Et si votre rêve devenait possible... | David LAROCHE | TEDxRoanne (1)
Traducteur: Aram PIERRE Relecteur: eric vautier
Bonjour à vous !
Il y avait plein de sujets dont je voulais vous parler,
ça a été une vraie question pour moi de choisir.
Du coup, je me suis posé une question :
si je m'exprimais la dernière fois devant des personnes que j'aime,
si c'était le dernier jour de ma vie,
de quoi j'aimerais parler ?
Aujourd'hui, j'aimerais parler du pouvoir des rêves
et de trois découvertes que j'ai faites à ce sujet.
Première question :
Qui ici a un rêve ?
Levez la main.
J'ai toujours peur que personne n'ait de rêves.
Super !
Un bon moyen de vous en parler...
cet arbre.
Finalement, il est petit,
il est fragile, comme on vient de le voir.
Il pourrait arriver plein de choses : il pourrait mourir d'une sécheresse,
il pourrait manquer d'eau,
on pourrait l'écraser,
il pourrait tomber malade.
Finalement, si je m'en occupe, je pourrais même échouer.
Du coup, ça soulève une question :
pourquoi s'en occuper
alors que nous ne sommes pas certains qu'il va devenir un grand arbre ?
Pour répondre à cette question, j'aimerais vous raconter une histoire,
quelqu'un que j'ai bien connu.
Imaginez une personne mal dans sa peau,
timide,
pas à l'aise avec les autres, pas à l'aise avec la vie,
pas à l'aise avec lui-même.
Il passe de longues heures à jouer à des jeux vidéo
pour fuir la vie, fuir ses rêves, fuir ses projets.
On connaît tous ces moments où une petite voix en nous nous murmure
de faire quelque chose pour nos rêves.
On a tous développé notre propre stratégie pour ne pas entendre cette voix.
Parmi les plus répandues,
j'ai trouvé le chocolat et la tartiflette.
Je ne sais pas pour vous, mais quand j'ai le ventre rempli d'une grosse tartiflette,
et que je suis assis sur mon canapé,
là, plus de petite voix qui dit : « Tu devrais faire ça pour tes rêves. »
Pour en revenir à cette personne.
Secrètement, il avait des rêves :
celui d'être plus confiant,
celui d'être plus à l'aise,
celui de pouvoir se créer une vie stimulante
et une vie sur mesure.
Son problème
n'était pas de ne pas savoir comment faire.
Son problème, c'est qu'il se disait :
« À quoi bon faire quoi que ce soit alors que je suis pas sûr que ça va marcher ? »
Il avait tellement peur de l'échec,
tellement peur de ne pas réussir,
qu'il ne faisait rien.
Et puis un jour,
il tombe sur une vidéo de Martin Luther King,
le fameux discours que vous devez connaître : « I have a dream ».
Cette vidéo lui met des frissons dans le dos et lui fait prendre une décision,
la décision de se créer une vie extraordinaire -
à ses yeux en tout cas.
Et il fait une première découverte.
Pour vous expliquer cette première découverte,
je voudrais revenir à cet arbre.
Effectivement...
Pourquoi s'occuper de cet arbre
alors qu'on n'est pas certains qu'il va devenir un grand arbre ?
C'est vrai, nous n'avons aucune garantie.
Je n'ai aucune garantie que je vais réussir à m'occuper de cet arbre.
En revanche,
je peux vous garantir un truc,
c'est que si j'écrabouille cet arbre,
moi-même,
je peux vous garantir qu'il ne sera pas un grand arbre.
Je vous rassure : c'est un arbre en plastique, celui-là.
C'était ma première découverte.
Si on écrase nous-même nos rêves, il n'y a plus aucune chance.
Oui, nous ne sommes pas certain ni d'y arriver, ni d'échouer,
alors pourquoi pas tenter ?
Le jeune dont je vous parlais, c'était moi.
Je passais mon temps à m'écraser, je passais mon temps à m'insulter,
à écraser mes rêves,
sous prétexte que ce n'était pas possible, que les autres disaient pareil,
que les statistiques disaient pareil.
Et un jour, j'ai vraiment compris que
peut-être que ce n'était pas possible,
mais si j'écrase moi-même le rêve,
là, c'est sûr que c'est impossible.
Pour mieux expliquer cette idée,
je voudrais vous raconter l'histoire de cinq personnes
que vous connaissez certainement.
