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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 21 décembre 2019

Journal en français facile 21 décembre 2019

Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.

Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.

RA : À la Une de l'actualité ce soir : au revoir le franc CFA en Afrique de l'Ouest, voici l'éco. C'est une réforme profonde de la monnaie unique qui a été annoncée ce soir par le président ivoirien Alassane Ouattara, qui devrait entrer en vigueur dès l'an prochain. Toutes les explications dans un instant.

SB : Les pays européens divisés face aux sanctions américaines contre Nord Stream 2. Ce gazoduc d'une dizaine de milliards d'euros qui doit entrer en service l'an prochain. Plusieurs pays, l'Allemagne en tête, critiquent ces sanctions. Tandis que d'autres craignent que ce projet augmente la dépendance des Européens au gaz russe.

RA : Et puis à la fin de ce Journal en français facile, votre rendez-vous avec Yvan Amar. Le mot de la semaine.

---

SB : C'est donc une annonce majeure qui a été faite ce soir à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron.

RA : Le franc CFA va être réformé en Afrique de l'Ouest pour changer de nom et s'appeler l'éco. On retrouve tout de suite, en direct d'Abidjan, Édouard Dropsy. Édouard, vous avez suivi le discours du président ivoirien, que sait-on de cette réforme profonde du franc CFA ?

C'est donc officiel, l'éco va remplacer le franc CFA en 2020 et les deux présidents ont qualifié cette journée d'historique. Alors que cela va-t-il changer pour les pays de la zone UMOA ? Premièrement, les réserves de change ne seront plus basées à Paris. Aujourd'hui, des accords obligent qu'au moins 50% de ces réserves soient à la Banque de France. Demain, rien n'obligera les pays signataires à faire appel à la France pour les héberger. Et c'est désormais à la BCEAO de choisir le lieu de dépôt. Autre point important, la France se retirera des trois instances de gestion du franc CFA. Alors, il y aura bien un protocole d'échanges entre la France et les représentants de l'union monétaire, mais de manière informelle, a souligné Emmanuel Macron en appelant à une confiance mutuelle pour entretenir un dialogue fluide. En revanche, ce qui ne change pas, c'est l'arrimage à l'euro. Ici, c'est la logique des partenariats avec la zone UE qui est mise en avant et la France garantit le taux de change avec les pays concernés. Alassane Ouattara estime que cette parité fixe a permis de contrôler l'inflation de la zone contrairement à, sans les nommer, d'autres pays du continent.

RA : Édouard Dropsy, en direct d'Abidjan pour RFI.

SB : Cette annonce intervient alors qu'Emmanuel Macron continue sa visite à Abidjan pour soutenir les troupes françaises qui se trouvent sur le continent. Un peu plus tôt dans la journée, il avait annoncé une opération importante menée au Mali par la force française Barkhane.

RA : « 33 terroristes neutralisés », a dit le président français. L'opération s'est déroulée dans la région de Mopti, dans le centre du Mali. Emmanuel Macron l'a annoncé face à la communauté française à Abidjan. Sa visite se terminera demain, dimanche, avec un déplacement à Bouaké la deuxième ville du pays.

SB : En Syrie, le régime continue son offensive à Idleb.

RA : Cette province située dans le nord-ouest du pays constitue la dernière grande zone entre les mains de l'opposition, on parle de dernier bastion. Ce samedi, les forces de Bachar el-Assad et l'allié russe ont mené de nouveaux bombardements meurtriers : au moins 12 civils ont été tués selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

SB : Et puis, de fortes critiques après les sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2.

RA : Ce gazoduc d'une dizaine de milliards d'euros, financé pour moitié par Gazprom, le géant russe du gaz, il doit entrer en service au début de l'année prochaine. Cette semaine, le Congrès américain a voté des sanctions, qui devraient frapper toutes les entreprises impliquées dans la construction du gazoduc. Et évidemment cela fait réagir en Europe, mais les pays d'Europe sont divisés face à cette décision. On fait le point avec Pierre Benazet à Bruxelles.

