Journal en français facile 19/02/2022 20h00 GMT
Joris Zylberman : Vous écoutez RFI, il est 21 h à Paris, 20 h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Et pour m'accompagner ce soir, Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin !
Zephyrin Kouadio : Bonsoir Joris, bonsoir à toutes et à tous !
JZ : À la Une, l'Ukraine où les risques d'invasion russe s'accentuent.
ZK : Et puis en Turquie, la star de la pop Tarkan a sorti une chanson très politique.
JZ : Et puis nous partirons aux États-Unis, avec le premier syndicat dans la garde nationale.
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ZK : Et on commence avec l'Ukraine, où le risque d'une attaque de la Russie augmente.
JZ : Et oui, aujourd'hui, l'armée russe a tiré des missiles lourds lors d'exercices militaires d'entrainement avec la Biélorussie. Une nouvelle démonstration de force de Moscou, alors même que Washington continue d'avertir d'une invasion de l'Ukraine dans les jours qui viennent. Alors à Munich, c'était aujourd'hui le 2e jour d'une conférence sur la sécurité avec les divers ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux et d'ailleurs le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé que, je cite, « le risque d'un conflit est réel ». Il a ajouté n'avoir observé aucun signe de retrait russe des frontières de l'Ukraine. On l'écoute.
La Russie a massé des troupes sans relâche autour de l'Ukraine dans le plus grand renforcement de ses capacités militaires depuis la fin de la Guerre froide. Nous ne savons pas ce qu'il va se passer, mais le risque d'un conflit réel, Moscou tentent de faire reculer l'histoire et de recréer sa sphère d'influence. Donc si l'objectif de la Russie et d'avoir moins d'OTAN à ses frontières, elle va juste avoir plus d'OTAN et si elle essaie de diviser l'OTAN, tout ce qu'elle obtiendra, c'est une alliance encore plus soudée.
JZ : Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN.
ZK : Et Pendant ce temps, les États-Unis veulent rassurer les pays baltes.
JZ : Lloyd Austin, qui est le secrétaire d'État américain à la Défense s'est rendu aujourd'hui en Lituanie pour parler sécurité des pays baltes, « les troupes de la Russie s'apprêtent à frapper l'Ukraine », a déclaré le ministre américain. On retrouve à Vilnius Marielle Vitureau.
« Les militaires russes se déploient et s'apprêtent à frapper », a déclaré le secrétaire américain à la Défense devant la presse. Lloyd Austin, un ancien général, en veut pour preuve les équipements, tels que hôpital de campagne, que les Russes ont installés à proximité de leurs troupes. Dans ce contexte, le président lituanien, la Première ministre et le ministre des Affaires étrangères ont tous réitéré le même message à leurs invités venus de Washington. Il faut une présence permanente de militaires américains sur le sol lituanien. Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, environ 500 soldats américains sont présents par rotation en Lituanie. Il faut désormais passer à la vitesse supérieure. On ne peut plus parler de dissuasion il faut parler défense pour le chef de la diplomatie lituanienne. Le déploiement de troupes russes menace l'Ukraine, mais aussi la sécurité de toute la région. Lloyd Austin n'a pas fait d'annonces concernant les demandes lituaniennes, mais il a assuré à plusieurs reprises que les États-Unis étaient aux côtés de leurs alliés. Un message qu'il veut transmettre aux 3 pays baltes, mais aussi à la Russie. Marielle Vitureau, Vilnius, RFI.
ZK : Au Canada, la tension monte à Ottawa entre la police et les manifestants, les manifestants opposés aux restrictions sanitaires.
JZ : Les policiers ont dit qu'ils avaient utilisé je cite des « substances chimiques », alors il faut comprendre que ce sont des gaz lacrymogènes. Et ils ont été utilisés, ces gaz lacrymogènes pour déloger, c'est-à-dire faire partir plusieurs centaines de conducteurs de camions. Ces conducteurs bloquent la capitale canadienne en particulier devant le Parlement depuis trois semaines maintenant. La nuit dernière a été marquée par des heurts et plus d'une centaine d'arrestations. La police a encerclé les manifestants, elle a détruit les vitres de certains camions. Et en réponse, les manifestants ont jeté sur la police des fumigènes et ils ont fait une chaîne humaine.
ZK : Au Mali, des opérations de l'aviation dans le nord du pays.
JZ : Et donc au Mali, 8 soldats maliens qui ont été tués et près de 60, je cite, « terroristes neutralisés », je mets des guillemets, car ce sont les mots de l'armée malienne. C'est une opération qui a eu lieu dans une zone près du Burkina Faso et du Niger, où des dizaines de civils sont morts cette semaine.
ZK : Et on part maintenant Joris en Turquie, avec une star de la pop qui inspire les opposants au président Erdogan.