Il a été viré de son équipe de basket,
considéré comme trop mauvais :
Michael Jordan.
Il a été refusé trois fois dans une école de cinéma :
Steven Spielberg.
Il est viré de son journal pour manque d'imagination :
Walt Disney.
Trente maisons d'édition vont lui dire
que son livre n'a pas les ingrédients d'un bon livre :
JK Rowling, Harry Potter.
Ses professeurs de chant vont lui dire qu'il n'a ni la taille,
ni la voix, ni la culture,
et vont lui déconseiller de chanter :
Charles Aznavour.
Mon propos là-dedans
n'est pas de dire que si on y croit, on va y arriver.
Les cinq personnes citées avaient plein d'autres choses pour réussir.
Mon propos, c'est l'inverse.
S'ils avaient écrasé eux-mêmes leurs rêves,
s'ils avaient cru ces gens,
s'ils s'étaient crus eux-mêmes,
on ne connaîtrait même pas leur nom.
Cette idée chez moi,
elle a vraiment déclenché une frénésie,
une envie de passer à l'action.
Alors du coup, j'ai inversé la question :
de « Pourquoi agir, alors que je ne suis pas sûr d'y arriver ? »
à « Pourquoi pas agir, vu que je ne suis pas sûr d'échouer ? »
Passons d'un monde où il faut que ce soit 100 % possible pour tenter
à un monde où si c'est juste un peu possible, je vais tenter !
J'ai à la base un parcours qui est plutôt scientifique
et donc j'aime ce qui est mesurable.
J'ai demandé à des milliers de personnes de participer à une expérience
et 4 000 ont joué le jeu.
On leur demande de penser à un rêve, à un projet,
important pour eux et pour lequel ils ont parfois des doutes,
pour lequel ils se disent parfois que c'est impossible.
Le test est simple, il dure deux minutes et c'est cinq questions.
Ils évaluent leur niveau de confiance sur 10,
et la moyenne - je ne sais pas si vous arrivez à lire -
elle est de 6 sur 10 de confiance, juste en posant cette question-là.
Ensuite, on leur demande s'ils sont à 100 % sûrs
que c'est impossible.
Et 92 % des 4 000 personnes vous répondent que non.
Ils ne sont pas sûrs que c'est impossible.
En quoi cette question simple est intéressante ?
C'est qu'on oriente leur esprit.
De l'impossible
à ce qui est possible.
Et cette question toute simple, où j'oriente leur esprit,
fait passer leur niveau de confiance
- on leur demande à nouveau de s'évaluer - à 6,9.
À gauche, c'était le tableau initial.
À droite, après cette question.
Soit 16,95 % de confiance en plus.
Ensuite, on leur demande de penser à quelque chose qu'ils ont réussi
qui leur semblait impossible.
Là, c'est encore plus intéressant :
ils vont chercher une référence du passé
qui va renforcer la croyance que l'impossible
peut devenir possible.
Une fois qu'ils y pensent,
on leur demande à nouveau d'évaluer sur 10
leur niveau de confiance d'atteindre le projet ou le rêve
qui leur semblait impossible.
Et il passe à 7,5 sur 10.
Je vous rappelle que c'était 6 au début,
soit 27 % de croissance par rapport à la confiance initiale.
Et enfin - là, on l'a fait à l'intérieur -
pour aller à l'extérieur,
on va leur demander de penser à une personne qui les inspire,
qui a réussi quelque chose qui lui semblait impossible.
Ils prennent le temps de le retrouver, d'y penser.
Et je vais leur demander à nouveau :
« Votre niveau de confiance, il est de combien
quand vous voyez que, même à l'extérieur de vous,
des gens peuvent penser que quelque chose d'impossible peut devenir possible ? »
Je leur demande à nouveau de s'évaluer sur 10.
Et en cinq minutes, ce qui est intéressant,
c'est qu'ils sont passés en moyenne de 6 sur 10 de confiance
à 7,9 de confiance, soit 33,9 % de croissance.
Encore une fois, mon propos n'est pas de dire
que suite à ces cinq minutes,
il y en a 33 % de plus qui vont réussir leurs rêves.
Mon propos est de dire
que si je passe mon temps, comme je le faisais moi,
à focaliser sur ce qui n'est pas possible, sur ce que je ne vais pas réussir,
c'est sûr que je ne vais pas y arriver.
