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Les mots de l'actualité, ZAPPER   2010-08-19

ZAPPER 2010-08-19

De nos jours, on zappe à tout bout de champ. Voilà un mot qui est tout à fait à la mode. Il a intégré nos réflexes et s'emploie dans toutes sortes de situations différentes. Il faut reconnaître que c'est un mot qui appartient encore un peu à la jeunesse, on ne peut pas le nier. Mais, il prend de l'âge. Est-ce que c'est un mot français ? En tout cas on peut s'apercevoir qu'il figure dans les principaux dictionnaires, Robert et Larousse par exemple. Alors d'où sort-il celui-là ? On peut lui assigner une double origine : phonologique et géolinguistique.

D'abord la phonologie. On voit tout de suite qu'il s'agit d'une sorte d'onomatopée : zap évoque un glissement, un bruit rapide, un peu furtif, et qui file vite, entre sa naissance et sa disparition. D'autre part, le mot est emprunté à l'anglais, et il a dans cette langue plusieurs significations qui tournent autour d'un passage éclair, mais qui dérivent vite vers une idée d'effacement ou d'élimination. Ce n'est pas avec des idées meurtrières qu'il arrive en français : il suit simplement le développement de la télévision. En France pendant longtemps on n'a eu qu'une chaîne, puis deux, puis trois, et soudain, dans les années 80, l'offre télévisuelle a explosé. En même temps se répand un nouveau système, la télécommande. Une révolution ! Le zapping est né, et le premier sens de zapper en français, en franglais peut-être, désigne le fait de passer d'une chaîne à l'autre, en faisant d'abord référence à cette manipulation presque magique. D'abord, cette idée de glisser d'un programme vers l'autre va se concentrer sur ce qu'on quitte plutôt que sur ce qu'on trouve : on zappe, donc on abandonne, donc on efface, peut-être en souvenir du sens anglais. À force de zapper d'une chaine à une autre, on va pouvoir zapper quelque chose : ça s'évanouit, ça s'évapore, ça vous échappe, par inadvertance, ou par volonté délibérée. Il peut donc s'agir d'une information, ou d'un message qu'on oublie de lire ou qu'on jette distraitement à la poubelle lorsqu'on parcourt son courrier électronique par exemple: on s'en débarrasse ! Et l'usage du mot fait de tels progrès qu'on peut même dire familièrement : « J'avais tant de travail que j'ai zappé le déjeuner. » Autant dire, je l'ai sauté ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

ZAPPER   2010-08-19 ZAPPER 2010-08-19 ZAPPER 2010-08-19

De nos jours, on zappe à tout bout de champ. Voilà un mot qui est tout à fait à la mode. Il a intégré nos réflexes et s'emploie dans toutes sortes de situations différentes. Il faut reconnaître que c'est un mot qui appartient encore un peu à la jeunesse, on ne peut pas le nier. Mais, il prend de l'âge. Est-ce que c'est un mot français ? En tout cas on peut s'apercevoir qu'il figure dans les principaux dictionnaires, Robert et Larousse par exemple. Alors d'où sort-il celui-là ? On peut lui assigner une double origine : phonologique et géolinguistique.

D'abord la phonologie. On voit tout de suite qu'il s'agit d'une sorte d'onomatopée : zap évoque un glissement, un bruit rapide, un peu furtif, et qui file vite, entre sa naissance et sa disparition. D'autre part, le mot est emprunté à l'anglais, et il a dans cette langue plusieurs significations qui tournent autour d'un passage éclair, mais qui dérivent vite vers une idée d'effacement ou d'élimination. Ce n'est pas avec des idées meurtrières qu'il arrive en français : il suit simplement le développement de la télévision. En France pendant longtemps on n'a eu qu'une chaîne, puis deux, puis trois, et soudain, dans les années 80, l'offre télévisuelle a explosé. En même temps se répand un nouveau système, la télécommande. Une révolution ! Le zapping est né, et le premier sens de zapper en français, en franglais peut-être, désigne le fait de passer d'une chaîne à l'autre, en faisant d'abord référence à cette manipulation presque magique. D'abord, cette idée de glisser d'un programme vers l'autre va se concentrer sur ce qu'on quitte plutôt que sur ce qu'on trouve : on zappe, donc on abandonne, donc on efface, peut-être en souvenir du sens anglais. À force de zapper d'une chaine à une autre, on va pouvoir zapper quelque chose : ça s'évanouit, ça s'évapore, ça vous échappe, par inadvertance, ou par volonté délibérée. Il peut donc s'agir d'une information, ou d'un message qu'on oublie de lire ou qu'on jette distraitement à la poubelle lorsqu'on parcourt son courrier électronique par exemple: on s'en débarrasse ! Et l'usage du mot fait de tels progrès qu'on peut même dire familièrement : « J'avais tant de travail que j'ai zappé le déjeuner. » Autant dire, je l'ai sauté ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/