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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 07 décembre 2019

Journal en français facile 07 décembre 2019

Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Mehdi Meddeb. Bonsoir Mehdi.

Mehdi Meddeb : Bonsoir.

LB : À la une : Ursula Von der Leyen en déplacement à Addis-Abeba. La toute nouvelle Présidente de la Commission européenne envoie un « message politique fort » avec un premier déplacement au siège de l'Union africaine.

MM : Un militaire saoudien qui tue trois personnes sur une base aéronavale de Floride. Il serait l'auteur de messages contre l'Amérique. Le FBI a ouvert une enquête.

LB : En France, le mouvement contre la réforme des retraites parti pour durer. 3e journée de mobilisation et des transports toujours très perturbés.

-----

MM : Tout d'abord cette visite en forme de « message politique fort » de la toute nouvelle Présidente de la Commission européenne.

LB : L'Allemande Ursula Von der Leyen a pris ses fonctions dimanche dernier, mais elle est déjà en déplacement. Et elle a choisi le continent africain, plus précisément son « cœur » selon les mots qu'elle a elle-même utilisés ce matin. Elle est à Addis-Abeba, au siège de l'Union africaine, elle s'est entretenue avec son homologue Moussa Faki Mahamat. À ses côtés, sa commissaire aux partenariats internationaux. Signe d'un changement de perspective au moins sur le papier. Vincent Dublange.

L'Afrique est un continent avec une « immense ambition, des aspirations, mais aussi des besoins » selon Ursula Von der Leyen. Elle n'est pas venue annoncer un « grand plan », mais plutôt écouter. « À propos des tendances qui modèlent l'Afrique et l'Union africaine, à propos du développement sur l'ensemble du continent, à propos des priorités politiques et économiques. » Son homologue, président de la Commission de l'UA souligne le « partenariat stratégique » et « multiforme avec l'Europe » et se félicite de sa « vigueur ». « L'Afrique qui a fait des progrès dans son intégration économique et politique, notamment avec le lancement de la zone de libre-échange continentale. Nous avons un partenariat également très suivi dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la stabilité. » Une manière peut-être pour Moussa Faki de rappeler les besoins dans ces domaines. L'UE voudrait par exemple arrêter de payer les salaires des soldats sous mandat de l'UA en Somalie. Le cercle de réflexion Chatham House insiste de son côté sur le besoin d'un soutien plus marqué de l'UE à la zone de libre-échange continentale alors que l'Europe continue de signer des accords qui la mette à mal. Accords de commerce et de partenariat qui sont sur la table de travail de la nouvelle Commission européenne puisque ceux de Cotonou sont censés prendre fin en mars prochain. Vincent Dublange, Addis-Abeba, RFI.

LB : La visite de la Présidente de la Commission de l'Union européenne s'est poursuivie ce samedi matin avec un entretien avec Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien. La commissaire aux partenariats internationaux doit signer un accord avec le ministre des Finances. Les deux femmes vont ensuite rencontrer la présidente de la République, Sahle-Work Zewde.

MM : À la une également ces questions, elles sont nombreuses, qui restent posées après une attaque dans une base aéronavale de Floride aux États-Unis.

LB : Une attaque menée par un militaire saoudien, membre de l'armée de l'air saoudienne. L'homme qui serait l'auteur d'écrits contre les Américains a tué trois personnes avant d'être abattu par la police. Le FBI a lancé une enquête notamment pour savoir s'il s'agit ou non d'un acte terroriste. Achim Lippold.

Pour l'instant les mobiles de l'assaillant sont flous. D'après un site de surveillance des mouvements djihadistes, le soldat saoudien a publié des messages hostiles aux États-Unis. Ce que le FBI est en train de vérifier. Pour l'instant les autorités restent prudentes : a-t-il agi pour des raisons idéologiques, s'était-il radicalisé au cours de son entraînement militaire en Floride ? Par ailleurs comment a-t-il pu se procurer un pistolet alors que très peu de personnes sur la base militaire sont autorisées à porter des armes. Dans une première réaction, le ministre de la défense américain a promis de revoir la procédure de sélection des soldats étrangers qui reçoivent des formations aux États-Unis. La base aéronavale de Pensacola en Floride accueille actuellement 200 militaires des pays alliés. Est-ce que cette attaque aura des conséquences sur les relations déjà tendues entre Washington et Riyad ? Il est trop tôt pour le dire. Le président américain ne souhaite visiblement pas jeter de l'huile sur le feu. Pas de propos intempestifs, pas de commentaires hostiles à l'égard des musulmans. Donald Trump s'est contenté de rapporter les condoléances exprimées par le roi Salman. Une retenue qui n'est pas partagée par le gouverneur de Floride. « Je pense que l'Arabie Saoudite a désormais une dette envers les États-Unis, a déclaré Ron DeSantis.

