer des armes et des explosifs. L'interdiction de Nordadler est la troisième cette année contre un groupuscule d'extrême droite. Le rapport de l'office de protection de la constitution qui devait être présenté ce mardi montre, d'après les médias, que les violences de cette mouvance ont augmenté d'un tiers l'an passé. JCR : C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile. Merci à vous de l'avoir suivi. Vous pouvez le retrouver et le lire sur le site de RFI Savoirs. On s'y retrouve quand vous voulez