Le Journal en français facile du lundi 3 juillet 2023
Vous écoutez RFI, il est 18 heures, ici, à Paris, 16 heures en temps universel.
Le journal en français facile
Romain Auzouy
Bonsoir à tous, à la Une :
L'arrivée il y a quelques instants, de la troisième étape du Tour de France cycliste. Victoire du Belge Jasper Philipsen. Nous serons en direct avec Thomas de Saint Léger dans un instant.
Des dégâts considérables après six nuits de violences urbaines en France : la facture devrait s'élever à plusieurs centaines de millions d'euros. Mais la nuit dernière a été plus calme que les précédentes. Notre dossier complet dans ce journal.
Et puis en Ukraine, la mort de l'écrivaine Victoria Amelina. Elle avait été grièvement blessée dans l'attaque russe qui avait touché un restaurant de Kramatorsk, mardi dernier, dans l'est de l'Ukraine. Hommage à suivre.
Et on part donc tout de suite sur la route du Tour de France cycliste. Car la troisième étape vient de se terminer à Bayonne, dans le sud-ouest du pays. Thomas de Saint Léger, vous êtes l'envoyé spécial de RFI sur place.
Oui, Romain et comme prévu c'est un sprinteur qui lève les bras juste devant le stade des rugbymen de l'Aviron bayonnais, un des favoris du jour, le Belge Jasper Philipsen. Parfaitement lancé, déposé même par son coéquipier Mathieu Van der Poel, il a terminé le travail en plaçant son accélération dans les 300 derniers mètres, personne n'a pu y résister. Et Philipsen, après deux étapes l'an dernier, relève les bras sur le Tour de France. Deuxième sur la ligne, l'Allemand Phil Bauhaus. Le troisième, c'est l'Australien Cadel Evans. Déception à nouveau pour Wout von Aert, le Belge qui, après sa deuxième place hier, voulait prendre sa revanche, c'est raté. Il finit hors du top trois. Déception aussi pour un Biniam Girmay, l'Érythréen, il y avait pourtant des drapeaux de son pays sur la ligne d'arrivée, mais Girmay a été enfermé dans le dernier kilomètre. Il n'a pas pu jouer le sprint. Il termine hors du top dix.
Merci Thomas de Saint-Léger. Demain, plus de 181 kilomètres de course sont au programme pour la quatrième étape entre Dax et Nogaro, dans le sud-ouest de la France.
« L'ordre est en train d'être rétabli », ce sont les mots du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin. La nuit dernière a été marquée par un reflux des violences urbaines en France, cela veut dire moins de violences que lors des cinq nuits précédentes. Le point de départ de cette situation, on le rappelle, c'est la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par le tir d'un policier mardi dernier, près de Paris. D'ores et déjà, les dégâts de ces révoltes urbaines sont considérables, très importants, estimés à plusieurs centaines de millions d'euros. Reportage à Marseille où l'heure est à la désolation, à la consternation, et où l'on craint que ces violences ne soient pas terminées. Siam Spencer est notre correspondante.
Une à une, les boutiques du centre-ville commencent à enlever les planches de bois vissées à leurs vitrines pour les protéger. Paul assiste à la scène depuis la fenêtre de sa cuisine.
« Ça a mis un peu une ambiance de mort pendant trois jours. Ça c'est certain. Moi, je pense que ça y est, on est sur la fin. »
Mais du côté des boutiques, on reste sur ses gardes. Pierre, un buraliste de la rue Paradis, rouvre à peine. Miracle, son tabac n'a pas été touché. Mais une chose est sûre pour lui, retrouver le centre-ville d'avant va prendre du temps.
« Il faut faire l'inventaire, chiffrer ce qui a été volé. Derrière, faire marcher les assurances, les experts, les machins, rénover le magasin, rentrer du stock. Tous les buralistes du vide de Marseille qui ont été cassés, je les plains. Ils vont en avoir pour trois ou quatre mois avant de rouvrir leur magasin. Et encore, je suis gentil. »
À quelques rues de là, Sylvain, un horloger, se tient debout devant son commerce. Sa rue d'habitude animée est vide aujourd'hui.
« On va avoir du mal à s'en remettre. Les gens sont traumatisés. Les clients vont avoir du mal à revenir en ville et il faut que le gouvernement fasse quelque chose absolument. »
En attendant un potentiel coup de pouce de l'État, les commerçants marseillais impactés ont rendez-vous aujourd'hui avec la région PACA pour la création d'un fonds de soutien. Siam Spencer, Marseille, RFI.
Et deux autres rendez-vous importants aujourd'hui : le président français, Emmanuel Macron, devait recevoir les présidents des deux chambres du Parlement, donc ce lundi. Et puis Élisabeth Borne, la Première ministre, elle, devait recevoir les représentants des différents groupes politiques au Parlement.
