Journal en français facile 08/08/2021 20h00 GMT
Il est 22h Paris, 20h temps universel.
Stéphane Geneste : Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue pour votre Journal en français facile. Mehdi Meddeb est à mes côtés pour le présenter. Bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Stéphane, bonsoir à tous.
SG : Et à la Une ce soir, les Talibans qui continuent leur percée en Afghanistan. Rien que ce week-end, ils se sont emparés de cinq capitales provinciales. Les combats avec les forces afghanes font rage. À Zaranj, au sud-ouest du pays notamment. Notre correspondante a pu discuter avec des habitants pris au piège.
MM : L'Australie fait face à la pandémie de covid-19. Et pour éviter la propagation du variant Delta, des confinements ont été mis en place. Alors que Sidney est toujours concernée par cette mesure, Brisbane retrouve un peu de sa liberté. Notre correspondant Grégory Plesse nous dira tout sur la situation dans le pays.
SG : Une polémique en Turquie. Alors que le pays fait face à de violents feux de forêt, la solidarité est aussi sur les réseaux sociaux. Ce qui n'est pas au gout du président Rechep Tayyip Erdogan.
MM : Et puis à Cuba. C'est un grand changement sur l'île. Le gouvernement autorise la création de petites et moyennes entreprises.
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MM : On prend la direction de l'Afghanistan, rien ne semble arrêter l'avancée des Talibans dans le pays.
SG : Pour preuve, ils ont renforcé leur contrôle sur le nord du pays en s'emparant de trois capitales provinciales supplémentaires : Sar-e-Pul, Taloqan et Kunduz. Une avancée après des affrontements face aux forces afghanes. Et cela alors que dans trois semaines, les troupes internationales doivent se retirer d'Afghanistan. Le chaos gagne le pays et les civils tentent de s'en sortir. Des milliers de familles ont dû quitter leur maison à cause des violences, mais de nombreuses autres sont restées prises au piège alors que l'aviation afghane mène des raids aériens. Notre correspondante, Sonia Ghezali a recueilli les témoignages d'habitants de la ville de Zaranj, située à la frontière avec l'Iran, ville aux mains des Talibans depuis vendredi.
Les talibans contrôlent Zaranj, la capitale de la province de Nimroz, qui partage sa frontière avec l'Iran. Un militant de la société civile toujours sur place nous racontait hier par téléphone la chute de la ville : « Les autorités locales ont fui dans le district de Char Burjak où il n'y a pas de combat. Les soldats de l'armée ont fui en Iran. Pour l'instant, tout est calme, il n'y a aucune opération en cours. » Le calme est revenu après une nuit très agitée. Un autre témoin sur place raconte que l'aviation afghane a mené des raids aériens nocturnes sur la ville malgré la présence de civils. L'homme en colère, met en cause ces bombardements et la fuite des soldats de l'armée afghane et des autorités locales. Le gouverneur ainsi que le chef de la police sont partis en nous laissant derrière, dit-il. De nombreux Afghans vivant dans d'autres districts tombés sous le contrôle des talibans racontent le même scénario : la fuite des autorités locales après la désertion de l'armée afghane. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI.
MM : Une partie des Australiens a retrouvé un peu de liberté ce dimanche.
SG : À Brisbane, après huit jours de confinement pour faire face au variant Delta, les mesures ont commencé à être assouplies, même si les restrictions de déplacement en dehors de la ville resteront d'actualité, même chose pour celles qui concernent les rassemblements. Début de déconfinement à Brisbane, mais d'autres régions australiennes n'y sont pas, notamment à Sydney où les nouveaux cas quotidiens de contamination ne diminuent pas. La ville entame sa septième semaine de confinement. Melbourne et l'État du Victoria aussi sont reconfinés, pour la sixième fois depuis le début de la pandémie. La seule solution, d'après les autorités, c'est la vaccination, dont l'accès est de plus en plus facilité. À Sydney, la correspondance de Grégory Plesse.
Le confinement est redevenu une réalité avec laquelle la majorité des Australiens doit de nouveau composer. La faute au variant Delta, et à une campagne de vaccination qui a démarré trop tard. Le bout du tunnel semble loin à Sydney, qui entre ce dimanche dans sa septième semaine de confinement et où le nombre de nouveaux cas, sans avoir explosé, ne diminue pas. À Melbourne et dans l'État du Victoria, c'est la lassitude qui domine. Ses 6 millions d'habitants étant soumis depuis mardi, et pour la sixième fois depuis le début de la pandémie, à un nouveau confinement. Un remède dont les autorités ont conscience qu'il est de plus en plus difficilement accepté par la population, et qui voient désormais dans la vaccination le seul remède à un retour à la normale. Après un démarrage poussif, leur rythme s'accélère enfin, en particulier en Nouvelle-Galles du Sud où le cap des six millions de doses administrées d'ici la fin du mois devrait être atteint. À Melbourne, de nouveaux vaccinodromes vont ouvrir demain spécifiquement pour les moins de 40 ans, ainsi qu'un centre de vaccination où on pourra se rendre sans sortir de sa voiture, une première en Australie. Grégory Plesse, Sidney, RFI.
