Journal en français facile 01 décembre 2019
Adrien Delgrange : RFI 20h en temps universel, 21h à Paris. Bienvenues à tous. L'heure de votre Journal en français facile, avec Zephyrin Kouadio.
Zephyrin Kouadio : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Au sommaire de cette édition : L'Irak : contre le gouvernement des manifestants ont incendié un bâtiment administratif. Burkina Faso : au moins dix morts lors d'une attaque contre une église protestante. Par ailleurs nous venons d'apprendre que Premier ministre maltais Joseph Muscat vient de démissionner. Au Royaume-Uni, Boris Jhonson mis en en difficultés hier à télévision nationale au sujet de l'attaque terroriste d'avant-hier à Londres. Nous parlerons aussi du Sida en France. Les associations de luttes contre le virus demandent au gouvernement de s'engager davantage.
-----
ZK : La colère des Irakiens ! Pour la deuxième fois en une semaine, des manifestants ont incendié- ce soir - le consulat iranien à Najaf, dans le sud de l'Irak.
AD : Le bâtiment administratif iranien avait déjà été brûlé une première fois mercredi, mais les manifestants sont revenus une deuxième fois. Ils accusent les dirigeants irakiens de servir les intérêts financiers du pays voisin : l'Iran.
ZK : 2 jours après l'attaque au couteau qui a fait deux morts vendredi dans le centre-ville de Londres, Boris Jhonson -le Premier ministre britannique - accuse l'opposition, les travaillistes de Jeremy Corbyn d'être à l'origine de la loi qui a permis la libération l'assaillant l'année dernière.
AD : L'assaillant, abattu depuis par la police, était sorti de prison en 2018, après avoir passé six ans derrière les barreaux pour terrorismes hier au Royaume-Uni, le Premier ministre est venu s'expliquer à la télévision nationale, la BBC Boris Johnson, le dirigent du parti conservateur a été mis en difficulté. À Londres, Muriel Delcroix a suivi l'émission pour RFI.
Boris Johnson s'est clairement retrouvé sur la défensive lors d'une interview durant laquelle le présentateur Andrew Marr ne lui a rien passé, au risque d'ailleurs de rendre l'exercice inaudible. Les deux hommes ont fini par parler l'un sur l'autre dans une incroyable cacophonie, le Premier ministre répondant systématiquement à côté tandis qu'Andrew Marr, de plus en plus agacé, l'empêchait de répondre. L'interview a commencé par l'attentat de London Bridge et la question des libérations conditionnelles automatiques : Boris Johnson a martelé que le terroriste abattu vendredi n'aurait jamais dû se retrouver libre et en a rejeté la faute sur une loi passée par le Labour en 2008 que son gouvernement promet d'abolir, ajoutant que les cas de 74 anciens prisonniers terroristes étaient en train d'être réexaminés. Mais le présentateur a mis le Premier ministre en difficulté en lui rétorquant à de nombreuses reprises qu'après 10 ans au pouvoir et des coupes budgétaires drastiques le gouvernement conservateur a tout simplement échoué à régler ce problème. Le Premier ministre essaie depuis le début de la campagne électorale de prendre ses distances avec les gouvernements conservateurs précédents en répétant que son cabinet va agir différemment, mais sur tous les autres sujets abordés, le reproche a été le même : ses promesses sont vagues, irréalistes, voire trompeuses.
ZK : Le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, vient d'annoncer qu'il démissionnait.
AD : À la télévision nationale, il a indiqué qu'il quittait le pouvoir. Depuis plusieurs jours, la pression était trop forte, manifestations a répétition des Maltais qui lui reprochent de ne pas avoir tout dit sur le meurtre d'une journaliste maltaise il y a deux ans. Une bombe avait été placée sous sa voiture de Daphne Caruana Galizia, cette journaliste enquêtait sur des scandales de corruption à Malte.
ZK : Vous le savez sûrement le 1er décembre est journée mondiale de lutte contre le sida.
