Journal en français facile 12 février 2017
Jeanne Bartoli : Il est 21 heures à Paris. 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous. Bienvenue dans votre journal en Français facile. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Jeanne.
Jeanne Bartoli : Dans l'actualité de ce dimanche : Les forces turques avancent à Al-Bab en Syrie face aux combattants du groupe Etat islamique. Le président turc...Recep Tayyip Erdogan affirme que les djihadistes ont commencé à quitter la localité.
Sylvie Berruet : Aux Etats-Unis, Donald Trump défend les opérations d'expulsions d'immigrants illégaux qui ont lieu ces derniers jours. Le président américain parle de "clandestins criminels". Pourtant plusieurs personnes expulsées n'ont jamais été condamnées. Jeanne Bartoli : François Fillon recadré par le syndicat national des journalistes. L'organisation demande au candidat de la droite de cesser ses multiples attaques contre les médias. Sylvie Berruet : Et puis c'est une légende du jazz qui nous quitte. Le chanteau américain Al Jarreau est décédé aujourd'hui. C'était une de ses promesses de campagne. Donald Trump a défendu aujourd'hui les opérations d'expulsions de clandestins, de sans-papiers aux Etats-Unis. Jeanne Bartoli : Des opérations en forte augmentation la semaine dernière. Le président américain évoque "des membres de gangs et des trafiquants de drogue qui doivent être expulsés". Mais certaines personnes renvoyées dans leur pays n'avaient en réalité jamais eu affaire à la justice. Et les élus démocrates demandent des explications. A Washington, Anne-Marie Capommaccio.
AMC : Des centaines de sans-papiers ont été expulsés des Etats-Unis la semaine dernière. Contrairement aux reconduites à la frontières des deux mandats Obama, des personnes n'ayant jamais eu de problème avec la police ou la justice sont renvoyées dans leur pays d'origine. Cela provoque une levée de boucliers, chez les élus démocrates et les associations d'aide aux migrants qui demandent un décompte précis des expulsions. « Je tiens mes promesses de campagne » a en substance déclaré le président Trump sur les réseaux sociaux. Son conseiller, Stephen Miller, faisait ce dimanche le tour des plateaux de télévision pour défendre cette mesure. « Notre décret parle d'actes criminels, ce qui englobe tout : de l'infraction de base au crime fédéral. Et vous le savez, vous ne pouvez demander aux agents fédéraux de la police des frontières d'ignorer la loi de ce pays. Si les gens ne sont pas satisfaits de ces lois sur l'immigration, qu'ils la changent au Congrès ! Mais on ne parle pas assez des vies américaines sauvées par la mise en application de ces mesures fortes. » Les expulsions s'accélèrent, au point que les ambassades à Washington ont reçu une lettre de l'administration Trump, expliquant que tous leurs ressortissants, et même les détenteurs d'un titre de court séjour, ou d'une carte verte, seront expulsés s'ils transgressent la loi. Jeanne Bartoli : Le conseiller de Donald Trump, Stephen Miller, nous venons d'en parler, il a critiqué la justice après la prolongation de la suspension du décret anti-immigration de Donald Trump. Sur la chaîne Fox News il a dénoncé "un abus de pouvoir judiciaire". Sylvie Berruet : En Syrie, les forces turques continuent de progresser dans la ville d'Al-Bab. Le président turc annonce que ses troupes ont atteint, sont arrivées, dans le centre-ville.
Jeanne Bartoli : Une progression rapide avec certains groupes rebelles. Objectif: libérer la ville du groupe Etat islamique. Al-Bab c'est la dernière grande localité contrôlée par les djihadistes dans la province d'Alep. Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, les membres du groupe Etat islamique auraient déjà commencé leur retrait. Et en parallèle de cette offensive turque, d'autre groupes rebelles participent également aux combats. Le général Assad Nassif est le chef de la brigade "les omeyades". Il fait un point sur la situation de ses hommes sur le terrain.
AN : Nous avons pu rentrer dans la ville d'Al-Bab. Actuellement nous sommes en train de ratisser la ville et de la libérer complètement de tous les éléments de Daesh. Nous avons une maitrise complète de la situation. Maintenant il y a encore des combats entre nous et Daesh autour de la ville de Bezaa, dans l'est de la ville d'Al-Bab. Nous avons aussi bloqué l'armée du régime syrien qui essaie d'avancer vers la ville. Nous les avons bloqués dans la localité de Tadef pour les empêcher d'entrer à Al-Bab, que nous contrôlons totalement. Cette ville a une grande importance stratégique et c'est la raison pour laquelle nous voulons garder la main. Al-Bab est la porte de Manbij pour arriver à la ville de Raqqa.
Sylvie Berruet : Le général rebelle Assad Nassif au micro de notre consœur de Monte Carlo Doualiya Samira Ounabi.