MM : Et le reste du monde n'est pas épargné par les mesures de restrictions à cause du Covid-19.
SG : En Chine par exemple. Des confinements dans des agglomérations ont été mis en place. Le durcissement de restrictions sur les voyages des Chinois à l'étranger sont dorénavant d'actualité. La Chine qui a une nouvelle fois montrée sa force. Les autorités de Wuhan, la ville où était apparu le Covid, font savoir que les 11 millions d'habitants de la métropole ont tous été dépistés. La faute à la propagation du variant Delta.
Et puis en France, c'est demain qu'entre en vigueur la généralisation du passe sanitaire. Il va donc falloir présenter, montrer, ce document pour pouvoir, par exemple, manger au restaurant, prendre l'avion ou le train à grande vitesse. Par ailleurs, sur le plan sanitaire, ce sont toujours plus de 1 500 personnes qui sont hospitalisées en service de réanimation à cause du Covid-19.
MM : L'autre grand titre de l'actualité de ce dimanche, Stéphane, ce sont ces impressionnants feux de forêts en Grèce.
SG : Et ils semblent incontrôlables, notamment un peu au nord d'Athènes, sur l'île d'Eubée. Alors si des milliers de pompiers sont mobilisés pour venir à bout des flammes, l'heure est au désespoir et à la résignation pour les habitants. Douzième jour d'incendie et 35 000 hectares ont été dévastés. Pour vous faire une idée, c'est l'équivalent de plus de trois fois la ville de Paris. Les secours peinent à faire face. Pour preuve, il y a quelques heures, un avion bombardier d'eau s'est écrasé.
La Turquie aussi a été ravagée par des feux de forêt ces derniers jours. Et une polémique a vu le jour sur le réseau social Twitter. À cause du hashtag, du mot dièse, « Help Turkey », traduisez « Aidez la Turquie ». Il fait même l'objet d'une ouverture d'une enquête du parquet, Sophia Khatsenkova.
Pendant que les incendies les plus meurtriers détruisaient les côtes sud du pays, un hashtag est apparu sur Twitter. #HelpTurkey ou #AidezlaTurquie a commencé ces derniers jours à prendre de l'ampleur, partagé notamment par des célébrités sensibles au sort du peuple turc. Mais Recep Tayyip Erdogan n'a pas du tout apprécié cet élan de solidarité. Pour le président turc, il est impensable que son pays puisse avoir besoin d'une aide étrangère. Ce vendredi, il a répondu avec son propre slogan : « Strong Turkey » ou « la Turquie forte », qualifiant l'autre hashtag « de mensonge » propagé par l'Occident. Le bureau du procureur a annoncé qu'il mènerait une enquête pour déterminer si les tweets avaient pour intention de créer de la peur et d'humilier le gouvernement turc. Le régulateur des médias, a lui, menacé d'infliger des amendes aux chaînes de télévision qui continuerait à diffuser des images des incendies. Le gouvernement turc est sous le feu des critiques depuis quelques jours. Il a été accusé de mauvaise gestion et de manque de préparation. La Turquie n'avait plus d'avion bombardier d'eau pour combattre les flammes, mais a refusé toute aide extérieure, dont celle de la Grèce, son rival régional.
SG : Les explications de Sophia Khatsenkova.
MM : À Cuba, c'est un changement majeur. Le gouvernement autorise la création de petites et moyennes entreprises.
SG : Et la mesure était très attendue par le secteur privé où, sur l'île communiste, les entreprises publiques sont la règle Louis Augry.
C'est peut-être un pas de plus vers la lente privatisation de l'économie cubaine. Le conseil d'État a donné son feu vert vendredi à la loi sur les micros, petites et moyennes entreprises annoncée en juin. Elles pourront être publiques ou privées, mais leurs secteurs d'activité seront limités aux domaines non stratégiques, ce qui exclue notamment la santé, les télécommunications ou l'énergie. Ces entreprises seront classées selon leur nombre d'employés : de une à dix personnes pour une micro-entreprise, de 11 à 35 pour une petite et de 36 à 100 personnes pour les moyennes. Ce qui leur permettra d'être, selon l'Assemblée nationale, « un acteur de la transformation productive du pays ». Car la transformation, semble en effet être là, frappé par l'une des pires crises économiques depuis trente ans, le gouvernement cubain veut moderniser son modèle. En février, il décidait d'ouvrir la majorité des activités économiques au secteur privé, exceptés certains domaines comme la presse ou l'enseignement. Déjà 13% de la population active de Cuba travaille dans le privé, mais ces autoentrepreneurs réclamaient une structure juridique pour créer leur entreprise. Avec cette loi sur les PME, cela commence à prendre forme.
SG : Les précisions de Louis Augry.
Il est bientôt 22h10 à Paris, c'est la fin de ce Journal en français facile.