Québécois 101 : Neutralisez votre accent anglais en français
Vous êtes capables de vous exprimer en français mais vous avez un accent anglais prononcé ? Cette vidéo est pour vous ! Aujourd'hui, je vous donne des trucs pour neutraliser votre accent quand vous parlez en français. Ça va vous aider peu importe votre langue maternelle.
Bienvenue à la Convention des Méchants du Québec. Moi, mon nom, c'est Poutine Tremblay. Qu'est-ce que je te sers à boire ?
Je vais prendre un vodka martini, au shaker, pas à la cuillère.
Mais… Tu es pas québécois, toi ! Gardes !
Bienvenue à « Québécois 101 », une série de vidéos pour vous aider à comprendre, et à parler, le français québécois et canadien.
Il y a beaucoup de différences de prononciation entre le français et l'anglais. Si vous vous débrouillez en français, c'est possible que votre accent vous limite quand même. Aujourd'hui, je vous donne quelques petits trucs pour améliorer votre accent. Ça va pas vous donner un accent parfait, mais ça va certainement aider.
Stressez pas trop sur les explications, hein ! Le but, c'est de vous faire prendre conscience de ces différences. En étant conscient de ces différences et, surtout, à force d'écouter du contenu en français, votre accent va s'améliorer tout seul.
Bon, on y va !
Le « R » français
Premier truc de prononciation française : le « R » français.
Le « R » français, c'est probablement le son le plus difficile à prononcer pour un anglophone. Le « R » anglais et le « R » français sont complètement différents. En fait, il y a trois sortes de « R » en français, mais bon, le but de cette vidéo, c'est pas de vous faire un cours avancé de phonétique !
Oh ! Good, good.
Le « R » français est prononcé au début de la gorge. Pour trouver le point où le « R » est prononcé, il faut dire un « g ».
« Gaston Lagaffe. » Vous sentez où le « g » est prononcé dans la gorge ? C'est là qu'on prononce le « R ».
Quand on prononce « g », on ferme la gorge complètement, mais pour le « R », il faut laisser passer un peu d'air. Pratiquez-vous à dire « grand ». La gorge est fermée pour le « g », mais elle s'ouvre un peu pour le « r ».
« G… Grand. Grand. Grand. » « Un gros et grand gars gronde et grince des dents. » Attention, une erreur que les anglophones font souvent, c'est de prononcer le « R » français trop fort. En fait, il est presque pas prononcé, surtout quand il est tout seul. Il faut que ça soit un son doux, parfois même non voisé. Par exemple :
« Richard se regarde dans le grand miroir du restaurant. » Allez‑y doucement, pas besoin de vous arracher la gorge. « Pas besoin de vous arracher la gorge. » Ça prend beaucoup d'écoute et de pratique, mais si vous arrivez à faire un « R » français plus naturel, ça va vraiment faire une différence. « Je vais prendre un martini au shaker. » « Je vais prendre un martini au shaker. » L'articulation Deuxième truc de prononciation française : articuler plus en avant de la bouche.
En général, le français est prononcé plus en avant, alors que l'anglais est prononcé plus vers l'arrière. Vous pouvez entendre la différence.
« Laval University. L'Université Laval. » Il y a deux sons où c'est très clair à quel point la prononciation du français est plus à l'avant de la bouche : le « U » et le « L ». Le « U », c'est un autre son problématique pour les anglophones, mais contrairement au « R », il est assez facile à corriger.
Commencez par faire un « i ».
« iiiiiiii »
Puis, poussez le coin de vos lèvres ensemble pour parler « pincé ».
« iiiiiiuuuuuu »
Au Québec, on appelle ça « parler avec la bouche en c— de poule ».
Voici des exemples.
« Dit. Du. » « Vie. Vu. » « Rit. Rue. » Mais là, il y a une difficulté. C'est quoi la différence entre le « U » et le « OU » ? Écoutez et regardez !
« Bu. Boue. » « Rue. Roue. » « Dessus. Dessous. » Un autre son où on voit bien la différence entre l'anglais et le français, c'est le « L ». « Ball. Final. » « Balle. Final. » Écoutez, et vous allez entendre que le « L » est différent. « Une salle de bal à Los Angeles. » Pour faire un « L » français, il faut avancer la langue pour toucher les dents du haut. C'est une petite différence, mais ça montre bien à quel point le français est prononcé plus à l'avant de la bouche.
« Une balle de revolver. » « Une balle de revolver. » Les voyelles serrées Troisième truc de prononciation française : les voyelles sont plus serrées.
Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? En gros, les sons sont plus courts, et on utilise pas de diphtongues. Euh, en théorie !
Une diphtongue, c'est quand on dit une voyelle et que le son de la voyelle change pendant qu'on la prononce.
« Chan-ouge. » Par exemple : « Loud. » « Light. » « Low. » En anglais américain, surtout, il y a beaucoup de diphtongues. Mais en français, on prononce plutôt les voyelles serrées, sans diphtongue.
