PRESSION 2009-10-16
La pression s'accentue sur la Guinée de la part de nombreux états africains, pour que les militaires quittent le pouvoir et qu'un gouvernement de transition s'installe dans le pays. C'est ce qu'on entend beaucoup et qu'on lit dans la presse, et notamment sur le site de RFI. Mais il n'y a pas qu'en ce moment qu'on parle de pression.
Ce mot et cette image reviennent constamment dans le vocabulaire contemporain. Notamment, dans le langage de la politique et de la presse. Et ce singulier vient d'abord d'un usage pluriel : des pressions. L'emploi est toujours vivant d'ailleurs. On subit des pressions. Les journalistes, par exemple, peuvent en subir de la part d'un pouvoir, ou les juges. Qu'est-ce que c'est ? C'est assez vague justement. Une phrase indirecte, une menace voilée, une allusion, ou bien c'est direct, mais on n'a pas le droit d'en parler.
Il ne s'agit pas exactement d'un chantage, mais d'une demande pressante. Une exigence voilée en quelque sorte, et on dit alors qu'on subit des pressions, qu'on est soumis à des pressions, ou qu'on résiste à des pressions, à moins qu'on ne finisse par céder à la pression. Il s'agit donc de quelqu'un qui cherche plus ou moins à vous forcer la main.
Et le mot s'emploie tout autant, et même de plus en plus au singulier. La pression de la rue, la pression de l'opinion publique, c'est-à-dire l'insistance générale. Et souvent, le mot est associé à une absence de tranquillité qui fausse les décisions à prendre. On est forcé, on agit sous la contrainte.
Pourtant, on voit que le mot n'est pas forcément employé dans un sens négatif. Et on peut considérer que l'influence en question est positive, qu'elle s'attaque à un pouvoir qu'il faut contraindre au départ, et mettre en face de ses contradictions.
L'image vient d'une expérience mécanique : la vapeur d'eau sous pression a une force incroyable, et quand elle est bien utilisée, elle peut servir d'énergie de façon très efficace. On pense tout de suite à Denis Papin, et aux trains à vapeur. Mais on pense aussi à la cocotte minute, joyau des arts ménagers des années 50, qui cuisent les aliments à la vapeur, sous pression.
De là, l'expression différente « être sous pression » c'est-à-dire ne pas être tranquille. Être sans cesse inquiet, préoccupé, ne pas avoir d'insouciance, mais être angoissé par de multiples circonstances : toujours pressé, toujours dans l'urgence.
Enfin une formule très en vogue, c'est « Tu me mets la pression ». C'est-à-dire, tu ne me laisses pas tranquille, tu tâches de m'influencer. Expression familière mais très en faveur chez les jeunes : Arrête de me mettre la pression !
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/