Journal en français facile 09/09/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sébastien Duhamel, bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : À Paris, deuxième jour de procès des attentats du 13 novembre 2015. La journée a été marquée par une nouvelle prise de parole de Salah Abdeslam, le principal accusé et unique survivant des attaques terroristes.
SD : Un avion transportant des civils a pu quitter l'Afghanistan. Les États-Unis saluent la coopération des talibans. Mais le nouveau gouvernement afghan, annoncé hier, est loin de faire l'unanimité. Nous entendrons la représentante adjointe de l'ONU Femmes dans le pays.
CP : Au Nicaragua, la justice a émis un mandat d'arrêt contre l'écrivain Sergio Ramirez. Il n'est pas dans le pays et il a réagi sur les réseaux sociaux.
SD : Enfin, la France disait aujourd'hui adieu à l'une de ses légendes du cinéma, l'acteur Jean-Paul Belmondo décédé lundi. Un hommage national lui a été rendu aux Invalides, en présence du président Emmanuel Macron.
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SD : En France, deuxième jour du procès des attentats du 13 novembre 2015.
CP : La longue liste des victimes et de leurs proches, constituées parties civiles dans ce procès, a continué. La journée a aussi été marquée par un nouvel esclandre du principal accusé, Salah Abdeslam. Un esclandre, c'est une prise de parole scandaleuse, choquante. Salah Abdeslam est le seul terroriste à avoir survécu. Le compte rendu de cette audience, avec Pierre Olivier.
Pendant de longues heures, les avocats des parties civiles viennent égrèner devant la Cour les 1 765 noms des victimes et de leurs proches, constitués partie civile. Une énumération que vient perturber Salah Abdeslam. Alors qu'un point de droit est soulevé sur la possibilité de faire témoigner de nouvelles victimes, le principal accusé, T-shirt blanc, barbe noire qui dépasse du masque, se lève et interpelle le président de la Cour : « Et les victimes en Syrie, en Irak, elles pourront prendre la parole, elles ? » Salah Abdeslam poursuit son propos, décousu, et évoque ses amis de Molenbeek, en Belgique, où il a grandi. Parmi eux, trois sont dans le box avec lui. « À Molenbeek, les gens sont généreux », dit-il. Parmi eux, il y a Mohamed Amri, Ali Oulkadi et Hamza Attou. « Ils ne savaient rien du tout », disculpe Salah Abdeslam. Les trois hommes sont soupçonnés de l'avoir aidé à quitter la France au lendemain des attentats. Le président recadre alors les débats : « Vous voulez vous exprimer, c'est très bien, mais ce n'est pas le bon moment. ». Puis il coupe le micro de Salah Abdeslam. Pierre Olivier, au palais de justice de Paris, RFI.
SD : Pour la première fois depuis le retrait des États-Unis d'Afghanistan, un avion d'évacuation de civils a atterri au Qatar.
CP : Une centaine de personnes, dont plusieurs Américains, ont pu quitter Kaboul, la capitale afghane. Les États-Unis saluent la « coopération » des talibans. « Ils ont été professionnels (...) c'est un premier pas positif », écrit la Maison Blanche dans un communiqué.
SD : En revanche, le nouveau gouvernement taliban provoque de vives réactions.
CP : Les talibans ont dévoilé la nouvelle équipe gouvernementale, hier. Ils avaient promis de faire preuve d'ouverture, mais en réalité ce gouvernement est surtout constitué de personnalités talibanes très anciennes et très influentes. Et il n'y a aucune femme. Un choix que regrette Alison Davidian, la représentante adjointe de l'ONU Femmes en Afghanistan.
« Les talibans ont manqué l'opportunité très importante de montrer au monde qu'ils sont engagés dans la construction d'une société inclusive et prospère. Tous les jours nous recevons des rapports faisant état de reculs concernant les droits des femmes. Il leurs est interdit de quitter la maison sans être accompagné d'un homme de la famille. Dans certaines provinces, elles ont cessé d'aller travailler. Des centres dédiés à la protection des femmes ayant fui les violences ont été attaqués. Les organismes accueillant des militants des droits humains ou des journalistes sont saturés. Tous les regards sont tournés vers l'Afghanistan aujourd'hui, mais ce ne sera pas toujours le cas. Il donc primordial que la communauté internationale continue de défendre et de mettre en lumière la situation des femmes dans ce pays. » CP : Des propos recueillis par Murielle Paradon. Et on l'apprend à l'instant, toujours au sujet de l'Afghanistan. L'émissaire de l'ONU évoque des « allégations crédibles » sur des assassinats commis par les talibans.
