Journal en français facile 20 août 2017
Philippe Lecaplain : RFI, il est 22 heures à Paris. C'est l'heure du Journal en français facile avec Édouard Dupénoite bonsoir.
Édouard Dupénoite : Bonsoir Philippe, tout d'abord les titres de l'actualité.
PL : Barcelone se recueille après les attentats. Le roi d'Espagne assistait a une messe dans la cathédrale de la Sagrada Familia. Quant a la police elle annonce avoir découvert plus de 100 bonbonnes de gaz qui aurait pu servir aux terroristes pour commettre des attentats d'envergure en Catalogne. L'organisation de l'État islamique assaillie. Que ce soit en Syrie ou Bachar al Assad prévient que la guerre n'est pas finie, dans l'est du Liban ou à Tal Afar en Irak, le groupe subit en ce moment des offensives. Les conséquences des soubresauts de la nature. En Sierra Leone, des messes ont été dites en mémoire des très nombreuses victimes du glissent de terrain alors qu'en Asie, un nouveau bilan fait état de 700 morts à cause des inondations.
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ÉD : Les polices espagnoles et françaises traquent Younès Abouyaaqoub. Considéré comme le dernier suspect encore en fuite dans l'enquête sur les attentats djihadistes de Barcelone et de Cambrils pourrait avoir franchi la frontière et gagné la France.
PL : La frontière française est à moins de deux heures de route de la capitale de la Catalogne. Les contrôles y ont été immédiatement renforcés après l'attaque de jeudi après-midi. La police espagnole continue d'interroger 4 hommes arrêtés après la tuerie. Il se confirme que le groupe préparait des opérations de plus grande envergure, mais qu'une explosion accidentelle dans leur logement les a contraints à revoir leurs projets. 2 cadavres y ont été retrouvés ainsi qu'une centaine de bonbonnes de gaz. Il y a aussi des traces de TATP qui est un explosif utilisé par l'organisation de l'état islamique. Est recherché un imam de la petite ville de Ripoll, au pied des Pyrénées qui aurait radicalisé la douzaine de jeunes qui auraient intégré la cellule avec lui. François Musseau.
Les habitants de Ripoll, cette bourgade d'où provient 8 des 12 djihadistes, n'ont aucun doute : le cerveau de l'attentat de Barcelone, c'est un certain Abdelbaki Es Satty, 45 ans, l'imam du lieu depuis 2015. On le récit comme un homme réservé, sérieux, qui ne parlait qu'aux musulmans de la bourgade. En 2016, il avait ouvert une deuxième mosquée à Ripoll, où la communauté islamique ne dépasse pas 8% de la population. Et puis, bizarrement, en juin dernier, il annonce à ses fidèles qu'il part trois mois au Maroc voir des parents à lui; chose peu habituelle, car un imam part rarement plus de trois semaines en vacances. En réalité, pensent les enquêteurs, il n'a jamais quitté la Catalogne, il se serait rendu à Barcelone, à Vic et à Cambrils pour organiser l'attentat. À Ripoll, son colocataire, Nadir, affirme qu'il allait et venait à son gré, sans justifier ses déplacements. Mardi, c'est à dire deux jours avant la collision mortelle de la fourgonnette blanche sur les ramblas de Barcelone ayant fait 14 morts, il lui a dit qu'il partait au Maroc. Les policiers catalans pensent qu'il a été tué à Alcanar, à côté de la fabrique d'explosifs qui a été détruite. Des tests ADN sont en cours pour établir si l'imam Abdelbaki Es Satty a été tué en ce lieu ou s'il a pu se réfugier au Maroc. François Musseau, Barcelone, RFI
PL : Et puis, il a été rendu hommage aux victimes lors d'un office religieux dans la célèbre cathédrale de la Sagrada Familia. Dans l'assistance, il y avait le roi d'Espagne Felipe VI et le président du Portugal. À l'extérieur s'étaient massées plusieurs centaines de personnes.
ÉD : En Asie, les bilans s'alourdissent à cause des inondations provoquées par la Mousson c'est-à-dire des pluies diluviennes. Ce sont au moins 700 personnes qui ont péri.
PL : En effet, les autorités indiennes et bangladaises ont recensé une centaine de morts supplémentaires dans leurs pays respectifs.
ÉD : La Sierra Leone toujours dans la peine. Le bilan officiel des inondations et glissements de terrain de lundi est de 441 morts, mais plusieurs centaines de personnes sont toujours portées disparues.
PL : L'aide internationale continue d'arriver : un avion du Ghana a atterri avec des couvertures, des matelas, des vêtements, suivi par un avion marocain. Mais sur le terrain, le manque de moyen se fait criant. "Nous n'avons pas d'hélicoptère, ou de chiens renifleurs. Alors, ils se fient au flair des chiens errants qui creusent le sol à la recherche de corps en décomposition.
ÉD : Grace Mugabe, soupçonnée d'agression en Afrique du Sud, est rentrée chez elle au Zimbabwe
PL : Elle avait demandé et obtenu l'immunité diplomatique pour échapper à des poursuites en Afrique du Sud pour agression sur une jeune femme. Cette affaire s'est dénouée lors d'intenses tractations en marge d'un sommet régional à Pretoria où participait son époux Robert Mugabe. Liza Fabbian à Johannesburg.
