Journal en français facile 11/06/2022 20h00 GMT
Loic Bussières : À l'écoute de RFI, il est 22h ici à Paris, 2h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez dans ce Journal en français facile. Journal que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loic, bonsoir à toutes et à tous.
LB : À la une de cette édition : l'appel de Volodymyr Zelensky à la fin du blocus en Mer Noire. La Russie doit cesser d'empêcher les exportations de céréales ukrainiennes, faute de quoi, dit-il, le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire.
ZK : 555 millions d'euros pour le français Naval Group. C'est le chèque de compensation que versera l'Australie, après la rupture du contrat qui prévoyait l'achat de sous-marins pour 56 milliards d'euros.
LB : Et puis en France, St Pierre et Miquelon premier à voter. L'archipel de l'Atlantique Nord ouvre le bal des législatives. En métropole, c'est demain dimanche que les électeurs sont appelés aux urnes.
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ZK : Et d'abord ce nouveau message de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien qui lance un nouvel appel à une pression internationale pour que Moscou mette fin au blocus des ports ukrainiens de la Mer Noire.
LB: Volodymyr Zelensky qui s'exprimait par vidéo interposée au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique et qui espère permettre une reprise des exportations ukrainiennes. Faute de quoi, c'est, dit-il, la menace d'une crise alimentaire mondiale qui pourrait se dessiner. Écoutez le président ukrainien.
Le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique. La pénurie de produits alimentaires mènera inexorablement au chaos politique, ce qui risque de provoquer le renversement de nombreux gouvernements et l'éviction de nombreux politiciens. Et cela se voit déjà. Cette menace imminente est évidente en regardant simplement la flambée des prix des produits de base sur les marchés mondiaux et dans certains pays. Ce sont les conséquences directes des actes de la Russie. Par conséquent, nous devons restaurer toute la puissance du droit international qui existait avant le 24 février de cette année. Quoi que propose la Russie, nous ne les croyons pas. Nous sommes prêts à parler avec le monde civilisé. C'est pourquoi nous soutenons une solution de couloir de transport sûr. Un corridor maritime, composé des navires de nos partenaires, que nous pouvons utiliser pour transporter notre grain.
LB : C'était la voie de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. À noter, toujours concernant la guerre en Ukraine, cette visite à Kiev de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen qui promet d'apporter une réponse « la semaine prochaine » aux ambitions de l'Ukraine de se porter candidate à l'Union européenne. Des propos qui interviennent alors que les combats entre forces russes et ukrainiennes s'intensifient dans l'est du pays. La ville de Sievierodonetsk notamment est la cible de bombardements de Moscou.
ZK: 555 millions d'euros, c'est ce que va verser l'Australie à Naval Group après l'affaire de la commande annulée de sous-marins français.
LB : C'était en septembre dernier, le Premier ministre australien d'alors, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français de 56 milliards d'euros préférant finalement des appareils à propulsion nucléaire américains ou britanniques. Son successeur Anthony Albanese a rendu public aujourd'hui un accord de compensation massive après cet épisode qui avait occasionné à l'automne dernier une crise diplomatique entre les deux pays. Explication Grégory Plesse.
555 millions d'euros pour solder la rupture d'un contrat qui aurait dû en rapporter 50 milliards, c'est la somme annoncée aujourd'hui par le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese. « C'est un règlement juste et équitable ». S'il ne remet pas en cause le pacte Aukus, ou la décision prise par son prédécesseur d'opter pour des sous-marins à propulsion nucléaire, plutôt que les conventionnels que devait livrer Naval Group, Anthony Albanese souhaite malgré tout rétablir une relation cordiale avec la France, un partenaire qu'il juge majeur dans l'Indopacifique. « La France est un allié important, auprès de qui nous avons combattu dans deux guerres mondiales et un allié très présent dans le Pacifique. À un moment où les tensions montent dans cette région, nous devons travailler avec nos partenaires. » Entre les avances déjà payées et les pénalités de rupture, les contribuables australiens vont payer, au total, plus de 2,2 milliards d'euros pour des sous-marins français dont ils ne verront jamais la couleur. Grégory Plesse, Sydney, RFI.
ZK : Il est 4 heures et 5 minutes à Pékin. Les images mettent les réseaux sociaux chinois en ébullition, celles d'un déchaînement de violence sexiste.
LB : L'affaire se passe dans une province du Hebei, dans l'est du pays, 9 personnes ont été arrêtées après cette attaque brutale contre des femmes qui dinaient au restaurant. À Pékin, le récit de notre correspondant Stéphane Lagarde.