SD : L'administration Biden engage une procédure judiciaire contre l'État du Texas aux États Unis.
CP : Objectif de cette procédure : bloquer la nouvelle loi interdisant l'avortement au Texas. La semaine dernière, la Cour suprême a refusé de suspendre le texte. Le président Joe Biden estime que cette loi va provoquer « un chaos inconstitutionnel » parce qu'elle repose notamment sur la dénonciation.
SD : On part maintenant au Nicaragua, en Amérique centrale, où la justice a émis un mandat d'arrêt contre l'écrivain Sergio Ramirez.
CP : Celui qui a gagné en 2017 le très renommé prix Cervantes est aujourd'hui accusé d'« incitation à la haine et de conspiration ». Ces chefs d'accusation sont régulièrement utilisés contre les opposants. Ces dernières semaines, plus de 30 personnalités ont été ainsi visées par le régime, dont sept candidats à la présidentielle de novembre prochain. L'écrivain Sergio Ramirez n'est pas au Nicaragua, actuellement. Il a dont répondu à ces accusations dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. On l'écoute :
« Les dictatures manquent d'imagination. Elles répètent inlassablement leurs mensonges, leur rage, leur haine et leurs caprices. Ce sont la folie, l'entêtement aveugle pour le pouvoir et la médiocrité de ceux qui ont entre leurs mains les instruments répressifs et qui sont en même temps libérés de tout scrupule. Ainsi, ils se croient maîtres de la dignité, de la conscience et de la liberté des autres. » CP : L'écrivain Sergio Ramirez qui réagissait au mandat d'arrêt émis contre lui. SD : En Allemagne, la justice ouvre une enquête pour cyber-espionnage présumé contre des députés.
CP : Pendant des mois, des hackeurs ou cybercriminels ont tenté d'accéder aux mails privés de députés allemands. Berlin soupçonne les services de renseignement russes. À noter que ces soupçons de cyber-espionnage interviennent à quelques semaines des élections législatives du 26 septembre.
SD : L'ancienne ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, est convoquée demain par la Cour de justice de la République.
CP : Oui, et c'est un développement majeur dans l'enquête sur la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement français. L'ancienne ministre de la Santé avait déclaré au début de la pandémie que les risques de propagation du Covid au sein de la population étaient « faibles ». Elle avait ensuite provoqué un tollé, une polémique, après le premier tour des élections municipales, en déclarant qu'elle savait que « la vague du tsunami était devant nous ». Agnès Buzyn va donc être entendue et elle pourrait être mise en examen à l'issue de cette convocation.
SD : Justement à propos du Covid-19 en France, le passe sanitaire va devenir obligatoire dans les soirées étudiantes.
CP : C'est une annonce de Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur. Autrement, avant de faire la fête, les étudiants devront présenter la preuve qu'ils ont reçu les deux doses du vaccin contre le Covid, ou bien un test PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures, ou encore un certificat de rétablissement du Covid. Selon la ministre, plus de 77% des 18-24 sont déjà vaccinés.
SD : « Adieu Bébel ». La France a rendu aujourd'hui un hommage national à l'acteur Jean-Paul Belmondo, décédé lundi à 88 ans.
CP : La cérémonie d'hommage était organisée aux Invalides à Paris. Avant cela, une cérémonie plus solennelle s'est tenue avec plusieurs personnalités du monde du cinéma, des membres du gouvernement et la famille de l'artiste. Le président Emmanuel Macron a pris la parole durant cet hommage. « Nous aimons Belmondo parce qu'il nous ressemblait », a-t-il déclaré. Mais le premier à s'exprimer a été Victor Belmondo, le petit fils de l'acteur, lui-même acteur.
(Transcription manquante)
CP : Victor Belmondo, le petit fils de Jean-Paul Belmondo, au micro d'Edmond Sadaka. Ses obsèques se tiendront demain à 11 heures, à l'église Saint-Germain-des-Prés.
Il est 22h10, ici, à Paris.