L'Allemagne a été la première à monter au créneau pour rejeter ces sanctions extraterritoriales de la manière la plus claire possible. Elles constituent une « ingérence dans nos affaires intérieures », affirme une porte-parole de la chancelière allemande. L'Union européenne s'est elle aussi fendue d'une protestation officielle pour dire que l'UE s'opposait « par principe » aux sanctions contre des entreprises européennes qui « se livrent à des activités légales ». Cette déclaration au ton légèrement en retrait est une bonne indication des divisions entre Européens au sujet de ce gazoduc. Plusieurs pays, surtout en Europe centrale, estiment que l'Allemagne en est la principale bénéficiaire et ne sont pas loin de craindre, comme les États-Unis, à un accroissement de la dépendance au gaz russe. Et les pays européens ont aussi du mal à s'accorder sur la nouvelle directive de l'Union européenne sur le gaz. C'est particulièrement le cas de la Pologne dont l'agence de protection des consommateurs enquête activement sur les investisseurs du projet Nord Stream. Et dans ce contexte, l'annonce ce samedi de l'accord russo-ukrainien pour l'extension des livraisons de gaz via l'Ukraine est une bonne nouvelle pour tous les pays de l'Union européenne, critiques du projet Nord Stream. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.

SB : Aux États-Unis, l'une des plus importantes opérations menées contre les MS-13.

RA : Cette organisation criminelle d'origine hispanique. Plus de 200 personnes ont été arrêtées aux États-Unis, mais également au Salvador. Elles seraient impliquées dans une série d'assassinats violents dans la région de New York. La correspondance de Loubna Anaki.

C'est le résultat de deux ans de surveillance, d'enquête et d'écoutes. La plus importante opération policière jamais menée contre le MS-13. Au total, 230 personnes ont été arrêtées dans une vingtaine de villes au Salvador et aux États-Unis, principalement à Long Island, dans la région de New York. Créé à l'origine par des réfugiés salvadoriens installés à Los Angeles, le MS-13 s'est implanté à Long Island il y a quelques années provoquant une importante vague de violence. Les membres du groupe seraient notamment responsables d'une trentaine de meurtres commis dans la région depuis 2016. Parmi la centaine de personnes arrêtées à Long Island figureraient de hauts responsables de l'organisation criminelle. Et selon les enquêteurs, l'opération policière aurait permis d'éviter sept projets d'assassinats. Pour les autorités, ce coup de filet est un message adressé aux responsables du MS-13 qui espéraient élargir leur présence à New York. Dès l'annonce de ces arrestations, Donald Trump s'est félicité sur Twitter : « Nous allons mettre tous les membres du MS-13 et ceux qui ne devraient pas être là, en dehors de notre pays », écrit-il. Ce n'est pas la première fois que le président américain utilise l'organisation criminelle pour justifier sa politique migratoire. Loubna Anaki, New York, RFI.

RA : RFI, 21h08 à Paris, l'heure de retrouver comme chaque samedi le mot de la semaine selon Yvan Amar. Et il s'agit du mot évangélique.

Un journal évangélique américain se prononce en faveur de la destitution de Donald Trump : il prend position pour cette destitution. C'est sûrement assez étonnant pour les Américains, mais ceux qui ne vivent pas aux États-Unis ont plus de mal à comprendre la surprise qui vient de cette information. En effet, le mot évangélique existe dans les deux langues, avec peu de différence, sauf pour la prononciation bien sûr. Mais cet adjectif a accumulé toute une vision religieuse et politique de ce que doit être la vie chrétienne. Au départ, évangélique dérive bien sûr d'évangile. On sait que les Évangiles sont les textes du Nouveau Testament. La plus grande partie de ces textes fait le récit de la vie de Jésus. Et longtemps, lorsqu'on parlait des évangélistes, on faisait allusion aux protestants, ceux qui s'étaient depuis le XVIe siècle séparés du catholicisme pour revenir à une religion plus proche des textes. On sait qu'en Amérique, on a de très nombreuses églises différentes, des épiscopaliens aux baptistes. Pas de curés comme chez les catholiques, mais des pasteurs, de ceux qui prêchent, donc qui s'adressent aux fidèles bien souvent pour leur dire comment vivre, parfois comment penser, où est le bien, où est le mal… Les pasteurs qui sont à l'origine, ceux qui gardent le bétail, évitent qu'il s'égare, comme la brebis égarée de la Bible. Les conseils de ces pasteurs sont donc souvent moraux. Et les pasteurs considérés souvent aussi comme conservateurs, gardiens de la bonne moralité. Le mot évangélique a fini par reprendre à peu près toutes ces idées. Et comme on sait que ceux qui ont voté pour Trump sont souvent plus conservateurs que progressistes, on comprend mieux la surprise de cette position du magazine Christianity Today.

RA : Merci Yvan Amar, c'est la fin de ce Journal en français facile.


