Journal en français facile 10 juin 2019
Namouri Dosso : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel (TU). Soyez les bienvenus dans ce Journal en français facile.
À la une de votre journal : Ce nouveau massacre au Mali. Au moins 95 personnes ont été tuées dans un village dogon situé dans le centre du pays, 19 personnes sont portées disparues. Sur place le choc et l'incompréhension règnent. On fait le point dès le début du journal. En Haïti 24h après les manifestations qui réclamaient le départ du président et coûté le vie à deux personnes, la journée de lundi a été marquée par le calme. Enfin nous reviendrons sur l'initiative de plusieurs ambassades américaines. Elles ont décidé de s'opposer à l'interdiction de Donald Trump en affichant les couleurs des LGBT sur leurs façades en solidarité avec le mois des fiertés.
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ND : Une attaque meurtrière s'est hier dans le centre du Mali. Le village de Sobane dans la commune de Sangha quasiment été rasé selon une source sécuritaire malienne. Au moins 95 habitants de ce village dogon ont été tué. Les autorités sont à la recherche de 19 personnes portées disparues. Les détails avec notre correspondant Serge Daniel.
Lorsque les assaillants sont venus dans le hameau de Sobane, situé dans la commune rurale de Sangha, les autochtones ont, dans un premier temps, pensé à des voleurs de bétail et se sont alors cachés dans des cases. Très rapidement, des hommes armés ont montré leur vrai visage. Ils étaient venus pour tuer. À l'aide d'armes blanches et de fusils automatiques, ils se sont attaqués aux 300 habitants. Ils ont également brûlé de nombreuses cases. À l'intérieur, il y a avait notamment des femmes et des enfants. Selon un témoin, à l'est du hameau, un groupe d'hommes tentait de défendre ce village dogon. Tous auraient été massacrés. Ce lundi, selon un bilan provisoire, au moins 95 civils ont été tués et des survivants traumatisés. Il y a, au moins, 9 blessés graves, « des brûles », précise un élu de la région. Après la tragédie, le deuil s'est installé, non seulement sur place, mais aussi dans les localités voisines ainsi qu'à Bamako. En l'absence du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, en voyage, c'est le Premier ministre Boubou Cissé qui gère directement la situation. Il a fait publier un communiqué et dépêché sur place un renfort de troupes ainsi qu'une délégation. À Bamako, il dirige une cellule de crise.
ND : En Haïti, un calme précaire règne dans la capitale au lendemain de la journée de manifestation. Si dans les principales villes du pays, les activités quotidiennes ont repris à Port-au-Prince les rues sont désertes ce lundi. Écoles et commerces sont fermés. Les habitants restent chez eux par peur des violences. Hier, des affrontements ont opposé des groupes de jeunes aux forces de l'ordre. Deux personnes ont été tuées par balle. La principale revendication des manifestants était la démission du président. Après les révélations selon lesquelles une entreprise qu'il dirigeait avant son arrivée au pouvoir serait impliquée dans un « stratagème de détournement de fonds ». Amélie Baron.
Les évêques catholiques et la fédération protestante appellent à du renouveau dans les mentalités des personnes qui dirigent le pays. La prise de position du secteur privé est bien moins diplomatique : le forum économique indique noir sur blanc dans son communiqué de presse que le président et le parlement « ont prouvé qu'ils font partie du problème et non de la solution ». Décrié dans les rues depuis des mois, Jovenel Moïse garde néanmoins quelques défenseurs et ce matin, le Premier ministre nommé Jean-Michel Lapin a expliqué, sur les ondes d'une radio privée, que, pour mettre fin au mandat présidentiel, il fallait suivre la voie constitutionnelle. Et un président ne peut être mis en accusation que si deux tiers des députés le décident. Et il faut qu'il y ait eu crime de haute trahison ou crime ou délit commis dans l'exercice de ses fonctions. Or, le rapport de la Cour des comptes évoque des éventuels détournements de fonds antérieurs à la prise de fonction de Jovenel Moïse. Mais il n'empêche que la multiplication des manifestations et aujourd'hui les contestations des secteurs privé et religieux prouvent que la gouvernance du pays échappe de plus en plus au pouvoir exécutif.
