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Franjo, ARNAQU'AIRLINE - YouTube

ARNAQU'AIRLINE - YouTube

Au revoir.

- Personne suivante s'il vous plait.

- Bonjour.

- Bonjour.

- Alors moi, j'ai ramené les photocopies de tous mes documents d'identité.

Voilà le permis de conduire, le passeport, tout ce qui…

- Très bien, j'ai juste besoin du passeport, l'original.

- D'accord.

- Vous allez où, vous ?

- Nan.

- Quoi ?

- Nan

- Mais quoi « non » ?

Je vous demande où vous allez, vous me dites « non » ?

- Bah, je te réponds, à Nan, dans l'est de la France.

- À "Nan" ?

- Oui.

- Ça n'existe pas « Nan ».

C'est Nantes, nan ?

- Bah, c'est ce que j'ai dit.

- Mais non, vous avez dit « Nan ».

- Mais nan, j'ai dit « Nan ».

- D'accord, mais j'ai aussi la carte d'embarquement si vous voulez,

même la facture.

- Magnifique, très bien, mais j'ai juste besoin du passeport, l'original, c'est tout !

- Vous allez en avion, ce n'est pas plus simple d'y aller en train ?

- Mais je suis en train d'aller à Nan là.

- Non, j'ai dit, ce n'est pas plus simple d'aller en train par rapport à l'avion.

- Mais en train de quoi ?

Je suis en train d'aller en avion à Nan.

Tu ne comprends rien, toi.

- Mais toi, tu ne comprends pas.

Je dis que Nantes, c'est une ville plus accessible en train comme Caen.

- Bah, maintenant.

- Quoi maintenant ?

- Bah, je ne sais pas, c'est toi, tu me dis « quand ».

- Mais non, Caen, la ville.

- Mais non, mais moi, je vais à Nan.

- C'est mieux qu'on arrête de parler.

- Ah, j'ai même mon certificat médical, au fait, pour le badminton.

- Mais tu viens d'où, toi ?

- Troyes.

- Mais c'est un chiffre ça.

- Quand est-ce que j'ai dit qu'on pouvait se reparler ?

- Bah, maintenant.

- Wow mais t'es lourd toi...

Ils font quoi là ?

- Je l'ai bien caché parce que si jamais je le perds…

- Bah oui, bah oui.

-…Je suis un peu foutue.

- Excusez-moi, je peux vous interrompre deux minutes ?

En fait, j'ai un avion là dans 45 minutes, donc je ne sais pas si

on peut peut-être soit se presser, soit je passe vite fait.

- En fait, c'est le principe.

On est dans un aéroport et tout le monde ici a un avion,

donc vous êtes gentil, vous faites la queue comme tout le monde.

- Ça, je n'aurais pas mieux dit, de toute façon, madame a raison.

Je vais vous demander de retourner dans la queue,

ce sera votre tour à un moment à un autre, monsieur.

On va finir, merci.

Alors…

Ah, mais vous êtes sur le 16 h 30.

- Oui.

- Pourquoi il n'y a qu'une seule personne qui bosse ici ?

Vous faites quoi là, vous là ?

- Restriction du personnel, c'est la crise pour tout le monde, monsieur.

- Mais vous êtes beaucoup trop en avance, le vol n'est pas encore ouvert.

Revenez donc me voir dans 45 minutes.

- Non, mais je ne peux pas, j'ai déjà fait la queue

et j'ai super mal aux pieds, monsieur.

- Des problèmes de voûte plantaire ?

- Oui, c'est ça, vous connaissez ?

- Ah, ma mère, elle a eu ça.

Ça s'appelle « l'effondrement de la voûte plantaire », c'est terrible.

- Monsieur, on est en briefing d'équipe là, vous pouvez arrêter de nous déranger ?

Oui, on veut prendre deux brochettes boeuf au fromage.

- Saumon, moi, saumon…

- Et saumons yakitori.

-J'ai mangé raclette hier...

- Très bien.

Et puis, oui, vous n'oubliez pas la sauce sucrée.

- Ah ouais, important.

- À chaque fois là.

- Alors ça marche bien, c'est thérapeutique, ça marche bien, mais par contre,

ça pose problème parce qu'elle est pieds nus tout le temps maintenant.

