Journal en français facile 05 février 2017
Florent Guignard : Radio France Internationale, il est 20 heures en temps universel, 21 heures à Paris
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Bonsoir, bienvenue, c'est le journal en français facile.
Au sommaire : Un nouveau revers, un nouvel échec pour Donald Trump dans l'affaire de son décret anti-immigration.
Après un juge fédéral, c'est une cour d'appel qui donne de nouveau tort au président des Etats-Unis Egalement dans ce journal, le froid et la neige : plus d'une centaine de morts dans des avalanches en Afghanistan, alors qu'au Qatar le thermomètre est tombé à 1 virgule 5 degrés : du jamais vu dans le désert arabique
Enfin un week-end politique en France très chargé : Jean-Luc Mélenchon fait sa révolution technologique, en tenant au même moment une réunion publique à Lyon et à Paris
et avec Ivan Amar nous reviendrons sur le fameux « plan B » - la solution de remplacement à François Fillon
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Les frontières terrestres et aériennes des Etats-Unis restent ouvertes à tous les citoyens du monde.
Le décret anti-immigration de Donald Trump est toujours suspendu. Ce décret, je vous le rappelle, veut interdire l'accès aux Etats-Unis à tous les ressortissants de 7 pays musulmans (l'Iran, l'Irak, la Syrie ou encore la Libye) pendant trois mois, à tous les réfugiés pendant quatre mois, et cela au nom de la lutte contre le terrorisme. Alors vendredi, un juge fédéral avait suspendu ce décret controversé et critiqué. Le ministère de la Justice a bien fait appel, mais une cour d'appel a confirmé le jugement de vendredi. Un nouvel épisode d'une bataille judicaire qui s'annonce longue, et qui a été pour Donald Trump l'occasion de livrer une nouvelle série de messages vengeurs sur Twitter. Christophe Paget «Les méchants sont très contents »... Réaction de Donald Trump, hier sur Twitter, à ce nouveau revers.
Samedi soir le département américain de la justice a fait appel de la décision du juge Robart, en demandant un rétablissement immédiat du décret migratoire. Ses arguments : la Constitution donne au président le pouvoir d'interdire ces entrées sur le territoire, et, en ordonnant cette suspension du décret, le juge Robart remet en cause des décisions présidentielles portant sur la sécurité nationale. Mais la Cour d'appel du 9ème circuit a donc rejeté cette requête, et a donné jusqu'à lundi après-midi au Département de la justice pour lui apporter de nouveaux documents. La cour a également donné aux Etats de Washington et du Minnesota jusqu'à ce soir pour lui fournir des documents appuyant leur plainte – car c'est pour que cette plainte puisse être examinée que le juge Robart avait suspendu vendredi le décret migratoire sur tout le territoire. Une plainte qui estime que le décret est anticonstitutionnel car il cible spécifiquement les musulmans. Les compagnies aériennes continuent donc ce dimanche d'embarquer les ressortissants des sept pays visés par le décret – elles avaient recommencé hier. De son côté la diplomatie américaine a annoncé être revenue sur la suspension de 60 000 visas. Mais samedi ils étaient encore des milliers dans les rues de New York, Paris, Berlin ou Londres à manifester contre le décret. L'Afghanistan sous la neige, et c'est une neige meurtrière : plus de cent morts dans des avalanches ces derniers jours.
Dans un village du Nouristan, une province du nord-est de l'Afghanistan, une cinquantaine de personnes ont été ensevelies. Un autre village aurait aussi été englouti, recouvert par la neige, mais il reste encore inaccessible aux secours. Des secours qui ont beaucoup de mal à faire leur travail, en raison d'un mauvais équipement et des routes enneigées impraticables. Le froid, encore plus surprenant au Qatar : record de froid battu depuis qu'on relève les températures : il a fait 1 degré et demi dans un désert où l'on est davantage habitué à des températures très chaudes qui dépassent l'été les 40 degrés.
Maxime Jaglin Les photos de qatariens emmitouflés dans leurs manteaux envahissent les réseaux sociaux, et elles ont de quoi surprendre.
L'Emirat du golfe s'est réveillé dimanche matin en grelotant : 1,5 degré Celsius au thermomètre. Un record enregistré par la station d'Abou Samra dans le sud de la Péninsule. Selon les services météorologiques du pays, c'est la température la plus basse qu'a connu le Qatar depuis que les relevés existent. Le précédent record datait de 1964, avec 3,8 degrés dans la ville industrielle de Messaied. Ces températures inhabituelles parfois accompagnées de vents violents touchent depuis vendredi tous les pays du Golfe. De la neige est même tombée en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Le Jebel Jais, ce mont qui culmine à 1911 mètres d'altitude, s'est même couvert d'un fin manteau blanc. Au Qatar, à en croire les météorologues, les températures devraient remonter dans les prochains jours. Il est vrai que l'Emirat est plus habitué aux pics de chaleur, jusqu'à 50 degrés l'été. Un climat chaud et désertique qui a d'ailleurs conduit la Fifa à décaler aux mois de novembre et décembre la Coupe du monde de football que le pays organise en 2022. La politique en France, à présent, à moins de trois mois du premier tour de la présidentielle.