Une main sur le dos repoussée par une cliente, puis l'homme revient, insistant et c'est tout de suite un insupportable déchainement de violence. Pluie de coups : poings, pieds, coups de bouteille aussi, des hommes s'acharnent sur trois femmes attablées dans un restaurant à barbecue de Tangshan, la capitale de l'acier à l'est de Pékin. Les caméras de l'estaminet ont tout enregistré. Et depuis l'agression vendredi soir, les réseaux chinois ne parlent que de cela. On s'interroge : pourquoi cette violence gratuite ? Pourquoi « la police a mis plus de temps à intervenir que pour remonter un cas contact Covid ? » Enfin, « pourquoi les autres clients et les employés du restaurant n'ont pas bougé ? » La « Ligue des femmes » de Tangshan, le Quotidien du Peuple appellent à des arrestations rapides, c''est chose faite. Ce samedi, les 9 assaillants ont été interpellés, affirme les autorités. Deux des victimes sont dans « un état stable », deux autres sont légèrement blessées. Une agression qui relance le débat sur la misogynie et le harcèlement subi par les Chinoises dans un pays où la censure et les obstacles judiciaires étouffent le mouvement féministe. Stéphane Lagarde, Pékin, RFI.
LB: Et puis ça se passe également en Chine, à Pékin, la plupart des enfants ne retourneront pas à l'école la semaine prochaine comme c'était prévu initialement. En cause : une nouvelle vague de Covid-19. On rappelle que la Chine applique toujours une stratégie « zéro Covid », stratégie qui consiste à éradiquer, à éliminer, les nouveaux cas par une combinaison de fermetures ciblées, de tests de masse et de longues quarantaines, Zéphyrin.
ZK : Et puis un coup de chaud avant l'heure en Espagne, le pays est frappé par la pire vague de chaleur depuis au moins vingt ans pour cette période de l'année.
LB : Avec des températures atteignant 40 degrés aujourd'hui à Séville et Cordoue. Les météorologues l'expliquent par la présence d'un vaste nuage d'air chaud en provenance d'Afrique du Nord.
ZK : L'actualité en France et le 1er tour des législatives avec déjà des électeurs qui ont pris le chemin de l'isoloir : ceux de Saint-Pierre-et-Miquelon.
LB : Ils sont les premiers des 48 millions d'électeurs français à être appelés aux urnes, un jour donc avant ceux de la métropole. On rappelle que jusqu'à demain 20h, heure de fermeture des derniers bureaux de vote, c'est la période de réserve qui prévaut. Période durant laquelle aucun « message ayant le caractère de propagande électorale » ne doit être diffusé par les médias audiovisuels. On rappelle aussi que RFI sera en édition spéciale pour ce scrutin à partir de 19h30 heure de Paris, demain dimanche.
ZK: De la musique, pour refermer ce journal avec « Les mots d'amour ». C'est le titre du spectacle qui sera donné ce soir au Théâtre du Châtelet à Paris.
LB : Et à l'affiche, un duo inédit : la diva béninoise Angelique Kidjo et le pianiste classique, Alexandre Tharaud, concertiste de renommée internationale. Et ce sont plusieurs monstres sacrés de la chanson française qui sont à l'honneur lors de ce concert. Edmond Sadaka.
Ce qui les réunit sur scène aujourd'hui, c'est leur passion pour cette chanson traditionnelle française. Lui, Alexandre Tharaud, voue notamment une grande admiration pour Barbara. Elle, Angelique Kidjo, a toujours baigné dès le plus jeune âge dans cette ambiance de chansons. « J'ai écouté beaucoup mon père me jouer Aznavour, bien avant que je ne puisse dire le nom de Charles Aznavour. Et aussi Henri Salvador, tous les crooners. Mon père était là avec son banjo, une chanson douce… Moi j'ai grandi dedans. Donc c'est vrai que chanter en français pour moi, c'est depuis l'enfance, que c'est chanter Nougaro, Piaf… Mon père, c'était le plus francophile de tous les Béninois que je connaisse. » L'idée de ce spectacle était né il y a un peu moins de deux ans lors d'un concert à la Basilique St Denis tout près de Paris. Angélique Kidjo et Alexandre Tharaud y avaient interprété deux chansons de Barbara et de Léo Ferré en duo. Depuis, la liste s'est considérablement allongée avec entre autres Gainsbourg, Nougaro, Aznavour, ou encore Édith Piaf.
LB : Reportage signé Edmond Sadaka. Et ce concert parisien de ce soir au Théâtre du Châtelet intervient après plusieurs représentations en province. Il doit se poursuivre cet été à travers toute la France. Pour l'heure, il est 22h10 ici à Paris, c'est la fin de ce Journal en français facile.