LB : Du côté de l'Arabie saoudite, les autorités tentent de prendre leurs distances avec l'auteur de l'attaque en Floride. Dans un appel au président américain Donald Trump, le roi Salmane d'Arabie saoudite a condamné, je cite, l' » abominable » fusillade ayant fait trois morts et huit blessés sur la base de Pensacola en Floride.

MM : Toujours concernant les États-Unis, Donald Trump remercie l'Iran après un échange de prisonniers entre les deux pays.

LB : Échange qui intervient alors que Washington accentue chaque jour un peu plus la pression et les sanctions économiques contre Téhéran. Le Président américain évoque une « négociation très juste ». « Vous voyez, nous pouvons parvenir à un accord ensemble », ironise-t-il sur Twitter.

MM : L'actualité internationale encore avec l'Irak et le bilan revu à la hausse au lendemain d'une attaque à Bagdad.

LB : 24 morts dont 4 policiers après un assaut mené par des hommes armés non identifiés contre des manifestants anti régime tandis qu'à Najaf, c'est la maison de Moqtada Sadr, qui a été visée par un drone. Le leader chiite n'était pas sur les lieux. Un climat de violences qui n'a pas démobilisé les contestataires. Ils étaient encore des milliers à manifester dans les rues des grandes villes ce samedi.

MM : À Canberra, cela fait trois mois maintenant que l'Australie est ravagée par les flammes.

LB : Environ 140 incendies sont toujours en cours dans l'est du pays et les secours ont ordonné de nouvelles évacuations. En tout, on compte plus de 300 000 hectares de feux qui se rapprochent dangereusement de Sydney. Le point avec Élodie Vilfrite.

Les incendies sont de plus en plus incontrôlables dans l'est de l'Australie et les pompiers pourraient bien échouer à stopper l'avancée du feu. C'est ce qu'affirme le service des pompiers de Brisbane, dans l'état du Queensland. Un État où une quarantaine d'incendies sévissent aujourd'hui ; une centaine ont été recensés dans l'État voisin des Nouvelles Galles du Sud, menaçant pour certains des vies et des habitations. Une situation qui s'aggrave avec des températures supérieures à 40 degrés Celsius relevées à proximité des incendies. Ces feux de forêt grignotent du terrain et s'étendent jusqu'à à peine une heure de voiture de Sydney. Près de la principale ville du pays, ils ont fusionné hier en un seul brasier qui s'étend sur 60 km de long. Sydney qui se retrouve régulièrement recouverte de fumées toxiques. Si les incendies sont fréquents à l'approche de l'été austral, cette année, ils sont apparus particulièrement tôt et leur intensité est inhabituelle. Depuis le début des feux en octobre, 6 personnes sont décédées et plus de 1000 habitations ont dû être évacuées dans l'est de l'Australie.

LB : L'heure de retrouver Yvan Amar et son mot de la semaine.

Au Gabon, la nomination de Nourredin Bongo au poste de Coordinateur général des affaires présidentielles ne passe pas inaperçue. Le titre qu'on lui donne, un peu long et un peu flou, n'indique pas de manière très précise quels seront son pouvoir et ses responsabilités, mais on a compris que c'était une fonction centrale et importante. Chez les proches du gouvernement, on dit qu'il est parfaitement à sa place. Mais dans l'opposition, on parle de monarchisation du régime. Pourquoi ? D'abord parce qu'il porte le même nom que le président. En effet Nourredin Bongo est le fils d'Ali Bongo. Et Ali Bongo est lui-même fils d'Omar Bongo, le président précédent. Si l'on invente ce mot de monarchisation, un nouveau mot, un mot créé pour l'occasion, on indique que la République gabonaise pourrait avoir des points communs avec une monarchie : un pays dirigé par un monarque. Mais surtout un pays où le pouvoir est réparti de manière familiale, et se transmet de manière familiale, bien souvent de père en fils, mais pas toujours. Et ce mot de monarchisation indique bien non pas un état de fait, une situation, mais plutôt un processus, quelque chose qui est en train de se faire. Et bien entendu, le mot est fait pour critiquer ce mouvement : on en parle comme d'une dérive, comme si une mauvaise direction était en train de se prendre, petit à petit, de façon progressive. Avec un tel mot, on indique indirectement la famille Bongo comme une dynastie.


