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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 19 novembre 2019

Journal en français facile 19 novembre 2019

Loïc Bussières : 21h à Paris et 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.

LB : À la une : la suite des auditions publiques aux États-Unis sur fond de procédure de destitution visant Donald Trump. Le président américain dénonce toujours une tentative de coup d'État.

ZK : Les pro démocratie qui ne désarment pas, à Hong Kong. La police, elle, continue le siège de l'université polytechnique.

LB : Et puis nous nous intéresserons à une exposition qui mêle street art et politique. Celle d'un artiste yéménite qui a dévoilé une fresque géante ce matin à Paris. Les explications dans ce journal.

------

ZK : Direction les États-Unis pour débuter ce journal avec les auditions publiques dans le cadre de la procédure de destitution entamée contre le président américain. Elles se poursuivent, ce mardi, à Washington.

LB : La destitution c'est dans ce cas précis, une mesure qui chasserait Donald Trump de la Présidence. Deux témoins étaient entendus depuis ce matin devant la commission du renseignement à la chambre : Jennifer Williams, conseillère du vice-président Mike Pence et le lieutenant-colonel Alexander Vindman, membre du conseil de sécurité nationale. Deux personnes qui ont assisté à la conversation entre Donald Trump et son homologue ukrainien. C'est ce coup de téléphone, qui est à l'origine du lancement de la procédure de destitution. RFI Washington, Anne Corpet.

« J'ai rapporté cette conversation téléphonique à mes supérieurs par sens du devoir. C'était inapproprié de demander l'aide d'un gouvernement étranger pour nuire à un opposant politique » déclare le lieutenant colonel Vindman. Sanglé dans son uniforme bardé de médailles, ce vétéran décoré de la guerre en Irak, attaqué par le camp républicain, car il est né en Ukraine, s'adresse de manière assez émouvante directement à son père : « Papa, ma présence devant nos élus du congrès prouve que tu as bien fait de quitter l'URSS il y a 40 ans pour les États-Unis » lance-t-il avant d'ajouter « Ne t'inquiètes pas, je dirai la vérité. Ici c'est l'Amérique, le droit compte. » Dans la salle des applaudissements éclatent, c'est la première fois depuis le début de la procédure qu'une audition est ainsi salué. Pour Alexander Vindman, il n'y a aucune ambiguïté : le président américain a bien exigé de son homologue ukrainien qu'il ouvre une enquête sur Joe Biden. « Dans ma culture, si un supérieur me demande quelque chose c'est un ordre », explique-t-il. Mais les républicains eux ne sont pas convaincus. Ils continuent de dénoncer une procédure injuste. Pendant l'audition, Donald Trump a tweeté une vidéo de propagande assimilant la procédure de destitution à une tentative de coup d'État.

ZK : Cette information en provenance de Bolivie, pays en proie à une grave crise politique depuis la fin du mois et la démission du désormais ex-Président Evo Morales.

LB : Une personne a été tuée et plusieurs blessées près de La Paz aujourd'hui dans des affrontements entre des manifestants et l'armée bolivienne qui dégageait une raffinerie bloquée par des partisans d'Evo Morales lesquels exigent depuis son départ, la démission de sa remplaçante, Jeanine Añez.

ZK : Ça se passe également sur le continent sud-américain. Au Nicaragua, pays frappé par une crise politique et sociale depuis avril 2018. Manifester est devenu dangereux, cela peut même entraîner des peines de prison pour terrorisme.

LB : Face à cette situation et alors que des centaines de personnes détenues lors de manifestations sont incarcérées, le seul moyen de protester est d'occuper un temple, en l'occurrence une église. Exemple, depuis lundi, dans la cathédrale de Managua où 9 femmes se sont réfugiées et observent une grève de la faim. C'est aussi le cas à Masaya, cœur de la contestation. Des femmes se sont réfugiées dans une des églises de la ville. Un bâtiment désormais encerclé par les partisans du président Ortega comme l'explique le curé de cette paroisse, Edwin Roman qui répond à Asbel Lopez.

