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Arthur Bernède- Belphégor, 1-2 Jacques Bellegarde

1-2 Jacques Bellegarde

Jacques Bellegarde Le même soir, vers dix-sept heures, à la préfecture, tandis que M. Ferval, directeur de la police judiciaire, avait, dans son bureau, un important entretien avec M. Lavergne et son adjoint, une vive animation régnait dans la salle réservée aux informateurs judiciaires… Inutile d'ajouter qu'elle était provoquée par la nouvelle du drame qui, la nuit précédente, s'était déroulé au Louvre.

Tout en attendant le communiqué officiel, les représentants de la presse parisienne, auxquels s'étaient joints ceux des grands quotidiens de province, se livraient aux commentaires les plus variés et les plus contradictoires.

De bruyantes discussions s'engageaient.

Les voix prenaient un diapason auquel n'étaient guère habitués les murs au papier vert sombre de cette pièce austère et réfrigérante, et, à plusieurs reprises, le garçon de bureau de service avait dû prier poliment ces messieurs de parler un peu moins fort, observation dont il n'avait, d'ailleurs, été tenu aucun compte. Assis un peu à l'écart, un jeune homme d'une trentaine d'années, au visage énergique, au regard intelligent et profond, aux allures sportives et élégantes, semblait ne prêter aucune attention au brouhaha qui l'environnait.

Jacques Bellegarde, le brillant rédacteur du Petit Parisien, que ses reportages en France et à l'étranger avaient rendu presque célèbre, appartenait, en effet, à cette race de journalistes qui parlent peu, agissent beaucoup et pensent davantage. Se méfiant de son imagination, qu'il avait très vive, procédant beaucoup plus par analyse que par synthèse, très prudent dans ses déductions, et conservant toujours, dans l'exercice de ses délicates fonctions, un parfait bon sens, en même temps qu'une entière maîtrise de lui-même, il avait pour principe de ne jamais s'emballer et d'étudier à fond tous ses sujets.

Ayant une prédilection toute particulière pour tous les cas difficiles, le mystère du Louvre, bien qu'il n'en connût encore rien de plus que ses collègues, avait immédiatement éveillé son intérêt.

Aussitôt, et nous verrons par la suite combien il avait deviné juste, il s'était dit que cette affaire, qui débutait d'une façon si étrange, était appelée à un grand retentissement… et il s'était mis en tête d'élucider ce troublant mystère, en marge de la police.

Avant d'entrer en campagne, Bellegarde avait tenu à venir, lui aussi, aux renseignements, et il attendait patiemment les événements lorsqu'un de ses collègues, un gros gaillard à la figure rubiconde, mais au caractère grincheux, que ses camarades avaient surnommé l'« Amer Menthe », s'approcha de lui et, lui frappant cordialement sur l'épaule, fit :

– Eh bien !

l'as des as, qu'est-ce que tu penses de cette histoire ? – Rien encore.

– Allons donc !…

– Et toi ?

– Moi, ça m'embête !

déclarait le collègue de Bellegarde. « Les crimes, ça me va guère… D'abord, ça me donne des idées noires ; et puis, ça me force à trotter à toute heure du jour et de la nuit dans des endroits impossibles, au risque d'attraper un rhume ou une congestion… Moi j'aime mieux un voyage présidentiel ou une exposition… C'est plus pépère !…

– Chacun son goût !

ponctua Bellegarde, avec un fin sourire. – Ça te passionne, toi, ces machines-là ?

– Pourquoi pas ?

– Toi !

fit « Amer Menthe », avec une mine dédaigneuse, tu finiras dans la peau d'un romancier populaire. Bellegarde allait répliquer ; mais une porte s'ouvrit, livrant passage à M. Lavergne et à M. Rabusson.

Tous se précipitèrent vers les deux fonctionnaires, les harcelant de questions.

– Messieurs, je vous en prie !

suppliait M. Lavergne, en cherchant à se dégager. Et, désignant à ses assaillants un homme d'une quarantaine d'années, de taille moyenne, à la moustache taillée à l'américaine, aux yeux perçants, et qui, surgissant tout à coup du bureau du directeur de la police, considérait l'assistance d'un regard aigu, sous lequel perçait une sourde hostilité, il ajouta :

– Voici M. Ménardier, un de nos meilleurs inspecteurs, qui a précisément la mission de rechercher l'assassin de ce pauvre Sabarat… Sans doute pourra-t-il vous renseigner mieux que nous ?

Aussitôt les informateurs, abandonnant M. Lavergne, entouraient Ménardier… Déjà plusieurs d'entre eux, sortant leurs carnets de leur poche, s'apprêtaient à prendre des notes.

Mais, d'un ton incisif, M. Ménardier déclarait, au milieu d'un silence qui s'était établi comme par enchantement : – Messieurs, je n'ai rien à vous dire !

Un murmure de protestation s'éleva, dominé aussitôt par la voix tranchante de l'inspecteur qui, se retournant vers le conservateur et son adjoint, ajoutait :

–… et je serai reconnaissant à ces messieurs de bien vouloir adopter la même attitude.

De nouveaux murmures éclatèrent… Mais Jacques Bellegarde s'avançant vers le limier lui disait d'un ton de courtois reproche :

– Vous n'êtes guère aimable pour la presse, monsieur Ménardier…

L'inspecteur répliquait nerveusement :

– Dans cette affaire plus qu'en toute autre, une discrétion absolue est nécessaire.

– Cependant…

– Excusez-moi, messieurs, je fais mon métier.

Avec un sourire plein de finesse, Bellegarde répliqua :

– Et moi, je vais tâcher de faire aussi le mien.

Sans insister, Ménardier s'esquiva, entraînant avec lui M. Lavergne et son adjoint.

Le reporter du Petit Parisien, laissant ses confrères manifester bruyamment le mécontentement que leur causait l'attitude du policier, gagna aussitôt le dehors. Il se heurta presque à l'inspecteur, qui arrêté sur le trottoir avec les deux fonctionnaires, leur recommandait une dernière fois d'observer la plus prudente réserve.

À la vue du journaliste, Ménardier fronça le sourcil. – Rassurez-vous, mon cher, lança Bellegarde, je n'ai nullement l'intention de vous suivre !

Et il ajouta avec une légère pointe d'ironie :

– Je crois même pouvoir vous affirmer que je vais prendre une route tout à fait différente de la vôtre.