- Je n'ai jamais essayé, je n'ai jamais pensé à ça, peut-être que c'est une…

- Excusez-moi, vraiment, je vais être un peu pressant.

J'ai vraiment un avion là, dans 45 minutes.

- Mais madame, elle a des problèmes de voûte plantaire,

vous avez déjà eu les problèmes de voûte plantaire ?

Vous sauriez ce que c'est.

Elle souffre le martyre.

- C'est quoi ce bordel là ?

- Ben quoi ?

Il m'a expliqué que sa maman, depuis qu'elle enlève ses chaussures,

ça va beaucoup mieux parce qu'elle a le même problème que moi,

donc du coup, bah j'essaie.

- Voilà.

- Non, mais attendez, mais on est où là ?

On est dans un aéroport ou chez l'orthopédiste ?

C'est quoi ce bordel ?

On perd du temps, il y a des avions là.

- Vous savez quoi, reprenez vos chaussures.

Allez dans la queue, je vais venir vous chercher dans un petit instant.

Je vais m'occuper de monsieur qui visiblement n'a aucune empathie.

- En plus, ça pue son truc là.

- Alors, quel vol ?

Le 14 h 35, c'est ça ?

- C'est ça, ouais.

- Oui, bah l'enregistrement ferme dans 45 minutes, dommage.

- Mais quoi « c'est dommage » ?

C'est dans 43 minutes, c'est bon, non ?

- Oui, c'est ce que je dis, ça ferme 45 minutes avant,

désolé, c'est trop tard.

Il va falloir repayer un billet monsieur.

- Ah non, je ne rachète pas un billet.

- Écoutez, ce n'est pas moi qui fais les règles alors dans ce cas-là,

bon séjour à Paris et à très bientôt.

Personne suivante s'il vous plait.

- Non, non, non, mais c'est bon.

Non, je vais payer un autre billet, de toute façon, je n'ai pas le choix.

Demain, il faut que je sois à Bordeaux pour un mariage.

- Ah, félicitations !

- Comment ça « félicitations » ?

Ce n'est pas le mien.

- Oh, dommage.

- Mais non, pas dommage, heureusement.

- Bah, c'est bien les mariages.

On retrouve les amis, on fait la fête, on danse, on a une belle robe.

Vous n'aimez pas les mariages, vous êtes contre le mariage ?

- Non.

- Ah bon.

- Enfin, si, mais c'est…

Enfin, ce n'est pas le débat, en fait, je m'en fous, je veux juste un autre vol là.

- Alors ne bougez pas, ne bougez pas.

Voilà, il y en a dans 1 h 30 à 65 €.

- Très bien.

- Mais par contre, il part de Beauvais.

- Je vais comment à Beauvais, moi ?

- Ah bah, j'ai une navette qui va de Porte Maillot à Beauvais.

- Je vais comment à Porte Maillot ?

- Bah, il faut voir s'il y a une navette qui part d'ici à Porte Maillot

et de Porte Maillot à Beauvais.

Ce n'est pas bien compliqué, monsieur, hein.

- Mais c'est dans 1 h 30, je n'y serai jamais.

- Oui, ça, ce n'est pas faux.

Alors, attendez, ne bougez pas, je vais vérifier.

Sinon, on a un vol dans 2 h 30 direct Bordeaux, vol à direct.

- Ouais, très bien.

C'est combien ?

- Ah, bah, 1 h 15 direct, oui, 1 h 15.

- Non, c'est combien le tarif ?

- C'est 630 €.

- Quoi ?

- 630 €.

- 630 € ?

Vous vous foutez de ma gueule ?

Autant aller à New York à ce prix-là.

- Ah, bah, vous ne croyez pas si bien dire.

Figurez-vous qu'en ce moment-là, il y a des promotions.

530 € New York aller-retour, vous savez, du jamais vu.

C'est incroyable, historiquement.

- Mais je n'ai pas envie d'aller à New York, ce n'est pas le projet.

- Pourquoi ?

Vous n'aimez pas New York ?

C'est bien New York.

Un jour, j'irai à New York avec toi,

toute la nuit m'éclater, toute la nuit déconner.

Tatatata, l'air conditionné, nananani nanana.

- Vous êtes gênant.

