Journal en français facile 31 juillet 2018
Adrien Delgrange : Bonsoir à tous. Il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Vous êtes à l'écoute de RFI. Avec Zephyrin Kouadio ce soir pour vous présenter le Journal en français facile. Bonsoir Zéphyrin.
Zephyrin Kouadio : Bonsoir Adrien.
AD : En France, le Premier ministre Édouard Philippe a facilement écarté les 2 « motions de censure » présentées par les élus de l'opposition dans l'« affaire Benalla ». Au sommaire également, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump devant les juges ! Le procès de Paul Manafort pour détournement d'argent vient de s'ouvrir. En Afghanistan, un bâtiment gouvernemental cible d'un attentat ce matin. L'attaque non revendiquée a causé la mort d'au moins 15 personnes. Les Comoriens approuvent - avec une très large majorité - la réforme constitutionnelle voulue par leur président.
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ZK : C'est un procès retentissant qui vient de s'ouvrir aux États-Unis, celui de Paul Manafort.
AD : Retentissant, car Paul Manafort a été, en 2016, le directeur de campagne, du candidat, Donald Trump. L'ancien bras droit de DT se retrouve aujourd'hui devant la justice suite aux investigations sur l'ingérence russe. C'est-à-dire le rôle qu'aurait pu jouer la Russie dans les résultats de la dernière l'élection présidentielle aux États-Unis. Du coup à travers ce procès de Paul Manafort, Donald Trump est aussi visé. Grégoire Pourtier nous appelle des États-Unis.
Depuis deux semaines qu'elle a été rendue publique, la photo d'un Paul Manafort mal rasé, le visage marqué et vêtu d'une tenue de prisonnier, illustre la déchéance de l'ancien lobbyiste, incarcéré depuis mi-juin. Ce mardi, au tribunal, ses traits étaient encore un peu plus creusés, ses tempes un peu plus blanchies, et son costume sombre était loin de la splendeur de ceux dans lesquels il a paradé à Washington pendant des décennies. Flamboyant, mais sachant rester dans l'ombre, Manafort s'est sans doute brûlé les ailes et intégrant la campagne électorale de Donald Trump. Sans cela, rien ne dit qu'il serait resté hors des radars de la justice. Mais c'est bien en marge de ses investigations sur l'ingérence de Moscou en 2016 que le procureur spécial s'est finalement intéressé aux services rendus par Manafort à un ancien président ukrainien pro-russe, puis aux millions de dollars qu'il aurait accumulés. Ce procès est ainsi le premier induit par l'équipe de Robert Mueller, qui y joue une partie de sa crédibilité. Car même si la collusion potentielle n'est pas censée y être évoquée, ses enquêtes seront fragilisées, ou bien renforcées, en fonction du verdict décidé par les douze jurés. Sans compter que si Manafort est jusqu'à présent resté loyal à Trump, certains envisagent qu'il accepte finalement de collaborer avec la justice pour freiner, un peu, sa propre chute. Grégoire Pourtier, New York, RFI.
ZK : L'actualité au Nicaragua à présent, les tensions persistent entre le président Daniel Ortega et de nombreux Nicaraguayens qui demandent sa démission.
AD : Ce lundi de très nombreux étudiants ont refusé de reprendre les cours appelant à la désobéissance civile. Ils ont ensuite repris le chemin des manifestations dans la capitale Managua. Pendant ce temps le président Daniel Ortega continue sa campagne de communication dans les médias internationaux. Il concède pour la première fois - la responsabilité des autorités - dans la mort de nombreux manifestants. Romain Lemaresquier.