« La décision n'a pas été facile à prendre », si l'on en croit le communiqué publié dimanche après-midi par le ministère sud-africain des Affaires étrangères... Celui-ci confirme que Grace Mugabe a pu bénéficier de l'immunité diplomatique... Une déclaration officielle qui survient après le retour au pays de la première dame, qui a atterri à Harare dans la matinée... Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères mentionne « le droit de la plaignante », et « les considérations légales qui entourent l'immunité des épouses de Chef d'État ». Mais les autorités sud-africaines insistent surtout « la nécessité de maintenir de bonnes relations à l'intérieur de la SADC et particulièrement entre l'Afrique du Sud et le Zimbabwe ». Le fait que l'affaire ait éclaté alors que l'Afrique du Sud accueillait justement le 37e sommet des États membres de la SADC a également joué dans cette décision « délicate ». Des arguments qui sont loin de convaincre l'opposition sud-africaine. L'Alliance démocratique a condamné fermement « la complicité » du gouvernement ... elle demande à ce qu'une enquête parlementaire soit ouverte sur les événements des derniers jours.
ÉD : La guerre n'est pas terminée en Syrie : voilà ce que dit Bachar al Assad. Dans une intervention à la télévision, Assad reconnaît qu'il y a des signes laissant espérer la victoire de son régime, mais que « le combat se poursuit ». À Damas, avait été inaugurée cette semaine la Foire avec la participation de 23 pays qui ont conservé leurs relations diplomatiques avec Damas pour tenter de faire revenir les investisseurs. Ce matin, 6 personnes y ont été tuées par une roquette. Gilbert Chikli, un escroc de haut vol condamné en France à 7 ans de prison a été arrêté en Ukraine.
PL : Cet homme connu sous le sobriquet de "l'arnaqueur au faux président" fait l'objet d'une demande d'extradition. Francine Quentin.
Gilbert Chikli contactait de grosses entreprises et se faisait passer pour le président de la société puis pour un agent des services secrets et se faisait remettre d'importantes sommes d'argent en invoquant la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme. En 2005 et 2006, il a ainsi berné une trentaine de banques ou de sociétés telles Accenture, Alstom Hsbc, le crédit lyonnais ou la banque postale. Au total l'arnaqueur au faux président a détourné près de 8 millions d'euros. En outre 52 millions d'euros ont également pu être récupérés à la dernière minute et la méfiance de certaines entreprises a quand même évité que 20 millions d'euros supplémentaires soient dérobés de la même manière. En mai 2015 alors qu'il était en fuite en Israël Gilbert Chikli a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 7 ans de prison pour escroquerie. Cette histoire rocambolesque a immédiatement retenu l'attention des studios de cinéma et elle a fait l'objet d'une adaptation en 2015 par Pascal Elbé sous le titre « je compte sur vous ».
ÉD : À Hong Kong, une manifestation contre l'emprisonnement des leaders de la « révolte des parapluies ».
PL : La « révolte des parapluies » est le surnom de ce mouvement prodémocratie de l'automne 2014 à Hong Kong. Des milliers de partisans des trois jeunes qui avaient dirigé le mouvement et qui sont emprisonnés ont réclamé la « libération de tous les prisonniers politiques ».
ÉD : Décès de l'humoriste et acteur américain Jerry Lewis. Il est mort à l'âge de 91 ans chez lui à Las Vegas.
PL : Il était célèbre pour ses rôles de comique absurde et ses grimaces. « On n'est pas sérieux lorsqu'on a perpétuellement neuf ans », disait-il. Catherine Fruchon Toussaint, dites-nous en plus sur cet homme qui aimait faire le pitre.
Jerry Lewis était un artiste total. Mime, dialogue, comique, tragique, il savait tout faire. Héritier de Chaplin, il a ajouté à l'histoire du burlesque son génie de la grimace et du travestissement. Né Joseph Levitch en 1926 d'une famille juive d'origine russe, il déclare très tôt ses talents, à 15 ans il est sur scène pour un one-man-show. Peu après, sa rencontre avec Dean Martin, star de l'époque, lui ouvre les portes de la célébrité. Ils forment un duo irrésistible à la télévision américaine pendant une décennie. Vient le temps d'une carrière en solo avec toute une série de films populaires, drôles et sans prétention. Son grand succès, « Docteur Jerry et Mister LOVE » en 1963, où il joue un double rôle, celui d'un idiot et d'un séducteur. Clown par excellence, il était aussi un véritable acteur dramatique, comme l'avaient compris Martin Scorcese et Émir Kusturica qui l'ont dirigé dans La Valse des pantins et Arizona Dream. Sans jamais se prendre au sérieux devant une caméra, Jerry Lewis, beaucoup plus apprécié en Europe qu'aux États-Unis, prenait très à cœur en coulisse son engagement pour les handicapés physiques et mentaux. Animateur depuis 1966 d'un téléthon pour les myopathes, il avait été cité pour le Prix Nobel de la Paix.
ÉD : L'USS Indianapolis enfin retrouvé, 72 ans après avoir été torpillé.
PL : Torpillé par un sous-marin japonais deux semaines avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, le cuirassé était longtemps resté introuvable. Son épave vient d'être localisée dans la mer des Philippines, à 5 kilomètres et demi de profondeur. Il avait coulé en 12 minutes quelques jours après avoir acheminé vers le Pacifique des éléments de la bombe atomique qui allait semer la mort à Hiroshima le 6 août 1945.Sur les 1200 hommes d'équipage, il n'y avait eu que 300 survivants.