Il s'éloigna, après avoir poliment soulevé son chapeau.

– Ce lascar-là, grommela le limier, avec un accent de mauvaise humeur, j'aimerais mieux le savoir aux cinq cents diables !

– Sans doute, reprenait M. Lavergne, redoutez-vous qu'il n'en raconte trop long et ne donne ainsi l'éveil au coupable ?

– Ce n'est pas cela !

fit Ménardier, avec un accent de franchise spontanée. Et il ajouta d'un ton inquiet :

– J'ai surtout peur qu'il me grille !

Après avoir en vain tenté de pénétrer au Louvre, dont une consigne formelle fermait, jusqu'à nouvel ordre, les portes au public, Jacques Bellegarde s'était décidé à regagner à pied Le Petit Parisien. Il avait pour principe, lorsqu'il se trouvait en face d'un cas embarrassant, non point de s'isoler dans le calme de son bureau, mais de marcher à travers les artères les plus animées de la capitale.

Contrairement à tant d'autres, le mouvement, le bruit de la rue, loin de le distraire, rendaient plus apte son cerveau à saisir au vol et à classer les pensées qui s'y entrecroisaient dans le premier tumulte des discussions qu'il se livrait à lui-même. Après avoir longé la rue de Rivoli et s'être engagé sur le boulevard Sébastopol, il se disait, tout en cheminant :

– Je me fais l'effet d'un romancier qui se trouverait en face d'une page blanche, avec un unique point de départ, fort captivant, certes, mais dont il ignorerait encore le développement et la fin.

« En effet, le problème se pose ainsi : « Une nuit, au Louvre, un gardien, en faisant sa ronde, croit apercevoir un fantôme qui s'enfuit à sa vue.

Il s'élance à sa poursuite, tire sur lui plusieurs coups de revolver… Et le fantôme s'évanouit dans les ténèbres. « Ce n'est déjà pas trop mal, et ce n'est pas tout !…

« Le lendemain, un autre gardien, qui s'est offert la fantaisie de passer la nuit tout seul dans la salle où est apparu le fantôme, est trouvé assommé au pied de la statue renversée du dieu Belphégor, dont le socle porte, d'après le peu que j'ai pu savoir, des traces d'éraflures…

« Quel est ce mystérieux et terrible assassin ?… Comment et dans quel dessein s'est-il introduit dans le musée ?

Pourquoi s'est-il attaqué à la statue de ce brave Belphégor, qui, sans aucun doute, ne lui avait fait aucun mal ?… Pour l'emporter ?… Heu ! Cela me paraît à la fois bien difficile et fort peu vraisemblable… Alors ?… « Alors, allumons une cigarette.

Bellegarde tirait de la poche de son veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu'il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d'un journal du soir… La foule s'en arrachait les exemplaires et en attaquait aussitôt la lecture avec un intérêt qui se lisait sur tous les visages.

Il était évident que l'affaire du Louvre passionnait le public. Le reporter s'empressa, lui aussi, d'acheter un numéro… Il le parcourut rapidement.

Il ne lui apprit rien qu'il ne sût lui-même. Et, aussitôt, il reprit sa route tout en continuant son monologue mental, lorsqu'un peu avant d'arriver aux grands boulevards, il se heurta à un rassemblement assez nombreux de badauds arrêtés devant la terrasse d'un café et écoutant les vociférations d'un haut-parleur de T. S. F. qui, placé au-dessus de la porte d'entrée de l'établissement, commentait, sur un ton tragique, l'assassinat du gardien Sabarat. Tout à coup, une commère qui, un filet de provisions à la main et le visage congestionné d'émotion, absorbait, le nez en l'air, ce récit sensationnel, poussa un hurlement d'effroi, et, désignant du doigt le pavillon d'où s'échappait le récit de ce crime épouvantable, elle s'écria :

– Le fantôme… je l'ai vu là, dans le truc !

Des rires fusèrent… Jacques Bellegarde, qui s'était approché, partageait l'hilarité générale, lorsque son attention fut attirée par une délicieuse jeune fille dont la sobre et gentille élégance, le profil charmant, la blondeur dorée et le visage tout de grâce spirituelle et de malicieuse gaieté, en faisait le type de la vraie Parisienne.

Autour d'eux, des colloques s'engageaient :

– Moi !

clamait un petit trottin, je vous dis que c'est un fantôme. – Moi !

répliquait un vieux monsieur, l'air indigné, je vous dis que c'est un voleur. Un voleur !… un fantôme !… Un fantôme !… un voleur !… ces deux mots se croisaient en un choc de dispute qui commence.

Alors, s'adressant à la jeune fille que, depuis qu'il l'avait remarquée, il n'avait pas quittée des yeux, le reporter fit, d'une voix aimable :

– Et vous, mademoiselle, qu'est-ce que vous en pensez ?

– Vous êtes trop curieux, monsieur Bellegarde, répondit la jolie inconnue.

Le journaliste demeura tout interloqué.

En effet, bien qu'il pût se vanter, à juste titre, d'avoir une infaillible mémoire des physionomies, il ne se souvenait pas d'avoir jamais rencontré cette ravissante personne. Alors, comment le connaissait-elle ? Le désir de savoir l'engagea même à emboîter le pas à son exquise interlocutrice… Bien qu'elle eût pris sur lui une certaine avance, il ne tarda pas à la rejoindre… Et, tout en soulevant son chapeau, il allait lui adresser la parole, lorsqu'elle se retourna… Son joli visage n'exprimait aucune indignation, aucun courroux, mais il révélait une si pudique réserve, et son regard exprimait une invitation au respect si éloquente, que Bellegarde eut l'intuition qu'en lui adressant la parole, il se rendrait coupable d'un manque de tact impardonnable… Et après s'être contenté d'accentuer la déférence de son salut, il laissa s'éloigner la jolie Parisienne, tout en suivant des yeux son exquise silhouette, qui se perdit bientôt dans le tohu-bohu des grands boulevards.

Un peu pensif, et sous le charme presque inconscient de cette première rencontre, aussi brève qu'inattendue, Bellegarde s'engagea dans le boulevard de Strasbourg, obliqua rue d'Enghien, et regagna Le Petit Parisien. D'un pas rapide, il escalada l'escalier à rampe en fer forgé, traversa le hall monumental, prit place dans l'ascenseur, s'arrêta à l'étage de la rédaction et pénétra dans son bureau.