« Nous ne pouvons pas sortir, ils nous ont encerclés. Ils ne permettent à aucun citoyen d'approcher l'église, pour qu'on ne nous amène rien. On ne peut même pas sortir par les fenêtres parce qu'ils nous menacent. Ils nous disent qu'on va mourir de faim ici. Ils nous ont coupé le courant électrique, ils ont cassé la tuyauterie pour que nous n'ayons pas d'eau potable. Pour ce qui est des aliments nous n'avons que mes réserves que l'on a partagées. Ils font tout pour empêcher le voisinage de nous apporter de l'eau ou des vivres. Voilà la situation. Il y a des mères ici qui commencent à faiblir et puis il y a aussi les mères qui sont en grève de la faim. Nous avons besoin d'urgence qu'on nous amène des matelas pour les 9 mères qui sont en grève de la faim. Et pour ceux qui les accompagnent et moi-même, nous avons besoin d'aliments, parce que nous n'en avons plus. Les mères de prisonniers politiques ne partiront pas tant que tous les prisonniers politiques n'auront pas été libérés. Elles sont prêtes à affronter toutes les conséquences. Quant à moi je suis ici pour me porter garant de leur vie et je ne compte pas non plus partir ».

ZK : Dans l'actu également le Liban où le Parlement a dû renoncer ce matin pour la deuxième fois, à se réunir.

LB : Les députés étaient notamment censés examiner une loi d'amnistie générale. Pour les manifestants, qui les ont empêchés d'accéder au Parlement, cette loi d'amnistie pourrait exonérer des personnes condamnées ou soupçonnées de corruption. Un des fléaux dénoncés par le mouvement de contestation qui agite le pays depuis plus d'un mois.

ZK : Ces autres manifestations, en Iran, où plus de 100 personnes pourraient avoir été tuées dans le mouvement de protestation déclenché vendredi.

LB : À l'origine du mouvement : une hausse du prix de l'essence. Amnesty International dénonce ce soir un recours « à la force létale » contre des rassemblements « pacifiques » soulignant que le bilan véritable pourrait être bien plus élevé que le chiffre qu'elle peut fournir. Aucun bilan officiel n'a été donné. Le pouvoir a affirmé que l'internet sera rétabli progressivement en tenant compte du calme dans les différentes provinces. Enfin, le gouvernement a commencé à verser des aides directes à quelque 60 millions d'Iraniens pour compenser la hausse du prix de l'essence.

ZK : À Hong Kong où les regards sont toujours tournés vers l'université polytechnique dans laquelle des manifestants sont retranchés depuis hier soir.

LB : L'établissement est encerclé avec à l'intérieur, une centaine de personnes qui continuent leur action, malgré les appels à se rendre et les menaces de Pékin. D'où l'intervention d'enseignants qui ont tenté en fin d'après-midi de les convaincre de quitter les lieux. Haw Chung Man est professeur en ingénierie des matériaux au sein de l'établissement.

[Transcription manquante]

LB : Propos recueillis par Stéphane Lagarde.

ZK : On reste en France avec cet évènement concernant à la fois le street art et la situation au Yémen.

LB : Le street art, ou l'art de rue. Ce matin à Paris, un artiste yéménite a dévoilé une fresque géante pour attirer l'attention sur la guerre dans son pays et les ventes d'armes de la France aux belligérants. Reportage Murielle Paradon.

Sur un mur de Paris, Murad Subay met la dernière touche à son œuvre. À coup de bombes de peinture, l'artiste yéménite actuellement en résidence en France, a dessiné trois immenses corps désarticulés en noir et blanc, sur fond rouge. « C'est une œuvre intitulée la dernière danse des morts, qui essaie de montrer, à travers l'art, les effets de la guerre sur la population. Et c'est aussi pour envoyer un message. Il y a ce texte écrit au-dessus : sur le corps des Yéménites passent la guerre, l'hypocrisie internationale et les armes ». À côté de l'œuvre de Murad Subay sont affichés 250 000 noms de personnes qui ont signé des pétitions pour que la France arrête de vendre des armes aux parties au conflit au Yémen. Aymeric Elluin d'Amnesty International, une des ONG qui a recueilli les signatures. « À l'occasion de cette œuvre artistique éphémère qui est dans la rue et qui va interpeller les Parisiens, c'est l'occasion pour nous aussi de déposer les pétitions qu'on a réunies depuis plusieurs mois à plusieurs ONG, on a plus de 250 000 signatures appelant Emmanuel Macron à cesser les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui sont parties au conflit au Yémen ».

