HEGEL - Le désir de reconnaissance 📏 (3)
relève tout autant du désir de
reconnaissance
on estime nos opinions suffisamment
digne d'intérêt pour les exposer
la différence étant que ceux qui
exhibent leurs corps ont généralement le
bon goût d'exhiber quelque chose
d'agréable à regarder
mais s'il fallait résumer la logique du
désir de reconnaissance
on pourrait dire que le désir de
reconnaissance c'est le besoin
d'engendrer un reflet de soi dans le
monde
engendré un reflet de soi dans le monde
s'est déposée dans le monde la marque de
notre existence
et en existant aux yeux du monde en
produisant des effets dans le monde
nous lisons dans le monde la
confirmation de notre existence
le désir de reconnaissance c'est le
désir de trouver dans le monde
l'empreinte de notre être
je parlais il ya un instant du désir
d'exhiber ses opinions
remarquez comme nous sommes animés par
la recherche de l'approbation de nos
opinions par le désir de convaincre par
le désir d'avoir raison par le désir
d'argumenter quand nos idées ne sont pas
partagés ou de nous énerver quand on ne
parvient pas à convaincre
ce qu'on recherche alors c'est à
transformer le monde selon nos idées
c'est à donner au monde la forme de ce
que nous sommes
parce qu'on chercherait pas à convaincre
l'autre si nous ne voulions pas que le
monde porte l'empreinte de ce que nous
sommes
porte l'empreinte de ce qui nous semble
vrai
et ça c'est curieux quand on y pense ce
désir de validation cognitives
ce désir que nos idées soient reconnus
et partagée par les autres alors qu on
affirmera dans le même temps qu'on se
fiche de l'opinion des autres
c'est très facile de dire qu'on se fiche
de l'opinion des autres quand dans le
même temps on fait tout pour les
convaincre
c'est assez ironique de concilier désir
de convaincre et proclamation
d'indifférence
mais la contradiction se résoudre à si
on comprend que le désir de
reconnaissance cherche constamment à ne
pas apparaître comme un désir de
reconnaissance
le désir de reconnaissance cherche
constamment à se faire oublier
personne n'avoue qu'il est en quête de
reconnaissance
et c'est précisément quand nous sommes
pris en flagrant délit d' expression de
notre désir de reconnaissance que nous
cherchons le plus à le nier
comme si le désir de reconnaissance
était quelque chose de honteux
quelque chose qu'on ne pouvait même pas
s'admettre à soi même
désir de reconnaissance s'affirme
d'autant plus qu'il se soustrait à la
conscience de lui-même
c'est parce que nous considérons le
désir de reconnaissance comme quelque
chose de honteux et on rappellera que
honte
étymologiquement c'est le sentiment de
déshonneur c'est parce que nous ne
voulons pas assumer notre désir de
reconnaissance que nous contournons
cette difficulté en déplaçant le lieu de
la reconnaissance
on prétendra alors que ce qu'on
recherche n'est pas la reconnaissance
des autres on préfère à dire qu'on
recherche la reconnaissance de soi même
parce qu'il est symboliquement beaucoup
plus valorisant de vouloir être fier de
soi que de désirer que les autres soient
fiers de nous
mais fondamentalement le mécanisme est
le même
vouloir se prouver des choses c'est
vouloir prouver des choses à soi même
dans ce cas là l'autre n'est plus le
lieu du désir de la reconnaissance il
est le détour par lequel on accède à la
reconnaissance de soi par soi c'est ça
qu'il faut bien comprendre chez hegel
c'est que l'autre est toujours une
médiation entre soi et soi
a besoin de la reconnaissance de l'autre
parce qu'on a besoin d'avoir un point de
vue extérieur sur nous mêmes
c'est ce qui fait par exemple que quand
on se voit en vidéo ou quand on entend
sa voix on peut être mal à l'aise
parce qu'on a l'impression de ne pas se
reconnaître
on ne se reconnaît pas parce qu'on
adopte un point de vue extérieur sur
nous mêmes alors que le rapport
ordinaire à soi est un rapport
