Journal en français facile 16 février 2020
Fanny Bleichner : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Fanny, bonsoir à toutes et à tous.
FB : À la une de l'actualité ce soir, l'épidémie de coronavirus qui pour la première fois a fait un mort à Taïwan. De nouveaux cas ont été détectés sur le paquebot Diamond Princess au large du Japon. Les passagers américains présents à bord vont être évacués.
SB : En France, on connaît maintenant le nom de celle qui va remplacer Benjamin Griveaux : Agnès Buzyn n'est plus ministre de la Santé, elle devient candidate à Paris pour les élections municipales.
FB : De nouvelles violences au Yémen. Des raids de la coalition font 31 morts après le crash d'un avion de combat. Précisions à suivre dans cette édition. Et puis nous retrouverons Yvan Amar pour l'expression de la semaine.
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SB : Nouveau bilan de l'économie de coronavirus - le covid-19 - ce sont près de 1700 personnes qui ont été infectées en Chine et en sont mortes.
FB : Et Taïwan a enregistré son premier mort ce dimanche. Il s'agit d'un homme de 61 ans. Il n'avait pas voyagé récemment à l'étranger. Le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess. Il est au large du Japon depuis le 3 février en quarantaine - c'est-à-dire à l'isolement. 355 personnes à bord ont été testées positives au coronavirus. Dont 70 nouveaux cas annoncés ce dimanche. C'est aussi ce dimanche que les États-Unis commencent à évacuer leurs ressortissants - les Américains présents à bord. Notre correspondant au Japon Bruno Duval nous précise ces opérations.
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FB : Le gouvernement de Hong Kong a lui aussi dit vouloir rapatrier ses 330 ressortissants - « le plus tôt possible ». Le Canada, l'Australie et l'Italie indiquent eux aussi vouloir mener des opérations d'évacuation rapidement.
SB : En France, tout ce qui concerne le coronavirus était jusqu'à aujourd'hui géré par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Mais elle a présenté sa démission du gouvernement ce dimanche. Elle est remplacée par le député et médecin Olivier Véran.
FB : Si Agnès Buzyn quitte ses fonctions de ministre c'est parce qu'elle a été choisie par son parti La République en Marche pour être candidate à la mairie de Paris. Elle remplace ainsi Benjamin Griveaux. Les précisions de Valérie Gas du service politique.
Depuis 48 H, le nom d'Agnès Buzyn revenait avec insistance même si la ministre avait semblé exclure la possibilité de remplacer Benjamin Griveaux arguant de sa mission à la tête de son ministère de la Santé en pleine épidémie du coronavirus. Mais Agnès Buzyn a finalement cédé aux demandes répétées et insistantes de la part de la direction d'En Marche pour laquelle elle faisait figure de candidate idéale. C'est une femme, un poids du gouvernement, issue de la société civile, elle incarne donc les valeurs du parti présidentiel. Ce choix est donc celui du combat, il signifie que LREM entend ne rien lâcher à Paris en envoyant l'une de ses figures de proue pour relever le gant face à Anne Hidalgo et Rachida Dati. Agnès Buzyn avait déjà été l'une des personnalités envisagées pour conduire la liste aux élections européennes, il était aussi question avant l'affaire Griveaux qu'elle se présente dans le 15e arrondissement de Paris. Elle sera finalement tête de liste, et devrait quitter son ministère pour se consacrer à cette campagne électorale. Une campagne au pied levé, dans des circonstances de crise. Un vrai défi pour une femme qui n'a jamais été élue.
SB : Agnès Buzyn devient la candidate du parti La République en Marche à Paris, parce que Benjamin Griveaux a jeté l'éponge - a renoncé - vendredi.
FB : Après la diffusion d'une vidéo privée à caractère sexuel. L'artiste russe Piotr Pavlenski assure avoir lui-même diffusé cette vidéo sur internet. Une enquête est ouverte et il a été placé en garde à vue, tout comme sa compagne, ce dimanche. Benjamin Griveaux avait porté plainte hier.
SB : Toujours en France, la tempête Dennis a fait quelques dégâts dans le nord-ouest du pays.
FB : Et 60 000 foyers sont toujours privés d'électricité ce soir. Le Royaume-Uni lui aussi a été frappé par la tempête. Aujourd'hui des centaines d'avions n'ont pas pu décoller et les secours ont évacué des habitants du sud du Pays de Galles, région placée en alerte rouge pour « danger de mort ».