Après avoir pris connaissance de son courrier, il s'installa à sa table, réfléchit quelques instants, puis, s'armant de son stylo, il rédigea avec une facilité surprenante et sans la moindre rature, d'une haute écriture large, un peu gothique, et aussi lisible que des caractères d'imprimerie, un article qui se terminait ainsi :

S'agit-il d'un criminel isolé ou bien est-ce un nouvel exploit de cette bande internationale qui a déjà opéré dans un musée d'Italie ?… Nous ne tarderons pas à le préciser… En tout cas, nous pouvons affirmer qu'il n'y a pas eu de fantôme au Louvre, mais un voleur doublé d'un assassin…

Et il allait apposer sa signature au bas de ces lignes, lorsqu'on frappa à sa porte… C'était un garçon de bureau qui lui apportait un pneumatique que Bellegarde s'empressa de décacheter.

Comme il le parcourait, il ne put retenir un cri de surprise.

Voici en effet, ce que contenait le petit bleu :

Je vous préviens que si vous continuez de vous occuper de l'affaire du Louvre, je n'hésiterai pas à vous envoyer rejoindre le gardien Sabarat.

Belphégor.

– Belphégor !

fit Jacques, surpris… Ah çà ! Qu'est-ce que cela signifie ? À peine avait-il prononcé ces mots, que la sonnerie de son téléphone faisait entendre un appel strident et répété.

Bellegarde s'empara du récepteur… Une voix vibrait dans l'appareil… Une voix de femme impatiente, nerveuse : – C'est toi, mon Jacques ?… Allô… c'est moi, Simone.

– Tu vas bien, mon petit ?

répliquait le reporter sans enthousiasme. – Allô !

tu m'entends ?… Je te rappelle que je réunis ce soir quelques amis… Je compte absolument sur toi ! Visiblement agacé, Bellegarde répliquait :

– C'est que je suis très pris… Cette affaire du Louvre…

– Quelle affaire ?

– Ah !

tu n'es pas au courant ?… Eh bien ! lis demain Le Petit Parisien. – Alors, tu viens ?… suppliait presque la voix inquiète.

– Si je peux… je te le promets…, répliquait le reporter.

– Tu le pourras, si tu le veux…

– De toute façon, je ne serai chez toi qu'assez tard.

– Entendu… pourvu que tu sois là !… Alors à tout à l'heure, mon chéri.

– À tout à l'heure.

Bellegarde raccrocha l'appareil.

Ce coup de téléphone l'avait rendu soucieux. Une grande lassitude morale semblait s'être emparée de lui. Il eut un bref mouvement d'épaules, comme s'il voulait, d'instinct, se débarrasser d'un poids qui lui pèserait trop lourdement… Puis, d'un geste nerveux, il s'empara de l'étrange message qu'il venait de recevoir et se mit à le relire attentivement… répétant tout haut ces derniers mots : Je n'hésiterai pas à vous envoyer rejoindre le gardien Sabarat… Belphégor . Alors, tandis qu'une flamme d'audace illuminait ses yeux, le jeune journaliste s'écria :

– Eh bien !

seigneur Belphégor, j'accepte le défi, et nous verrons bien lequel de nous deux sera le plus fort !

1-2 Jacques Bellegarde 1-2 Jacques Bellegarde 1-2 Jacques Bellegarde

Jacques Bellegarde Le même soir, vers dix-sept heures, à la préfecture, tandis que M. Ferval, directeur de la police judiciaire, avait, dans son bureau, un important entretien avec M. Lavergne et son adjoint, une vive animation régnait dans la salle réservée aux informateurs judiciaires… Inutile d’ajouter qu’elle était provoquée par la nouvelle du drame qui, la nuit précédente, s’était déroulé au Louvre. Esa misma noche, alrededor de las cinco, en la prefectura, mientras el Sr. Ferval, director de la policía judicial, tenía una importante reunión en su despacho con el Sr. Lavergne y su adjunto, reinaba una animada animación en la sala. reservado para informantes judiciales… No hace falta añadir que fue provocado por la noticia de la tragedia que, la noche anterior, había tenido lugar en el Louvre.

Tout en attendant le communiqué officiel, les représentants de la presse parisienne, auxquels s’étaient joints ceux des grands quotidiens de province, se livraient aux commentaires les plus variés et les plus contradictoires. While awaiting the official press release, the representatives of the Parisian press, along with those of the major provincial dailies, made the most varied and contradictory comments. A la espera del comunicado de prensa oficial, los representantes de la prensa parisina, junto con los de los principales diarios provinciales, hicieron los comentarios más variados y contradictorios.

De bruyantes discussions s’engageaient. Tuvieron lugar fuertes discusiones.

Les voix prenaient un diapason auquel n’étaient guère habitués les murs au papier vert sombre de cette pièce austère et réfrigérante, et, à plusieurs reprises, le garçon de bureau de service avait dû prier poliment ces messieurs de parler un peu moins fort, observation dont il n’avait, d’ailleurs, été tenu aucun compte. Las voces adquirieron un tono al que apenas estaban acostumbradas las paredes de papel verde oscuro de esta habitación austera y fría, y en varias ocasiones el camarero de turno debió rogar cortésmente a estos caballeros que hablaran un poco menos alto. que, además, no se había tenido en cuenta. Assis un peu à l’écart, un jeune homme d’une trentaine d’années, au visage énergique, au regard intelligent et profond, aux allures sportives et élégantes, semblait ne prêter aucune attention au brouhaha qui l’environnait. Sitting a little apart, a young man of about thirty, with an energetic face, intelligent and deep eyes, sporty and elegant looks, seemed to pay no attention to the hubbub that surrounded him.

Jacques Bellegarde, le brillant rédacteur du Petit Parisien, que ses reportages en France et à l’étranger avaient rendu presque célèbre, appartenait, en effet, à cette race de journalistes qui parlent peu, agissent beaucoup et pensent davantage. Jacques Bellegarde, the brilliant editor of Le Petit Parisien, whom his reports in France and abroad had made almost famous, belonged, in fact, to this race of journalists who speak little, act a lot and think more. Se méfiant de son imagination, qu’il avait très vive, procédant beaucoup plus par analyse que par synthèse, très prudent dans ses déductions, et conservant toujours, dans l’exercice de ses délicates fonctions, un parfait bon sens, en même temps qu’une entière maîtrise de lui-même, il avait pour principe de ne jamais s’emballer et d’étudier à fond tous ses sujets. Mistrusting his imagination, which he had very keen on, proceeding much more by analysis than by synthesis, very careful in his deductions, and always preserving, in the exercise of his delicate functions, a perfect common sense, at the same time as 'In full control of himself, his principle was never to get carried away and to study all his subjects thoroughly.