- Excusez-moi, je m'emporte un peu, c'est New York,

ça me fait toujours l'euphorie comme ça.

Ah, voilà, j'en ai un en fin de journée à 75 €.

- Oui, c'est bien.

- Par contre, c'est long.

- Comment ça « c'est long » ?

- En fait, il fait escale à Bruxelles et à Copenhague.

36 heures le truc.

- 30… mais…

mais comment je fais pour arriver à Bordeaux pour le mariage demain ?

- Ah, de toute façon, vous m'avez dit que vous étiez contre, alors…

- Mais je n'ai jamais dit ça.

- Bon, écoutez…

Écoutez, monsieur, moi, j'essaie de vous dépatouiller

de trouver des options les moins chères pour vous.

Maintenant, si vous n'avez pas de budget, vous prenez un BlaBlaCar,

qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?

- Est-ce que vous avez un vol moins cher et moins long pour Bordeaux ?

- Oui, c'est ce que je regarde.

- Alors

Amsterdam, non.

Barcelone non plus là.

En plus, ils nous ont changé tout le système alors ouuuh,

ça bug ça bug, ça bug

Alors… alors voilà, c'est bon, c'est à nous.

On a un vol à 450 € en fin de journée et c'est tout ce que j'ai.

Le reste, c'est complet ou c'est encore plus cher.

Vous voulez le temps de vol ?

- Non, c'est un direct ?

- Oui, direct Paris Bordeaux, monsieur, comme vous m'avez demandé.

- Oh, bah, c'est parti.

- Eh, bah voilà, on y arrive, fallait pas vous énerver.

- Ça aurait été plus simple de me laisser partir avec le premier vol.

- Ce n'est pas moi qui fais les règles.

Écoutez, je peux même vous enregistrer maintenant si vous voulez.

- Oui, parfait.

- Vous voulez une assurance ?

- Pourquoi faire ?

- Ah, une assurance,

une assurance imprévue, quoi, qu'il y a un imprévu quoi.

Tu sais, une assurance, quoi.

- Je suis déjà à l'aéroport en fait, donc si je ne pars pas, c'est que je meurs.

- Oui, si vous mourez, vous serez remboursé.

Rendez-vous compte.

- Mais je n'ai rien à F* d'être remboursé si je suis mort.

- Mais votre famille ?

- Mais je ne les aime pas.

Lâchez-moi avec votre assurance là.

- Bon, bon, ben, des bagages ?

- Oui.

- Mettez-les sur le tapis, je vous en prie.

Et ça, qu'est-ce que c'est ça ?

- C'est une valisette.

- Montrez voir.

Oh, mais c'est immense ça, une "valisette"

Oh la la, on ne rentrerait même pas une bonne allumette dans la cabine.

Non, non, ça part en soute, c'est immense.

C'est un conteneur que ça s'appelle.

Ah, bah, oui, mettez-le là.

C'est 50 €, c'est dommage, sur le site, c'était 20 €.

- Ouais, c'est ça. Ça, j'ai pris, là, j'ai rajouté, c'est…

- Ah oui, mais sur l'autre billet.

Celui que vous avez perdu, la valise était dessus.

Bah non, vous avez perdu tout, il faut prendre ces 50 €.

Non, c'est dommage.

Excédent bagage, 60 € l'excédent bagage.

- C'est quoi ça encore ?

- 20 € par kilo en trop, ce n'est pas moi qui fais les règles.

- Attendez, deux secondes.

- Et toi, tu vas où ?

- Quoi ?

- Tu vas où là ?

- À Orange.

- Moi, je vais chez Bouygues.

- Qu'est-ce qu'il fait ?

- Bougez pas...

- Mais il y a des gens qui attendent, monsieur.

- Ils attenderont

- On n'a pas toute la journée, monsieur.

- Voilà, on a combien là ?

- 20,5 kilos, c'est bon, voilà et vous êtes en 17 B.

- Non, non, pas 17 B, non.

Je connais, tu es au milieu, moi, je fais deux mètres, je suis tout serré,

donc non.

- Oui, mais pour choisir sa place, c'est…

- Payant, je commence à comprendre le délire.

- Ce n'est pas moi qui fais les règles, c'est 20 €.