Journal en français facile 21 décembre 2019

Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.

Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.

RA : À la Une de l'actualité ce soir : au revoir le franc CFA en Afrique de l'Ouest, voici l'éco. C'est une réforme profonde de la monnaie unique qui a été annoncée ce soir par le président ivoirien Alassane Ouattara, qui devrait entrer en vigueur dès l'an prochain. Toutes les explications dans un instant.

SB : Les pays européens divisés face aux sanctions américaines contre Nord Stream 2. Ce gazoduc d'une dizaine de milliards d'euros qui doit entrer en service l'an prochain. Plusieurs pays, l'Allemagne en tête, critiquent ces sanctions. Tandis que d'autres craignent que ce projet augmente la dépendance des Européens au gaz russe.

RA : Et puis à la fin de ce Journal en français facile, votre rendez-vous avec Yvan Amar. Le mot de la semaine.

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SB : C'est donc une annonce majeure qui a été faite ce soir à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron.

RA : Le franc CFA va être réformé en Afrique de l'Ouest pour changer de nom et s'appeler l'éco. On retrouve tout de suite, en direct d'Abidjan, Édouard Dropsy. Édouard, vous avez suivi le discours du président ivoirien, que sait-on de cette réforme profonde du franc CFA ?

C'est donc officiel, l'éco va remplacer le franc CFA en 2020 et les deux présidents ont qualifié cette journée d'historique. Alors que cela va-t-il changer pour les pays de la zone UMOA ? Premièrement, les réserves de change ne seront plus basées à Paris. Aujourd'hui, des accords obligent qu'au moins 50% de ces réserves soient à la Banque de France. Demain, rien n'obligera les pays signataires à faire appel à la France pour les héberger. Et c'est désormais à la BCEAO de choisir le lieu de dépôt. Autre point important, la France se retirera des trois instances de gestion du franc CFA. Alors, il y aura bien un protocole d'échanges entre la France et les représentants de l'union monétaire, mais de manière informelle, a souligné Emmanuel Macron en appelant à une confiance mutuelle pour entretenir un dialogue fluide. En revanche, ce qui ne change pas, c'est l'arrimage à l'euro. Ici, c'est la logique des partenariats avec la zone UE qui est mise en avant et la France garantit le taux de change avec les pays concernés. Alassane Ouattara estime que cette parité fixe a permis de contrôler l'inflation de la zone contrairement à, sans les nommer, d'autres pays du continent.

RA : Édouard Dropsy, en direct d'Abidjan pour RFI.

SB : Cette annonce intervient alors qu'Emmanuel Macron continue sa visite à Abidjan pour soutenir les troupes françaises qui se trouvent sur le continent. Un peu plus tôt dans la journée, il avait annoncé une opération importante menée au Mali par la force française Barkhane.

RA : « 33 terroristes neutralisés », a dit le président français. L'opération s'est déroulée dans la région de Mopti, dans le centre du Mali. Emmanuel Macron l'a annoncé face à la communauté française à Abidjan. Sa visite se terminera demain, dimanche, avec un déplacement à Bouaké la deuxième ville du pays.

SB : En Syrie, le régime continue son offensive à Idleb.

RA : Cette province située dans le nord-ouest du pays constitue la dernière grande zone entre les mains de l'opposition, on parle de dernier bastion. Ce samedi, les forces de Bachar el-Assad et l'allié russe ont mené de nouveaux bombardements meurtriers : au moins 12 civils ont été tués selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

SB : Et puis, de fortes critiques après les sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2.

RA : Ce gazoduc d'une dizaine de milliards d'euros, financé pour moitié par Gazprom, le géant russe du gaz, il doit entrer en service au début de l'année prochaine. Cette semaine, le Congrès américain a voté des sanctions, qui devraient frapper toutes les entreprises impliquées dans la construction du gazoduc. Et évidemment cela fait réagir en Europe, mais les pays d'Europe sont divisés face à cette décision. On fait le point avec Pierre Benazet à Bruxelles.

