Journal en français facile 09 avril 2020
Johanne Burgell : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous et bienvenue, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Au sommaire : - la pandémie de coronavirus dans le monde. Les bilans quotidiens sont une nouvelle fois revus à la hausse, notamment en Italie qui compte plus de 18 000 morts. - pour freiner cette épidémie, un cessez-le-feu annoncé par la coalition mené par l'Arabie saoudite est entré en vigueur au Yemen. - et au sommaire également, au Nicaragua, 1 700 personnes sorties de prison et assignées à résidence mais pas de prisonniers politiques.
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JB : Au Royaume-Uni, le premier ministre Boris Johnson, infecté par le coronavirus, est sorti de l'unité des soins intensifs. Son état de santé s'est amélioré. L'épidémie a fait 881 morts de plus en 24 heures, le bilan se rapproche des 8 000 décès dans le pays.
De son côté, l'Italie demeure fortement touché par la pandémie de coronavirus. Le bilan est reparti à la hausse ce jeudi : 610 morts supplémentaires en 24h pour un total de plus de 18 000 décès. Le pays, annonce une centaine de morts parmi le personnel soignants... Des spécialistes et des médecins de famille morts du coronavirus. À Rome, la correspondance d'Anne Le Nir.
Un peu à la manière des secouristes, qui creusent à main nue sous les décombres provoqués par un séisme pour tenter coûte que coûte de sauver des vies, depuis l'explosion de l'épidémie en Italie une centaine de médecins, des spécialistes en 1ère ligne dans les hôpitaux mais aussi des généralistes au chevet de patients à domicile, ont été emportés par le coronavirus. Il s'agit principalement d'hommes, âgés en moyenne de plus soixante ans, et exerçant leur profession dans les régions du Nord de l'Italie. Aujourd'hui hissés au rang de héros, tout comme les infirmières et les infirmiers dont 27 d'entre eux ont aussi trouvé la mort, ces hommes, ces femmes ont été pendant des semaines privés de dispositifs de protection individuelle. Les organismes chargés de la distribution des masques, gants, visières et blouses hermétiques assurent que le personnel soignant disposera désormais de tous les équipements nécessaires. Mais la liste risque malheureusement de s'allonger au fil des jours. Anne Le Nir, Rome, RFI.
JB : En France, la situation ne s'améliore pas vraiment pour le moment. Au total, l'épidémie a fait plus de 12 000 morts. Il y a tout de même 82 patients de moins en réanimation. Et ce jeudi, le président Emmanuel Macron est allé à Marseille. Il a notamment rencontré Didier Raoult. Ce professeur est en faveur d'un traitement à base d'un dérivé de la chloroquine pour soigner les malades du coronavirus.
Au Yémen, pour freiner la pandémie de Covid-19, le cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition menée par les Saoudiens est entré en vigueur ce jeudi. Ryad dit avoir répondu favorablement aux Nations Unies. L'ONU a appelé à un arrêt des combats partout où cela était possible. Les rebelles houthis, soutenus par l'Iran et contre lesquels intervient la coalition depuis 2015, n'ont pas réagi formellement à ce cessez-le-feu prévu pour deux semaines. Sami Boukhelifa.
À la tête de de cette coalition qui intervient au Yémen, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Les deux puissances du Golfe mènent une guerre sans merci depuis cinq années, officiellement à la demande des autorités légitimes du pays. Leur ennemi : les rebelles houthis. Une milice chiite soutenue par l'Iran et qui contrôle Sanaa la capitale et tout le nord-ouest du Yémen. Ryad et Abou Dhabi ont donc décrété une trêve de deux semaines, avec l'espoir que cet arrêt des combats mène à une paix durable. Mais peu avant cela, les Houthis ont dévoilé leur propre vision du processus qui doit conduire, selon eux, à une solution politique. Leurs principales revendications : un arrêt des combats illimité et la levée du triple blocus imposé par la coalition au Yémen. Car même si les Saoudiens et les Émiriens interviennent officiellement à la demande du gouvernement yéménite, les deux pays ont mis en place un embargo terrestre aérien et maritime, dévastateur pour la population. Ryad et Abou Dhabi sont également très critiqués pour leurs bombardements aléatoires, dont les civils sont souvent les premières victimes. Sami Boukhelifa.
