Journal en français facile 07/07/2022 20h00 GMT
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h ici à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Romain, bonsoir à toutes et à tous.
RA : Et à la Une ce soir : en Grande-Bretagne, Boris Johnson quitte le pouvoir. Face aux scandales il démissionne de son poste de chef du Parti conservateur et quittera son poste de Premier ministre.
ZK : Confusion en Iran après l'annonce par plusieurs médias de l'arrestation de ressortissants européens pour des faits d'espionnage. Information démentie par les pays concernés.
RA : Et puis nous irons à Avignon dans le sud de la France où le grand festival de théâtre et de spectacle vivant s'est ouvert ce soir.
------
ZK : Boris Johnson n'est plus l'homme fort de la Grande-Bretagne.
RA : Oui, la pression était de plus en plus forte. Le Premier ministre britannique est confronté à une vague de démissions inédite : soixante membres de son gouvernement qui ont annoncé leur démission depuis mardi. Ils protestent contre les nombreux scandales, le Partygate, à savoir des fêtes organisées dans la résidence du Premier ministre au plus fort de la crise du Covid-19. Ou encore la nomination par Boris Johnson d'un membre du gouvernement accusé d'attouchements sur plusieurs hommes. Alors Boris Johnson a donc annoncé qu'il démissionnait de son poste de chef du parti conservateur, il quittera également son poste de Premier ministre mais il affirme vouloir rester jusqu'à l'automne le temps de trouver un successeur. C'est un calendrier qui ne satisfait pas tout le monde, Anastasia Becchio.
Boris Johnson se dit triste de devoir renoncer au « meilleur travail au monde » mais il ne semble pas pressé de le quitter. Depuis 2019, où il a décroché une forte majorité au Parlement, son étoile a bien pali et l'avalanche de démissions au sein de son gouvernement, a rendu sa position intenable. Le voilà donc obligé de faire contre mauvaise fortune bon coeur. « En politique, personne n'est indispensable, et notre brillant système darwinien produira un autre chef, tout aussi engagé à faire avancer ce pays dans les moments difficiles. ». En attendant Boris Johnson pourrait rester aux commandes. La procédure de désignation d'un nouveau chef du parti conservateur devrait prendre environ deux mois. Trop long, estiment de nombreux responsables politiques qui réclament un départ immédiat de Boris Johnson et son remplacement par son vice-Premier ministre, Dominic Raab. C'est lui qui avait assuré l'intérim lorsque le chef du gouvernement avait souffert du Covid. Il a d'ailleurs déjà fait savoir qu'il ne briguerait pas la présidence du parti. « Il serait imprudent » de laisser Boris Johnson en poste jusqu'à l'automne, prévient l'ancien Premier ministre conservateur John Major. Le chef de file des travaillistes, Keir Starmer, menace lui de déposer une motion de censure si l'actuel chef du gouvernement n'était pas rapidement remplacé.
RA : Anastasia Becchio. Et ce calendrier devrait être précisé la semaine prochaine. L'annonce du départ de Boris Johnson a provoqué de nombreuses réactions. Satisfaction affichée par le Premier ministre irlandais qui voit à travers cette décision une « opportunité ». Rappelons que le gouvernement de Boris Johnson avait annoncé son souhait de remettre en cause le « protocole nord-irlandais » qui est un des éléments essentiels de l'accord sur le Brexit. Et puis réaction de la présidence de l'Ukraine qui remercie Boris Johnson, ce dernier souvent en première ligne dans son soutien à l'Ukraine face à l'invasion russe.
ZK : Voilà qui nous amène à évoquer l'Ukraine, où des tensions se font sentir au sein du pouvoir.
RA : Une polémique entre le Président Volodymyr Zelensky et l'armée. Polémique concernant la conscription, la conscription c'est le fait d'obliger une partie de la population à se rendre disponible auprès des forces armées. L'armée qui a engagé une procédure pour renforcer cette conscription. Ce qui a provoqué de vives réactions au sein de la population, et forcé Volodymyr Zelensky à revenir sur cette décision, donc à annulé cette décision. Précisions d'Anaëlle Larue.
L'état-major ne doit pas prendre ce genre de décisions seul. C'est ce qu'a dit avec fermeté le président ukrainien à son chef d'état-major lors d'une convocation expresse. Valerii Zaluzhny avait décidé, sans l'accord du chef de l'État, de mettre en place un contrôle de tous les déplacements des citoyens ukrainiens mobilisables. Cette mesure, prise mardi dernier, consistait à imposer un permis de circulation à tous les hommes et les femmes éligibles à la conscription. Objectif : localiser les potentiels conscrits et leur interdire de quitter les frontières régionales de leur lieu de résidence ou de travail. La mesure, fondée sur une loi de 1992, avait provoqué un tollé au sein de la population et du Parlement. Volodymyr Zelensky a donc choisi de l'annuler. Depuis le début de la guerre déjà, la loi martiale interdit déjà aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire ukrainien. Cette polémique témoigne des tensions croissantes entre le pouvoir politique et le commandement militaire. En cause notamment, la trop grande autonomie des chefs locaux qui souvent, décident seuls des opérations sur le terrain.
