Journal en français facile 14/08/2021 20h00 GMT
À l'écoute de Radio France internationale, il est maintenant 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel.
Johanne Burgell : Bienvenue à tous, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Pour le présenter avec moi, Mehdi Meddeb. Bonsoir Mehdi.
MM : Bonsoir Johanne, bonsoir à tous.
JB : Un violent séisme a frappé Haïti ce matin, faisant des dégâts dans le sud-ouest de l'île. Au moins 227 personnes sont mortes selon le plus récent bilan.
Mehdi Meddeb : Les talibans ont pris aujourd'hui le contrôle de Mazar-i-Sharif, dernière grande ville du nord de l'Afghanistan qui était aux mains du gouvernement.
JB : Et puis en Australie, la ville de Sydney va mettre en place des mesures encore dures pour lutter contre le Covid. En France, les opposants au passe sanitaire ont une nouvelle fois manifesté.
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MM : Haïti a encore été touché par un violent séisme.
JB : Un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé le pays ce matin, à 8 heures et demie, heure locale. De quoi raviver les très mauvais souvenirs de janvier 2010. La secousse d'est produite à 12 kilomètres de la ville de Saint-Louis-du-Sud. Port-au-Prince n'a pas subi de dégâts, contrairement au sud-ouest de l'île. Selon le plus récent bilan, il y a au moins 227 morts. Les précisions de notre correspondante en Haïti, Amélie Baron.
Le directeur de la protection civile Jerry Chandler a annoncé que les équipes de recherches étaient à pied d'œuvre pour sortir les personnes bloquées dans les décombres. Quantité d'hôtels des Cayes et des villes de la côte sud d'Haïti se sont effondrés ce matin. C'est une course pour la vie qui se mène donc en ce moment à travers tout le sud-ouest pour sauver ceux qui se trouvent sous les dalles de béton. Face à cette catastrophe, le Premier ministre Ariel Henry a annoncé qu'il avait décrété l'état d'urgence pour un mois et ils appellent les Haïtiens à la plus grande solidarité. Maintenant, le défi majeur est de faire arriver les secours et le matériel d'urgence dans les zones affectées, qui ne sont pas très éloignées de la capitale, moins de 200 kilomètres. Mais la sortie ouest de Port-au-Prince est toujours un passage périlleux car totalement sous le contrôle des gangs armés depuis le mois de juin. Amélie Baron, Port-au-Prince, RFI.
JB : Les États-Unis ont offert tout à l'heure leur aide à Haïti.
MM : Les talibans se rapprochent peu à peu de Kaboul.
JB : La capitale de l'Afghanistan est encerclée par les talibans. Nous avons appris tout à l'heure, que selon des habitants, après d'importants combats, les insurgés ont pris le contrôle de Mazar-i-Sharif, dernière grande ville du nord aux mains du gouvernement. Partout où les talibans ont pris le pouvoir, c'est la terreur qui règne. Et la vie des femmes a déjà changé. Notre correspondante, Sonia Ghezali, a joint une militante à Kunduz, elle travaille dans une organisation qui aide les femmes.
Amina n'a pas réussi à quitter Kunduz avant que la ville ne tombe aux mains des talibans. Atterrée et effrayée, cette employée d'une organisation des droits de femmes est prise au piège et se terre chez elle comme elle nous le raconte : « Quand les talibans ont pris la ville, j'ai quitté mon travail et je suis restée à la maison. Ils ont mis en place des lois spéciales contre les femmes. L'une d'elles est que nous ne pouvons pas sortir sans être accompagnée d'un membre masculin de notre famille. Nous devons porter une burqa quand on sort. Si une femme n'est pas vêtue de façon décente, elle est battue. Les filles ne peuvent aller à l'école après l'âge de 9 ans. » Elle nous explique que les combattants talibans forcent les jeunes femmes à les épouser menaçant de tuer leurs pères si ces derniers refusent. Elle connait d'ailleurs une victime : « Cette jeune femme était la voisine d'une de mes collègues. Elle avait 18 ans. Son père a eu peur des talibans et il a cédé. Il leur a donné sa fille. » À Hérat, la grande ville de l'ouest, ils ont interdit aux étudiantes d'entrer dans l'université ce samedi, leur ordonnant de rentrer chez elles. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI.
JB : Aujourd'hui, le président afghan Ashraf Ghani a déclaré que son objectif était d'empêcher la violence et le déplacement de la population.
MM : Les secouristes cherchent toujours des survivants dans le nord de la Turquie.
