Journal en français facile 25/07/2021 20h00 GMT
RFI 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel.
Johanne Burgell : Bienvenue pour cette nouvelle édition du Journal en français facile. En studio avec moi ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Johanne, bonsoir à tous.
JB : À la Une, l'Afghanistan où les talibans mènent toujours des combats contre les forces afghanes. Plus de 20 000 familles ont fui les combats ce mois-ci dans la province de Kandahar.
SB : La pandémie de coronavirus. Après plusieurs jours de débats, le Parlement est sur le point d'adopter la loi dite « anti-Covid » qui prévoit notamment l'élargissement du « pass sanitaire » en France.
JB : Nouvelle journée de sport, avec les Jeux olympiques de Tokyo. La Chine et le Japon sont en tête dans le tableau des médailles.
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SB : En Afghanistan, quelque 22 000 familles ont fui les talibans ce mois-ci.
JB : Et les combats près de Kandahar, la grande ville du sud, les talibans mènent une grande offensive dans tout le pays contre les forces gouvernementales. Alors que d'ici le 31 août, les troupes étrangères auront totalement quitté l'Afghanistan. Selon l'ONU, 270 000 personnes ont fui leurs maisons depuis le mois de janvier. De nombreux Afghans ont fui la capitale afghane, Kaboul. Sonia Ghezali s'est rendue dans un centre d'hébergement d'urgence qui recueille ces familles.
Sarah a fui la province de Kunduz dans le nord-est de l'Afghanistan il y a deux semaines. Elle a laissé au village son mari blessé par une roquette et devenu aveugle ainsi que l'une de ses filles pour s'occuper de lui. Ses sept autres enfants ont trouvé refuge à Kaboul avec elle. Elle partage une chambre de 3 mètres carré avec 14 autres femmes et enfants : « Il y avait beaucoup de talibans. Toutes les nuits ils venaient. Ils ont décapité certains de nos voisins après avoir forcé la porte de leur maison. Après ça, les hommes devaient se relayer toutes les nuits pour monter la garde avec une arme devant leur maison. » Sarah montre du doigt l'espace au sol qui se trouve sous les trois lits : « Certaines dorment là-dessous. » Tous les enfants sont déscolarisés. Dans un coin de la pièce Khair Mohammad confie devoir envoyer les siens travailler pour survenir à leurs besoins. Il désigne son fils âgé de 12 ans : « Il travaille dans un restaurant depuis un mois pour environ 3 euros par jour, de 6h du matin à 1h du matin. » À l'extérieur du centre d'hébergement, des dizaines de pères de famille adossés aux murs échangent les dernières nouvelles sur les combats qui font rage. Elles ne sont pas bonnes car dans le nord-est les talibans ont pour l'instant toujours l'avantage. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI.
Les États-Unis annoncent ce soir que tant que les talibans mèneront des combats, les frappes américaines continueront pour soutenir les forces afghanes.
SB : La pandémie de coronavirus. En France, le projet de loi d'extension du « pass sanitaire » pourrait être adopté dans la soirée.
JB : Un accord a été trouvé entre les députés et les sénateurs. Après une réunion de trois heures cet après-midi, les parlementaires se sont entendus sur un compromis dont on ignore pour le moment les détails. Ce texte prévoit notamment la vaccination obligatoire pour certaines professions comme les soignants. Le président Emmanuel Macron, en déplacement en Polynésie, a lancé un nouvel appel à la vaccination, tout en critiquant les opposants au « pass sanitaire » qui ont défilé hier en France.
SB : Aux États-Unis, les appels à la vaccination se multiplient.
JB : Les contaminations continuent d'augmenter dans le pays. Ces derniers jours, les républicains, qui jusqu'ici n'étaient pas vraiment de grands défenseurs des vaccins, ont finalement changé de discours. Ils sont de plus en plus nombreux à être en faveur de la vaccination anti-Covid. En Alabama, État du sud des États-Unis, la gouverneure va même jusqu'à critiquer publiquement les personnes non-vaccinées. Correspondance, Loubna Anaki.
Dans un message adressé aux habitants de son État, Kay Ivey affiche désormais une position sans concession vis-à-vis de ceux qui refusent toujours de se faire vacciner. L'Alabama est l'un des États qui enregistrent le taux de vaccination le plus bas du pays. « Les gens sont censés avoir du bon sens ! », a déclaré la gouverneure républicaine à la presse, « il est temps de commencer à blâmer les personnes non vaccinées, ce sont elles qui nous déçoivent ». Kay Ivey a défendu le vaccin comme la seule solution à la pandémie. « Je peux vous encourager, mais je ne peux pas vous obliger à prendre soin de vous », a ajouté la gouverneure expliquant avoir tout essayé pour favoriser la vaccination dans cet État du sud. Réagissant à ces propos, la porte-parole de la Maison Blanche a estimé qu'il ne fallait ni condamner ni menacer, mais convaincre grâce aux données scientifiques. Les autorités américaines alertent depuis plusieurs semaines sur les dangers de la résistance au vaccin. Aujourd'hui, 97% des hospitalisations et décès liés au Covid concernent des personnes non vaccinées. Loubna Anaki, New York, RFI.
