ROUSSEAU - Le dĂ©sir đ (2)
entraĂźne le contraire du plaisir et que
donc il ne doit pas ĂȘtre satisfait voilĂ
pourquoi la troisiÚme sorte de désir
selon epicure les désirs non naturelle
et non nécessaires doivent absolument
ĂȘtre banni car ce sont des dĂ©sirs qui
sont fondamentalement incapable de nous
rendre heureux
pour epicure satisfaire ses désirs ça
doit avoir pour but le bonheur est donc
si on est dans une sorte de course
effrénée aux plaisirs sans prendre en
compte la contrepartie de ces plaisirs
lĂ ce moment lĂ on se condamne au
malheur on se condamne au manque on se
condamne aux conséquences négatives de
ces plaisirs et donc finalement on passe
complÚtement à cÎté notre objectif on
peut s'arrĂȘter ici pour la conception
ancienne du désir le désir comme pathos
le désir qui doit passer sous le
contrĂŽle de la raison chez les stoĂŻciens
et le dĂ©sir qui doit ĂȘtre satisfait avec
modération chez les épicuriens et on en
arrive ici Ă la conception moderne du
désir vous allez voir qu'on va assister
un véritable basculement dans la
représentation du désir on va passer de
la représentation d'un désir qu'il faut
maĂźtriser qu'il faut garder sous le
contrĂŽle de la raison qu'il faut tenir
en laisse un désir comme qualités
positives de l'ĂȘtre humain et pour le
comprendre il va falloir qu'on comprenne
ce que l'on entend par désir à l'époque
moderne Ă l'Ă©poque moderne
la notion de désir est quasiment un
synonyme de puissance le désir c'est de
la puissance est l'un des premiers
auteurs modernes à défendre cette idée
c'est spinoza spinoza nous explique que
le désir c'est une propriété essentielle
de tous les ĂȘtres qui existe et vous
aurez remarqué que je n'ai pas dis
seulement des ĂȘtres vivants mais bien
des ĂȘtres qui existent de ce que
heidegger appellerait des Ă©tangs Ă©tant
le participe prĂ©sent du verbe ĂȘtre des
Ă©tangs des choses qui sont qui se
dĂ©finissent par le fait d'ĂȘtre alors
déjà on va expliquer en quoi le désire
peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une propriĂ©tĂ©
essentielle des ĂȘtres vivants parce que
c'est plus facile Ă comprendre si on
comprend que la notion de désir renvoie
à ce que d'autres ont appelé l'élan
vital ce que spinoza lui-mĂȘme appel d'un
terme latin le conatus c'est Ă dire la
tendance Ă persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre Ă
persévérer
dans l'existence lĂ ce moment lĂ on peut
comprendre en quoi tout ĂȘtre vivant est
un ĂȘtre de dĂ©sir le dĂ©sir ne signifie
ici rien d'autre que le désir de se
conserver le désir de se maintenir dans
la vie notre instinct de conservation et
il est vrai que tout ĂȘtre vivant va
toujours pour suivre sa propre survie et
va toujours lutter pour sa survie
et bien cette force qui nous pousse Ă
lutter pour notre survie
cette force qui n'ad'autre travail que
de combattre la mort cette force lĂ
c'est le désir
vous voyez qu'on est passé à une autre
définition du désir ça c'est quelque
chose que les philosophes ont trĂšs
souvent ils redéfinissent les termes y
compris les termes de l' usage courant
il en donne une nouvelle définition qui
parfois peut nous déconcerter
et ce qui est intéressant dans cette
nouvelle définition du désir selon
spinoza c'est que ce désir là n'a pas
nĂ©cessairement d'objets n'a vu tout Ă
l'heure que le désir était toujours
désir de ce qui nous manque
désir de l'objet absents chez spinoza
le désir est une tendance spontanée
tendance spontanĂ©e intĂ©rieur Ă l'ĂȘtre
vivant qui va agir comme le moteur du
maintien dans l'existence c'est ça le
désir le moteur du maintien dans
l'existence est donc lĂ vous allez me
dire d'accord pour les ĂȘtres vivants on
peut comprendre cette idée d'un désir
qui nous maintient dans les distances
cet instinct de survie qui fait qu'on va
sans cesse vouloir repousser les limites
de la mort c'est finalement ce désir qui
se manifeste dans l'appétit
le fait d'avoir faim c'est bien
l'expression d'un désir de se maintenir
en vie c'est bien notre corps qui nous
fait éprouver un désir sans lequel nous
nous laisserions littéralement mourir et
c'est l'une des raisons pour lesquelles
l'appétit est souvent considérée comme
un signe de bonne santé c'est à dire
l'expression du désir de se maintenir et
de s'affirmer dans l'existence mais
qu'en est il des objets inanimés
qu'en est il des objets qui ne sont pas
traversé par un élan vital parce que
dire que le micro qui est en face de moi
exprime un désir
ça sent trÚs étrange
semblait mĂȘme complĂštement loufoque
comment un objet inerte pourrait-il
avoir du désir est bien là encore si on
remplace le mot désir par l'expression
de principe de maintien dans l'existence
maintien dans l'existence matérielle et
Ă ce moment lĂ il n'est plus totalement
absurde de parler de désir pour un objet
inerte
parce que cet objet inerte qui est en
face de vous ce smartphone cet Ă©cran
d'ordinateur
peu importe n'importe quel objet qui est
autour de vous vous ĂȘtes bien l'accord
qui se maintient dans l'existence Ă
chaque seconde
ce que je veux dire par l'arm c'est que
cet objet il ne se dissout pas dans les