Journal en français facile 19 novembre 2019 Zeitung in leichtem Französisch 19. November 2019 Journal en français facile November 19, 2019 Tijdschrift in eenvoudig Frans 19 november 2019 Tidskrift på lätt franska 19 november 2019 简易法语日记 2019 年 11 月 19 日

Loïc Bussières : 21h à Paris et 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.

LB : À la une : la suite des auditions publiques aux États-Unis sur fond de procédure de destitution visant Donald Trump. Le président américain dénonce toujours une tentative de coup d'État.

ZK : Les pro démocratie qui ne désarment pas, à Hong Kong. La police, elle, continue le siège de l'université polytechnique.

LB : Et puis nous nous intéresserons à une exposition qui mêle street art et politique. Celle d'un artiste yéménite qui a dévoilé une fresque géante ce matin à Paris. Les explications dans ce journal.

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ZK : Direction les États-Unis pour débuter ce journal avec les auditions publiques dans le cadre de la procédure de destitution entamée contre le président américain. Elles se poursuivent, ce mardi, à Washington.

LB : La destitution c'est dans ce cas précis, une mesure qui chasserait Donald Trump de la Présidence. Deux témoins étaient entendus depuis ce matin devant la commission du renseignement à la chambre : Jennifer Williams, conseillère du vice-président Mike Pence et le lieutenant-colonel Alexander Vindman, membre du conseil de sécurité nationale. Deux personnes qui ont assisté à la conversation entre Donald Trump et son homologue ukrainien. C'est ce coup de téléphone, qui est à l'origine du lancement de la procédure de destitution. RFI Washington, Anne Corpet.

« J'ai rapporté cette conversation téléphonique à mes supérieurs par sens du devoir. C'était inapproprié de demander l'aide d'un gouvernement étranger pour nuire à un opposant politique » déclare le lieutenant colonel Vindman. Sanglé dans son uniforme bardé de médailles, ce vétéran décoré de la guerre en Irak, attaqué par le camp républicain, car il est né en Ukraine, s'adresse de manière assez émouvante directement à son père : « Papa, ma présence devant nos élus du congrès prouve que tu as bien fait de quitter l'URSS il y a 40 ans pour les États-Unis » lance-t-il avant d'ajouter « Ne t'inquiètes pas, je dirai la vérité. Ici c'est l'Amérique, le droit compte. » Dans la salle des applaudissements éclatent, c'est la première fois depuis le début de la procédure qu'une audition est ainsi salué. Pour Alexander Vindman, il n'y a aucune ambiguïté : le président américain a bien exigé de son homologue ukrainien qu'il ouvre une enquête sur Joe Biden. « Dans ma culture, si un supérieur me demande quelque chose c'est un ordre », explique-t-il. Mais les républicains eux ne sont pas convaincus. Ils continuent de dénoncer une procédure injuste. Pendant l'audition, Donald Trump a tweeté une vidéo de propagande assimilant la procédure de destitution à une tentative de coup d'État.

ZK : Cette information en provenance de Bolivie, pays en proie à une grave crise politique depuis la fin du mois et la démission du désormais ex-Président Evo Morales.

LB : Une personne a été tuée et plusieurs blessées près de La Paz aujourd'hui dans des affrontements entre des manifestants et l'armée bolivienne qui dégageait une raffinerie bloquée par des partisans d'Evo Morales lesquels exigent depuis son départ, la démission de sa remplaçante, Jeanine Añez.

ZK : Ça se passe également sur le continent sud-américain. Au Nicaragua, pays frappé par une crise politique et sociale depuis avril 2018. Manifester est devenu dangereux, cela peut même entraîner des peines de prison pour terrorisme.

LB : Face à cette situation et alors que des centaines de personnes détenues lors de manifestations sont incarcérées, le seul moyen de protester est d'occuper un temple, en l'occurrence une église. Exemple, depuis lundi, dans la cathédrale de Managua où 9 femmes se sont réfugiées et observent une grève de la faim. C'est aussi le cas à Masaya, cœur de la contestation. Des femmes se sont réfugiées dans une des églises de la ville. Un bâtiment désormais encerclé par les partisans du président Ortega comme l'explique le curé de cette paroisse, Edwin Roman qui répond à Asbel Lopez.