L'Allemagne a été la première à monter au créneau pour rejeter ces sanctions extraterritoriales de la manière la plus claire possible. Elles constituent une « ingérence dans nos affaires intérieures », affirme une porte-parole de la chancelière allemande. L'Union européenne s'est elle aussi fendue d'une protestation officielle pour dire que l'UE s'opposait « par principe » aux sanctions contre des entreprises européennes qui « se livrent à des activités légales ». Cette déclaration au ton légèrement en retrait est une bonne indication des divisions entre Européens au sujet de ce gazoduc. Plusieurs pays, surtout en Europe centrale, estiment que l'Allemagne en est la principale bénéficiaire et ne sont pas loin de craindre, comme les États-Unis, à un accroissement de la dépendance au gaz russe. Et les pays européens ont aussi du mal à s'accorder sur la nouvelle directive de l'Union européenne sur le gaz. C'est particulièrement le cas de la Pologne dont l'agence de protection des consommateurs enquête activement sur les investisseurs du projet Nord Stream. Et dans ce contexte, l'annonce ce samedi de l'accord russo-ukrainien pour l'extension des livraisons de gaz via l'Ukraine est une bonne nouvelle pour tous les pays de l'Union européenne, critiques du projet Nord Stream. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.

SB : Aux États-Unis, l'une des plus importantes opérations menées contre les MS-13.

RA : Cette organisation criminelle d'origine hispanique. Plus de 200 personnes ont été arrêtées aux États-Unis, mais également au Salvador. Elles seraient impliquées dans une série d'assassinats violents dans la région de New York. La correspondance de Loubna Anaki.

C'est le résultat de deux ans de surveillance, d'enquête et d'écoutes. La plus importante opération policière jamais menée contre le MS-13. Au total, 230 personnes ont été arrêtées dans une vingtaine de villes au Salvador et aux États-Unis, principalement à Long Island, dans la région de New York. Créé à l'origine par des réfugiés salvadoriens installés à Los Angeles, le MS-13 s'est implanté à Long Island il y a quelques années provoquant une importante vague de violence. Les membres du groupe seraient notamment responsables d'une trentaine de meurtres commis dans la région depuis 2016. Parmi la centaine de personnes arrêtées à Long Island figureraient de hauts responsables de l'organisation criminelle. Et selon les enquêteurs, l'opération policière aurait permis d'éviter sept projets d'assassinats. Pour les autorités, ce coup de filet est un message adressé aux responsables du MS-13 qui espéraient élargir leur présence à New York. Dès l'annonce de ces arrestations, Donald Trump s'est félicité sur Twitter : « Nous allons mettre tous les membres du MS-13 et ceux qui ne devraient pas être là, en dehors de notre pays », écrit-il. Ce n'est pas la première fois que le président américain utilise l'organisation criminelle pour justifier sa politique migratoire. Loubna Anaki, New York, RFI.

RA : RFI, 21h08 à Paris, l'heure de retrouver comme chaque samedi le mot de la semaine selon Yvan Amar. Et il s'agit du mot évangélique.

Un journal évangélique américain se prononce en faveur de la destitution de Donald Trump : il prend position pour cette destitution. C'est sûrement assez étonnant pour les Américains, mais ceux qui ne vivent pas aux États-Unis ont plus de mal à comprendre la surprise qui vient de cette information. En effet, le mot évangélique existe dans les deux langues, avec peu de différence, sauf pour la prononciation bien sûr. Mais cet adjectif a accumulé toute une vision religieuse et politique de ce que doit être la vie chrétienne. Au départ, évangélique dérive bien sûr d'évangile. On sait que les Évangiles sont les textes du Nouveau Testament. La plus grande partie de ces textes fait le récit de la vie de Jésus. Et longtemps, lorsqu'on parlait des évangélistes, on faisait allusion aux protestants, ceux qui s'étaient depuis le XVIe siècle séparés du catholicisme pour revenir à une religion plus proche des textes. On sait qu'en Amérique, on a de très nombreuses églises différentes, des épiscopaliens aux baptistes. Pas de curés comme chez les catholiques, mais des pasteurs, de ceux qui prêchent, donc qui s'adressent aux fidèles bien souvent pour leur dire comment vivre, parfois comment penser, où est le bien, où est le mal… Les pasteurs qui sont à l'origine, ceux qui gardent le bétail, évitent qu'il s'égare, comme la brebis égarée de la Bible. Les conseils de ces pasteurs sont donc souvent moraux. Et les pasteurs considérés souvent aussi comme conservateurs, gardiens de la bonne moralité. Le mot évangélique a fini par reprendre à peu près toutes ces idées. Et comme on sait que ceux qui ont voté pour Trump sont souvent plus conservateurs que progressistes, on comprend mieux la surprise de cette position du magazine Christianity Today.

RA : Merci Yvan Amar, c'est la fin de ce Journal en français facile.