Ayant une prédilection toute particulière pour tous les cas difficiles, le mystère du Louvre, bien qu’il n’en connût encore rien de plus que ses collègues, avait immédiatement éveillé son intérêt. Having a particular predilection for all difficult cases, the mystery of the Louvre, although he still knew nothing more about it than his colleagues, had immediately piqued his interest.

Aussitôt, et nous verrons par la suite combien il avait deviné juste, il s’était dit que cette affaire, qui débutait d’une façon si étrange, était appelée à un grand retentissement… et il s’était mis en tête d’élucider ce troublant mystère, en marge de la police. Immediately, and we'll see later how right he guessed it, he said to himself that this case, which had begun in such a strange way, was destined to have a great impact... and he set about solving this troubling mystery on the bangs of the police force. Inmediatamente, y luego veremos cómo lo había adivinado correctamente, se dijo a sí mismo que este asunto, que comenzó de una manera tan extraña, estaba llamado a una gran resonancia ... y se le había metido en la cabeza dilucidar. este inquietante misterio, al margen de la policía.

Avant d’entrer en campagne, Bellegarde avait tenu à venir, lui aussi, aux renseignements, et il attendait patiemment les événements lorsqu’un de ses collègues, un gros gaillard à la figure rubiconde, mais au caractère grincheux, que ses camarades avaient surnommé l'« Amer Menthe », s’approcha de lui et, lui frappant cordialement sur l’épaule, fit :

– Eh bien !

l’as des as, qu’est-ce que tu penses de cette histoire ? ace of aces, what do you think of this story? los ases, ¿qué opinas de esta historia? – Rien encore. - Nothing yet.

– Allons donc !… - Come on! ... - ¡Venga! ...

– Et toi ?

– Moi, ça m’embête !

déclarait le collègue de Bellegarde. « Les crimes, ça me va guère… D’abord, ça me donne des idées noires ; et puis, ça me force à trotter à toute heure du jour et de la nuit dans des endroits impossibles, au risque d’attraper un rhume ou une congestion… Moi j’aime mieux un voyage présidentiel ou une exposition… C’est plus pépère !…

– Chacun son goût ! - To each his own!

ponctua Bellegarde, avec un fin sourire. punctuated Bellegarde, with a fine smile. – Ça te passionne, toi, ces machines-là ? - Are you passionate about these machines?

– Pourquoi pas ?

– Toi !

fit « Amer Menthe », avec une mine dédaigneuse, tu finiras dans la peau d’un romancier populaire. said "Amer Menthe", with a disdainful expression, you will end up in the shoes of a popular novelist. dijo "Amer Menthe", con expresión de desdén, acabarás en la piel de un novelista popular. Bellegarde allait répliquer ; mais une porte s’ouvrit, livrant passage à M. Lavergne et à M. Rabusson. Bellegarde iba a responder; pero se abrió una puerta que dio paso a M. Lavergne y M. Rabusson.

Tous se précipitèrent vers les deux fonctionnaires, les harcelant de questions.

– Messieurs, je vous en prie ! - Gentlemen, please!

suppliait M. Lavergne, en cherchant à se dégager. Et, désignant à ses assaillants un homme d’une quarantaine d’années, de taille moyenne, à la moustache taillée à l’américaine, aux yeux perçants, et qui, surgissant tout à coup du bureau du directeur de la police, considérait l’assistance d’un regard aigu, sous lequel perçait une sourde hostilité, il ajouta : And, pointing to his assailants, a man of about forty, of medium height, with an American-cut mustache, with piercing eyes, and who, suddenly emerging from the office of the director of police, was looking at him. assisting with a sharp gaze, under which a dull hostility pierced, he added: Y, señalando a sus asaltantes un hombre de unos cuarenta años, de mediana estatura, con bigote de corte americano, de ojos penetrantes, y que, saliendo de repente del despacho del director de Policía, lo miraba. asistiendo con una mirada penetrante, bajo la cual traspasó una hostilidad sorda, añadió:

– Voici M. Ménardier, un de nos meilleurs inspecteurs, qui a précisément la mission de rechercher l’assassin de ce pauvre Sabarat… Sans doute pourra-t-il vous renseigner mieux que nous ? - Here is Mr. Ménardier, one of our best inspectors, who has precisely the mission to search for the murderer of poor Sabarat ... No doubt he will be able to inform you better than we? - Aquí está el señor Ménardier, uno de nuestros mejores inspectores, que tiene precisamente la misión de buscar al asesino del pobre Sabarat ... ¿Sin duda podrá informarle mejor que nosotros?

Aussitôt les informateurs, abandonnant M. Lavergne, entouraient Ménardier… Déjà plusieurs d’entre eux, sortant leurs carnets de leur poche, s’apprêtaient à prendre des notes. Immediately the informants, abandoning Mr. Lavergne, surrounded Ménardier ... Already several of them, taking their notebooks out of their pockets, were about to take notes. Inmediatamente los informantes, abandonando al Sr. Lavergne, rodearon a Ménardier ... Ya varios de ellos, sacando sus cuadernos del bolsillo, estaban a punto de tomar notas.

Mais, d’un ton incisif, M. Ménardier déclarait, au milieu d’un silence qui s’était établi comme par enchantement : – Messieurs, je n’ai rien à vous dire !

Un murmure de protestation s’éleva, dominé aussitôt par la voix tranchante de l’inspecteur qui, se retournant vers le conservateur et son adjoint, ajoutait :

–… et je serai reconnaissant à ces messieurs de bien vouloir adopter la même attitude. -… y agradeceré a estos señores por adoptar la misma actitud.

De nouveaux murmures éclatèrent… Mais Jacques Bellegarde s’avançant vers le limier lui disait d’un ton de courtois reproche :

– Vous n’êtes guère aimable pour la presse, monsieur Ménardier… - You are hardly friendly to the press, Mr. Ménardier… - No es muy amable con la prensa, monsieur Ménardier ...