RA : Concernant également la guerre en Ukraine, nouveau discours offensif de Vladimir Poutine ce soir à la télévision. Le Président russe affirme que son pays, je cite, n'a « pas encore commencé les choses sérieuses en Ukraine », fin de citation.
ZK : Et puis dans l'actualité africaine, Romain, le retour au Burkina Faso de Blaise Compaoré.
RA : Oui, l'ancien président n'était pas revenu dans son pays depuis près de 8 ans, depuis octobre 2014 quand il avait été chassé par une insurrection populaire. Mais c'est un retour de courte durée, Blaise Compaoré vient participer à une réunion avec notamment le nouvel homme fort du Burkina le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Réunion qui se tiendra demain, vendredi, et dont l'objectif est d'« accélérer la réconciliation nationale » au Burkina. Blaise Compaoré repartira ensuite en Côte d'Ivoire.
ZK : Des annonces mystérieuses à présent en Iran.
RA : Oui, plusieurs médias, des médias iraniens qui affirment que des ressortissants européens issu de Grande-Bretagne, d'Autriche et de Pologne, ont été arrêtés pour des faits d'espionnage. Informations démenties par deux des trois pays concernés. Explications pour RFI Nicolas Falez.
Ce mercredi, des médias iraniens annoncent l'arrestation d'un diplomate britannique, d'un universitaire polonais, et de l'époux de la conseillère culturelle autrichienne en poste à Téhéran. Selon les mêmes sources, le diplomate britannique aurait « pris des photos dans une zone interdite où se déroulaient des exercices militaires ». Le ressortissant autrichien aurait « filmé un site militaire » et le citoyen polonais aurait « prélevé des échantillons de roche dans une région où avaient lieu des tests de missiles ». Des faits d'« espionnage » assure l'agence de presse iranienne Fars. La Pologne confirme qu'un de ses ressortissants (un chercheur biologiste) est effectivement détenu en Iran mais depuis le mois de septembre 2021. L'Autriche affirme qu'aucun de ses diplomates ou membre de leurs familles n'a été arrêté et le Royaume-Uni explique que le diplomate cité par les médias iraniens a quitté le pays depuis l'année dernière. Difficile donc de déchiffrer les annonces iraniennes, dans un contexte où les arrestations de ressortissants étrangers sont fréquentes et parfois suivi d'échanges en fonction des intérêts de la République Islamique.
RA : Nicolas Falez.
ZK : Et puis le festival d'Avignon, Romain, s'est ouvert ce soir.
RA : Oui, plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant au monde, qui se tient dans le sud de la France. Comme le veut la tradition les trompettes de Jean Vilar ont sonné ce soir. On va retrouver Muriel Maalouf depuis Avignon. C'est la 76e édition du festival, Muriel, et dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes c'est le metteur en scène russe très prisé du moment qui fait l'ouverture.
Muriel Maalouf : Effectivement, Kirill Serebrennikov vient de présenter son dernier film à Cannes : « la Femme de Tchaïkovski » et ce soir il adapte une nouvelle peu connue de Tchekov: « le Moine Noir ». Une histoire traversée par les fantômes et la folie et que le metteur en scène russe a commencé à créer avant l'agression de l'Ukraine écoutez-le. « On a créé le spectacle, encore avant la guerre. Anton Tchekov avait écrit ce texte encore avant les grands événements tragiques du 20e siècle. Mais comparé à Tchekov, on sentait quelque chose dans l'air, la catastrophe qui arrive. Maintenant cette catastrophe est là, on la vit, ça se passe devant nos yeux, donc probablement c'était un peu dans l'air. »
RA : Oui donc Muriel, c'est une pièce sombre.
MM : Oui l'heure n'est pas à la joie pour le metteur en scène russe qui a condamné la guerre en Ukraine. Il vient d'ailleurs de quitter son pays pour Berlin après avoir été assigné à résidence à Moscou par Vladimir Poutine. Il est effectivement impossible aujourd'hui pour les artistes russes de continuer à vivre chez eux en s'opposant au maître du Kremlin. Nous découvrirons donc ce soir à Avignon la pièce Le Moine Noir de Kirill Serebrennikov, farouche opposant russe et défenseur de la cause homosexuelle et LGBT.
RA : Et création donc vous nous ferez le compte rendu demain sur l'antenne de RFI. C'était Muriel Maalouf depuis Avignon accompagnée de Nicolas Benita et ses trompettes.
ZK : Enfin en tennis, le forfait de Rafael Nadal pour les 1/2 finales de Wimbledon.
RA : Alors forfait cela veut dire que l'Espagnol ne va pas pouvoir disputer son match contre l'Australien Nick Kyrgios. Nadal souffre d'une blessure aux abdominaux. À noter dans le tableau féminin la qualification pour la finale de la Tunisienne Ons Jabeur qui a battu l'Allemande Tatjana Maria et qui affrontera samedi la Kazakh Elena Rybakina. Voila c'est la fin de ce Journal en français facile, merci Zéphyrin.
ZK : Merci à vous.
RA : Et merci à Claude Batista pour la réalisation, 22h10 ici à Paris.