Journal en français facile 01 mai 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Joris Zylberman, bonsoir Joris.
Joris Zylberman : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : de nouveaux affrontements au Venezuela. L'opposition avait appelé à une grande journée de manifestation, au lendemain du soulèvement d'un groupe de militaires en soutien à Juan Guaido. On fait le point sur la situation dans un instant.
JZ : Naruhito est officiellement le nouvel empereur du Japon. La cérémonie de succession à son père, qui a abdiqué, a eu lieu aujourd'hui. Verra-t-on un jour une femme empereur dans le pays ? Notre reporter a posé la question aux Japonais.
RA : Et puis les bébés nourris au sein ont moins de risque de devenir obèses. C'est ce qui ressort d'une étude de l'OMS, l'Organisation mondiale de la Santé.
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JZ : Nouvelle journée tendue au Venezuela.
RA : La pression de l'opposition toujours plus forte. Hier un groupe de militaire s'était soulevé en soutien à Juan Guaido, le chef de l'opposition qui est reconnu Président par intérim par plusieurs dizaines de pays. Et l'opposition qui appelait aujourd'hui à une nouvelle journée de manifestations à Caracas la capitale. Et déjà des heurts signalés, Sami Boukhelifa, entre partisans de Juan Guaido et partisans du Président Nicolas Maduro.
Deux camps qui s'affrontent inlassablement. Aux tirs des militaires fidèles au président Nicolas Maduro, les manifestants répondent par des jets de pierres. Ce mercredi 1er mai doit rester dans l'histoire. Une mobilisation populaire sans précédent pour renverser le pouvoir en place. C'est le souhait de l'opposant Juan Guaido, chef d'État autoproclamé. Son appel est entendu, les Vénézuéliens sont dans la rue par milliers. Mais Juan Guaido espère surtout le ralliement des militaires. Dans cette crise, le soutien de l'armée est déterminant. Mardi, une partie de la garde républicaine et le chef des renseignements se sont rangés à ses côtés, mais cela reste encore insuffisant. Pas de défection parmi les hauts gradés de l'armée, ils sont toujours loyaux au président Nicolas Maduro, qui n'a pas d'ailleurs manqué de féliciter son État-major devant les caméras de télévision. Le président vénézuélien a également condamné la tentative de putsch. En attendant, la situation semble bloquée au Venezuela, l'opposition souhaite jouer une autre carte. Si la mobilisation populaire ne suffit pas, elle envisage d'organiser une grève générale.
RA : Et puis le Venezuela qui se trouve au cœur d'un bras de fer entre les États-Unis et la Russie. Les États-Unis soutiens de Juan Guaido tandis que La Russie est l'alliée de Nicolas Maduro. Ce mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a évoqué « l'influence destructrice des États-Unis ». Réponse du Secrétaire d'État américain Mike Pompeo, il affirme que la Russie « déstabilise » le Venezuela.
JZ : Et puis d'autres manifestations, cette fois en France.
RA : Comme chaque année les traditionnels défilés du 1er mai. Mais cette année était particulière en raison du mouvement des gilets jaunes, et d'ailleurs de nombreux gilets jaunes ont participé aux manifestations. Au total selon les autorités plus de 164 mille personnes ont manifesté dans tout le pays, près du double selon les syndicats. Et puis à noter quelques dégradations, mais moins que ce qui était caint en raison de la participation dans les cortèges d'éléments radicaux. Plus de 200 personnes ont été placées en garde à vue à Paris.
JZ : Le chef d'un groupe terroriste au Pakistan vient d'être placé sur une liste noire de l'ONU.
RA : Liste noire en général veut dire méfiance. On parle par exemple de liste noire de compagnies aériennes. Sur la liste dont on parle figurent notamment des dirigeants du groupe État islamique et d'Al Quaida. À leur encontre des sanctions internationales sont prévues. L'ONU vient donc de décider d'ajouter un chef islamiste pakistanais, du nom de Masood Azhar, fondateur du groupe Jaish-e-Mohammad. C'est ce groupe notamment qui était l'auteur de l'attentat au Cachemire au mois de février qui avait tué une quarantaine de paramilitaires indiens. La décision de son inscription sur la liste noire de l'ONU était réclamée depuis plusieurs années par les pays occidentaux, mais jusque-là la Chine refusait. Cette fois Pékin a accepté. Correspondance de Grégoire Pourtier.