L’inspecteur répliquait nerveusement :

– Dans cette affaire plus qu’en toute autre, une discrétion absolue est nécessaire. - In this case more than in any other, absolute discretion is necessary.

– Cependant… - However ...

– Excusez-moi, messieurs, je fais mon métier. - Excuse me, gentlemen, I'm doing my job.

Avec un sourire plein de finesse, Bellegarde répliqua : With a smile full of finesse, Bellegarde replied:

– Et moi, je vais tâcher de faire aussi le mien. - And I will try to make mine too. - Y yo también intentaré hacer el mío.

Sans insister, Ménardier s’esquiva, entraînant avec lui M. Lavergne et son adjoint. Sin insistir, Ménardier se escabulló, arrastrando al señor Lavergne y su adjunto con él.

Le reporter du Petit Parisien, laissant ses confrères manifester bruyamment le mécontentement que leur causait l’attitude du policier, gagna aussitôt le dehors. The reporter from Le Petit Parisien, letting his colleagues noisily express their dissatisfaction with the attitude of the policeman, immediately went outside. El reportero de Le Petit Parisien, dejando que sus colegas expresaran en voz alta su descontento con la actitud del policía, salió de inmediato. Il se heurta presque à l’inspecteur, qui arrêté sur le trottoir avec les deux fonctionnaires, leur recommandait une dernière fois d’observer la plus prudente réserve. He almost bumped into the inspector, who stopped on the sidewalk with the two officials, recommending them one last time to observe the most prudent reserve. Casi chocó con el inspector, que se detuvo en la acera con los dos funcionarios, aconsejándoles por última vez que observaran la más prudente reserva.

À la vue du journaliste, Ménardier fronça le sourcil. – Rassurez-vous, mon cher, lança Bellegarde, je n’ai nullement l’intention de vous suivre ! - Do not worry, my dear, launched Bellegarde, I have no intention of following you!

Et il ajouta avec une légère pointe d’ironie : And he added with a slight hint of irony:

– Je crois même pouvoir vous affirmer que je vais prendre une route tout à fait différente de la vôtre. - I even think I can tell you that I'm going to take a completely different route from yours. - Incluso creo poder decirte que voy a tomar una ruta completamente diferente a la tuya.

Il s’éloigna, après avoir poliment soulevé son chapeau. He walked away, after politely lifting his hat. Se alejó, cortésmente levantándose el sombrero.

– Ce lascar-là, grommela le limier, avec un accent de mauvaise humeur, j’aimerais mieux le savoir aux cinq cents diables ! - This guy, grumbled the bloodhound, with an accent of bad mood, I would rather know the five hundred devils! - Ese bribón, murmuró el detective, con acento de mal humor, ¡preferiría saber eso a los quinientos demonios!

– Sans doute, reprenait M. Lavergne, redoutez-vous qu’il n’en raconte trop long et ne donne ainsi l’éveil au coupable ? "No doubt," continued M. Lavergne, "do you fear that he will tell too long and thus give rise to the culprit? "Sin duda", prosiguió el señor Lavergne, "¿temes que diga demasiado y despierte así al culpable?"

– Ce n’est pas cela ! - No es eso !

fit Ménardier, avec un accent de franchise spontanée. Et il ajouta d’un ton inquiet :

– J’ai surtout peur qu’il me grille ! - I am especially afraid that it will burn me! - ¡Tengo especial miedo de que me interrogue!

Après avoir en vain tenté de pénétrer au Louvre, dont une consigne formelle fermait, jusqu’à nouvel ordre, les portes au public, Jacques Bellegarde s’était décidé à regagner à pied Le Petit Parisien. After unsuccessfully trying to enter the Louvre, where formal instructions closed the doors to the public until further notice, Jacques Bellegarde had decided to walk back to Le Petit Parisien. Después de intentar sin éxito entrar en el Louvre, cuyas puertas fueron cerradas al público por instrucciones formales hasta nuevo aviso, Jacques Bellegarde decidió caminar de regreso a Le Petit Parisien. Il avait pour principe, lorsqu’il se trouvait en face d’un cas embarrassant, non point de s’isoler dans le calme de son bureau, mais de marcher à travers les artères les plus animées de la capitale. His principle, when he was faced with an embarrassing case, was not to isolate himself in the calm of his office, but to walk through the busiest streets of the capital. Su principio, ante un caso vergonzoso, no fue aislarse en la tranquilidad de su oficina, sino caminar por las calles más transitadas de la capital.

Contrairement à tant d’autres, le mouvement, le bruit de la rue, loin de le distraire, rendaient plus apte son cerveau à saisir au vol et à classer les pensées qui s’y entrecroisaient dans le premier tumulte des discussions qu’il se livrait à lui-même. Unlike so many others, the movement and the noise of the street, far from distracting him, made his brain more apt to grasp on the fly and to classify the thoughts which intertwined there in the first tumult of the discussions that took place. delivered to himself. A diferencia de tantos otros, el movimiento y el ruido de la calle, lejos de distraerlo, hicieron que su cerebro fuera más apto para captar sobre la marcha y clasificar los pensamientos que allí se cruzaban en el primer tumulto de las discusiones que tenía lugar. entregado a sí mismo. Après avoir longé la rue de Rivoli et s’être engagé sur le boulevard Sébastopol, il se disait, tout en cheminant : After walking along rue de Rivoli and entering boulevard Sébastopol, he said to himself, while walking: Después de haber caminado por la rue de Rivoli y de haber entrado en el boulevard Sébastopol, se dijo a sí mismo mientras caminaba:

– Je me fais l’effet d’un romancier qui se trouverait en face d’une page blanche, avec un unique point de départ, fort captivant, certes, mais dont il ignorerait encore le développement et la fin. - I have the effect of a novelist who would find himself in front of a blank page, with a single starting point, very captivating, certainly, but of which he would still ignore the development and the end. - Tengo el efecto de un novelista que se encontraría frente a una página en blanco, con un único punto de partida, muy cautivador, por supuesto, pero del que aún ignoraría el desarrollo y el final.

« En effet, le problème se pose ainsi : « Une nuit, au Louvre, un gardien, en faisant sa ronde, croit apercevoir un fantôme qui s’enfuit à sa vue. "Indeed, the problem arises as follows:" One night at the Louvre, a guard, while making his rounds, believes he sees a ghost who fled at his sight. “De hecho, el problema surge de la siguiente manera:“ Una noche en el Louvre, un guardia, mientras hace sus rondas, cree ver un fantasma que huyó al verlo.

