Journal en français facile 07/08/2021 20h00 GMT
À l'écoute de RFI, 22h à Paris, 20h en temps universel.
Stéphane Geneste : Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue pour votre Journal en français facile. Mehdi Meddeb est à mes côtés pour le présenter. Bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Stéphane, bonsoir à tous.
SG : À La Une de l'actualité ce soir, cette pluie de médailles qui est tombée sur la délégation française des Jeux olympiques. De l'or, de l'argent, du bronze, il y en a eu de toutes les matières et de toutes les couleurs.
MM : Les Talibans poursuivent leur percée en Afghanistan. Ils se sont emparés d'une deuxième capitale provinciale, la population tente de fuir les combats.
SG : Un mois après la mort de Jovenel Moïse en Haïti, l'enquête n'avance pas. On ne sait toujours pas grand-chose des commanditaires de l'assassinat du président haïtien. Et nous verrons qu'un climat de peur règne autour de cette affaire.
MM : Et puis l'enfer des feux de forêts en Grèce. Les pompiers peinent à faire face. Reportage avec des renforts français au nord d'Athènes.
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MM : Et pour commencer, direction de Tokyo, Stéphane.
SG : Avec cette journée de rêve pour la délégation française aux Jeux olympiques. Deux médailles d'or de décrochées tout à l'heure. D'abord en handball masculin, troisième titre olympique pour les Bleus. Mais aussi en volleyball. Les hommes de Laurent Tillie se sont imposés trois sets à deux face à la Russie. Premier sacre de l'équipe de France dans la compétition. Un match plein de suspense. Et surtout une consécration pour cette équipe que l'on n'attendait pas à ce niveau. Et une histoire de famille Olivier Pron.
« Elle est très, très lourde. » Lourde, jolie cette médaille d'or autour du cou de Kévin Tillie, mais surtout tellement inattendue. Il y a huit jours au moment, déjà, de rencontrer les Russes, les Bleus sont à la rue. Déjà deux fois battu, ils sont au bord de l'élimination. Et le succès qu'ils obtiennent ce jour-là va les libérer. La Pologne double championne du monde en titre est écartée en quart, l'Argentine en demie. La Russie en finale ne résiste qu'a peine plus à cet élan tellement emballant. Laurent Tillie, papa de Kévin et sélectionneur depuis neuf ans savoure. C'était son dernier match avec son gars, ses gars : « La force de cette équipe, c'est d'être une morte vivante. Pour moi, c'est vraiment un conte de fée. On aurait voulu le faire, on aurait pas pu imaginer que ce soit possible… C'est bien. Je vais les remercier, je vais devoir leur payer le coup à boire quand même. » Et il n'est pas dit que cette nuit, ce soit plutôt ses joueurs qui lui payent un coup comme il dit. L'heure de la reconnaissance est venue. Le fiston encore : « C'est sûr. Pour tout ce qu'il a fait, pour le groupe, surtout sa persévérance, ne jamais lâcher. On a eu un groupe vraiment difficile à tenir. Moi, je ne sais pas comment il a fait et je pense qu'il y en a beaucoup qui se demande aussi. Pour rester autant de temps avec ce groupe, ça a été très fort et voilà heureusement que ça paye. » Et ironie de l'histoire c'est dans un club japonais que Laurent Tillie, champion olympique va désormais entrainer. Olivier Pron, Tokyo, RFI.
MM : Les Bleus champions olympiques en handball et en volleyball, mais d'autres médailles ont été récoltées aujourd'hui, Stéphane.
SG : Oui Mehdi. En basket masculin déjà, l'équipe de France était opposée aux États-Unis. Victoire des Américains et une belle médaille d'argent pour les Bleus. Et puis chez les filles du basket, les Françaises médaillées de bronze, tout comme en cyclisme sur piste pour les Français. À noter également, ce sont les Brésiliens qui sont champions olympiques en football.
MM : Dans le reste de l'actualité, les Talibans qui poursuivent leur inexorable percée en Afghanistan.
SG : Après avoir attaqué les campagnes, les insurgés s'en prennent aux centres urbains. Ces dernières 24 heures, ce sont deux capitales provinciales qui sont tombées aux mains des insurgées. Mais dans le sud, comme à Lashkar Gah et Kandahar ou à l'ouest, à Herat, les combats continuent. Les populations locales tentent de fuir et de trouver refuge dans des camps, souvent situés à plusieurs kilomètres de leur domicile. C'est ce qu'indique le docteur Mohammad Saiful Islam. Il est le coordinateur médical à Kandahar pour Médecins sans frontières. Il s'occupe des personnes déplacées internes dans un camp de la ville.