« On prononce les voyelles serrées. » « On prononce les voyelles serrées. » C'est tout ! Faites attention aux diphtongues en français.
Ah ouin ? On prononce pas les diphtongues ?
Euh… Bon ! En français québécois, on fait quand même des diphtongues, mais ça dépend de la personne et de la région. J'y reviendrai dans une autre vidéo.
Mais en général, si vous prononcez vos voyelles sans les diphtongues anglaises, vous allez sonner beaucoup plus naturel en français.
Quiz
C'est le temps pour une question quiz !
Qu'est-ce que ça veut dire, « manger ses bas » ?
Est-ce que ça veut dire : Un, avoir très faim ? Deux, faire erreur ? Trois, être stressé ?
Je vous donne la réponse à la fin de la vidéo !
Le rythme
Quatrième truc de prononciation française : faites attention au rythme.
Vous savez c'est quoi, les syllabes ? Les syllabes, c'est la façon de couper les mots quand on les prononce.
« Des – sy – llabes. » En anglais, chaque mot ou chaque groupe de mots a une accentuation spécifique sur certaines syllabes. Ça veut dire que certaines syllabes sont plus fortes et plus longues, et d'autres disparaissent presque complètement.
« VODka marTIni, SHAken, not stirred. » En français, c'est très différent. Il y a pas d'accent à l'intérieur des mots, alors ça fait que toutes les syllabes ont la même intensité et la même longueur. Il y a pas de syllabes plus fortes. Ça s'appelle l'égalité syllabique.
Normalement, la seule syllabe un peu plus longue, mais pas plus forte, c'est la dernière syllabe d'un groupe de mots.
« Vodka martini, au shaker, pas à la cuillère. » Écoutez bien les exemples suivants. Vous allez voir que toutes les syllabes ont la même longueur, sauf la dernière, qui est un peu plus longue.
« Image. Image. » « Accent. Accent. » « Telephone. Téléphone. » « University. Université. » « Government. Gouvernement. » « Important. Important. » Si vous arrivez à prendre le rythme des syllabes en français, vous allez sonner beaucoup plus naturel. « VODka marTIni, au SHAker, pas à la CUIllère. » « Vodka martiNI, au shaKER, pas à la cuiLLÈRE. » Les hésitations Cinquième truc pour sonner plus naturel en français : les hésitations.
Un signe certain que vous êtes anglophone, c'est le fait d'utiliser des mots d'hésitation de l'anglais. Si vous arrivez à utiliser des hésitations françaises, vous allez sonner beaucoup plus naturel.
Bien entendu, en français, le principal mot d'hésitation, c'est, euh… C'est le « euh » ! C'est juste le son « e » !
Je sais que c'est pas évident, parce que les hésitations sont inconscientes, mais si vous y arrivez, vous allez voir, ça va faire une grosse différence.
« Je vais prendre, um, un vodka martini, um, au shaker. » « Je vais prendre, euh, un vodka martini, euh, au shaker. » Conclusion Comme je vous disais, inquiétez-vous pas si vous pouvez pas intrégrer tous ces trucs d'un seul coup. Ça prend de la pratique. L'important, pour l'instant, c'est juste d'en être conscient. Écoutez du contenu en français qui vous intéresse et que vous comprenez, et avec le temps, vous allez remarquer ces différences.
Un bon truc pour pratiquer la prononciation, c'est d'écouter et de répéter. Vous pouvez aussi essayer la technique du « shadowing », c'est-à-dire écouter quelque chose, et ensuite, vous le répétez en même temps que la personne. Écoutez du contenu qui vous intéresse et répétez ce que vous entendez même si vous comprenez pas complètement. Ça peut être des podcasts, des chansons, des films, des séries télé ou, bien sûr, des vidéos YouTube. Éventuellement, votre bouche va suivre vos oreilles !
Pour plus de contenu en français facile à comprendre, visitez ma page Patreon ! Je remercie d'ailleurs tous ceux et celles qui rendent ces vidéos possibles. Vous êtes de plus en plus nombreux à m'encourager. Merci du fond du cœur ! Un gros merci du fond du cœur à mes sept abonnés VIP ! Bridget, David, Ellen, Heather, Jin-Hee, Leanne et Paul ! D'ailleurs, merci à Leanne pour avoir suggéré cette vidéo. J'espère que ça va t'aider à parler de manière plus naturelle !
La réponse à la question quiz, c'était trois, « être stressé ». Et ça peut aussi vouloir dire « être très en colère et se retenir ».
« Pogne pas les nerfs, là ! Mange pas tes bas ! » En passant, les « bas », c'est le mot québécois pour les chaussettes. À bientôt pour une autre vidéo « Québécois 101 » !
Qu'est-ce que je te sers à boire ?
Je vais prendre, euh… un vodka martini, au shaker, pas à la cuillère.
Tiens, ton vodka martini bien « shaké ». C'est quoi, ton petit nom ?
Mon nom, c'est Bond. Jean Bond.