Journal en français facile 04/07/2021 20h00 GMT
RFI, il est midi à Lytton, 20 heures en temps universel et 22 heures à Paris.
Marion Cazanove : C'est l'heure de votre Journal en français facile, journal que j'ai le plaisir de présenter ce soir avec Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Marion, bonsoir à tous.
MC : À la Une de cette édition, les incendies toujours intenses dans l'ouest du Canada et des États-Unis. Nous écouterons le témoignage d'un habitant de Lytton, en Colombie-Britannique, il a dû quitter sa maison.
CP : Au sommaire également, cette journée historique au Chili. Aujourd'hui débutent les travaux au Parlement pour réécrire la Constitution.
MC : Et puis, en France, les premiers bateaux de croisière sont partis en mer aujourd'hui, après des mois d'arrêt à cause du coronavirus.
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CP : L'ouest du Canada et des États-Unis brûle toujours. Il y a encore de nombreux incendies, notamment en Colombie-Britannique, une région canadienne.
MC : C'est une vague de chaleur qui est à l'origine de ces feux. Des records de température ont été enregistrés, jusqu'à 49,6 degrés Celsius à Lytton.
CP : Ce village est d'ailleurs devenu le symbole de cette crise. Il a été presque entièrement détruit par les flammes. Les habitants ont dû s'enfuir mercredi, comme par exemple John Haugen. Il est le chef par intérim d'une communauté autochtone. Il décrit une « scène de guerre » :
« Les flammes se sont engouffrées dans les maisons, c'était comme une boule de feu qui a détruit presque tout ce qui était sur son passage. Des photos des destructions sont apparues sur Internet. Elles sont tellement horribles. C'est très traumatisant pour de nombreux membres de notre communauté. Tant de gens ont tout perdu. Deux personnes ont trouvé la mort et il y a toujours des gens dont on n'a pas de nouvelles. Pour l'instant, la situation est chaotique, mais à un certain moment, quand les choses vont se calmer, il va falloir travailler avec des professionnels pour savoir comment reconstruire. Nous aimons notre communauté, on n'envisage pas autre chose que reconstruire. Mais ça va prendre tellement de temps. » MC : Des propos recueillis par Marie Normand. CP : Chypre également est touchée par les feux de forêt. Cette île de Méditerranée vit en ce moment le pire incendie depuis des décennies.
MC : Quatre personnes ont péri dans les flammes d'après les autorités. Le feu s'est déclaré, hier soir, dans le massif du Troodos, c'est dans le sud de l'île. Ce matin, les pompiers ont affirmé que le feu était maîtrisé, mais on craint une reprise en raison de vents violents.
CP : Direction le Chili, à présent. Le pays vit une journée historique. Pour la première fois, une assemblée de citoyens prend ses fonctions. Sa mission : réécrire la Constitution. Constitution mise en place sous la dictature de Pinochet et qui, depuis, n'a jamais changé. Mais, Marion, il y a eu un contretemps.
MC : Oui, la première session a dû être suspendue. Des affrontements ont éclaté entre des manifestants et les forces de l'ordre devant l'ancien Parlement. Mais la plupart de ces manifestants ont défilé pour partager leur joie. Joie de tourner la page, comme par exemple Ana Mariya, écoutez :
« C'est l'un des moments les plus importants de l'histoire de notre pays, car la nouvelle Constitution sera écrite par des gens comme nous, des gens du peuple, élus démocratiquement. Pas comme la Constitution que nous avons depuis 1980, depuis la dictature de Pinochet. Nous avons l'espoir réel que les choses changent concernant les droits sociaux, l'éducation, la santé, que tout cela soit plus égalitaire. L'idée c'est que nous ayons tous les mêmes opportunités. Qu'on protège l'environnement, que l'eau redevienne publique, que les forêts ne soient pas exploitées comme aujourd'hui. Que les droits des femmes progressent. Et nous espérons vraiment parvenir à des changements importants. » MC : Des propos recueillis à Santiago par notre correspondante Justine Fontaine. CP : En Birmanie, cinq mois après le coup d'État militaire, de plus en plus de civils prennent les armes pour se battre contre la junte.
MC : Ce vendredi, l'armée a tué au moins 25 personnes dans un village du centre du pays. C'est ce qu'indiquent aujourd'hui des médias locaux. Les précisions de Jelena Tomic.