Il s’élance à sa poursuite, tire sur lui plusieurs coups de revolver… Et le fantôme s’évanouit dans les ténèbres. He rushes after him, fires several revolver shots at him… And the ghost vanishes into the darkness. Corre tras él, le dispara varios tiros de revólver ... Y el fantasma se desvanece en la oscuridad. « Ce n’est déjà pas trop mal, et ce n’est pas tout !… "It's already not too bad, and that's not all! ...

« Le lendemain, un autre gardien, qui s’est offert la fantaisie de passer la nuit tout seul dans la salle où est apparu le fantôme, est trouvé assommé au pied de la statue renversée du dieu Belphégor, dont le socle porte, d’après le peu que j’ai pu savoir, des traces d’éraflures… "The next day, another guard, who has given himself the fantasy of spending the night alone in the room where the ghost appeared, is found knocked down at the foot of the overturned statue of the god Belphégor, whose pedestal carries, after the little that i could know, traces of scratches… “Al día siguiente, otro guardián, que se imaginó pasar la noche solo en la habitación donde apareció el fantasma, fue encontrado noqueado al pie de la estatua volcada del dios Belphégor, cuyo pedestal lleva, después de lo poco que pude saber, rastros de rasguños ...

« Quel est ce mystérieux et terrible assassin ?… Comment et dans quel dessein s’est-il introduit dans le musée ? "Who is this mysterious and terrible assassin? ... How and for what purpose did he enter the museum?" "¿Quién es este misterioso y terrible asesino? ¿Cómo y por qué irrumpió en el museo?

Pourquoi s’est-il attaqué à la statue de ce brave Belphégor, qui, sans aucun doute, ne lui avait fait aucun mal ?… Pour l’emporter ?… Heu ! Why did he attack the statue of this brave Belphégor, who, no doubt, had done him no harm? ... To prevail? ... Er! ¿Por qué atacó la estatua de este valiente Belphégor, que, sin duda, no le había hecho daño? ... ¿Para llevárselo? ... ¡Uh! Cela me paraît à la fois bien difficile et fort peu vraisemblable… Alors ?… It seems to me both very difficult and very unlikely ... So? ... Me parece muy difícil y muy improbable ... ¿Entonces? ... « Alors, allumons une cigarette. “Así que enciendamos un cigarrillo.

Bellegarde tirait de la poche de son veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu’il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d’un journal du soir… La foule s’en arrachait les exemplaires et en attaquait aussitôt la lecture avec un intérêt qui se lisait sur tous les visages. Bellegarde was pulling a silver case from his jacket pocket, from which he was going to extract a tasty abdullah, when he suddenly saw himself surrounded by a band of street hawkers who were shouting the third edition of an evening newspaper. 'tore out the copies and immediately began reading them with an interest that could be read on all faces. Bellegarde estaba sacando un estuche plateado del bolsillo de su chaqueta, del cual estaba a punto de sacar un sabroso abdullah, cuando de repente se vio rodeado por una banda de vendedores ambulantes que gritaban la tercera edición de un periódico vespertino ... La multitud s 'arrancó las copias e inmediatamente comenzó a leerlas con un interés que se podía leer en todos los rostros.

Il était évident que l’affaire du Louvre passionnait le public. It was obvious that the Louvre affair excited the public. Estaba claro que el asunto del Louvre entusiasmaba al público. Le reporter s’empressa, lui aussi, d’acheter un numéro… Il le parcourut rapidement. The reporter hastened, too, to buy a number… He looked through it quickly. El reportero también se apresuró a comprar un número ... Lo miró rápidamente.

Il ne lui apprit rien qu’il ne sût lui-même. He taught her nothing that he did not know himself. No le enseñó nada que no supiera él mismo. Et, aussitôt, il reprit sa route tout en continuant son monologue mental, lorsqu’un peu avant d’arriver aux grands boulevards, il se heurta à un rassemblement assez nombreux de badauds arrêtés devant la terrasse d’un café et écoutant les vociférations d’un haut-parleur de T. S. F. qui, placé au-dessus de la porte d’entrée de l’établissement, commentait, sur un ton tragique, l’assassinat du gardien Sabarat. E, inmediatamente, reanudó su viaje mientras continuaba con su monólogo mental, cuando un poco antes de llegar a los bulevares principales, se encontró con una concurrencia bastante numerosa de curiosos que se habían detenido frente a la terraza de un café y escuchaban los vociferantes de 'un altavoz TSF que, colocado encima de la puerta principal del establecimiento, comentaba, en tono trágico, el asesinato del guardia Sabarat. Tout à coup, une commère qui, un filet de provisions à la main et le visage congestionné d’émotion, absorbait, le nez en l’air, ce récit sensationnel, poussa un hurlement d’effroi, et, désignant du doigt le pavillon d’où s’échappait le récit de ce crime épouvantable, elle s’écria : Suddenly, a gossip who, with a net of provisions in her hand and her face congested with emotion, absorbed, with her nose in the air, this sensational tale, uttered a howl of terror, and, pointing to the flag with her finger. whence came the story of this terrible crime, she cried: De repente, una chismosa que, con una red de víveres en la mano y el rostro congestionado de emoción, absorbió, con la nariz en alto, este relato sensacional, lanzó un aullido de terror y, señalando la bandera con el dedo. de donde escapó la historia de este espantoso crimen, ella gritó:

– Le fantôme… je l’ai vu là, dans le truc ! - The ghost ... I saw it there, in the thing! - El fantasma… ¡Lo vi ahí, en la cosa!

Des rires fusèrent… Jacques Bellegarde, qui s’était approché, partageait l’hilarité générale, lorsque son attention fut attirée par une délicieuse jeune fille dont la sobre et gentille élégance, le profil charmant, la blondeur dorée et le visage tout de grâce spirituelle et de malicieuse gaieté, en faisait le type de la vraie Parisienne. Laughs erupted… Jacques Bellegarde, who had approached, shared the general hilarity, when his attention was attracted by a delicious young girl whose sober and gentle elegance, charming profile, golden blond and face all of spiritual grace and malicious gaiety, made her the type of the true Parisian. Las risas estallaron ... Jacques Bellegarde, que se había acercado, compartió la hilaridad general, cuando su atención fue atraída por una deliciosa joven cuya sobria y gentil elegancia, perfil encantador, cabello rubio dorado y rostro todo de gracia espiritual. y maliciosa alegría, la convertía en el tipo de la auténtica parisina.