d'intériorité
nous ne vivons pas à l'extérieur de nous
mêmes nous vivons à l'intérieur de
nous-mêmes
l'autre bénéficie d'un point de vue sur
nous mêmes que nous n'avons pas
et c'est ce qui fait que le regard
d'autrui est extrêmement précieux dans
la conscience de notre identité
l'autre a accès à une facette de moi à
laquelle je n'ai pas accès
l'autre est un intermédiaire entre moi
et moi
intitulé esthétique eagle décrit le
processus par lequel l'individu accède à
la conscience de soi et il identifie
deux moyens d'accès à la conscience de
soi à savoir l'introspection et le
travail
alors pour l'introspection c'est assez
simple à comprendre
l'introspection c'est l'expérience de
notre vie intérieure
c'est l'expérience de nos sensations de
nos sentiments de nos pensées
prospection est indépendante du rapport
aux autres dans la mesure où elle est
interne au sujet la prospection
c'est l'accès immédiat à notre
intériorité
mais alors qu'en est il du travail parce
qu'on pourrait se dire pourquoi le
travail nous permet d'accéder à la
conscience de soi
pour eagle le travail n'est pas
simplement une activité de production en
vue d'une rémunération
le travail n'est pas une activité
purement fonctionnel le travail est un
mode d'extériorisation de soi dans le
monde
et donc toute action qui produit une
modification du monde est une action qui
participent à la conscience de soi
le travail c'est le prolongement de soi
au delà de soi par lequel nous nous
approprions le monde en le marquant du
sceau de notre humanité
travailler s'est répercutée notre désir
de reconnaissance sur le monde
et toute action qui produit un effet
autour de nous toute action qui altère
notre environnement
que ce soit la configuration physique du
monde où même les autres conscience les
autres conscience en tant qu elles font
parties du monde
toute intervention dans le monde et d'un
point d'aboutissement de notre désir de
reconnaissance
c'est ça le travail au sens hégélien
est ce qu'il faut bien comprendre c'est
que lorsque nous nous extériorise on
dans le monde
lorsque nous marquons le monde du saut
de notre empreinte
nous avons la confirmation visible de
notre existence
nous pouvons contempler la modification
que nous venons d'inscrire dans le monde
et dire c'est moi qui ai fait ça
et en disant c'est moi qui ai fait ça on
dit plus que ça on dit j'existe la trace
de notre action et la trace de notre
existence
l'enfant qui fait un dessin des bosses
son empreinte dans le monde et l'enfant
qui vous montre son dessin dont il est
très fier vous montre le produit de son
travail
le produit son travail grâce auquel il
souhaite obtenir votre reconnaissance
et vous vous allez lui dire ah bravo mon
fils c'est magnifique
alors que non c'est pas magnifique ça
ressemble à rien
mais c'est pas grave que ça ressemble à
rien parce que ça n'a pas besoin de
ressembler à quelque chose pour exister
ça n'a pas besoin de ressembler à
quelque chose pour pouvoir être reconnu
et c'est ça la finalité du travail chez
gueule la reconnaissance
la reconnaissance qui contribuent à
l'accès à la conscience de soi
c'est en cela que pour eagle le travail
et le principe de la condition humaine à
savoir s'extérioriser en permanence dans
le monde pour lire dans le monde la
marque de notre présence
objective et notre conscience dans le
monde pour faire du monde
le miroir de nous mêmes
c'est le principe même de la culture la
culture n'étant pas ceux qui s'opposent
à la nature la culture étant la mise en
forme de la nature à notre image
on dit souvent la culture c'est ce qui
s'oppose à la nature mais ça n'a pas de
sens de dire ça
la culture ne s'oppose pas à la nature
la culture s'édifie sur la nature
la culture et la sculpture de la nature
autrement dit la nature et la pâte à
modeler de la conscience humaine
et donc quand on regarde le monde on ne
regarde pas le monde on regarde le