« Nous avons remarqué qu'il y a une augmentation du nombre de personnes déplacées dans la ville de Kandahar. Avec l'intensification des combats, elles ont dû quitter leur maison et se sont ensuite installées dans des camps, à différents endroits de la ville. Elles viennent des quatre coins de la province de Kandahar et de différents quartiers de la ville. En tant qu'organisation médicale, nous avons installé dans chaque camp une clinique mobile. Nous faisons aussi dans ces camps un travail d'assainissement des eaux et des activités de prévention des maladies. Dans l'hôpital de la ville, les médecins doivent soigner de plus en plus de blessures, et de cas critiques. Ce que j'observe en tant que médecin dans cette région, c'est que les combats s'intensifient dans plusieurs endroits du pays, et donc automatiquement, les populations déplacées sont de plus en plus nombreuses. Et elles tentent de trouver des abris pour se protéger. Voilà ce qui se passe en ce moment. » SG : Mohammad Saiful Islam, coordinateur médical à Kandahar pour Médecins sans frontières interrogé par Justine Maurel. MM : C'était le 7 juillet dernier, voilà un mois que le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné.
SG : Et un mois après, aucune piste claire ne se dégage sur les commanditaires de ce crime ni sur les éventuels motifs. Ce mercredi, le dossier a enfin été transmis à la justice. Le tribunal de première instance de Port-au-Prince doit désigner un ou plusieurs juges chargés d'instruire le dossier de l'assassinat du président. Les candidats pour cette tâche épineuse ne se bousculent pas. Plusieurs magistrats ont refusé de prendre en charge cette affaire, faisant valoir des craintes pour leur sécurité. Il faut dire, Stefanie Schüler, que jusqu'ici, l'enquête pour savoir qui a tué Jovenel Moïse a été entachée de plusieurs irrégularités.
Un juge de paix et ses deux greffiers, empêchés pendant de longues heures d'accéder au lieu du crime, vivent aujourd'hui cachés après avoir reçu des menaces de mort. À la suite de l'assassinat de Jovenel Moïse, 44 personnes sont arrêtées. Parmi elles, 18 Colombiens, plusieurs responsables de la sécurité présidentielle et un homme d'affaires de Floride originaire d'Haïti. La plupart des suspects n'ont pas eu accès à un avocat. Aucun d'entre eux n'a encore comparu devant un juge, contrairement à ce que prévoit la loi haïtienne. Pendant près d'un mois, ce sont la police judiciaire et le parquet qui ont mené l'enquête. Ces derniers jours plusieurs nouveaux mandats d'amener ont été émis. Sont visés : une ancienne juge de la Cour de cassation, des pasteurs, un ex-sénateur et le président du PHTK, le parti de Jovenel Moïse. Tous affirment être victimes de persécution politique. Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Claude Joseph, a demandé à l'ONU d'ouvrir une enquête internationale ainsi que la mise en place, le cas échéant, d'un tribunal spécial chargé de juger les auteurs et complices de l'assassinat du président.
SG : Les précisions de Stefanie Schüler.
MM : Venons-en à la situation en Grèce. Le pays est ravagé, dévasté, par les flammes.
SG : Et notamment dans l'île d'Eubée, proche d'Olympe, un peu au nord d'Athènes. Les violents incendies continuent de dévorer des milliers d'hectares de forêts et des habitations. Le Premier ministre grec évoque un été catastrophique. Et pour faire face, plusieurs pays viennent en aide aux pompiers grecs. C'est le cas du Royaume-Uni, de Chypre, mais aussi de la France. Une centaine de pompiers français ont été dépêchés sur place afin de prêter main forte à leurs collègues. Reportage de notre envoyé spécial en périphérie d'Athènes, Nicolas Rocca.
« Forcément, c'était très impressionnant, un gros panache de fumée. On est arrivé le matin sur ce feu-là. On n'y voyait presque rien, de partout il faisait nuit de plein jour. C'était impressionnant. » Ce sapeur-sauveteur est arrivé hier dans la région proche du mont Parnès, à une trentaine de kilomètres de la capitale grecque. Autour de lui, les restes d'une forêt devenue des cendres qui menacent les habitants du village d'Afidnes. La mission des plus de 80 pompiers français est de sécuriser les lieux : « Regarder le terrain et localiser s'il y a encore des points chauds. Des points qui pourraient éventuellement reprendre. On est vraiment sur la limite vert-brûlé. Donc le vert, c'est ce qui pourrait reprendre. Notamment là, on est entre 50 et 100 mètres des habitations. C'est quand même une zone à risque. - Là, on voit de temps en temps des petits nuages de fumée, c'est ça que vous appelez les points chauds ? - C'est ça. En fait, le feu est déjà passé. Le feu est passé, mais il y a des points chauds qui subsistent, notamment dans les racines. La terre reste chaude, les racines restent chaudes et le feu peut progresser sous terre et il peut enflammer un arbre qui est encore vert, qui n'est brûlé, en lisière. » Des milliers d'habitants sont toujours appelés à évacuer des zones à risque en banlieue d'Athènes, à Evia et dans le Péloponnèse. Nicolas Rocca, Afidnes, RFI.
MM : Et puis, c'était un nouveau samedi de mobilisation en France contre le passe sanitaire.
SG : Et encore beaucoup de monde dans les rues du pays. 237 000 manifestants d'après les autorités. C'est 30 000 de plus que la semaine dernière. Sur le plan sanitaire, la situation continue de se dégrader. Le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 et placées en réanimation continue d'augmenter. Au total, ce sont plus de 1 500 personnes qui sont dans ce cas.
Il est 22h10 à Paris, c'est la fin du Journal en français facile.