Depuis le coup d'État du 1er février en Birmanie, deux fronts s'organisent contre la junte qui a renversé le pouvoir démocratiquement élu en novembre 2020. Les manifestants d'un côté, qui malgré les menaces de répression continuent à descendre dans les rues presque chaque jour pour défier le régime militaire. D'un autre, les civils qui s'organisent dans certaines régions en groupes de défense souvent avec peu de moyens pour lutter contre une armée toute puissante. 25 combattants de ces groupes et des civils ont ainsi été tués dans des combats qui ont éclaté autour de Saigaing dans le centre du pays. Selon les témoins, les militaires tiraient sur tout ce qui bougeait, sur la route et dans le village. Les villageois ont dû attendre le lendemain pour compter les victimes, la plupart tuées d'une balle dans la tête. Le groupe des Forces de défense du peuple du village de Depayin, théâtre de ces combats, a rapporté sur les réseaux sociaux avoir perdu 18 de ses membres. La présence militaire se serait intensifiée dans cette région, entraînant le déplacement de plusieurs milliers de personnes. Selon les Nations unies, en cinq mois, les violences ont poussé à l'exil 230 000 personnes.
CP : Explications signées Jelena Tomic.
Le variant Delta poursuit sa progression dans le monde. Aujourd'hui, la Russie a battu un nouveau record de contaminations : plus de 25 000 en 24 heures : c'est du jamais vu depuis le mois de janvier.
MC : L'Iran de son côté pourrait bien être frappé par une cinquième vague de l'épidémie. Le président Hassan Rohani a mis en garde contre ce variant Delta alors que l'Indonésie bat aussi des records de contamination.
CP : En France, on craint une quatrième vague dès la fin du mois. Mais la situation pour l'instant reste stable et à noter, ce nouvel allègement : les croisières peuvent reprendre.
MC : Les premiers paquebots ont pu partir aujourd'hui, après des mois d'interruption. Mais le protocole sanitaire est strict : seuls deux bateaux de la compagnie MSC peuvent quitter le port de Marseille chaque semaine. Les passagers, quant à eux, doivent faire un test antigénique avant de monter à bord. Notre correspondant à Marseille Stéphane Burgatt a assisté à l'embarquement de croisiéristes. Reportage.
Un café, une cigarette sur le pont supérieur du navire, Guihel et Ismaël sont soulagés d'accéder enfin à bord après un embarquement retardé par le protocole sanitaire : « Un peu compliqué l'embarquement, on a mis 3h20 pour monter. » « Franchement, fallait le mériter, mais on est à bord et on va en profiter pendant une semaine, ce sera les vacances. » Le protocole qui reste également très strict une fois à bord : « L'équipage, quand on peut oublier le masque, nous le rappelle gentiment, lors des déplacements, il faut porter le masque. Ils sont quand même assez vigilants sur le respect des gestes. On doit montrer patte blanche, il y a prise des températures… » Des contraintes supplémentaires, mais qui rassurent plutôt les croisiéristes comme Patrick : « C'est vrai que c'est un peu contraignant au niveau du buffet. Avant, on pouvait se servir tout seul, mais comme on dit la santé n'a pas de prix. C'est rassurant effectivement. » Malgré toutes ces précautions, il reste un point sensible, les excursions à terre lors des escales, et là une « bulle sanitaire » s'applique selon le directeur de MSC Patrick Pourbaux : « Quand on arrive dans un port, qu'est-ce qu'on fait ? On casse la bulle ? Non, 25 à 35 passagers maximum. Autocar complétement nettoyé. L'hôtesse, le guide, le chauffeur testé. » Et les passagers récalcitrants sont prévenus, s'ils quittent cette bulle, ils ne seront pas autorisés à remonter à bord. Stéphane Burgatt, Marseille, RFI.
CP : Et puis un mot du Tour de France, neuvième étape aujourd'hui, une nouvelle étape de montagne et c'est Ben O'Connor qui est arrivé en premier à Tignes.
MC : Le Slovène Tadeï Pogatchar, lui, garde le maillot jaune. Il creuse même l'écart avec ses concurrents. Demain, les coureurs de la Grande Boucle profiteront d'une journée de repos bien méritée avant une étape entre Albertville et Valence.
Et c'est ainsi que se termine ce Journal en français facile. Merci Clémentine Pawlotsky de l'avoir présenté avec moi.
CP : Merci Marion.
MC : On vous retrouve tout à l'heure pour un nouveau journal d'actualité africaine.