Journal en français facile 07 décembre 2019 Journal in easy French December 07, 2019 Jornal em francês fácil 07 de dezembro de 2019

Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Mehdi Meddeb. Bonsoir Mehdi.

Mehdi Meddeb : Bonsoir.

LB : À la une : Ursula Von der Leyen en déplacement à Addis-Abeba. La toute nouvelle Présidente de la Commission européenne envoie un « message politique fort » avec un premier déplacement au siège de l'Union africaine.

MM : Un militaire saoudien qui tue trois personnes sur une base aéronavale de Floride. Il serait l'auteur de messages contre l'Amérique. Le FBI a ouvert une enquête.

LB : En France, le mouvement contre la réforme des retraites parti pour durer. 3e journée de mobilisation et des transports toujours très perturbés.

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MM : Tout d'abord cette visite en forme de « message politique fort » de la toute nouvelle Présidente de la Commission européenne.

LB : L'Allemande Ursula Von der Leyen a pris ses fonctions dimanche dernier, mais elle est déjà en déplacement. Et elle a choisi le continent africain, plus précisément son « cœur » selon les mots qu'elle a elle-même utilisés ce matin. Elle est à Addis-Abeba, au siège de l'Union africaine, elle s'est entretenue avec son homologue Moussa Faki Mahamat. À ses côtés, sa commissaire aux partenariats internationaux. Signe d'un changement de perspective au moins sur le papier. Vincent Dublange.

L'Afrique est un continent avec une « immense ambition, des aspirations, mais aussi des besoins » selon Ursula Von der Leyen. Elle n'est pas venue annoncer un « grand plan », mais plutôt écouter. « À propos des tendances qui modèlent l'Afrique et l'Union africaine, à propos du développement sur l'ensemble du continent, à propos des priorités politiques et économiques. » Son homologue, président de la Commission de l'UA souligne le « partenariat stratégique » et « multiforme avec l'Europe » et se félicite de sa « vigueur ». « L'Afrique qui a fait des progrès dans son intégration économique et politique, notamment avec le lancement de la zone de libre-échange continentale. Nous avons un partenariat également très suivi dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la stabilité. » Une manière peut-être pour Moussa Faki de rappeler les besoins dans ces domaines. L'UE voudrait par exemple arrêter de payer les salaires des soldats sous mandat de l'UA en Somalie. Le cercle de réflexion Chatham House insiste de son côté sur le besoin d'un soutien plus marqué de l'UE à la zone de libre-échange continentale alors que l'Europe continue de signer des accords qui la mette à mal. Accords de commerce et de partenariat qui sont sur la table de travail de la nouvelle Commission européenne puisque ceux de Cotonou sont censés prendre fin en mars prochain. Vincent Dublange, Addis-Abeba, RFI.

LB : La visite de la Présidente de la Commission de l'Union européenne s'est poursuivie ce samedi matin avec un entretien avec Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien. La commissaire aux partenariats internationaux doit signer un accord avec le ministre des Finances. Les deux femmes vont ensuite rencontrer la présidente de la République, Sahle-Work Zewde.

MM : À la une également ces questions, elles sont nombreuses, qui restent posées après une attaque dans une base aéronavale de Floride aux États-Unis.

LB : Une attaque menée par un militaire saoudien, membre de l'armée de l'air saoudienne. L'homme qui serait l'auteur d'écrits contre les Américains a tué trois personnes avant d'être abattu par la police. Le FBI a lancé une enquête notamment pour savoir s'il s'agit ou non d'un acte terroriste. Achim Lippold.

Pour l'instant les mobiles de l'assaillant sont flous. D'après un site de surveillance des mouvements djihadistes, le soldat saoudien a publié des messages hostiles aux États-Unis. Ce que le FBI est en train de vérifier. Pour l'instant les autorités restent prudentes : a-t-il agi pour des raisons idéologiques, s'était-il radicalisé au cours de son entraînement militaire en Floride ? Par ailleurs comment a-t-il pu se procurer un pistolet alors que très peu de personnes sur la base militaire sont autorisées à porter des armes. Dans une première réaction, le ministre de la défense américain a promis de revoir la procédure de sélection des soldats étrangers qui reçoivent des formations aux États-Unis. La base aéronavale de Pensacola en Floride accueille actuellement 200 militaires des pays alliés. Est-ce que cette attaque aura des conséquences sur les relations déjà tendues entre Washington et Riyad ? Il est trop tôt pour le dire. Le président américain ne souhaite visiblement pas jeter de l'huile sur le feu. Pas de propos intempestifs, pas de commentaires hostiles à l'égard des musulmans. Donald Trump s'est contenté de rapporter les condoléances exprimées par le roi Salman. Une retenue qui n'est pas partagée par le gouverneur de Floride. « Je pense que l'Arabie Saoudite a désormais une dette envers les États-Unis, a déclaré Ron DeSantis.

