Journal en français facile 13 août 2018
Marie Casadebaig : 20h en temps universel, 22h à Paris. Bonsoir à tous et bienvenu dans ce Journal en français facile présenté avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Marie.
MC : La Banque Centrale de Turquie a annoncé des mesures pour soutenir l'économie. Mais cela n'a pas empêché la livre turque, la monnaie du pays, de perdre encore de la valeur face au dollar. À l'origine de cette crise financière, les tensions avec les États-Unis. L'Espagne et l'Allemagne ont décidé d'aider le Maroc à mieux protéger ses frontières. Le Maroc est-ce que l'on appelle un pays de transit, un pays par lequel les migrants passent pour rejoindre l'Europe. Et puis la Corée du Nord et la Corée du Sud organiseront leur 3e réunion à Pyongyang en septembre. Il devrait être question des sanctions américaines et du développement des échanges économiques entre les deux Corée.
-----
SB : En Turquie, la monnaie, la livre turque a encore perdu de la valeur, malgré les mesures annoncées par la Banque centrale.
MC : Moins 7 % encore aujourd'hui. Si on compare au dollar, un dollar vaut ce lundi 7 livres, au lieu de 4 et demi, il y a deux semaines. À l'origine de cette crise financière, la tension entre Ankara et Washington, qui ne cesse d'augmenter depuis plusieurs mois. Le récit de Juliette Gheerbrant.
C'est le sort du pasteur américain Andrew Brunson qui a servi de détonateur à la crise, même si les tensions entre Ankara et Washington allaient déjà crescendo depuis la tentative de coup d'État de 2016. Le 18 juillet dernier, la justice turque prolonge la détention d'Andrew Brunson, jugé pour terrorisme et accusé d'espionnage. Les États-Unis refusent de lier sa libération à l'extradition de Fethullah Gülen, comme le suggère Ankara qui accuse le prédicateur en exil d'être l'auteur de la tentative de putsch. Le 1er aout Washington réplique donc à ce maintien en détention par des sanctions contre des ministres turcs. S'ensuivent invectives, mesures de rétorsion, hausse brutale des droits de douane, c'est l'escalade, et l'accélération de la chute de la monnaie turque, dans un climat économique déjà dégradé. Pour le président turc, cette crise remet en cause l'ensemble de la relation entre les deux alliés. La Turquie, membre de l'OTAN depuis 1952 accueille une importante base militaire américaine à Incirlik, d'où sont notamment menées les opérations contre le mouvement état islamique dans la région. Ankara accuse Washington de lui tirer dans le dos, et menace de se tourner (je cite) vers « de nouveaux marchés, de nouveaux partenariats et de nouveaux alliés », aux dépens des États-Unis. Le ministre russe des Affaires étrangères appréciera, Sergei Lavrov est en visite à Ankara jusqu'à mardi soir.
SB : L'histoire se répète pour l'Aquarius.
MC : L'Italie refuse d'accueillir le bateau et les 141 personnes qu'il a secourues vendredi au large de la Libye. Rome demande à la Grande-Bretagne ou aux autres pays de l'Union européenne de le faire. Au mois de juin, le navire avait passé 9 jours en mer avant que l'Espagne accepte de le recevoir dans l'un de ses ports. Cette fois, Madrid n'a pas proposé ses services.
SB : L'Espagne et l'Allemagne vont aider financièrement le Maroc, pour qu'il empêche le départ de migrants.
MC : Le tout nouveau chef du gouvernement espagnol et la chancelière allemande se sont mis d'accord, lors d'une rencontre en Andalousie, dans le sud de l'Espagne. Le Maroc, c'est l'un des principaux pays de passage qu'ils ont décidé de soutenir. La correspondance de Sara Doublier.
Plus d'argent accordé au Maroc par l'Union européenne pour mieux surveiller ses frontières. L'Allemagne et l'Espagne assurent qu'elles vont œuvrer auprès de Bruxelles pour augmenter les montants du Fonds fiduciaire européen pour l'Afrique, d'où proviennent les aides destinés spécifiquement au Maroc pour le contrôle des frontières ». Ces annonces interviennent alors que le couloir de migration entre le Maroc et l'Espagne s'est intensifié ces derniers mois. La péninsule ibérique étant devenue la première route migratoire depuis l'Afrique - un soutien financier qui serait bienvenu pour Rabat - qui selon le journaliste espagnol Ignacio Cembrero aurait déjà demandé des équipements matériels, hélicoptères et autres appareils de surveillances - à l'Espagne à hauteur de 60 millions d'euros. Car difficile aujourd'hui pour les autorités marocaines de faire face à l'intensification des passages. Signe que les moyens ne suffisent plus, pas plus tard que cette semaine, Rabat a renoué avec sa pratique décriée des éloignements forcés de migrants vers le sud du pays. 1600 Migrants clandestins ont été amenés par bus dans la vile de Tiznit, à plus de 800 km de Tanger. Des moyens donc pour améliorer la surveillance sont attendus par le Maroc - qui a opposé une fin de non-recevoir en juin dernier, au souhait européen d'installation de hotspot pour son sol. Ces points de débarquements avancés voulus par l'Union européenne. Sara Doublier, Casablanca, RFI.
