Journal en français facile 19 décembre 2019
Andréane Meslard : Il est 21 heures à Paris, vous écoutez RFI. Une heure de moins en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Avec moi pour vous le présenter ce soir, Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Andréane, bonsoir à toutes et à tous.
AM : Au sommaire de ce journal en français facile. Hassan Diab, chargé par le président libanais de former un gouvernement. Cela fait deux mois que le pays n'a pas de 1er ministre, depuis la démission de Saad Hariri, poussé au départ par les manifestants. L'actualité c'est aussi les États-Unis, où Donald Trump est mis en accusation. Prochaine étape, le procès du président américain. Puis, en France, de nouvelles consultations sur la réforme des retraites auront lieu en janvier. Celles d'aujourd'hui entre Edouard Philippe, les syndicats et les organisations patronales n'ont pas abouti.
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CP : On début avec cette actualité au Liban. Un nouveau premier ministre a été nommé ce jeudi.
AM : Hassan Diab, c'est son nom. Ex-ministre, universitaire libanais, soutenu par le puissant mouvement chiite du Hezbollah, Hassan Diab a été chargé par le président libanais Michel Aoun, de former un gouvernement. Le Liban, où un mouvement de contestation dure depuis trois mois. Les Libanais dénoncent les politiques du pays qu'ils jugent, qu'ils considèrent corrompues et inefficaces. Cela fait deux mois et la démission de Saad Hariri, l'ancien premier ministre, que le pays est sans gouvernement. C'est donc Hassan Diab qui a reçu cette mission aujourd'hui. Elliot Brachet.
« Une tâche qui ne s'annonce pas facile pour Hassane Diab. Il est peu connu du grand public. Cet ingénieur de 60 ans a été déjà ministre de l'Éducation dans un cabinet dominé par le Hezbollah et ses alliés en 2011. Aujourd'hui vice-président de l'université américaine de Beyrouth, il a obtenu des soutiens de poids : le Hezbollah, le mouvement chiite Amal et le Courant Patriotique Libre du président Michel Aoun. Mais le nouveau Premier ministre ne convainc pas dans les rangs de la plupart des députés sunnites qui le considèrent trop proche du Hezbollah. Le Courant du Futur, la formation du Premier ministre sortant Saad Hariri par exemple s'est abstenu. Cela compliquera les négociations qui doivent aboutir à la formation d'un nouveau gouvernement. Pourtant, il y a urgence. Alors que le pays s'enfonce dans une crise économique aiguë, des manifestants continuent de clamer leur mécontentement contre la classe politique. Pour eux Hassan Diab n'est pas le technocrate indépendant qu'ils réclamaient. Mais cette nomination pourrait satisfaire une partie de la population qui souhaite une sortie de crise rapide pour mettre fin à la paralysie du pays. » CP : Aux États-Unis, c'est désormais officiel depuis hier soir, Donald Trump est mis en accusation, pour abus de pouvoir et entrave au travail du congrès, c'est-à-dire qu'il a empêché le travail normal du congrès avec ses agissements. C'est la chambre des représentants qui a pris cette décision hier.
AM : Harcèlement présidentiel a twitté Donald Trump en lettres capitales en réaction à cette décision de la chambre. Le 45e président américain est impeached, ce qui signifie mis en accusation. Cela veut dire qu'un procès va avoir lieu, et ensuite il sera ou non, selon le résultat du procès, destitué, c'est-à-dire relevé de ses fonctions de président. Prochaine étape donc, le procès.
Et justement, les chefs des deux chambres ne sont pas d'accord sur l'organisation de l'audience. Le chef de la majorité républicaine au sénat veut un procès rapide. De son côté, la cheffe de la majorité démocrate à la chambre refuse pour l'instant de lui transmettre l'acte d'accusation, une étape de procédure indispensable. Ce matin, Mitch Mc Connell a pris la parole au sénat. Anne Corpet, il a eu des mots très durs contre la chambre des représentants.