Benoit Hamon, le candidat du Parti socialiste, a été officiellement investi après sa victoire à la primaire. Son adversaire du second tour n'était pas là ; Manuel Valls a préféré partir des vacances... Marine Le Pen, elle, en meeting à Lyon, a appelé au "réveil des peuples" - elle veut y croire après l'élection de Donald Trump et la victoire du "Brexit" au Royaume-Uni, la sortie de l'Europe.
Jean-Luc Mélenchon lui aussi était à Lyon, mais aussi en même temps en région parisienne.
Double meeting pour le candidat de « la France insoumise ». Jean-Luc Mélenchon n'a pas le don d'ubiquité, la faculté de se trouver dans plusieurs endroits en même temps, non, il a simplement utilisé la technique de l'hologramme : sa silhouette filmée à Lyon était retransmise en trois dimensions dans une salle d'Aubervilliers, près de Paris, où se trouvait Simon Rozé. « Alors où suis-je ?
A Lyon… Et maintenant à Paris ! » Il est bien là, non pas en chair et en os, mais en virtuel, et ça fonctionne. Vu du public, c'est comme si Jean-Luc Mélenchon était effectivement sur scène. Avec cette performance, le candidat à la présidentielle veut marier la forme au fond. « Repousser les limites de l'humanité », c'était le thème du discours de Jean-Luc Mélenchon. Alexis Corbière, son porte-parole : « C'est un moyen pour dire, voilà, regardez cette prouesse comme elle est belle. Que l'intelligence, le progrès de la science, peut nous permettre toujours d'échanger, de partager des idées et nous faire réfléchir, nous en avons besoin. » Du côté du public, la grande majorité étaient des sympathisants, mais quelques curieux comme Nicole ne sont venus que pour la performance : « C'est assez bluffant. C'est vrai qu'on venait avec beaucoup d'interrogations, on se demandait comment on allait le voir. Et c'est vrai qu'on l'a vu, là, sur scène comme s'il était… il y était. Alors qu'il était à Lyon. » Après deux bonnes heures de discours, le Mélenchon virtuel a disparu comme il était venu, et tout de suite ce meeting a retrouvé un ton beaucoup plus traditionnel : « Pour financer la campagne s'il vous plaît… » Mais dans ce week-end très politique, il y avait un absent de marque parmi tous les candidats à la présidentielle : François Fillon le candidat de la droite est empêtré dans les affaires d'emplois fictifs présumés de sa femme et de deux de ses enfants.
Hier, Yvan nous expliquait l'origine du Pénélopegate, et ce soir, c'est la suite du feuilleton : le fameux « plan B », pour remplacer François Fillon François Fillon, candidat officiel des Républicains à la présidence de la République est bien embarrassé, depuis les révélations qui touchent sa femme.
Alors on se demande à voix basse, ou même parfois à mi-voix maintenant, qui pourrait remplacer Fillon lors des prochaines élections. Et le parti Républicain est à la recherche d'un plan B. Le journal Le Monde titrait avec cette formule ce week-end, et on l'a beaucoup entendue. Alors, in voit bien que ce fameux plan B c'est une solution de rechange. C'est un pis-aller par rapport au plan A ; on s'y raccroche quand le plan A a échoué ! C'est donc le deuxième plan. L'expression est amusante parce qu'elle fait penser à des gens qui complotent, c'est-à-dire qui vont organiser ensemble un projet mais la plupart du temps en secret. Et un projet qui n'est pas très légal, un projet qui n'est pas très accepté ou pas très acceptable. Donc on se réunit et le chef donne ses instructions : comme si il s'agissait d'un commando, comme pour une mission secrète et dangereuse : voilà ce qu'on fera ! Voilà le plan ! Et si jamais on a un problème, nous aurons tous en tête une autre stratégie, une autre tactique, c'est-à-dire une autre façon de s'y prendre : on actionnera le plan B. Alors cette lettre B elle est souvent associée à un deuxième choix, en fait, sur lequel on se rabat, quand il n'y a plus que cela qui est disponible. On se souvient des fameuses faces B des 33 tours, les vieux disques en vinyle, en surtout les plus petits, les 45 tours qui proposaient d'abord une chanson - on espérait qu'elle serait un succès. Mais malgré tout on enregistrait une autre chanson sur l'autre face, la face B. Quant au séries B du cinéma, c'était une façon de désigner les productions réalisées un peu vite, sans beaucoup de soin, avec du métier peut-être, mais pas avec énormément de sens artistique, le sens artistique qu'on attendait des grands films, les séries A. Ivan Amar, dans le journal en français facile.
Il est 21 heures 10 à Paris