Autour d’eux, des colloques s’engageaient : Around them, colloquiums took place: A su alrededor, se llevaron a cabo coloquios:

– Moi !

clamait un petit trottin, je vous dis que c’est un fantôme. cried a little trottin, I tell you it's a ghost. gritó un poquito trottin, te digo que es un fantasma. – Moi !

répliquait un vieux monsieur, l’air indigné, je vous dis que c’est un voleur. replied an old gentleman, looking indignant, I tell you he's a thief. Un voleur !… un fantôme !… Un fantôme !… un voleur !… ces deux mots se croisaient en un choc de dispute qui commence. A thief!… A ghost!… A ghost!… A thief!… These two words crossed in a shock of dispute which begins.

Alors, s’adressant à la jeune fille que, depuis qu’il l’avait remarquée, il n’avait pas quittée des yeux, le reporter fit, d’une voix aimable : Then, addressing the young girl whom, since he had noticed her, he had not taken his eyes off, the reporter said, in a pleasant voice: Luego, dirigiéndose a la joven a quien, desde que la había visto, no le había quitado los ojos de encima, el reportero dijo, con voz agradable:

– Et vous, mademoiselle, qu’est-ce que vous en pensez ? - And you, mademoiselle, what do you think? - Y usted, mademoiselle, ¿qué le parece?

– Vous êtes trop curieux, monsieur Bellegarde, répondit la jolie inconnue. "You are too curious, Monsieur Bellegarde," replied the pretty stranger.

Le journaliste demeura tout interloqué. The journalist was taken aback. El periodista quedó desconcertado.

En effet, bien qu’il pût se vanter, à juste titre, d’avoir une infaillible mémoire des physionomies, il ne se souvenait pas d’avoir jamais rencontré cette ravissante personne. Indeed, although he could boast, rightly, of having an infallible memory of physiognomies, he did not remember ever having met this lovely person. En efecto, aunque podía presumir, con razón, de tener un recuerdo infalible de fisonomías, no recordaba haber conocido nunca a esta hermosa persona. Alors, comment le connaissait-elle ? So how did she know him? Le désir de savoir l’engagea même à emboîter le pas à son exquise interlocutrice… Bien qu’elle eût pris sur lui une certaine avance, il ne tarda pas à la rejoindre… Et, tout en soulevant son chapeau, il allait lui adresser la parole, lorsqu’elle se retourna… Son joli visage n’exprimait aucune indignation, aucun courroux, mais il révélait une si pudique réserve, et son regard exprimait une invitation au respect si éloquente, que Bellegarde eut l’intuition qu’en lui adressant la parole, il se rendrait coupable d’un manque de tact impardonnable… Et après s’être contenté d’accentuer la déférence de son salut, il laissa s’éloigner la jolie Parisienne, tout en suivant des yeux son exquise silhouette, qui se perdit bientôt dans le tohu-bohu des grands boulevards. The desire to know even urged him to follow in the footsteps of his exquisite interlocutor ... Although she had taken a certain lead over him, he was not long in joining her ... And, while lifting his hat, he was going to address her to her. word, when she turned around… Her pretty face expressed no indignation, no anger, but it revealed such a modest reserve, and her gaze expressed an invitation to respect so eloquent, that Bellegarde had the intuition that by addressing him speaking, he would be guilty of an unforgivable lack of tact ... And after having contented himself with accentuating the deference of his greeting, he let the pretty Parisian walk away, while following her exquisite silhouette with his eyes. soon lost in the hustle and bustle of the grand boulevards. El deseo de saber incluso lo impulsaba a seguir los pasos de su exquisito interlocutor ... Aunque ella había tomado cierta ventaja sobre él, él no tardó en unirse a ella ... Y, mientras se levantaba el sombrero, se la iba a dirigir. palabra, cuando se dio la vuelta ... Su bonito rostro no expresaba indignación, ni enfado, pero revelaba una reserva tan modesta, y su mirada expresaba una invitación al respeto tan elocuente, que Bellegarde tuvo la intuición de que dirigiéndose a él de hablar, sería culpable de una imperdonable falta de tacto ... Y después de haberse contentado con acentuar la deferencia de su saludo, dejó alejarse a la guapa parisina, mientras seguía con la mirada su exquisita silueta. pronto se pierde en el ajetreo y el bullicio de los grandes bulevares.

Un peu pensif, et sous le charme presque inconscient de cette première rencontre, aussi brève qu’inattendue, Bellegarde s’engagea dans le boulevard de Strasbourg, obliqua rue d’Enghien, et regagna Le Petit Parisien. Un poco pensativo y bajo el encanto casi inconsciente de este primer encuentro, tan breve como inesperado, Bellegarde entró en el bulevar de Estrasburgo, dobló la rue d'Enghien y regresó a Le Petit Parisien. D’un pas rapide, il escalada l’escalier à rampe en fer forgé, traversa le hall monumental, prit place dans l’ascenseur, s’arrêta à l’étage de la rédaction et pénétra dans son bureau. With a quick step, he climbed the wrought iron banister staircase, crossed the monumental hall, took his place in the elevator, stopped on the editorial floor and entered his office. Con paso rápido, subió la escalera de hierro forjado, cruzó el vestíbulo monumental, tomó el ascensor, se detuvo en la planta editorial y entró en su despacho.