« Un précédent toxique guidé par des rages partisannes » voici comment le chef de la majorité républicaine au sénat qualifie l'impeachment du président. « Les démocrates ont conduit l'enquête de mise en accusation la plus hâtive, la moins approfondie et la plus injuste de l'histoire moderne » a tempêté Mitch McConnell dans son discours de trente minutes. IL veut organiser un procès rapide pour au plus vite classer l'affaire et permettre au président de reprendre la main dans sa campagne. Mais il se heurte à un problème de procédure : vous Nancy Pelosi n'a toujours pas transmis les articles de l'acte d'accusation à la chambre haute. La cheffe de la majorité démocrate attendra d'en savoir plus sur l'organisation du procès au sénat. En réalité les démocrates veulent obtenir que quatre témoins s'expriment sous serment, et notamment John Bolton et Mick Mulvaney deux proches du président qui n'ont pas été auditionnés par les représentants. Les rôles se sont inversés avec la fin de l'instruction à la chambre : après avoir subi pendant des semaines les critiques des républicains, ce sont maintenant les démocrates qui dénoncent la procédure désormais aux mains de la majorité présidentielle, et qui font de l'obstruction. » AM : Donald Trump qui devient donc le troisième président américain en exercice à être mis en accusation. Avant lui il y a eu Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999.
CP : En Russie, des échanges de tirs ont eu lieu ce jeudi à Moscou la capitale. C'est un homme armé, non identifié, pour le moment, qui a tiré près du siège du FSB, les services de sécurité russes.
AM : Un agent du service a été tué et cinq personnes ont été blessées. Le service de presse du FSB a assuré que l'homme avait été neutralisé. Au même moment, la très attendue conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine touchait à sa fin. Le président russe qui s'est exprimé, et a répondu aux questions des journalistes pendant plusieurs heures. Il a notamment évoqué, c'est-à-dire parlé, du climat et la Russie est particulièrement concernée a rappelé Vladimir Poutine.
[Transcription manquante]
AM : Des propos recueillis par Daniel Vallot.
CP : Vous écoutez RFI, il est 21 heures 07 à Paris. La France, où le mouvement de contestation contre la réforme des retraites est entré aujourd'hui dans sa troisième semaine.
AM : Et il risque de continuer encore quelque temps Clémentine. En tout cas si l'on en croit les déclarations des syndicats et organisations patronales qui étaient reçues cet après-midi par le Premier ministre français. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT a déclaré que, je le cite, Edouard Philippe « n'a pas entendu la rue », il a aussi annoncé qu'une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle allait avoir lieu le 9 janvier. Il y a des marges de manœuvre a déclaré de son côté Édouard Philippe. Selon lui, de nouvelles réunions auront lieu en janvier. La grève elle va continuer, il n'y aura pas de trêve dans le mouvement a rappelé l'intersyndicale dans un communiqué.
CP : C'était un massacre politique sans précédent aux Philippines. C'est une embuscade, en 2009, qui visait la famille d'un haut responsable.
AM : Une embuscade, cela signifie que leur voiture a été piégée, attaquée. Des hommes armés s'en sont pris à leur convoi. 58 personnes sont mortes. Ainsi, 10 ans plus tard, les commanditaires, c'est à dire ceux qui organisé cette embuscade, ont été condamnés à 30 ans de prison. Vincent Souriau.
« Oui, un guet-apens digne d'un film policier. On est en 2009 et la famille Ampatuan décide de faire taire Esmael Mangou Dadatou. C'est un homme politique qui a eu l'audace de se présenter au poste de gouverneur dans la province de Mindanao. Or, le clan Ampatuan règne sur cette région, grâce à sa fortune, à ses relations et à ses méthodes musclées. Alors, ils vont commettre un massacre en attaquant le convoi d'Esmael Mangou Dadatou, 7 voitures transportant sa femme, ses sœurs, ses avocats, et plus de 30 journalistes. Mais pas lui, qui a pris une autre route par mesure de sécurité, 200 assaillants les déroutent vers une colline où des tombes ont déjà été creusées, et tirent sur les passagers à bout portant 58 morts. Aujourd'hui, les juges ont condamné 43 personnes, dont 8 membres de la famille Ampatuan, à des peines allant jusqu'à 30 ans de détention. Verdict salué par plusieurs ONG de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch ».
AM : Vincent Souriau sur RFI. C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile. Merci à vous de l'avoir suivi. Merci aussi à Clémentine Pawlotsky de l'avoir présenté à mes côtés. N'oubliez pas que vous pouvez le retrouver sur notre site www.rfi.fr à la rubrique savoirs.