JB : Au moins 44 personnes sont mortes dans les inondations de ces derniers jours selon le plus récent bilan. Des équipes spécialisées fouillent les décombres, des dizaines d'habitations se sont effondrées. Certains survivants ont accusé les autorités locales de ne pas avoir donné l'alerte assez tôt. Et puis en Russie, des feux de forêts dévastent la Sibérie. Le sud du pays est confronté à des inondations. Cela provoque l'inquiétude du président russe Vladimir Poutine qui parle de catastrophes naturelles jamais vues jusqu'à présent.
MM : L'Espagne a commencé à renvoyer des migrants vers le Maroc.
JB : Des expulsions depuis l'enclave espagnole de Ceuta, d'environ 800 mineurs. Ils ont été raccompagnés à la frontière par la police. Le renvoi de ces jeunes a été confirmé trois mois après leur arrivée à la mi-mai. Environ 10 000 Marocains avaient alors rejoint Ceuta. Les forces de sécurité marocaines ne leur avait pas barrer la route. De nombreuses ONG et associations dénoncent ces expulsions, qui choquent aussi des membres du gouvernement espagnol. La correspondance de François Musseau.
Cette expulsion de 700 mineurs marocains non accompagnés fait l'objet d'une vive polémique. Certes, cette opération de retour forcé entre dans le cadre d'un accord bilatéral entre l'Espagne et le Maroc, deux pays qui ont connu une forte crise diplomatique en mai dernier. Mais, pour le reste, cette expulsion provoque des critiques d'un peu partout. De l'opposition de droite, du parti de gauche Podemos, membre de la coalition gouvernementale, de certains ministères et aussi de la part d'organisations non gouvernementales qui travaillent pour les droits des mineurs immigrés. Tous, ainsi que le Défenseur du peuple, reprochent au ministère de l'Intérieur de ne pas avoir respecté le protocole habituel, surtout d'avoir violé un des principes fondamentaux de la législation concernant les jeunes immigrants : à savoir qu'il convient d'agir, je cite, « dans l'intérêt supérieur du mineur ». Or, précise-t-on, l'immense majorité de ces adolescents n'avaient aucune envie de revenir au pays, où les attendent la pauvreté et le désœuvrement. Au cœur du mois d'août, ni le ministre de l'Intérieur ni le chef du gouvernement Pedro Sanchez ne se sont encore prononcés sur cette action controversée. François Musseau, Madrid, RFI.
MM : La pandémie de Covid, Sydney commence une huitième semaine de confinement.
JB : Et les restrictions vont être encore renforcées dans la plus grande ville d'Australie. Les autorités ont jugé que ce samedi avait été la journée la plus inquiétante depuis le début de la pandémie. Dès lundi, les personnes qui ne respecteront pas les mesures risquent d'être sanctionnées et de devoir payer d'importantes amendes.
Au Guatemala, face à la hausse des contaminations, le président a décrété l'état d'urgence pour 30 jours et dès demain un couvre-feu sera en vigueur.
MM : En France, les opposants au passe sanitaire se sont une nouvelle fois mobilisés.
JB : Près de 215 000 personnes ont manifesté un peu partout dans le pays, alors que le passe sanitaire est désormais obligatoire pour entrer dans la plupart des lieux qui accueillent du public. Une mobilisation légèrement en baisse par rapport à samedi dernier.
MM : L'actualité scientifique, c'est l'histoire d'un mammouth.
JB : Pas n'importe lequel. Son nom est Kik. Ce mammouth est mort il y a 17 000 ans. Le parcours de Kik a été retracé dans la revue Science. Grâce à des analyses chimiques, une équipe de chercheurs a réussi à donner les détails du trajet de ce mammifère préhistorique. Une première scientifique, Alice Rouja.
En 28 années de vie, l'immense mammifère aurait parcouru 70 000 kilomètres, l'équivalent de deux fois le tour de la Terre. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les sédiments présents dans une des défenses de l'animal. Sans entrer dans les détails, ils ont analysé les isotopes, un marqueur chimique présent dans les sols et eaux, finalement stocké dans les parties minérales du corps par l'intermédiaire de ce que l'animal a mangé. Kik a donc voyagé toute sa vie durant, à travers le vaste territoire de l'Alaska, plus d'un million et demi de kilomètres carrés. Une fois l'âge adulte atteint, soit 15 ans, il était capable de parcourir près de 700 kilomètres par an. Une information déroutante pour les scientifiques, en raison de la taille de l'animal : plus de 3 mètres de haut et pesant bien six tonnes. Avait-il besoin de se déplacer pour se nourrir ? Ou alors errait il de troupeaux en troupeaux ? Comme le font les éléphants mâles aujourd'hui. Des questions subsistent, mais on sait en tout cas que l'animal est mort prématurément. Vivant à la fin de l'ère glaciaire, l'apparition de grandes forêts en Alaska ont peut-être restreint la mobilité de ce grand voyageur.
JB : C'est la fin de ce Journal en français facile.