- Bon, ben, j'aurais mal aux genoux.

- Quoi ?

- Mais je ne sais pas, tu me dis « Orange »,

Moi, je vais chez Bouygues, il y a des offres actuellement là.

- Orange, le lieu.

C'est un nom de ville. Ça a deux sens comme Sète.

- Voilà monsieur, il y a tout à l'intérieur.

Je vous souhaite un excellent vol, c'est par là et à très bientôt sur nos lignes.

- Merci.

- Au revoir, monsieur.

Personne suivante s'il vous plait !

- Mais « sept », ce n'est pas le truc après six ?

- Tu sais quoi : c'est bon, lâche-moi.

- 17 B, merci.

- Good afternoon ladies and gentlemen

we'll be arriving in Bordeaux in 13 hours and 20 minutes

keep your mouths shut and keep 1 euro for the toilets

Qu'est-ce qu'il dit ?

Excusez-moi.

- Oui.

- Je n'ai pas compris, il a dit quoi ?

- Alors, il a dit qu'on arrive dans 13 heures et 20 minutes.

- 13 heures et 20 minutes, mais attendez, mais on va où comme ça ?

Je veux dire, on va à Bordeaux, j'irai plus vite en voiture.

- Ça m'étonnerait, il n'y a pas de tunnel sous l'Atlantique.

- L'Atlantique, mais on ne passe pas par l'Atlantique pour aller à Bordeaux,

il faut reprendre ses cours de géo.

- Pour aller à Bordeaux en Gironde, on ne passe pas par l'Atlantique,

mais par contre, là, on va à Bordeaux, Nashville, Tennessee.

- Restez bien assis s'il vous plait, on va décoller.

On ne va pas avec les alcooliques et les cannelets là ?

Tu as compris, quel Bordeaux on va là ?

- « I don't speak French, you A. »

- Il fait C* lui

- Restez bien assis s'il vous plait, on va décoller.

- Tu parles français ?

- No.

- Et pour ceux qui veulent une ceinture, c'est supplément 25 €.

- Mais non, mais je veux rentrer chez moi, moi.

- Bon vol.

- Je veux rentrer ! J'veux aller à Bordeaux j'ai un mariage !


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Au revoir.

- Personne suivante s'il vous plait.

- Bonjour.

- Bonjour.

- Alors moi, j'ai ramené les photocopies de tous mes documents d'identité.

Voilà le permis de conduire, le passeport, tout ce qui…

- Très bien, j'ai juste besoin du passeport, l'original.

- D'accord.

- Vous allez où, vous ?

- Nan.

- Quoi ?

- Nan

- Mais quoi « non » ?

Je vous demande où vous allez, vous me dites « non » ?

- Bah, je te réponds, à Nan, dans l'est de la France.

- À "Nan" ?

- Oui.

- Ça n'existe pas « Nan ».

C'est Nantes, nan ?

- Bah, c'est ce que j'ai dit.

- Mais non, vous avez dit « Nan ».

- Mais nan, j'ai dit « Nan ».

- D'accord, mais j'ai aussi la carte d'embarquement si vous voulez,

même la facture.

- Magnifique, très bien, mais j'ai juste besoin du passeport, l'original, c'est tout !

- Vous allez en avion, ce n'est pas plus simple d'y aller en train ?

- Mais je suis en train d'aller à Nan là.

- Non, j'ai dit, ce n'est pas plus simple d'aller en train par rapport à l'avion.

- Mais en train de quoi ?

Je suis en train d'aller en avion à Nan.

Tu ne comprends rien, toi.

- Mais toi, tu ne comprends pas.

Je dis que Nantes, c'est une ville plus accessible en train comme Caen.

- Bah, maintenant.

- Quoi maintenant ?

- Bah, je ne sais pas, c'est toi, tu me dis « quand ».

- Mais non, Caen, la ville.

- Mais non, mais moi, je vais à Nan.

- C'est mieux qu'on arrête de parler.

- Ah, j'ai même mon certificat médical, au fait, pour le badminton.

- Mais tu viens d'où, toi ?

- Troyes.

- Mais c'est un chiffre ça.

- Quand est-ce que j'ai dit qu'on pouvait se reparler ?

- Bah, maintenant.

- Wow mais t'es lourd toi...

