Journal en français facile 21 juin 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Soyez les bienvenus dans cette édition du Journal en français facile, à mes côtés pour le présenter : Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.Sylvie Berruet : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : À la Une, toujours pas de solution concrète aux États-Unis pour permettre aux enfants de migrants arrêtés à la frontière mexicaine de retrouver leurs parents. Les députés américains eux n'ont toujours réussi à se mettre d'accord.
SB : Le chef de l'opposition à Bahrein finalement acquitté. Il était accusé de collaborer avec l'ennemi qatarien.
NV : Avant les élections de dimanche en Turquie, gros plan dans ce journal sur les purges qui ont frappé les fonctionnaires depuis le coup d'État manqué du 15 juillet 2016.
SB : La France qualifiée pour les 8es de finale de la coupe du monde après sa victoire 1-0 face au Pérou.
NV : Pour l'Argentine ça s'annonce plus difficile, les Argentins battus 3-0 par la Croatie.
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SB : On commence donc par l'inquiétude, toujours, aux États-Unis, sur le sort des enfants de migrants séparés de leurs parents.
NV : Plus de 2300 enfants sont concernés depuis que Donald Trump a décidé d'appliquer une politique de tolérance zéro à la frontière mexicaine. Face à l'ampleur du scandale et de la protestation, le président américain avait fini par reculer en signant hier un décret. Mais depuis, les services concernés n'ont reçu aucune consigne claire sur la manière dont elles doivent organiser la réunion de ces familles. L'inquiétude reste forte, même si Donald Trump s'est exprimé ce jeudi, il assure à nouveau qu'il veut que les enfants retrouvent leurs parents. À Washington, Anne Corpet.
Au détour d'un discours toujours très dur sur l'immigration, le président américain l'a déclaré : il souhaite que ces enfants retrouvent leurs parents. Mais les services concernés n'ont pour l'instant reçu aucune consigne précise, et la procédure risque d'être compliquée à mettre en place, car les familles ont été dispersées sans réelle coordination. La maison blanche a en tous cas envoyé Mélania Trump en première ligne pour tenter de contre l'effet désastreux que la politique de séparation des familles a causé dans l'opinion : la première dame effectue ce jeudi une visite surprise au sud Texas où elle s'est rendue dans un centre de rétention pour mineurs et à la frontière. Elle a assuré qu'elle souhaitait que les familles séparées puissent être réunies le plus vite possible. Détail stupéfiant, erreur de communication ou message discret. Mélania Trump portait pour ce déplacement une veste sur le dos de laquelle est écrit en lettres blanches « je n'en ai vraiment rien à faire. ». Pendant ce temps à Washington, Donald Trump, qui a mis une énorme pression sur le congrès pour obtenir le vote d'une loi restrictive sur l'immigration et la construction d'un mur, vient de subir un nouveau revers : le premier projet présenté a été rejeté par les représentants : 41 républicains ont voté contre le texte avec les démocrates. Anne Corpet Washington.
SB : À Bahreïn, le chef de l'opposition chiite a été acquitté ce jeudi.
NV : Le cheikh Ali Salmane était accusé d'avoir comploté avec le Qatar, un pays que Bahrein et 3 autres pays du golfe accusent de financer le terrorisme dans la région. Mais pour les organisations de défense des droits de l'Homme, Ali Salmane paie surtout le fait qu'il est un dirigeant de l'opposition. Murielle Paradon.
Acquitté, mais pas encore libre. Cheikh Ali Salmane a déjà passé 4 ans en prison pour incitation à la haine. En novembre dernier il était accusé d'espionnage pour des liens avec l'ancien Premier ministre du Qatar, pays ennemi de Bahrein. Mais la justice a été clémente cette fois. Ces accusations n'ont pas été retenues contre lui. C'est une petite éclaircie dans un climat politique très lourd. Depuis 2011, le royaume de Bahrein, dirigée par une dynastie sunnite mène une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui réclament plus de droits. Cheikh ali Salmane est un de ces dirigeants chiites. Il était à la tête des manifestations de 2011 durant le printemps arabe à Bahrein. Son mouvement Al Wefaq a été dissous. Une autre figure importante à Bahrein, le militant des droits de l'Homme Nabil Rajab, a été condamnée récemment à 5 ans de prison pour des tweets critiquant le régime. Des élections parlementaires doivent se tenir à l'automne. Elles se feront sans les membres de l'opposition.