« Nous ne pouvons pas sortir, ils nous ont encerclés. Ils ne permettent à aucun citoyen d'approcher l'église, pour qu'on ne nous amène rien. On ne peut même pas sortir par les fenêtres parce qu'ils nous menacent. Ils nous disent qu'on va mourir de faim ici. Ils nous ont coupé le courant électrique, ils ont cassé la tuyauterie pour que nous n'ayons pas d'eau potable. Pour ce qui est des aliments nous n'avons que mes réserves que l'on a partagées. Ils font tout pour empêcher le voisinage de nous apporter de l'eau ou des vivres. Voilà la situation. Il y a des mères ici qui commencent à faiblir et puis il y a aussi les mères qui sont en grève de la faim. Nous avons besoin d'urgence qu'on nous amène des matelas pour les 9 mères qui sont en grève de la faim. Et pour ceux qui les accompagnent et moi-même, nous avons besoin d'aliments, parce que nous n'en avons plus. Les mères de prisonniers politiques ne partiront pas tant que tous les prisonniers politiques n'auront pas été libérés. Elles sont prêtes à affronter toutes les conséquences. Quant à moi je suis ici pour me porter garant de leur vie et je ne compte pas non plus partir ».

ZK : Dans l'actu également le Liban où le Parlement a dû renoncer ce matin pour la deuxième fois, à se réunir.

LB : Les députés étaient notamment censés examiner une loi d'amnistie générale. Pour les manifestants, qui les ont empêchés d'accéder au Parlement, cette loi d'amnistie pourrait exonérer des personnes condamnées ou soupçonnées de corruption. Un des fléaux dénoncés par le mouvement de contestation qui agite le pays depuis plus d'un mois.

ZK : Ces autres manifestations, en Iran, où plus de 100 personnes pourraient avoir été tuées dans le mouvement de protestation déclenché vendredi.

LB : À l'origine du mouvement : une hausse du prix de l'essence. Amnesty International dénonce ce soir un recours « à la force létale » contre des rassemblements « pacifiques » soulignant que le bilan véritable pourrait être bien plus élevé que le chiffre qu'elle peut fournir. Aucun bilan officiel n'a été donné. Le pouvoir a affirmé que l'internet sera rétabli progressivement en tenant compte du calme dans les différentes provinces. Enfin, le gouvernement a commencé à verser des aides directes à quelque 60 millions d'Iraniens pour compenser la hausse du prix de l'essence.

ZK : À Hong Kong où les regards sont toujours tournés vers l'université polytechnique dans laquelle des manifestants sont retranchés depuis hier soir.

LB : L'établissement est encerclé avec à l'intérieur, une centaine de personnes qui continuent leur action, malgré les appels à se rendre et les menaces de Pékin. D'où l'intervention d'enseignants qui ont tenté en fin d'après-midi de les convaincre de quitter les lieux. Haw Chung Man est professeur en ingénierie des matériaux au sein de l'établissement.

[Transcription manquante]

LB : Propos recueillis par Stéphane Lagarde.

ZK : On reste en France avec cet évènement concernant à la fois le street art et la situation au Yémen.

LB : Le street art, ou l'art de rue. Ce matin à Paris, un artiste yéménite a dévoilé une fresque géante pour attirer l'attention sur la guerre dans son pays et les ventes d'armes de la France aux belligérants. Reportage Murielle Paradon.

Sur un mur de Paris, Murad Subay met la dernière touche à son œuvre. À coup de bombes de peinture, l'artiste yéménite actuellement en résidence en France, a dessiné trois immenses corps désarticulés en noir et blanc, sur fond rouge. « C'est une œuvre intitulée la dernière danse des morts, qui essaie de montrer, à travers l'art, les effets de la guerre sur la population. Et c'est aussi pour envoyer un message. Il y a ce texte écrit au-dessus : sur le corps des Yéménites passent la guerre, l'hypocrisie internationale et les armes ». À côté de l'œuvre de Murad Subay sont affichés 250 000 noms de personnes qui ont signé des pétitions pour que la France arrête de vendre des armes aux parties au conflit au Yémen. Aymeric Elluin d'Amnesty International, une des ONG qui a recueilli les signatures. « À l'occasion de cette œuvre artistique éphémère qui est dans la rue et qui va interpeller les Parisiens, c'est l'occasion pour nous aussi de déposer les pétitions qu'on a réunies depuis plusieurs mois à plusieurs ONG, on a plus de 250 000 signatures appelant Emmanuel Macron à cesser les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui sont parties au conflit au Yémen ».