Entrer comme dans un moulin
1. Entrer sans politesse, sans se gêner 2. Entrer très facilement
Il est très simple de comprendre cette expression une fois qu'on sait que sa version initiale telle qu'elle est apparue au début du XIXe siècle, était « entrer comme un âne dans un moulin ». Car il ne faut pas oublier que nos têtus équidés, autrefois, avaient de bonnes raisons de s'approcher d'un moulin, et même d'y entrer. En effet, non seulement il y avait ceux qui transportaient le grain à moudre, mais il y avait aussi ceux qui, dans certains types de moulins, servaient à entraîner le mécanisme de la meule. Et ces ânes, donc, lorsqu'ils entraient dans le moulin, le faisaient bien évidemment sans frapper à l'entrée, sans dire bonjour et sans se préoccuper de savoir s'ils dérangeaient ou pas. Ils étaient incontestablement sans gêne et impolis.
Voilà qui suffit à expliquer à la fois le fait qu'une telle expression ait pu naître et, surtout, son premier sens. Puis, inexorablement, le temps a passé, l'âne si doux marchant le long des houx a quitté l'expression dont l'origine s'est du coup un peu perdue, ce qui a entraîné une déformation de son sens où la notion d'impolitesse a disparu pour être remplacée par celle de facilité.