L'actualité en France. François Fillon n'a donc pas souhaité faire de commentaires. Selon les informations du Journal du dimanche, le parquet national financier, qui enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de plusieurs membres de sa famille, serait sur le point de rendre sa décision. Jeanne Bartoli : L'hebdomadaire parle d'une décision dans la semaine. Le parquet national financier a répondu au journal. La décision n'a pas encore été prise. Et aucun calendrier n'a été fixé. Sylvie Berruet : François Fillon, qui a été rappelé à l'ordre aujourd'hui par le Syndicat national des journalistes. Jeanne Bartoli : L'organisation syndicale appelle François Fillon et ses soutiens à changer de comportement et à cesser les attaques contre les médias. Le candidat de la droite à la présidentielle s'en est pris à plusieurs reprises aux médias, les accusant d'avoir tenté je cite de « l'assassiner politiquement». Sylvie Berruet : En Allemagne, les parlementaires et les représentants des régions ont élu aujourd'hui le nouveau président. Jeanne Bartoli : Et c'est l'ancien ministre des affaires étrangères Franck-Walter Steinmeier qui a été élu président. Un poste protocolaire, de représentation. François Hollande a chaleureusement félicité le nouveau président. Il a parlé d'un « partenaire précieux » « convaincu de l'importance d'une union européenne forte ». De son côté, Vladimir Poutine a invité le nouveau président pour une visite à Moscou.
Sylvie Berruet : Autre élection en Europe, celle de Pablo Iglesias. Le leader du parti de gauche espagnol, Podemos, a été reconduit à la tête du parti.
Jeanne Bartoli : Reconduit, réélu, largement par près de 90% par les militants. Ils ont donc préféré sa ligne dure face à des partisans d'un changement de stratégie et d'un adoucissement des programmes du parti. Après son échec aux dernières élections, Pablo Iglesias a tenté de raviver la flamme dans son discours. Ecoutez-le.
PI : Merci beaucoup camarades ! Alors que le congrès du Parti Populaire a été un congrès digne de l'époque communiste avec des bras cassés et des discussions d'arrière cuisine, ici, nous avons eu la participation de 150 mille personnes. Aucune formation politique européenne n'a réuni une telle foule. Nous sommes une force politique du 21è siècle qui avance avec d'autres et qui avance avec les gens. Tandis que les partis de l'ancien temps s'enferment et empêchent les gens de participer aux décisions importantes. Cette assemblée nous a donné un seul mot d'ordre : unité et humilité. Et nous allons le suivre pour construire une justice sociale. Unité et humilité pour que les peuples de notre patrie récupèrent leur souveraineté. Unité et humilité pour défendre le droit à décider. Unité et humilité pour défendre les droits de l'homme devant le fascisme qui arrive en Europe. Jeanne Bartoli Le leader de Podemos, Pablo Iglesias.
21h07 ici à Paris. L'heure de retrouver comme chaque dimanche Yvan Amar pour l'expression de la semaine! Et l'expression c'est : « avoir le blues ». YA : Jean-Claude Juncker a le blues ! On apprend ça sur RFI ! On nous dit même que son découragement est palpable, c'est-à-dire qu'on pourrait presque le toucher… le palper. Et si cette phrase utilise une expression américaine, relativement courante, c'est bien parce qu'il est question de l'Europe, et donc peut-être de plurilinguisme, d'un espace où l'on parle plusieurs langues. Mais Jean-Claude Juncker a le blues : il n'est pas optimiste, il manque d'espoir. C'est le dernier président de la Commission Européenne. Il ne veut pas se représenter à ce poste, et il trouve que l'Europe politique et économique est mal partie. Il est pessimiste, pour ne pas dire défaitiste. En tout cas il a le blues. Une expression qui traduit volontiers par il a le cafard, il est déprimé. La formule nous vient de l'anglais des Etats-Unis. Elle est passée dans un français courant, mais familier depuis une vingtaine d'années. Et elle dérive d'une vieille expression anglaise : the blue devils, les diables bleus. Avoir les diables bleus c'est en effet ce qui correspond à broyer du noir, à voir tout en noir comme on dit en français. Mais si l'expression est venu jusqu'en français, c'est parce qu'elle a été popularisée par la langue de la musique. Un blues, depuis le début du 20ème siècle, c'est une forme musicale, qui naît au départ chez les noirs américains, dans le Sud du pays, et qui désigne une chanson populaire, souvent triste, mais pas toujours, mais en tout cas presque toujours un peu fataliste, qui parle des conditions de vie de ces noirs qui ont été longtemps esclaves. Travail dur, manque d'argent, chagrin d'amour, peu d'espoir, mais une musique qui permet d'oublier combien la vie est difficile. Le blues est né. C'est l'un des styles qui aura le plus d'influence sur toute l'évolution musicale du siècle/ Et elle a donné naissance à cette expression qu'on utilise même en français, et même à propos de Jean-Claude Juncker. C'était Yvan Amar pour l'expression de la semaine. 21heures 10, c'est la fin de votre journal en Français facile. Journal à retrouver sur notre site internet savoir.rfi.fr.