Ils font quoi là ?

- Je l'ai bien caché parce que si jamais je le perds…

- Bah oui, bah oui.

-…Je suis un peu foutue.

- Excusez-moi, je peux vous interrompre deux minutes ?

En fait, j'ai un avion là dans 45 minutes, donc je ne sais pas si

on peut peut-être soit se presser, soit je passe vite fait.

- En fait, c'est le principe.

On est dans un aéroport et tout le monde ici a un avion,

donc vous êtes gentil, vous faites la queue comme tout le monde.

- Ça, je n'aurais pas mieux dit, de toute façon, madame a raison.

Je vais vous demander de retourner dans la queue,

ce sera votre tour à un moment à un autre, monsieur.

On va finir, merci.

Alors…

Ah, mais vous êtes sur le 16 h 30.

- Oui.

- Pourquoi il n'y a qu'une seule personne qui bosse ici ?

Vous faites quoi là, vous là ?

- Restriction du personnel, c'est la crise pour tout le monde, monsieur.

- Mais vous êtes beaucoup trop en avance, le vol n'est pas encore ouvert.

Revenez donc me voir dans 45 minutes.

- Non, mais je ne peux pas, j'ai déjà fait la queue

et j'ai super mal aux pieds, monsieur.

- Des problèmes de voûte plantaire ?

- Oui, c'est ça, vous connaissez ?

- Ah, ma mère, elle a eu ça.

Ça s'appelle « l'effondrement de la voûte plantaire », c'est terrible.

- Monsieur, on est en briefing d'équipe là, vous pouvez arrêter de nous déranger ?

Oui, on veut prendre deux brochettes boeuf au fromage.

- Saumon, moi, saumon…

- Et saumons yakitori.

-J'ai mangé raclette hier...

- Très bien.

Et puis, oui, vous n'oubliez pas la sauce sucrée.

- Ah ouais, important.

- À chaque fois là.

- Alors ça marche bien, c'est thérapeutique, ça marche bien, mais par contre,

ça pose problème parce qu'elle est pieds nus tout le temps maintenant.

- Je n'ai jamais essayé, je n'ai jamais pensé à ça, peut-être que c'est une…

- Excusez-moi, vraiment, je vais être un peu pressant.

J'ai vraiment un avion là, dans 45 minutes.

- Mais madame, elle a des problèmes de voûte plantaire,

vous avez déjà eu les problèmes de voûte plantaire ?

Vous sauriez ce que c'est.

Elle souffre le martyre.

- C'est quoi ce bordel là ?

- Ben quoi ?

Il m'a expliqué que sa maman, depuis qu'elle enlève ses chaussures,

ça va beaucoup mieux parce qu'elle a le même problème que moi,

donc du coup, bah j'essaie.

- Voilà.

- Non, mais attendez, mais on est où là ?

On est dans un aéroport ou chez l'orthopédiste ?

C'est quoi ce bordel ?

On perd du temps, il y a des avions là.

- Vous savez quoi, reprenez vos chaussures.

Allez dans la queue, je vais venir vous chercher dans un petit instant.

Je vais m'occuper de monsieur qui visiblement n'a aucune empathie.

- En plus, ça pue son truc là.

- Alors, quel vol ?

Le 14 h 35, c'est ça ?

- C'est ça, ouais.

- Oui, bah l'enregistrement ferme dans 45 minutes, dommage.

- Mais quoi « c'est dommage » ?

C'est dans 43 minutes, c'est bon, non ?

- Oui, c'est ce que je dis, ça ferme 45 minutes avant,

désolé, c'est trop tard.

Il va falloir repayer un billet monsieur.

- Ah non, je ne rachète pas un billet.

- Écoutez, ce n'est pas moi qui fais les règles alors dans ce cas-là,

bon séjour à Paris et à très bientôt.

Personne suivante s'il vous plait.

- Non, non, non, mais c'est bon.

Non, je vais payer un autre billet, de toute façon, je n'ai pas le choix.

Demain, il faut que je sois à Bordeaux pour un mariage.

- Ah, félicitations !

- Comment ça « félicitations » ?

Ce n'est pas le mien.

- Oh, dommage.

- Mais non, pas dommage, heureusement.

- Bah, c'est bien les mariages.