SB : On s'intéresse à présent à la situation au Yémen.
FB : Hier soir au moins 31 personnes, pas des militaires, mais des civils, ont été tués dans des raids aériens. Ces attaques ont eu lieu dans une région qui est contrôlée par les rebelles. Elles surviennent après que les Houthis s'en sont pris à un avion militaire de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Cette fois c'est de nouveau la population qui a été frappée, Juliette Gheerbrant.
Il y a au moins 31 morts et 12 blessés, tous civils, dans les frappes aériennes sur une zone rebelle affirme l'ONU. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a de son côté reconnu dans un communiqué qu'il pouvait y avoir eu des dégâts collatéraux au cours de ce qu'elle a appelé une opération de recherches et sauvetage. Ces frappes aériennes ont eu lieu à Al Hayjah dans une province sous contrôle Houthi, là où un avion militaire de la coalition avait été abattu la veille. Selon la chaîne de télévision proche des rebelles, des civils se trouvaient rassemblés autour des débris de l'appareil et il y aurait des enfants parmi les victimes. Les rebelles houthis avaient revendiqué l'attaque de l'avion - un appareil de combat de type Tornado - à l'aide d'un missile sol-air perfectionné. Selon l'ONU les rebelles possèdent des armes de plus en plus sophistiquées. Après l'annonce des frappes de la nuit dernière, la coordinatrice humanitaire de l'ONU a dénoncé une nouvelle fois le non-respect des conventions internationales par les combattants. Le conflit qui dure depuis 2015 ans a fait des dizaines de milliers de morts, des civils pour la grande majorité d'entre eux.
SB : Il avait adapté de nombreuses chansons d'artistes folk américains en français, le chanteur français d'origine néo-zélandaise Graeme Allwright est mort aujourd'hui.
FB : Il avait 93 ans. Et a fait découvrir les « protest singers » américains aux Français, en adaptant par exemple Pete Seeger ou Leonard Cohen en français.
SB : On referme cette édition avec l'expression de la semaine par Yvan Amar.
FB : Cette fois c'est l'expression « ville sanctuaire ».
Un pas de plus a été fait pour lutter contre les sans-papiers ou ceux qui sont en situation irrégulière aux États-Unis puisque des unités de police spéciales qui d'habitude patrouillent et sont actives à la frontière, ont été envoyées dans plusieurs villes, celles qui refusent de collaborer avec la police de l'immigration, celles qu'on appelle des villes sanctuaires. Et ces villes sont parmi les plus grandes su pays : New York, San Francisco, Los Angeles. Pourquoi villes sanctuaires ? Parce que ceux qui ne sont pas en règle pouvaient espérer, plus qu'ailleurs ne pas être arrêtés. On aurait aussi bien pu dire des villes refuges, ou des villes asiles. C'est-à-dire des lieux où on échappe au danger : il y a à la fois cette idée de sécurité et de protection : on n'a pas le droit de venir vous y chercher. Comme une église au moyen-âge, qui était un lieu où les forces de l'ordre n'avaient pas le droit d'entrer, et donc où ceux qui étaient recherchés pouvaient se réfugier, au moins pour un temps. C'ailleurs ce mot sanctuaire a encore une allure religieuse, ou en tout cas sacrée ! Ce qui est bien normal, puisqu'il est de la même famille que le mot « saint ». Il est construit sur le mot sanctus qui signifie bien saint en latin. Et on se souvient d'une autre expression construite sur ce mot, avec un sens un peu différent, mais plus fort encore : le Saint des Saints. Et le sens est superlatif, renforcé : un lieu interdit auquel n'ont accès que des personnes particulières, des initiés, qui ont passé les épreuves. Toute une légende peut donc se construire autour de ces endroits de légende. L'expression « le Saint des Saints » est d'ailleurs plus utilisée que sanctuaire pour désigner un endroit où on n'arrive pas facilement, où on peut être accepté et introduit après beaucoup d'efforts, de démarche, comme une récompense suprême : « J'ai fini par être reçu par le président, dans son bureau, le Saint des Saints. » FB : RFI il est 21h et bientôt 10 minutes à Paris, 20h10 en temps universel. Merci beaucoup, Sylvie Berruet, de m'avoir accompagnée pour ce Journal en français facile.