Après avoir pris connaissance de son courrier, il s’installa à sa table, réfléchit quelques instants, puis, s’armant de son stylo, il rédigea avec une facilité surprenante et sans la moindre rature, d’une haute écriture large, un peu gothique, et aussi lisible que des caractères d’imprimerie, un article qui se terminait ainsi : After having read his mail, he sat down at his table, reflected for a few moments, then, arming himself with his pen, he wrote with surprising ease and without the slightest erasure, in a high, large handwriting, a little Gothic, and as readable as block letters, an article which ended as follows: Después de leer su correo, se sentó a su mesa, pensó unos instantes, luego, armándose con su pluma, escribió con sorprendente facilidad y sin el menor tachado, con letra alta, grande, un poco gótico, y tan legible como letras mayúsculas, un artículo que terminaba de la siguiente manera:

S’agit-il d’un criminel isolé ou bien est-ce un nouvel exploit de cette bande internationale qui a déjà opéré dans un musée d’Italie ?… Nous ne tarderons pas à le préciser… En tout cas, nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas eu de fantôme au Louvre, mais un voleur doublé d’un assassin… Is he a question of an isolated criminal or is it a new exploit of this international gang which has already operated in a museum in Italy?… We will not be long in specifying it… In any case, we can affirm that 'there was no ghost in the Louvre, but a thief and an assassin ... ¿Se trata de un delincuente aislado o es una nueva hazaña de esta banda internacional que ya ha operado en un museo en Italia?… No tardaremos en precisarlo… En cualquier caso, podemos afirmar que 'No había ningún fantasma en el Louvre, sino un ladrón y un asesino ...

Et il allait apposer sa signature au bas de ces lignes, lorsqu’on frappa à sa porte… C’était un garçon de bureau qui lui apportait un pneumatique que Bellegarde s’empressa de décacheter. And he was going to put his signature at the bottom of these lines, when there was a knock on his door ... It was an office boy who brought him a tire that Bellegarde hastened to open. E iba a poner su firma al final de estas líneas, cuando alguien tocó su puerta ... Fue un oficinista el que le trajo una llanta que Bellegarde se apresuró a abrir.

Comme il le parcourait, il ne put retenir un cri de surprise. As he walked through it, he couldn't help but a cry of surprise. Al hojearlo, no pudo contener un grito de sorpresa.

Voici en effet, ce que contenait le petit bleu : Here is what the little blue contained: Esto es lo que contenía el pequeño azul:

Je vous préviens que si vous continuez de vous occuper de l’affaire du Louvre, je n’hésiterai pas à vous envoyer rejoindre le gardien Sabarat. I warn you that if you continue to take care of the Louvre affair, I will not hesitate to send you to join the warden Sabarat. Te advierto que si continúas involucrado en el asunto del Louvre, no dudaré en enviarte a unirte a la guardia Sabarat.

Belphégor. Belphegor. Belphégor.

– Belphégor !

fit Jacques, surpris… Ah çà ! dijo Jacques, sorprendido ... ¡Ah! Qu’est-ce que cela signifie ? À peine avait-il prononcé ces mots, que la sonnerie de son téléphone faisait entendre un appel strident et répété. No sooner had he said these words when the ringing of his telephone made a shrill and repeated call heard. Apenas hubo dicho estas palabras, cuando el timbre de su teléfono hizo que se escuchara una llamada estridente y repetida.

Bellegarde s’empara du récepteur… Une voix vibrait dans l’appareil… Une voix de femme impatiente, nerveuse : Bellegarde took hold of the receiver ... A voice vibrated in the device ... An impatient, nervous female voice: Bellegarde agarró el auricular ... Una voz vibró en el dispositivo ... Una voz de mujer impaciente, nerviosa: – C’est toi, mon Jacques ?… Allô… c’est moi, Simone. - It's you, my Jacques?… Hello… it's me, Simone. - ¿Eres tú, mi Jacques?… Hola… soy yo, Simone.

– Tu vas bien, mon petit ? - Are you okay, my little one? - ¿Estás bien, muchacho?

répliquait le reporter sans enthousiasme. – Allô !

tu m’entends ?… Je te rappelle que je réunis ce soir quelques amis… Je compte absolument sur toi ! Can you hear me?… I remind you that I am meeting some friends this evening… I am absolutely counting on you! Quiero recordarte que esta noche voy a reunir a unos amigos... ¡Cuento contigo! Visiblement agacé, Bellegarde répliquait : Claramente molesto, Bellegarde replicó:

– C’est que je suis très pris… Cette affaire du Louvre… - Because I'm very busy ... This Louvre affair ... - Es porque estoy muy ocupado ... Este asunto del Louvre ...

– Quelle affaire ? - What a story ?

– Ah !

tu n’es pas au courant ?… Eh bien ! lis demain Le Petit Parisien. leer Le Petit Parisien mañana. – Alors, tu viens ?… suppliait presque la voix inquiète. - Entonces, ¿vienes?", casi suplicaba la voz preocupada.

– Si je peux… je te le promets…, répliquait le reporter.

– Tu le pourras, si tu le veux… - You can, if you want ...

– De toute façon, je ne serai chez toi qu’assez tard. - Anyway, I'll be at your house quite late. - De todos modos, llegaré bastante tarde a tu casa.

– Entendu… pourvu que tu sois là !… Alors à tout à l’heure, mon chéri. - All right... as long as you're there!... See you later, darling. - Escuché… ¡mientras estés ahí!… Así que nos vemos luego, cariño.

– À tout à l’heure. - See you soon. - Hasta ahora.

Bellegarde raccrocha l’appareil. Bellegarde colgó el teléfono.

Ce coup de téléphone l’avait rendu soucieux. This phone call had made him worried. Esa llamada telefónica lo había preocupado. Une grande lassitude morale semblait s’être emparée de lui. A great moral weariness seemed to have taken hold of him. Un gran cansancio moral parecía apoderarse de él. Il eut un bref mouvement d’épaules, comme s’il voulait, d’instinct, se débarrasser d’un poids qui lui pèserait trop lourdement… Puis, d’un geste nerveux, il s’empara de l’étrange message qu’il venait de recevoir et se mit à le relire attentivement… répétant tout haut ces derniers mots : Je n’hésiterai pas à vous envoyer rejoindre le gardien Sabarat… Belphégor . Hizo un breve movimiento de hombros, como si quisiera, instintivamente, deshacerse de un peso que le pesaría demasiado ... Luego, con un gesto nervioso, se apoderó del extraño mensaje de que acababa de recibirlo y empezó a releerlo atentamente… repitiendo en voz alta estas últimas palabras: No dudaré en enviarte a unirte al guardián Sabarat… Belphégor. Alors, tandis qu’une flamme d’audace illuminait ses yeux, le jeune journaliste s’écria : Entonces, mientras una llama de atrevimiento encendía sus ojos, el joven periodista exclamó:

– Eh bien ! - Y bien !

seigneur Belphégor, j’accepte le défi, et nous verrons bien lequel de nous deux sera le plus fort ! Lord Belphégor, I accept the challenge, and we'll see which of us is stronger!