On retrouve les amis, on fait la fête, on danse, on a une belle robe.

Vous n'aimez pas les mariages, vous êtes contre le mariage ?

- Non.

- Ah bon.

- Enfin, si, mais c'est…

Enfin, ce n'est pas le débat, en fait, je m'en fous, je veux juste un autre vol là.

- Alors ne bougez pas, ne bougez pas.

Voilà, il y en a dans 1 h 30 à 65 €.

- Très bien.

- Mais par contre, il part de Beauvais.

- Je vais comment à Beauvais, moi ?

- Ah bah, j'ai une navette qui va de Porte Maillot à Beauvais.

- Je vais comment à Porte Maillot ?

- Bah, il faut voir s'il y a une navette qui part d'ici à Porte Maillot

et de Porte Maillot à Beauvais.

Ce n'est pas bien compliqué, monsieur, hein.

- Mais c'est dans 1 h 30, je n'y serai jamais.

- Oui, ça, ce n'est pas faux.

Alors, attendez, ne bougez pas, je vais vérifier.

Sinon, on a un vol dans 2 h 30 direct Bordeaux, vol à direct.

- Ouais, très bien.

C'est combien ?

- Ah, bah, 1 h 15 direct, oui, 1 h 15.

- Non, c'est combien le tarif ?

- C'est 630 €.

- Quoi ?

- 630 €.

- 630 € ?

Vous vous foutez de ma gueule ?

Autant aller à New York à ce prix-là.

- Ah, bah, vous ne croyez pas si bien dire.

Figurez-vous qu'en ce moment-là, il y a des promotions.

530 € New York aller-retour, vous savez, du jamais vu.

C'est incroyable, historiquement.

- Mais je n'ai pas envie d'aller à New York, ce n'est pas le projet.

- Pourquoi ?

Vous n'aimez pas New York ?

C'est bien New York.

Un jour, j'irai à New York avec toi,

toute la nuit m'éclater, toute la nuit déconner.

Tatatata, l'air conditionné, nananani nanana.

- Vous êtes gênant.

- Excusez-moi, je m'emporte un peu, c'est New York,

ça me fait toujours l'euphorie comme ça.

Ah, voilà, j'en ai un en fin de journée à 75 €.

- Oui, c'est bien.

- Par contre, c'est long.

- Comment ça « c'est long » ?

- En fait, il fait escale à Bruxelles et à Copenhague.

36 heures le truc.

- 30… mais…

mais comment je fais pour arriver à Bordeaux pour le mariage demain ?

- Ah, de toute façon, vous m'avez dit que vous étiez contre, alors…

- Mais je n'ai jamais dit ça.

- Bon, écoutez…

Écoutez, monsieur, moi, j'essaie de vous dépatouiller

de trouver des options les moins chères pour vous.

Maintenant, si vous n'avez pas de budget, vous prenez un BlaBlaCar,

qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?

- Est-ce que vous avez un vol moins cher et moins long pour Bordeaux ?

- Oui, c'est ce que je regarde.

- Alors

Amsterdam, non.

Barcelone non plus là.

En plus, ils nous ont changé tout le système alors ouuuh,

ça bug ça bug, ça bug

Alors… alors voilà, c'est bon, c'est à nous.

On a un vol à 450 € en fin de journée et c'est tout ce que j'ai.

Le reste, c'est complet ou c'est encore plus cher.

Vous voulez le temps de vol ?

- Non, c'est un direct ?

- Oui, direct Paris Bordeaux, monsieur, comme vous m'avez demandé.

- Oh, bah, c'est parti.

- Eh, bah voilà, on y arrive, fallait pas vous énerver.

- Ça aurait été plus simple de me laisser partir avec le premier vol.

- Ce n'est pas moi qui fais les règles.

Écoutez, je peux même vous enregistrer maintenant si vous voulez.

- Oui, parfait.

- Vous voulez une assurance ?

- Pourquoi faire ?

- Ah, une assurance,

une assurance imprévue, quoi, qu'il y a un imprévu quoi.

Tu sais, une assurance, quoi.

- Je suis déjà à l'aéroport en fait, donc si je ne pars pas, c'est que je meurs.

- Oui, si vous mourez, vous serez remboursé.