À l'inverse,
et si je devais refaire l'expérience, j'ajouterais une question :
« Votre niveau sur 10 de désir de passer à l'action après le test ? »
C'est ça qui fait la différence.
A chaque fois que j'ai fait l'expérience en réel - là, c'était sur Internet -
le niveau d'énergie de la personne montait
et son désir, derrière, de passer à l'action, aussi.
Ce que je trouve intéressant :
imaginez,
imaginez-nous, vous et moi,
tous les jours,
nous rappeler les choses qu'on a réussies.
Des choses impossibles qui sont devenues possibles.
Est-ce que ça pourrait transformer notre rapport
à ce qui nous semble impossible ?
Cette première découverte,
elle a déclenché chez moi une frénésie à l'action.
Je vous rappelle : j'étais mal dans ma peau, timide, des pensées de suicide.
Et là d'un coup,
je passe d'un tunnel sans lumière,
à l'idée qu'il y a d'un coup de l'espoir.
Alors je fais tout ce qui est en mon pouvoir
en me disant que j'arriverai à être heureux.
Je me mets à parler à des centaines d'inconnus dans la rue.
Je lève la main en cours alors que je ne parlais jamais.
Je m'inscris au théâtre.
Je m'inscris au rugby.
Plein de gens me disent : « Ce n'est pas flagrant quand on te voit. »
C'était il y a un peu de temps.
En 2010, je fais la liste tous les rêves,
des plus simples aux plus fous, que j'aimerais réaliser.
Parmi eux, il y avait « me former aux neurosciences ».
Il y avait « prendre un porte-voix » pour véhiculer le même message dans le métro.
J'ai laissé un paquet de métros passer avant d'oser, mais j'ai pu le faire.
Il y avait « créer ma chaine YouTube » - pour un timide, mal dans sa peau...
J'ai mis six mois avant d'oser appuyer sur le bouton « Publier ».
Je publie la vidéo,
et j'attendais patiemment mon premier commentaire.
Vous savez : sous la vidéo.
Des fois, la vie est généreuse.
Des fois, la vie est généreuse.
Mon premier commentaire, c'était :
« Tu ne mérites pas de vivre. »
J'ai mis un peu de temps à transformer ça.
Et suite à ça, j'ai créé mon entreprise.
J'animais des conférences tous les jours pour devenir un meilleur conférencier.
Je me suis lancé le défi fou de partir aux États-Unis
avec un anglais plus que très très moyen,
sans connaître ces personnes-là,
pour interviewer les gens qui m'inspiraient.
J'ai très peu de temps,
je suis habitué à faire des conférences qui durent deux heures,
bien plus de 18 minutes - j'ai peu de temps.
Récemment, je regardais les vidéos.
C'est intéressant car je vois dans le regard des Américains
qu'ils comprennent que je ne les comprends pas.
Quand ils racontent une blague,
je vois qu'ils se disent :
« A-t-il compris que c'était une blague ? »
D'ailleurs après - j'ai fait à peu près 200 interviews -
j'avais développé une technique pour rire dans le doute
quand je n'étais pas sûr que c'était une blague ou pas.
Pourquoi passais-je autant à l'action ?
Parce que j'avais un peu ce fantasme
que c'était en réalisant tous ces rêves
que j'arriverais finalement à être heureux.
Et j'ai fait une 2e découverte
qui était encore plus importante pour moi que la première.
Le plus important et le plus fort dans toutes ces actions
n'était pas ce que j'avais réalisé,
mais c'était l'homme que j'étais devenu.
Combien ça vaut, l'homme qu'on est devenu,
l'homme que vous êtes, la femme que vous êtes devenue aujourd'hui ?
Et donc, le but d'un rêve n'est même pas d'être réalisé,
mais de nous réaliser.
On peut nous enlever notre argent, notre métier, ce qu'on possède,
mais on ne peut pas nous enlever la personne qu'on est.
Et là, c'est différent.
Tout à l'heure, j'agissais vers mes rêves pour un jour peut-être être heureux.
Mais là, j'agis vers mes rêves
parce qu'ils me rendent vivant.
Là, ils me donnent de l'énergie, ils donnent un sens à ma vie,
ils me permettent de me sentir bien, dès maintenant.
Donc il n'y a plus la peur de l'échec,
de ce que les autres vont penser, de savoir si je vais y arriver.