travail accompli par l'être humain dans
le monde
on regarde l'oeuvre de notre conscience
le travail chez hegel ne renvoie donc
pas à une activité de production ayant
un but utilitaire le travail désigne
tout acte d'extériorisation de soi dans
le monde à partir duquel nous lisons
dans le monde la marque de notre
existence
et c'est en cela que tout travail relève
fondamentalement d'un désir de
reconnaissance
on l'a dit la reconnaissance s'obtient
d'abord par la production d'effets dans
le monde
et on a dit également que la
reconnaissance ne s'obtenait pas
uniquement par des actions valorisantes
où utile
en excellent dans un domaine on produira
de la reconnaissance même si le domaine
dans lequel on excelle n'est pas
considérée comme valorisant
judas a excellé dans l'art de la
trahison au point que deux mille ans
après on en parle encore
et on peut bien en vouloir à judas on
peut bien l'insulté au point que son nom
soit devenu synonyme de traître le fait
est que par sa trahison
il a obtenu la reconnaissance
il a laissé son empreinte dans le monde
la reconnaissance n'est pas une affaire
de valorisation la reconnaissance est
une affaire de considération
et tout ce qui produit des effets dans
le monde entre en considération
et d'ailleurs vous remarquerez que
parfois les personnes qui ne travaillent
pas finissent par développer un
sentiment d'inutilité un sentiment
d'inutilité qui peut même se prolonger
en sentiments d'inexistence
évidemment ces personnes on aura
tendance à vouloir les rassurer à leur
dire qu'elles n'ont pas besoin de
travailler qu'elles n'ont pas besoin de
réaliser des choses pour exister
mais sauf qu'on combat pas un sentiment
par des arguments
et que ce sentiment d'inexistence il a
une origine
et cette origine c'est la non
reconnaissance de soi à l'extérieur de
soi
vous pouvez avoir le travail le plus
pénible est le plus ingrat le fait est
qu'à la fin de votre journée de travail
vous pouvez dire c'est moi qui ai fait
ça
vous pouvez contempler le produit de
votre réalisation est ainsi lire dans le
monde la confirmation de votre existence
et ne pas produire ne pas créer c'est
être privé d'un moyen d'accéder à la
conscience de soi
je vais à présent vous lire un extrait
de l'esthétique dans lequel eagle décrit
ce processus d'accès à la conscience de
soi
je cite cette conscience de lui-même
l'homme l'acquiert de deux manières
théoriquement en prenant conscience de
ce qu'ils aient intérieurement de tous
les mouvements de son âme de toutes les
nuances de ses sentiments en cherchant à
se représenter a lui-même tel qu'il se
découvre par la pensée et à se
reconnaître dans cette représentation
qu'il offre à ses propres yeux
mais l'homme est également engagée dans
des rapports pratique avec le monde
extérieur et de ses rapports n'est
également le besoin de transformer ce
monde comme lui même dans la mesure où
il en fait partie
en lui imprimant son cachet personnel et
il le fait pour encore se reconnaître
lui-même dans la forme des choses pour
jouir de lui même comme d'une réalité
extérieure ont saisi déjà cette tendance
dans les premières impulsions de
l'enfant il veut voir des choses dont il
soit lui même l'auteur et s'ils lancent
des pierres dans l'eau c'est pour voir
ces cercles qui se forme et qui sont son
oeuvre dans laquelle il retrouve comme
un reflet de lui même ceux-ci s'observe
dans de multiples occasions et sous les
formes les plus diverses
jusqu'à cette sorte de reproduction de
soi même qu'est une oeuvre d'art
le désir de reconnaissance et le
principe d'animation de tous les êtres
vivants
conscient
parce que nous sommes conscients de
notre existence nous voulons en trouver
la confirmation dans le monde
nous voulons que le monde soit le reflet
de ce que nous sommes
il suit de cette idée que la manière
dont nous façonnons le monde autour de
nous la manière dont nous imprimons