Après avoir concédé une première interview la semaine dernière à la chaîne de télévision américaine FoxNews, à l'occasion de laquelle Daniel Ortega niait les liens des autorités avec les groupes paramilitaires responsables de nombreuses morts, hier lundi, le président nicaraguayen a, semble-t-il, changé son fusil d'épaule. Lors d'un entretien avec CNN en espagnol, il a admis que ces groupes étaient sous le contrôle du gouvernement. Des paramilitaires qu'il qualifie de « policiers volontaires ». Et ce n'est pas le seul changement opéré par le président nicaraguayen puisqu'il reconnaît la mort de 195 manifestants, un chiffre bien inférieur à celui diffusé par des ONG qui parlent de plus de 300 morts. Daniel Ortega refuse de convoquer des élections anticipées comme le réclame ses détracteurs, ni même un référendum comme il s'en est expliqué : « On pourrait demander aux gens, bien sûr. S'ils disent “oui”, on convoque des élections anticipées. Et si les gens disent “non”, ils vont dire qu'on a fraudé. Pourquoi ? Parce que les réformes qui sont nécessaires, les mécanismes, tout le travail qu'il faut faire pour renforcer le système électoral demandent aussi des moyens financiers ». Des arguments qui ne tiennent pas la route selon l'opposition. Du côté de la communauté internationale, les États-Unis ont à nouveau réclamé ce lundi la tenue d'élections anticipées en 2019. Pour l'instant le dialogue entre les différents acteurs de ce conflit reste quant à lui suspendu. Mais Daniel Ortega se dit prêt à discuter, avec d'autres médiateurs, l'Union européenne et l'ONU, avec qui il dit avoir déjà noué des contacts.
ZK : Une coupure d'électricité presque générale à Caracas.
AD : La capitale vénézuélienne est concernée - à 80 % -par cette panne de courant. Cet incident provoque d'importantes perturbations dans les transports en commun. Le gouvernement accuse ses adversaires d'être à l'origine de cette panne pour faire monter la colère populaire, tandis que l'opposition met en avant les installations défaillantes, faute d'investissement suffisant.
ZK : En Afrique. À 92 % les Comoriens ont approuvé-la réforme constitutionnelle - qui permet au président de ce présenter pour un deuxième mandat.
AD : Selon les résultats officiels d'un référendum organisé dans l'archipel hier, avec un taux de participation de près de 64 %. L'opposition avait appelé à boycotter cette consultation citoyenne, car elle dénonce un abus de pouvoir du président et puis toujours sur le continent africain... au Mali comme au Zimbabwe, toujours pas de résultats officiels après les élections présidentielles d'hier et d'avant-hier.
ZK : En France, les deux - motions de censure - contre le gouvernement ont été rejetées aujourd'hui à l'Assemblée nationale. La motion de censure c'est ce moyen dont dispose les députés pour montrer leur désaccord envers la politique du gouvernement, en l'occurrence c'est au sujet de l'affaire Benalla.
AD : Motion soumise au vote, mais les élus ont soutenus le Premier ministre aujourd'hui. Edouard Philippe reste donc en place... et en en fait c'était attendu, car les élus de l'Assemblée nationale sont largement du côté du gouvernement. Anthony Lattier a suivi pour RFI les débats.
Il fallait 289 voix pour faire tomber le gouvernement. La motion de censure de la gauche n'en a obtenu que 74 voix, la motion de la droite 143. Certains députés de gauche ont voté la motion du groupe Les républicains. Mais la droite elle n'a pas voté la motion de la gauche. L'opposition n'a pas fait front commun lors des votes, alors qu'elle s'est montrée unie pour dénoncer la gestion de l'affaire Benalla par le pouvoir. Les responsables de groupes d'opposition se sont succédé à la tribune. Pour le communiste André Chassaigne, ce scandale « illustre les dérives d'un régime ultra-présidentiel ». Christian Jacob, le député Les Républicains, accuse lui Emmanuel Macron d'avoir fait perdurer « la République des copinages malsains ». Quand à l'insoumis Jean Luc Mélenchon il dénonce l'état de « délabrement du régime Macron ». Des attaques en règle auxquelles sa répondu pendant 25 minutes le Premier ministre. Édouard Philippe réfute toute « dérive monarchique », s'en prend à la coalition de circonstances des opposants et dénonce des « motions de blocages visant à ralentir le rythme des réformes ». Sur ce point, il rassure sa majorité : nous ne lâcherons rien, nous irons jusqu'au bout, lance-t-il sous les applaudissements.
AD : Toujours en France, ils s'étaient évadés dans la nuit de dimanche à lundi de la maison d'arrêt de Colmar. Les deux détenus ont été arrêtés mardi vers 17H30 à Roubaix (Nord) en compagnie de deux complices, annonce le ministère de l'Intérieur. Et puis, le nombre d'automobilistes flashés sur les routes où la vitesse a été abaissée de 90 à 80 km/h a été multiplié par 2, en juillet en un an, d'après le délégué interministériel à la Sécurité routière.