ND : Juin est le mois des fiertés homosexuelles à travers le monde. De nombreuses marches ont eu lieu ce week-end pour le célébrer. Plusieurs ambassades américaines à travers le monde ont voulu accrocher le drapeau arc-en-ciel devant leur bâtiment pour signifier leur soutien à la cause LGBT. Mais pour la première fois, l'autorisation leur a été refusée. Certaines ont contourné l'interdiction comme nous l'explique notre correspondante à Washington. Anne Corpet.
Jusqu'en 2016, la décision de faire flotter les couleurs arc-en-ciel devant les bâtiments diplomatiques américains était du seul ressort des ambassadeurs. L'administration Obama avait simplement stipulé que le drapeau de la communauté homosexuelle devait être plus petit que le drapeau américain, et flotter sous la bannière étoilée. Mais depuis l'année dernière, sous l'égide du chrétien évangélique Mike Pompéo, le département d'État a changé la règle : il faut désormais une autorisation spécifique. Elle a été refusée pour la première fois cette année aux ambassades qui en ont fait la demande. Mais plusieurs représentations diplomatiques ont contourné l'interdiction : l'ambassade de New Delhi en inde a illuminé sa façade aux couleurs arc-en-ciel, celle de Séoul en Corée du Sud a partiellement couvert la sienne d'un rideau irisé. D'autres ont valorisé les couleurs arc-en-ciel sur leurs sites web : c'est le cas au Chili, ou en Autriche et en Israël, les diplomates américains ont participé à la marche des fiertés. « C'est une insurrection de première catégorie » commente un diplomate dans les colonnes du Washington Post.Sollicité par le journal, le département d'État n'a pas souhaité commenter.
ND : En Russie, la mobilisation ne faiblit pas en faveur du journaliste Ivan Golounov. Cette figure de l'investigation est accusée de trafic de drogue et encourt jusqu'à 20 ans de prison. L'affaire a suscité une vive émotion parmi les journalistes russes, qui dénoncent des accusations montées de toute pièce, pour faire taire un journaliste d'investigation qui enquêtait notamment sur la corruption. Ce matin, trois des plus grands quotidiens russes ont pris fait et cause pour le journaliste en publiant exactement la même Une. Clôture des candidatures au poste de chef des Torries au Royaume-Uni. Les prétendants à la succession de Theresa May avaient jusqu'à ce soir 18h heure locale pour se faire connaître. Pour le moment, 10 membres du parti Tory sont sur les rangs, 8 hommes et 2 femmes avec déjà une personnalité qui se détache clairement. Il s'agit d'un personnage bien connu des Britanniques, l'excentrique Boris Johnson. Les détails avec Anastasia Becchio.
Boris Johnson et ses cheveux blonds en bataille, il est aujourd'hui considéré comme le favori des bookmakers, mais aussi des militants de base. Au sein même du parti, c'est plus mitigé : si on lui reconnaît un charisme certain, on lui reproche aussi ses nombreuses gaffes voire son dilettantisme. L'ancien ministre des Affaires étrangères défend une rupture nette avec l'Union européenne, et menace d'aller au bras de fer. Parmi ses concurrents : l'actuel chef de la diplomatie, Jeremy Hunt estime à l'inverse qu'un Brexit sans accord équivaut à un « suicide politique ». Même chose pour le ministre de l'Environnement : Michael Gove est partisan d'un nouveau report du Brexit. Gove qui jusque-là faisait aussi figure de favori a vu son étoile pâlir, après avoir dû reconnaître qu'il avait pris de la cocaïne il y a une 20aine d'années. Il a passé son week-end à s'excuser. Autre déconvenue : sa collègue, le ministre du Travail, Amber Rudd, a finalement décidé de soutenir Jeremy Hunt. Les deux seules femmes pour l'instant candidates sont, elles partisanes d'une ligne dure pour le Brexit. L'ancienne ministre du Travail, Esther Mc Vay estime que le Royaume-Uni doit sortir de l'Union européenne le 31 octobre, accord ou pas. Elle avait d'ailleurs quitté le gouvernement May pour contester l'accord de Brexit. C'est aussi le cas de l'ex-ministre chargée des relations avec le Parlement Andrea Leadsom, elle aussi est partisane d'une rupture nette avec l'UE.
ND : Les sports avec du foot et le mondial féminin qui se déroule en France. Deux matchs ce lundi. Tout à l'heure dans le groupe D. L'Argentine et le Japon se sont quittés sur le score vierge de 0-0. Les joueuses camerounaises affrontent le Canada. Le score à la mi-temps, 1-0 pour les Canadiennes.