Journal en français facile 27/07/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h ici à Paris, 20h en temps universel.
Loïc Bussières : L'heure de votre Journal en français facile. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez. Et bonsoir à vous Zéphyrin Kouadio.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à toutes et à tous.
LB : À mes côtés pour vous présenter cette édition. À la Une ce soir :
L'ouverture à Washington des travaux de la commission d'enquête sur l'envahissement du Capitole. L'évènement avait marqué la dernière présidentielle américaine quand les partisans de Donald Trump avaient marché sur le siège du Congrès, le 6 janvier dernier.
ZK : À Hong Kong, pas d'enquête mais une condamnation pour terrorisme, contre un militant pro-démocratie. La première à utiliser la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
LB : Et puis les JO de Tokyo qui sourient à Clarisse Agbegnenou. Championne olympique de judo, dans la catégorie des moins de 67 kg. C'est le seul titre qui manquait au palmarès de la Française d'origine togolaise.
-----
ZK : Direction les États-Unis, pour débuter ce journal. Un peu plus de six mois après l'assaut contre le Capitole. C'était le 6 janvier dernier lorsque des manifestants pro-Trump rentraient de force dans les murs du Congrès américain.
LB : Des manifestants qui contestaient la victoire du nouveau président Joe Biden. Six mois plus tard, la commission chargée d'enquêter sur ce dossier a entamé ses travaux, à Washington, avec notamment l'audition de quatre policiers victimes des émeutiers. L'un d'eux, Michael Fanone, a failli mourir ce 6 janvier. Il a subi un traumatisme crânien et a eu un arrêt cardiaque lors de l'assaut. Et il reste très marqué par cet épisode. Écoutez son témoignage :
« Alors que mes blessures physiques se résorbaient graduellement et que l'adrénaline qui m'avait soutenu pendant des semaines se dissipait, je suis resté avec le traumatisme psychologique et l'anxiété d'avoir survécu à un événement aussi horrible. Et mes enfants continuent de faire face au traumatisme d'avoir presque perdu leur père ce jour-là. Ce qui rend cette lutte plus difficile et plus douloureuse, c'est de savoir que tant de mes concitoyens, y compris tant de gens que j'ai protégé au péril de ma vie, minimisent ou même nient la réalité de ce qui s'est passé. J'ai l'impression d'avoir fait un aller-retour en enfer pour les protéger et ils sont trop nombreux à me dire que l'enfer n'était pas si terrible que cela. Cette indifférence à l'égard de mes collègues est scandaleuse ! (il frappe du poing sur la table NDLR) Ma carrière dans les forces de l'ordre m'a préparé à faire face à certains aspects de cette expérience mais rien, vraiment rien, ne m'a préparé à faire face à ces élus de notre pays qui continuent à nier les événements de cette journée. En faisant cela, ils trahissent leur serment. » LB : Le témoignage de Michael Fanone, policier présent donc ce 6 janvier dernier lors de l'assaut contre le Capitole. ZK : Toujours concernant les États-Unis, la visite d'Anthony Blinken en Inde.
LB : Le chef de la diplomatie américaine a atterri ce soir à New Delhi pour des discussions sur la Chine et l'Afghanistan. L'administration de Joe Biden espère que New Delhi jouera un rôle dans ce dossier, alors que le retrait des troupes américaines doit être terminé d'ici le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déclenché leur intervention.
ZK : La diplomatie américaine qui s'exprime également dans le dossier tunisien.
LB : En appelant son président « au respect des principes démocratiques », quand l'Union européenne réclame de son côté un « rétablissement de la stabilité institutionnelle dans les meilleurs délais » dans le pays. Des propos qui interviennent 48 heures après la décision de Kaïs Saïed sur fond de crise économique et sanitaire de geler les travaux du Parlement et de démettre son Premier ministre de ses fonctions.
ZK : Et puis, ça se passe également sur le continent africain. La poignée de main entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire.
LB : Leur dernière rencontre datait d'il y a dix ans, à l'époque de leur duel pour la présidentielle. C'est aussi leur premier échange depuis le retour au pays de l'ancien chef de l'État, le mois dernier. Laurent Gbagbo qui avait on le rappelle été acquitté des accusations de crimes contre l'humanité à la CPI, la Cour pénale internationale
ZK : 4h05 à Hong Kong. Venons-en à cette décision de justice, dans l'ancienne colonie britannique. La première à utiliser directement la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
LB : Pour le plus grand malheur de Tong Ying-kit, un Hongkongais de 24 ans. Le jeune homme a été condamné ce mardi pour terrorisme et il risque la prison à vie, alors qu'une centaine d'autres personnes attendent leur jugement pour avoir participé aux manifestations pro-démocratie entamées il y a deux ans. Christophe Paget.