Pékin a protégé Masood Azhar pendant plusieurs années. Pas forcément pour soutenir le leader du Jaish-e-Mohammed, mais en solidarité avec le Pakistan dont il est ressortissant. Masood Azhar est actif depuis 25 ans, son propre groupe est dénoncé par l'ONU depuis 2001, mais l'attentat sanglant de février, qui a relancé les tensions au Cachemire, avait rendu la situation intenable pour la diplomatie chinoise. Après des échecs en 2016 et 2017, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France sont donc revenus à la charge ces derniers mois, et le leader terroriste a finalement été placé sous régime de sanction cette semaine. Pour faire pression, les pays occidentaux ont envisagé fin mars de déposer une résolution. La Chine aurait pu y mettre son veto, mais aurait alors été exposée publiquement. Alors comme la question n'est absolument pas vitale pour ses propres intérêts, elle a préféré céder plus discrètement. Elle dit avoir obtenu les éclaircissements qu'elle réclamait pour s'aligner sur les autres membres du Comité des Sanctions, où les décisions doivent être prises l'unanimité. Et elle a réitéré son soutien au Pakistan, qu'elle considère comme un partenaire majeur dans la lutte contre le terrorisme, et qui n'a aujourd'hui pas d'autres choix que de faire profil bas. Grégoire Pourtier, New York, RFI.
JZ : Au Japon le prince héritier Naruhito est officiellement devenu empereur aujourd'hui.
RA : C'est une conséquence de la décision de son père Akihito d'abdiquer. Abdiquer cela veut dire laisser sa place sur le trône. C'est une première en plus de 200 ans au Japon, car habituellement la succession se fait quand l'empereur meurt. Aujourd'hui donc Naruhito âgé de 59 ans a reçu les objets symboliques qui font de lui le nouvel empereur : une épée, un bijou et un miroir. Et au cours de cette cérémonie, il a promis d'être toujours au côté du peuple. Cette succession pose une question : pourquoi pas, un jour, une femme empereur ? Le Premier ministre Shinzo Abe est contre. Mais le sujet divise la société. C'est un reportage à Tokyo de Bruno Duval.
Selon les sondages, 8 Japonais sur 10 prônent une réforme. C'est le cas de ce retraité. « Un homme ou une femme sur le trône, moi, ça m'est égal. Mais je me dis qu'une femme, ce serait bien, en termes de symbole. Et cela ferait certainement beaucoup progresser la cause des femmes, dans ce pays... » Mais les électeurs ultra-conservateurs, comme cet employé de bureau, ne veulent rien entendre. « Je n'y suis pas favorable. Cela me paraît important de garder absolument intacte une institution impériale qui est vieille de plus de 2600 ans ». Un tel sexisme institutionnalisé, cela agace ces deux femmes au foyer. « La société japonaise est encore assez patriarcale. Donc qu'une réforme favorable aux femmes n'aboutisse pas, cela n'a rien d'étonnant, malheureusement... » « Dans beaucoup de pays étrangers, des femmes sont bien chefs d'État ou de gouvernement. Donc pourquoi, au Japon, ne pourraient-elles pas monter sur le trône ? Je n'ai jamais compris comment on pouvait défendre un système pareil... » Un système qui, en plus, met en péril l'avenir de l'institution impériale. Car aujourd'hui, un seul et unique homme peut prétendre au trône pour la prochaine génération : le jeune prince Hisahito, qui est âgé de 12 ans. Donc s'il meurt sans avoir eu d'enfant mâle, plus aucun homme ne pourra monter sur le trône... et la plus vieille dynastie du monde disparaîtra. Bruno Duval, Tokyo, RFI.
JZ : Cette étude maintenant : les bébés nourris au sein ont moins de risque de devenir obèses.
RA : C'est une grande enquête qu'a réalisé l'Organisation mondiale de la Santé, concernant 30mille enfants âgés entre 6 et 9 ans dans 16 pays européens. Et effectivement elle démontre les bienfaits de l'allaitement donc le fait de nourrir au sein, face au lait en poudre. Le détail de cette étude, Lucie Bouteloup.
Les résultats de l'étude sont sans équivoque et établissent bien le lien entre la durée de l'allaitement des bébés et son caractère protecteur contre l'obésité. Ainsi, le risque d'être obèse augmente de 12 % pour un bébé ayant été allaité moins de 6 mois, et jusqu'à 22 % pour un nourrisson n'ayant jamais bu de lait maternel. Des chiffres qui devraient inciter les autorités de santé à « encourager l'allaitement », alors même que de nombreux pays européens peinent à lutter contre l'obésité infantile en dépit des politiques de prévention. Une meilleure formation des professionnels de santé, un encadrement plus strict du marketing des fabricants de lait en poudre- et une législation plus protectrice pour les mères allaitantes sont autant de pistes à suivre selon les auteurs de l'étude pour encourager cette pratique. Une pratique qui ne concerne que 26,4 % des femmes en France et seulement 22,6 % en Irlande, en prenant en compte l'allaitement exclusif et l'allaitement mixte. L'organisme international s'est fixé pour objectif d'atteindre au moins 50 % d'enfants en allaitement exclusif les 6 premiers mois d'ici 2025.
RA : Fin de ce Journal en français facile.