AD : À Paris, les associations de lutte contre le VIH avaient donné rendez-vous place de la république pour sensibiliser et informer sur cette maladie qui continue de contaminer chaque année des milliers de personnes. L'an dernier, elles étaient « encore plus de 6000 en France à découvrir leur séropositivité, autrement dit qu'elles sont contaminées par le sida. Pour Sandrine Fournier la directrice du programme France chez Sidaction, il faut que le gouvernement s'engage davantage pour lutter contre le virus.
[Transcription manquante]
AD : Sandrine Fournier du Sidaction au micro de Lucie Bouteloup.
ZK : Alors que la France s'apprête à rendre hommage demain aux 13 soldats tués au Mali lors d'une opération anti jihadiste, la polémique enfle autour de dessins publiés sur le site du journal satirique Charlie hebdo.
AD : Des dessins, Zephyrin, qui ont suscité « l'indignation » de la part de l'armée française. Lucie Bouteloup commence par nous décrire, les caricatures.
Les 5 dessins parodiques reprennent une campagne de recrutement récemment lancée par l'armée française. Sur l'un d'entre eux, on voit le président Emmanuel Macron face à un cercueil recouvert du drapeau tricolore. Plus haut il est inscrit : « j'ai rejoint les rangs pour sortir du lot ». Même principe pour les autres dessins, avec notamment, un soldat à la tête de mort surmonté du slogan « je protège mon pays, je progresse dans ma vie ». Le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'armée de terre n'a pas tardé à faire part de son indignation et de son incompréhension sur les réseaux sociaux avant de publier une lettre ouverte à l'attention de Riss le directeur de la publication du journal satirique. Une lettre dans laquelle, il l'interpelle notamment sur la souffrance déjà endurée par les familles des victimes et dans laquelle il l'invite également à se joindre à l'hommage national en lui rappelant l'attentat jihadiste du 7 janvier 2015 qui avait décimé une partie de la rédaction de Charlie hebdo. Ce dimanche, riss adressait a son tour une lettre au général pour défendre l'esprit satirique du journal, avant de reconnaître « l'importance du travail des soldats français dans la lutte contre le terrorisme ».
ZK : L'expression de la semaine, toujours en écho à l'actualité, c'est avec Yvan Amar.
Un séminaire dominical, c'est-à-dire une réunion du dimanche, a rassemblé le gouvernement français que le Premier ministre a chargé de propager la bonne parole dans les médias. C'est-à-dire d'expliquer publiquement les raisons et les grandes lignes de la réforme des retraites puisque c'est cette réforme qui inquiète et qui est la cause de cette journée de grève prévue pour jeudi prochain en France. La bonne parole c'est donc le discours gouvernemental, le discours officiel, qui devrait être clair et convaincant. Et on a toujours cette idée d'aller convaincre les autres quand on emploie cette expression. On parle de propager cette bonne parole, on dit aussi prêcher la bonne parole. Ce verbe donne bien l'idée qu'on sort de chez soi, qu'on va à la rencontre des autres pour les convaincre, peut-être même pour les convertir : les persuader qu'on a une vérité à leur apporter, que cette vérité, on la connaît et qu'ils ne la connaissent pas encore. Et c'est bien la vocation du missionnaire qui va convertir au christianisme des populations non chrétiennes. Voilà l'origine de l'image. Cette bonne parole, à l'origine, c'est l'évangile. Le mot qui provient du grec signifie bonne parole, ou bonne nouvelle : celle de la naissance du Christ. Au centre même de la pensée chrétienne, il y a cette idée qu'on doit évangéliser le monde, répandre cette nouvelle que le Christ est ressuscité. Mais lorsqu'on emploie cette image, c'est bien souvent un peu ironique : comme si on se moquait très légèrement de ceux qui ont cette charge : on leur a dit ce qu'il fallait dire et ce n'est pas leur propre pensée qu'ils transmettent, mais un genre de catéchisme qu'ils n'ont pas inventé eux-mêmes.