SB : L'homme fort de l'Est libyen le maréchal Haftar assure que ses forces ont repris deux ports pétroliers.
NV : L'ANL, l'armée nationale libyenne ainsi autoproclamée s'est lancé dans une offensive pour "nettoyer", c'est le terme employé, le croissant pétrolier libyen après une semaine d'attaques de groupes rivaux.
SB : Un navigateur, un marin français, coincé à Hodeïda.
NV : Le principal port du Yémen cible d'une offensive militaire des forces gouvernementales et de leurs alliés arabes qui veulent reprendre la ville aux rebelles. Alain Goma a été contraint d'accoster le 2 juin dernier pour se réapprovisionner en eau. Depuis il est coincé dans la ville en guerre. Les autorités françaises tentent de trouver une solution pour qu'il puisse quitter le Yémen.
SB : La Turquie se prépare, moins de quatre jours avant les élections présidentielles et législatives de dimanche.
NV : La Turquie toujours sous état d'urgence depuis le coup d'état manqué de juillet 2016. La répression est forte, l'ONG Amnesty International parle de "climat de peur". Presque tous les médias d'opposition ont été fermés ou forcés au silence. Les procès politiques se multiplient. Plus de 100 000 fonctionnaires ont perdu leur emploi du fait des purges, beaucoup ont fait de la prison ou y sont encore. Notre envoyée spéciale, Anissa el Jabri a rencontré l'un d'entre eux : un gardien de prison accusé sans preuve d'appartenir à la confrérie Fethullah Gülen, l'homme que le président Recep Tayyip Erdogan accuse d'avoir organisé le coup d'État.
Un appartement anonyme quelque part dans un quartier populaire d'Istanbul. Deux enfants en bas âge et une épouse qui ferme la fenêtre qui donne sur la rue et les passants quand il commence à raconter : « après la tentative de coup d'État je n'étais pas inquiet. j ai suivi les consignes : faire de la place dans la prison pour environ 500 personnes. Jamais je n'aurais imaginé que 25 jours après je finirais dans une des cellules que j'avais moi-même préparées ». 18 accusés dans une cellule pour 3, interrogatoires répétés, mauvais traitements, il n'y a rien dans son dossier à part la vague accusation d'un témoin anonyme, mais la détention se prolonge. 5 mois au total et à la sortie, l'ex-fonctionnaire est comme banni de la société. « Mon compte en banque a été bloqué, ma famille expulsée en 24h de notre logement de fonction, je n'avais plus droit à la retraite, à la sécurité sociale, j'ai dû travailler au noir et emprunter de l argent pour vivre. » Aujourd'hui les sanctions sont levées l ex-gardien de prison a retrouvé un travail, mais l angoisse d'une arrestation revient à chaque coup de sonnette à la porte. « J'aime mon pays, mais je n'accepte pas ce qui s'est passé, je veux que justice soit faite, pas seulement pour moi, mais pour tous les autres. » Cet ex-fonctionnaire attend beaucoup du scrutin de dimanche, un changement politique et sa réhabilitation. Anissa el Jabri, Istanbul RFI.
SB : Et on termine avec la qualification de l'équipe de France pour les 8es de finale de la coupe du monde.
NV : Deuxième victoire de suite pour les Bleus, après l'Australie ils ont battu tout à l'heure le Pérou, 1 à 0. Et mathématiquement quoiqu'il arrive mardi face au Danemark les Français sont assurés de finir au moins deuxièmes du groupe C. Pilier des Bleus, Blaise Matuidi était satisfait de la prestation française, l'équipe ayant été plus soudée que contre l'Australie. Et ce malgré une ambiance blanche et rouge plutôt que bleue.
[Transcription manquante]
NV : Blaise Matuidi au micro d'Antoine Grognet. Les autres résultats du jour, 10 minutes avant ce journal l'Argentine de Lionel Messi a chuté face à la Croatie. Les Croates se sont largement imposés 3-0. Avant cela l'Australie et le Danemark ont fait match nul : 1 partout.