SB : Au Mali, les résultats du second tour de l'élection présidentielle de dimanche ne sont pas encore connus, mais Soumaïla Cisse affirme déjà qu'il ne les reconnaîtra pas. Il estime déjà qu'ils seront faux.
MC : Le candidat de l'opposition, qui affronte le président sortant Ibrahim Boubacar Keita, a de nouveau accusé le gouvernement de fraude, donc d'avoir volontairement manipulé l'élection. Devant ses partisans, il s'est dit sûr de sa victoire et appelle les Maliens à la mobilisation.
SB : Au Yémen, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des 40 enfants morts dans une attaque la semaine dernière à Dahyan dans le nord du pays.
MC : Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a reconnu aujourd'hui que des bavures, des erreurs, pouvaient avoir lieu pendant les opérations militaires. « Cette guerre a été et reste une sale guerre », a-t-il dit, alors que son pays fait partie de la coalition qui se bat contre les rébellions au Yémen.
SB : Les deux Corée ont décidé d'un nouveau rendez-vous : ce sera en septembre à Pyongyang.
MC : Cela s'est décidé ce lundi au cours de discussion dans le village frontalier de Panmunjom. La Corée du Nord avait demandé à parler avec ses voisins. Elle dénonce le maintien des sanctions américaines, qui empêchent la reprise de la coopération économique entre les deux Corée. La Corée du Sud se retrouve dans une situation délicate, sensible, entre les États-Unis qui ne pensent qu'à la dénucléarisation, c'est-à-dire au fait que Pyongyang arrête de construire des armes nucléaires, et la Corée du Nord qui veut avant tout développer son économie. Vincent Souriau.
Entre le marteau et l'enclume, Séoul joue le rôle d'arbitre et doit aussi composer avec son opinion publique. Un exemple : la zone industrielle de Keasong. Fermée il y a deux ans sous le gouvernement précédent, elle réunissait des entreprises du Nord et du Sud. Christopher Green, de l'International Crisis Group : « Il y a beaucoup d'entrepreneurs qui ont soutenu la candidature de Moon Jae In, parce qu'ils pensaient que la zone industrielle de Kaesong allait, à terme, rouvrir ses portes. Si ce n'est pas le cas. Et si c'est à cause des États-Unis, qui exigent d'abord des progrès en matière de dénucléarisation. Ça met une énorme pression sur Moon Jae In. Une pression de la rue qui va lui demander de faire quelque chose. Ça n'effraie pas Moon Jae-In qui maintient sa politique d'ouverture. Un jeu risqué, mais maîtrisé jusqu'ici entre les exigences de Donald Trump et les risques d'instrumentalisation venus de Corée du Nord ».
MC : En Corée du Nord, la fédération internationale de la croix rouge et du croissant rouge s'inquiète de la menace d'une crise alimentaire en Corée du Nord. Le pays est touché depuis un mois et demi par une forte canicule, de très grosses chaleurs qui pourraient détruire des champs de riz et de maïs.
SB : Les Philippines ont gagné : les États-Unis vont leur rendre les trois cloches de l'église de Balangiga.
MC : Les États-Unis avaient volé ces instruments en 1901 lorsque les Philippines étaient une colonie américaine. Depuis des années, le président philippin Rodrigo Duterte, comme les présidents avant lui, demandait leur retour. Les précisions de Christophe Paget.
« Elles ne sont pas à vous, elles sont à nous. Ces cloches constituent le souvenir de l'héroïsme de nos ancêtres qui ont résisté aux colonisateurs américains et ont sacrifié leurs vies pour cela. » Ainsi parlait il y a un an le président philippin Rodrigo Duterte, qui comme ses prédécesseurs demandait régulièrement le retour des cloches. Leur histoire remonte au début du siècle dernier, à la guerre qui avait éclaté en 1899 entre les États-Unis et les Philippines, après la vente du pays par Madrid à Washington. L'armée américaine s'était emparée des trois cloches de l'Église catholique de Balangiga, sur l'île de Samar, dans l'est du pays, lors d'une expédition punitive menée après la mort de 34 soldats américains tués par des rebelles. L'armée avait également rasé la ville, massacré la population... Les Philippines ne gagneront leur indépendance qu'en 1946. « Nous avons reçu l'assurance que les cloches seront rendues à l'église catholique et traitée avec le respect et les honneurs qu'elles méritent”, a indiqué ce dimanche l'ambassade des États-Unis à Manille – en précisant qu'aucune date n'a été fixée pour le moment. Deux des cloches se trouvent aujourd'hui aux États-Unis dans l'État du Wyoming, dans un mémorial pour les soldats américains morts au combat, la troisième est installée dans une base militaire américaine en Corée du Sud. » SB : Aretha franklin demande aux habitants de sa ville, Detroit aux États-Unis de prier pour elle. MC : La chanteuse américaine est dans un état grave selon un ami de la famille. La dernière fois qu'elle a chantée c'était en novembre 2017 pour la fondation d'Elton John contre le sida. À 76 ans, cela fait 8 ans qu'elle se bat contre un cancer.