JB : Ce soir Washington appelle les rebelles à adhérer au cessez-le-feu saoudien. Les États-Unis, où la pandémie de coronavirus a désormais fait plus de 15 000 morts. Une nouvelle fois, l'État de New York enregistre un nombre record de décès : 799 en 24 heures. Selon le gouverneur le nombre d'hospitalisations n'a toutefois jamais été aussi bas. Dans cet État, les mesures de confinement sont prolongées jusqu'au 29 avril.
Dans le volet économique, la situation est aussi préoccupante. Le Fonds monétaire international estime que le coronavirus provoque les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression de 1929. Et ce sont les travailleurs les plus précaires qui souffrent le plus. Aux États-Unis, ce sont 10 millions de personnes qui ont pointé au chômage pour les deux dernières semaines de mars.
Direction le Nicaragua, depuis la fin du mois de mars, de nombreux pays dans le monde ont libéré des prisonniers, pour éviter qu'ils ne soient contaminés par le coronavirus. Ce mercredi, le Nicaragua en a sorti 1 700 de prison. Mais Christophe Paget ceux qui sont détenus pour s'être opposés au gouvernement de Daniel Ortega, selon leurs avocats, n'ont pas eu cette chance.
1 700 détenus sortis de prison et assignés à résidence, mais parmi eux aucun prisonnier politique - aucune des 70 personnes enfermées selon les organisations de défense des droits de l'homme pour s'être opposées au président Ortega. « Nous réclamons l'égalité et la liberté, toutes les personnes emprisonnées ont droit à la santé et à la vie », a twitté l'avocate Yonarqui Martinez, elle a porté plainte contre le ministère de l'Intérieur pour le forcer à appliquer les recommandations de l'OMS et de Michelle Bachelet, la Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU : des libérations à travers le monde pour éviter que le Covid-19 ne ravage les prisons. D'un autre côté pour expliquer ces sorties de prison, la vice-présidente Rosario Murillo a parlé de « promouvoir l'unité familiale et la réinsertion sociale » - pas de pandémie. Car selon le gouvernement, au Nicaragua, seules six personnes ont été infectées et une tuée. Le Nicaragua, seul pays d'Amérique latine à ne pas avoir fermé en partie au moins ses frontières, pas de mesure de confinement non plus, les écoles et les marchés restent ouverts. Mais l'opposition s'interroge sur la réalité des chiffres fournis par le gouvernement et appelle la population à rester chez elle. Le président Ortega lui n'est pas apparu en public depuis presqu'un mois, ce qui alimente les doutes sur une éventuelle infection au Covid-19. Christophe Paget du service International de RFI.
JB : L'instabilité politique toujours à l'ordre du jour en Irak. Un deuxième premier ministre désigné quitte ses fonctions après à peine plus de deux mois en place. Adnane Zorfi faisait face à une large opposition politique. Il a été poussé vers la sortie. Il avait été nommé le 17 mars pour remplacer Mohammed Allawi. Ce dernier n'avait pas non plus réussi à former un gouvernement.
À retenir dans le reste de l'actualité, l'opération militaire lancée contre le groupe jihadiste Boko Haram au lac Tchad a coûté la vie à 52 militaires tchadiens. Annonce ce jeudi du porte-parole de l'armée tchadienne qui affirme aussi qu'un millier de jihadistes ont été tués. Commencée le 31 mars, cette opération s'est terminée hier.
Et puis en Australie, le blanchissement de la grande barrière de corail est un phénomène déjà connu. Il est causé par le réchauffement de l'eau. En revanche, ce qui étonne c'est que ce blanchissement avance avec une rapidité si importante. Malheureusement, c'est ce que vient de démontrer une étude du professeur Terry Hughes, de l'Université James Cook, dans le Queensland, état du nord-est de l'Australie.