LB : Du côté de l'Arabie saoudite, les autorités tentent de prendre leurs distances avec l'auteur de l'attaque en Floride. Dans un appel au président américain Donald Trump, le roi Salmane d'Arabie saoudite a condamné, je cite, l' » abominable » fusillade ayant fait trois morts et huit blessés sur la base de Pensacola en Floride.

MM : Toujours concernant les États-Unis, Donald Trump remercie l'Iran après un échange de prisonniers entre les deux pays.

LB : Échange qui intervient alors que Washington accentue chaque jour un peu plus la pression et les sanctions économiques contre Téhéran. Le Président américain évoque une « négociation très juste ». « Vous voyez, nous pouvons parvenir à un accord ensemble », ironise-t-il sur Twitter.

MM : L'actualité internationale encore avec l'Irak et le bilan revu à la hausse au lendemain d'une attaque à Bagdad.

LB : 24 morts dont 4 policiers après un assaut mené par des hommes armés non identifiés contre des manifestants anti régime tandis qu'à Najaf, c'est la maison de Moqtada Sadr, qui a été visée par un drone. Le leader chiite n'était pas sur les lieux. Un climat de violences qui n'a pas démobilisé les contestataires. Ils étaient encore des milliers à manifester dans les rues des grandes villes ce samedi.

MM : À Canberra, cela fait trois mois maintenant que l'Australie est ravagée par les flammes.

LB : Environ 140 incendies sont toujours en cours dans l'est du pays et les secours ont ordonné de nouvelles évacuations. En tout, on compte plus de 300 000 hectares de feux qui se rapprochent dangereusement de Sydney. Le point avec Élodie Vilfrite.

Les incendies sont de plus en plus incontrôlables dans l'est de l'Australie et les pompiers pourraient bien échouer à stopper l'avancée du feu. C'est ce qu'affirme le service des pompiers de Brisbane, dans l'état du Queensland. Un État où une quarantaine d'incendies sévissent aujourd'hui ; une centaine ont été recensés dans l'État voisin des Nouvelles Galles du Sud, menaçant pour certains des vies et des habitations. Une situation qui s'aggrave avec des températures supérieures à 40 degrés Celsius relevées à proximité des incendies. Ces feux de forêt grignotent du terrain et s'étendent jusqu'à à peine une heure de voiture de Sydney. Près de la principale ville du pays, ils ont fusionné hier en un seul brasier qui s'étend sur 60 km de long. Sydney qui se retrouve régulièrement recouverte de fumées toxiques. Si les incendies sont fréquents à l'approche de l'été austral, cette année, ils sont apparus particulièrement tôt et leur intensité est inhabituelle. Depuis le début des feux en octobre, 6 personnes sont décédées et plus de 1000 habitations ont dû être évacuées dans l'est de l'Australie.

LB : L'heure de retrouver Yvan Amar et son mot de la semaine.

Au Gabon, la nomination de Nourredin Bongo au poste de Coordinateur général des affaires présidentielles ne passe pas inaperçue. Le titre qu'on lui donne, un peu long et un peu flou, n'indique pas de manière très précise quels seront son pouvoir et ses responsabilités, mais on a compris que c'était une fonction centrale et importante. Chez les proches du gouvernement, on dit qu'il est parfaitement à sa place. Mais dans l'opposition, on parle de monarchisation du régime. Pourquoi ? D'abord parce qu'il porte le même nom que le président. En effet Nourredin Bongo est le fils d'Ali Bongo. Et Ali Bongo est lui-même fils d'Omar Bongo, le président précédent. Si l'on invente ce mot de monarchisation, un nouveau mot, un mot créé pour l'occasion, on indique que la République gabonaise pourrait avoir des points communs avec une monarchie : un pays dirigé par un monarque. Mais surtout un pays où le pouvoir est réparti de manière familiale, et se transmet de manière familiale, bien souvent de père en fils, mais pas toujours. Et ce mot de monarchisation indique bien non pas un état de fait, une situation, mais plutôt un processus, quelque chose qui est en train de se faire. Et bien entendu, le mot est fait pour critiquer ce mouvement : on en parle comme d'une dérive, comme si une mauvaise direction était en train de se prendre, petit à petit, de façon progressive. Avec un tel mot, on indique indirectement la famille Bongo comme une dynastie.