Tong Ying-kit était accusé d'avoir, le jour de l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale, foncé à moto sur trois policiers en brandissant un drapeau sur lequel était inscrit « Libérez Hong Kong, la révolution de notre temps », « le » slogan des manifestations pro-démocratie de 2019. Il a été reconnu coupable de sécession et terrorisme, dans un procès qui marque une rupture : il s'est déroulé, comme le permet la loi sur la sécurité nationale, sans jury et avec des juges choisis par l'exécutif hongkongais, qui dépend de Pékin. Pékin qui avait mis en place cette nouvelle loi, après les manifestations pro-démocratie, pour « ramener la stabilité » - en clair reprendre en main le territoire. Ce verdict est un « moment sinistre » pour les droits de l'Homme à Hong Kong, a réagi Amnesty International, estimant que les juges violaient la loi internationale en criminalisant un slogan politique largement utilisé et ne constituant pas une menace. Tong Ying-kit risque pourtant la prison à vie, ce qui donne le ton pour la centaine de personnes inculpée elles aussi en vertu de la nouvelle loi et qui attendent leur procès : anciens députés, universitaires, avocats, travailleurs sociaux, et de jeunes militants - dont la figure la plus connue, Joshua Wong.
ZK : Christophe Paget.
L'actualité de ce mardi dans le monde. Ce sont aussi les prévisions de croissances du FMI, le Fonds monétaire international.
LB : Le FMI qui table sur une croissance mondiale maintenue à 6% cette année, avec toutefois des disparités, donc des différences. La reprise devrait être plus rapide que prévue dans les économies développées et plus lente pour les pays émergents, en raison notamment de l'accès inégal aux vaccins contre le coronavirus. Stanislas Ndayishimiye.
La lutte contre la pandémie de Covid-19 donne le tempo de la croissance attendue. L'accès aux vaccins semble être l'élément déterminant. Le FMI distingue ainsi deux blocs. D'un côté, un pays comme les États-Unis, avec une couverture vaccinale très en avance. Il peut donc s'attendre à une normalisation de l'activité cette année, appuyée aussi par le méga plan de relance de l'administration Biden. De l'autre, les pays qui ont peu accès aux vaccins. Ils peuvent connaître une nouvelle vague de la pandémie, selon l'institution basée à Washington. D'après les projections du FMI, les économies développées auront une progression plus importante que prévue de leur produit intérieur brut cette année avec 5,6%. De leur côté, les pays émergents devraient connaître une forte croissance avec 6,3% de leur PIB, mais elle sera plus lente que la prévision d'avril dernier. Le cas le plus emblématique étant l'Inde. Confrontée au variant Delta, sa croissance devrait chuter de 3 points et passer sous la barre de 10%.
LB : Précisions signées Stanislas Ndayishimiye.
Puisque l'on parle de la pandémie de Covid-19, en France, la moitié de la population est désormais intégralement vaccinée. C'est ce qu'annonce ce soir la Direction générale de la santé qui rappelle toutefois qu'il faudrait que neuf Français sur 10 soit vacciné pour atteindre le seuil d'immunité collective, c'est-à-dire le niveau suffisant pour obtenir une résistance à la maladie. Notez, sur ce sujet, que l'on compte ce soir près de 27 000 nouvelles contaminations, un niveau en hausse et qui n'avait pas été atteint depuis le mois d'avril.
ZK : On referme cette édition avec les Jeux olympiques de Tokyo. Avec notamment une nouvelle médaille d'or pour la France.
LB : Celle de Clarisse Agbegnenou, en judo, en moins de 63 kilos. La combattante d'origine togolaise, plusieurs fois championne d'Europe et du monde, remporte le seul titre qui lui manquait. Un nouveau podium qui place la France à la 9e place du classement des médailles. Loin devant, le Japon, mais ce mardi dans la capitale japonaise, les pays francophones étaient eux aussi à la fête. Martin Guez.
Les Jeux olympiques ont pris des airs des Jeux de la francophonie ! Surtout au réveil, rien de mieux que de sauter sur son VTT. Le vélo ça ne s'oublie pas, surtout si vous êtes suisse et que vous savez compter jusqu'à trois. Élémentaire pour Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand qui ont confisqué le podium. Réservé aussi, le titre olympique de judo des moins de 63 kilos. Propriété annoncée de la Française Clarisse Agbegnenou. La judokate d'origine togolaise, en argent à Rio, a conquis son bien le plus précieux : l'or olympique, en prenant sa revanche face à la Slovène Tina Trstenak. Et deuxième titre olympique pour la France dans ces Jeux. Le judo, qui a également permis à la Belgique de décrocher une deuxième médaille. Le Belge Matthias Casse, en bronze, derrière le champion olympique japonais des moins de 81 kilos, Takanori Nagase, et le Mongole Saeid Mollaei. Moins de réussite pour les francophones d'Afrique de l'Ouest. À l'image de la taekwondoïste Aminata Traoré. L'Ivoirienne, battu pour la médaille de bronze par la Française Althéa Laurin, n'apportera pas de deuxième récompense à son pays. À noter que la surfeuse Bianca Buitendag et la nageuse Tatjana Schoenmaker ont décroché les deux premières médailles, en argent de l'Afrique du Sud. Et que le triangle des Bermudes n'a plus de secret pour Flora Duffy. Nage Vélo Course, la Bermudienne est la reine du triathlon.
LB : Précisions de Martin Gueiz du service des sports de RFI.
C'est la fin de ce Journal en français facile.