SB : Le Portugal a perdu ce dimanche l'une des figures de la révolution des Œillets.
JB : Otelo Saraiva de Carvalho est mort à Lisbonne à l'âge de 84 ans. Cet ancien militaire était à l'origine, avec d'autres, du coup d'État qui a mis fin à la dictature dans le pays le 25 avril 1974. Très engagé à gauche, sa carrière politique n'aura pas été aussi réussie qu'il le voulait. Il n'a par exemple pas réussi à être élu président du Portugal. Son portrait avec Romain Lemaresquier.
Né à Maputo, au Mozambique, en 1936, Otelo Saraiva de Carvalho décide très tôt de s'engager dans l'armée et d'embrasser une carrière militaire. À 19 ans, il intègre l'académie de Lisbonne et va très vite retrouver les colonies portugaises. Tout d'abord en Angola de 1961 à 1967, puis en Guinée-Bissau avant de revenir en 1973 à Lisbonne. C'est durant ces années-là que ce capitaine de l'armée, en pleine guerre coloniale, se forge des convictions très à gauche. C'est lui qui, le 25 avril 1974, prend la tête du soulèvement militaire pour renverser le pouvoir. Un coup d'État éclair qui, en l'espace d'une matinée, met fin à un régime dictatorial en place depuis plus de 40 ans. Si dans les mois qui suivent il prend du galon, Otelo Saraiva de Carvalho sera brièvement incarcéré en 1975 après le coup d'État du 25 novembre qui met un coup d'arrêt au processus révolutionnaire. Dès lors, il s'engage en politique et se présente en 1976 à l'élection présidentielle. Il retentera l'aventure, mais échouera dans ses deux tentatives. Personnage atypique qui soutient par exemple les Irlandais de l'IRA, Otelo Saraiva de Carvalho sera condamné en 1987 à 15 ans de prison pour complicité morale dans des attentats d'extrême gauche. Mais c'est bien son rôle dans le soulèvement militaire qui restera désormais dans l'histoire du Portugal.
SB : Le bilan des glissements de terrain s'alourdit en Inde.
JB : Il est désormais d'au moins 157 morts. Les fortes pluies touchent depuis jeudi l'ouest du pays, précisément l'État du Maharashtra. Les sauveteurs tentent toujours de retrouver des survivants dans la boue et les débris. Des dizaines de personnes sont encore portées disparues.
SB : Les sports et les Jeux olympiques de Tokyo.
JB : Nouvelle journée de compétition ce dimanche. Il y a comme un vent de fraicheur avec notamment de nouvelles disciplines. Et de jeunes médaillés surprises, notamment en escrime. Le Français Romain Canonne a remporté l'or. Le compte-rendu de Martin Guez.
Jeune, cool et street ! Le street, c'est cette toute nouvelle discipline, en skateboard qui consiste à enchaîner des figures sur des rampes. Et le roi de la rampe, c'est le Japonais Yuto Horigomé. Tout premier champion olympique de skate qui a déclaré qu'il accrocherait sa médaille d'or autour du cou de sa peluche Pokémon. Lui aussi a encore l'âge de dormir avec un doudou, Ahmed Hafnaoui, 18 ans seulement, a décroché l'or en natation sur l'une des épreuves reines, le 400 mètres nage libre. Totalement inconnu, sorti de nulle part, le Tunisien s'impose pour 16 petits centièmes. La cinquième médaille d'or de l'histoire de son pays. De la fraîcheur aussi en escrime. On attendait dans le camp français le multi médaillé Yannick Borel. Battu dès le premier tour, c'est la surprise, Romain Cannone qui a apporté la toute première médaille d'or à la France. Un inconnu encore, plein de panache, vainqueur à l'épée des trois premiers mondiaux et vainqueur en finale du numéro 1, le Hongrois Siklosi. La fraicheur également d'Amandine Buchard en judo, injouable jusqu'en finale et finalement en argent. Seulement battue après une interminable lutte face à la Japonaise Uta Abe. Le Japon qui talonne la Chine au classement des médailles. Les deux pays asiatiques en sont à cinq médailles d'or chacun.
JB : La France, elle, en est donc à trois médailles. Une de chaque couleur. J'ajoute que les basketteurs français ont créé l'exploit en battant lors de leur premier match, les États-Unis.