Rendez-vous compte.

- Mais je n'ai rien à F***** d'être remboursé si je suis mort.

- Mais votre famille ?

- Mais je ne les aime pas.

Lâchez-moi avec votre assurance là.

- Bon, bon, ben, des bagages ?

- Oui.

- Mettez-les sur le tapis, je vous en prie.

Et ça, qu'est-ce que c'est ça ?

- C'est une valisette.

- Montrez voir.

Oh, mais c'est immense ça, une "valisette"

Oh la la, on ne rentrerait même pas une bonne allumette dans la cabine.

Non, non, ça part en soute, c'est immense.

C'est un conteneur que ça s'appelle.

Ah, bah, oui, mettez-le là.

C'est 50 €, c'est dommage, sur le site, c'était 20 €.

- Ouais, c'est ça. Ça, j'ai pris, là, j'ai rajouté, c'est…

- Ah oui, mais sur l'autre billet.

Celui que vous avez perdu, la valise était dessus.

Bah non, vous avez perdu tout, il faut prendre ces 50 €.

Non, c'est dommage.

Excédent bagage, 60 € l'excédent bagage.

- C'est quoi ça encore ?

- 20 € par kilo en trop, ce n'est pas moi qui fais les règles.

- Attendez, deux secondes.

- Et toi, tu vas où ?

- Quoi ?

- Tu vas où là ?

- À Orange.

- Moi, je vais chez Bouygues.

- Qu'est-ce qu'il fait ?

- Bougez pas...

- Mais il y a des gens qui attendent, monsieur.

- Ils attenderont

- On n'a pas toute la journée, monsieur.

- Voilà, on a combien là ?

- 20,5 kilos, c'est bon, voilà et vous êtes en 17 B.

- Non, non, pas 17 B, non.

Je connais, tu es au milieu, moi, je fais deux mètres, je suis tout serré,

donc non.

- Oui, mais pour choisir sa place, c'est…

- Payant, je commence à comprendre le délire.

- Ce n'est pas moi qui fais les règles, c'est 20 €.

- Bon, ben, j'aurais mal aux genoux.

- Quoi ?

- Mais je ne sais pas, tu me dis « Orange »,

Moi, je vais chez Bouygues, il y a des offres actuellement là.

- Orange, le lieu.

C'est un nom de ville. Ça a deux sens comme Sète.

- Voilà monsieur, il y a tout à l'intérieur.

Je vous souhaite un excellent vol, c'est par là et à très bientôt sur nos lignes.

- Merci.

- Au revoir, monsieur.

Personne suivante s'il vous plait !

- Mais « sept », ce n'est pas le truc après six ?

- Tu sais quoi : c'est bon, lâche-moi.

- 17 B, merci.

- Good afternoon ladies and gentlemen

we'll be arriving in Bordeaux in 13 hours and 20 minutes

keep your mouths shut and keep 1 euro for the toilets

Qu'est-ce qu'il dit ?

Excusez-moi.

- Oui.

- Je n'ai pas compris, il a dit quoi ?

- Alors, il a dit qu'on arrive dans 13 heures et 20 minutes.

- 13 heures et 20 minutes, mais attendez, mais on va où comme ça ?

Je veux dire, on va à Bordeaux, j'irai plus vite en voiture.

- Ça m'étonnerait, il n'y a pas de tunnel sous l'Atlantique.

- L'Atlantique, mais on ne passe pas par l'Atlantique pour aller à Bordeaux,

il faut reprendre ses cours de géo.

- Pour aller à Bordeaux en Gironde, on ne passe pas par l'Atlantique,

mais par contre, là, on va à Bordeaux, Nashville, Tennessee.

- Restez bien assis s'il vous plait, on va décoller.

On ne va pas avec les alcooliques et les cannelets là ?

Tu as compris, quel Bordeaux on va là ?

- « I don't speak French, you A******. »

- Il fait C*** lui

- Restez bien assis s'il vous plait, on va décoller.

- Tu parles français ?

- No.

- Et pour ceux qui veulent une ceinture, c'est supplément 25 €.

- Mais non, mais je veux rentrer chez moi, moi.

- Bon vol.

- Je veux rentrer ! J'veux aller à Bordeaux j'ai un mariage !