JZ : Et oui, vous la connaissez peut-être, c'est un homme, son nom est Tarkan. C'est une popstar turque qui a sortie ce jeudi soir sur YouTube et Twitter, une nouvelle chanson qui est aussitôt devenue un tube, c'est-à-dire un grand succès, aux accents très politiques. Le titre de cette chanson… dans cette chanson l'artiste Tarkan promet la fin prochaine, je cite, des « souffrances ». Cette chanson a été entendue près de 8 millions de fois en moins de 24 heures. En tout cas cette chanson crée le débat sur les réseaux sociaux, entre d'un côté les opposants et de l'autre côté les partisans du président Erdogan. À Istanbul, Anne Andlauer.
Les paroles de « Geççek » – contraction de « geçecek », littéralement « ça va passer » – sont assez explicites pour que l'opposition en fasse un chant de ralliement, et assez impersonnelles pour éviter à Tarkan de s'attirer trop d'ennuis. Du moins, peut-il l'espérer. La popstar y chante par exemple « tout à une fin, cette souffrance passera aussi », « laisse-nous tranquille, papa » ou encore, selon la façon dont on choisit de traduire, « il/elle/cela partira comme il/elle/cela est venu ». Mais la chanson ne cite aucun nom, aucun fait politique, pas plus que son clip vidéo. Ce dernier montre des Turcs rongés d'ennui dans les embouteillages, au travail, chez eux qui se mettent à sourire, puis à danser quand ils entendent le premier couplet. Sur les réseaux, l'opposition – tous partis confondus – a repris en choeur le refrain #geççek et remercié l'artiste. Les partisans du pouvoir, à l'inverse, ont accusé Tarkan de travailler pour l'opposition, voire pour les « ennemis de la Turquie ». Le chanteur aux 30 ans de carrière se montre de plus en plus engagé ces dernières années, notamment contre les violences faites aux femmes, les projets du pouvoir qui nuisent à l'environnement, ou encore les pressions sociales et religieuses sur la jeunesse. Anne Andlauer, Istanbul, RFI.
ZK : La tempête Eunice continue de frapper le nord-ouest de l'Europe.
JZ : Et oui, on déplore au moins 13 personnes mortes, on déplore aussi des dégâts matériels importants, des coupures d'électricité massives. Plusieurs pays sont touchés, l'Irlande, la Pologne, les Pays-Bas tout comme le Royaume-Uni, où 200 000 foyers sont toujours privés d'électricité. En Allemagne également, plus de 1 000 kilomètres de voies ferrées ont été endommagées à cause d'arbres qui ont chuté paralysant le trafic ferroviaire dans le nord de l'Allemagne.
ZK : Et puis un mot maintenant également Joris, de l'accident d'un ferry italien en Méditerranée.
JZ : Et oui, douze passagers de ce ferry italien sont toujours portés disparus. Le bateau est touché depuis 24 heures par un incendie, il se trouve à 50 km au large de l'île grecque de Corfou. Le ferry se dirigeait vers Brindisi, c'est en Italie, à son bord 290. Eh bien, à cet incendie s'ajoute maintenant une possible nappe de pollution échappée du ferry qui est en feu. Le bateau transportait environ 800 mètres cubes de fioul et 23 tonnes de produits dangereux corrosifs.
ZK : Aux États-Unis, une première dans l'armée.
JZ : Oui en effet, cela concerne la garde nationale, c'est-à-dire les soldats de réserve. Alors le gouverneur du Texas a appelé les gardes nationaux à la frontière avec le Mexique. Eh bien une partie d'entre eux ont décidé de créer un syndicat. À Houston, Thomas Harms.
Cela fait 12 mois qu'ils sont postés à la frontière. Ses réservistes de l'opération Lone Star ont dû quitter famille et travail pour recevoir des peines moindres que prévu et pour une durée indéterminée. Au moins 4 d'entre eux se sont déjà suicidés. Les gardes nationaux qui témoignent ont requis l'anonymat. « On est des pions dans un jeu politique, c'est vraiment désagréable. Au fond de moi, je sais bien que ça n'a aucun sens, c'est un énorme gaspillage d'argent. C'est une perte de temps et de ressources. » Des gardes ont été forcés de rester en poste alors que leur travail civil leur faisait gagner plus d'argent, mettant ainsi leur famille en danger financièrement alors qu'ils vivent dans des conditions déplorables et ne font rien, la plupart du temps. « La seule comparaison que je puisse faire, c'est la mission après l'ouragan Harvey en 2017 quand on dormait dans des gymnases d'école ou des locaux militaires sans électricité. Mais au moins dans ce cas, un ouragan de catégorie 4 venait de frapper la ville. » Le gouverneur texan est critiqué pour sa gestion de la crise par ses opposants démocrates, mais aussi par des membres de son propre parti Alan West et l'ancien chef des républicains au Texas. « Tout cela arrive parce qu'on s'est précipité et c'est un échec. Cela a été décidé pour l'image médiatique, par opportunisme politique. » Alan West compte bien battre Greg Abbott lors de la primaire républicaine pour le poste de gouverneur le premier mars prochain. Thomas Arms, Houston, RFI.
JZ : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci Zéphyrin Kouadio.
ZK : Merci Joris.
JZ : Bonsoir à tous