Ce lundi a été marqué par des rassemblements devant plusieurs mairies de France, à l'appel de l'Association des maires de France. Ainsi, 300 personnes étaient réunies à Brest, dans l'ouest du pays, 200 personnes à Toulouse, dans le sud-ouest. Des rassemblements en soutien notamment au maire de L'Haÿ-les-Roses, commune qui se trouve au sud de Paris. La maison de ce dernier a été visée par une attaque ce week-end, c'était dans la nuit de samedi à dimanche. Le maire n'était pas présent au moment des faits, mais son épouse a été blessée quand elle a pris la fuite avec ses deux enfants. Et dans ce contexte, voilà une initiative qui fait polémique : une cagnotte a en effet été lancée par une personnalité d'extrême droite pour recueillir des dons en soutien au policier qui a abattu Nahel, policier qui se trouve en détention provisoire après avoir été mis en examen pour meurtre. Bonsoir Martin Hortin.
Bonsoir.
Du service France de RFI. Une cagnotte qui dépasse désormais le million d'euros.
Oui, plus de 50 000 dons. Des montants qui atteignent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'euros. La collecte lancée vendredi dernier pour soutenir le policier à l'origine du tir qui a tué Nahel fonctionne très bien et continue d'ailleurs d'augmenter. Cette cagnotte créée par le polémiste d'extrême droite Jean Messiha est très critiquée depuis son lancement. De nombreuses personnalités politiques de gauche demandent la suspension de cette collecte en s'appuyant sur deux grands arguments. Le premier : elle contiendrait des propos haineux. Le second : l'argent pourrait servir à payer les frais de justice du policier, ce qui est interdit. De son côté, la plateforme de financement GoFundMe considère que les règles d'utilisation sont respectées car la somme collectée doit être versée directement à la famille du policier. Ce qui retient également l'attention, c'est le montant de la cagnotte. Plus d'un million d'euros pour le policier, c'est presque cinq fois le montant collecté pour la famille de Nahel.
Oui, parce qu'il y a une autre cagnotte en même temps. Merci Martin Hortin. Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir sur la situation en France après six nuits de violences urbaines.
Dans la guerre en Ukraine à présent, les combats font rage et il n'y a pas d'avancée significative à rapporter. Cela fait un mois que la contre-offensive qui est menée par Kiev a débuté. « Nous avançons pas à pas », a résumé ce lundi sur Telegram le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Un peu plus tôt dans la journée, la vice-ministre ukrainienne de la Défense avait annoncé que l'armée de Kiev avait repris aux forces russes 37 kilomètres carrés en une semaine. C'est une opération extrêmement difficile et il n'est pas surprenant qu'elle ne progresse pas rapidement, a affirmé ce lundi un haut commandant de l'Otan.
Et puis, cette attaque avait créé beaucoup d'émotion il y a six jours : une frappe russe qui avait touché un restaurant de Kramatorsk dans l'est de l'Ukraine. Le bilan s'est alourdi à treize morts après le décès de l'écrivaine ukrainienne Victoria Amelina. Elle avait été grièvement blessée au moment des faits. La correspondante en Ukraine de RFI en langue espagnole, Catalina Gomez, était sur place le jour du drame et elle tient à rendre hommage à cette jeune écrivaine qui était très impliquée dans la défense de son pays.
« L'Ukraine perd une autre de ces personnes précieuses et intelligentes, capables de transmettre véritablement la réalité de ce qui se passe. Le jour de sa mort elle m'a dit le matin : "je ne sais plus comment aider ce pays, je vais rejoindre l'armée." J'ai ri et je lui ai dit : "Victoria, s'il te plaît, ça n'est pas ta place. Ton rôle est d'informer le monde avec tes mots. C'est ainsi que tu te bats pour l'Ukraine et ton pays." Depuis la première invasion en 2014, elle s'est sentie engagée envers son pays et n'a eu de cesse de dénoncer les exactions et l'arbitraire de Moscou en Ukraine. Et en 2021, elle était aussi très impliquée dans le Donbass. Elle avait créé un festival littéraire dans une ville très proche de la ligne de front, ce qui démontre son engagement pour la défense de ce pays. Et puis, quand l'invasion à grande échelle a débuté l'année dernière, elle a évidemment mis de côté toute sa vie personnelle, professionnelle, pour se consacrer à dénoncer ce qui se passait. Elle avait suivi un cours accéléré et commençait à enquêter sur les crimes de guerre. Et depuis, elle n'a pas arrêté en tentant de parcourir le pays pour comprendre et dénoncer ce qui se passait. »
L'hommage de Catalina Gomez, correspondante en Ukraine de RFI en langue espagnole, hommage à l'écrivaine ukrainienne Victoria Amelina, décédée dans une frappe russe.
Voilà, c'est ainsi que s'achève ce Journal en français facile. Merci de nous avoir écouté. C'est Hélène Avril qui était ce soir à la réalisation de ce Journal en français facile. Il est 18 heures 10 minutes, ici, à Paris, deux heures de moins en temps universel.