airs il reste solide
il reste présent dans l'existence et le
fait que cet objet ne se dissolve pas
dans les airs le fait qu'ils ne
disparaissent pas qu'il ne
s'anéantissent pas c'est la preuve qu'il
est pour ainsi dire
animés d'un principe de maintien dans
l'existence alors oui ce qui fait que
cet objet se maintient dans l'existence
ce sont les molécules qui le composent
qui sont elles mĂȘmes formĂ© d'atomes bien
sûr mais justement justement ce qui fait
que la matiĂšre se conservent ce qui fait
que la matiĂšre continue d'exister Ă
chaque seconde qui s'Ă©coule
c'est quelque chose ans maintenant dans
l'existence la matiĂšre est active
les molécules sont actives les atomes
sont actifs
l'Ă©nergie qui se trouve dans un atome
cette Ă©nergie elle existe
factuellement il n'y a pas besoin d'ĂȘtre
physiciens pour admettre cette idée
d'Ă©nergie de l'atome autrement dit
d'Ă©nergie contenue dans la matiĂšre
et bien c'est ça que spinoza appelle le
désir le désir c'est le principe qu'on
trouve au sein mĂȘme de la matiĂšre et qui
explique le maintien de la matiĂšre dans
l'existence se maintenir ce n'est pas
rien
c'est l'expression d'une Ă©nergie c'est
l'expression d'un désir donc ses skis
qu'on peut dire que chez spinoza le
désir et le principe de tout ce qui
existe
donc vous voyez que c'est quand mĂȘme au
prix d'un renversement de la définition
du désir qu'on est passé d'un statut
globalement négatif du désir chez les
anciens un statut positif chez les
modernes
la définition que donne espinosa du
désir n'est pas une définition qui a
fait l'unanimité chez les philosophes
qui lui ont succédé donc rigoureusement
parlant il ne serait pas trĂšs fidĂšle Ă
la réalité de dire que le désir au sens
moderne se réduire et à la définition
qu'en donne espinosa mais c'Ă©tait
simplement pour vous montrer que les
représentations philosophie du désir ont
varié dans le temps et ça c'est ce qui
va nous permettre de comprendre en quoi
la position de rousseau se trouve Ă la
croisée des chemins
on va voir en quoi le désir chez
rousseau est Ă la fois une force mais
une force qui ne réclament pas
nĂ©cessairement d'ĂȘtre satisfaites
chez rousseau le désir ne doit pas
nĂ©cessairement ĂȘtre satisfait et ça va
mĂȘme encore plus loin
c'est Ă dire que pour rousseau c'est
lorsque le désir n'est pas satisfait qu
il nous conduit au bonheur et c'est ça
qui fait l'originalité de la thÚse de
rousseau le bonheur c'est la non
satisfaction de son désir car pour
rousseau ce qui conduit au bonheur n'est
pas la satisfaction du désir
ce qui conduit au bonheur c'est le désir
lui-mĂȘme ce qui conduit au bonheur c'est
le fait de désirer
alors avant de rentrer dans le détail de
cette conception
je vous propose de lire l'extrait de la
nouvelle héloïse dans lequel rousseau
exposé justement cette conception du
rapport entre désir et bonheur je cite
malheur à qui n'a plus rien à désirer il
perd pour ainsi dire tout ce qu'ils
possĂšdent
on juil - de ce qu'on obtient que de ce
qu'on espĂšre et l'on est heureux
qu'avant d'ĂȘtre heureux en effet l'homme
à vide et bornés fait pour tout vouloir
et peut obtenir a reçu du ciel une force
consolante qui rapproche de lui tout ce
qu'il désire qui le soumet à son
imagination qui le lui rend présent et
sensible qui le lui livre en quelque
sorte
et pour lui rendre cet imaginaire
propriété plus douce le modifie au gré
de sa passion mais tout ce prestige
disparaĂźt devant l'objet lui mĂȘme rien
embellie plus cet objet aux yeux de son
possesseur
on se figure points ce convoi
l'imagination ne pars plus rien de ce
qu'on possĂšde
l'illusion cesse oĂč commence la
jouissance le pays des chimĂšres et en ce
monde le seul digne d'ĂȘtre habitĂ© et
elle est le néant des choses humaines
encore l'ĂȘtre existants par lui-mĂȘme il
n'y a rien de beau que ce qui n'est pas
qu'est-ce que rousseau essaie de nous
dire Ă travers ce texte
ils essaient de nous dire quelque chose
d'extrĂȘmement simple c'est que lorsqu'on
désire lorsqu'on désire quelque chose
lorsqu'on désire quelqu'un on ne désire
pas ce quelque chose et on ne désire pas
ce quelqu'un ce qu'on désire c'est la
représentation que l'on s'en fait
rousseau nous dit que dans tout désir
il y a une part d'imagination on imagine
l'objet davantage qu'on le perçoit
autrement dit on désire quelque chose
sans forcément le connaßtre comme on
peut désirer un plat sans forcément
savoir quel goût il a ce qui veut bien
dire que votre perception a fait naĂźtre
en vous une image de la chose une
représentation représentations sur
laquelle va naßtre votre désir mais
votre désir ne va pas naßtre d'une
connaissance réelle de la chose
maintenant
appliquons ça au désir envers un autre
ĂȘtre humain au dĂ©sir que l'on peut
éprouver pour une personne désirée
quelqu'un désirez avoir une relation
sexuelle avec sept personnes désiraient
passer du temps avec elle
partager une relation intime dans tous
les cas il y à l'idée d'une attirance le
désir pour une personne c'est
l'attirance pour cette personne
l'attirance l'attraction c'est ce qui
nous tire vers l'objet et voyez que lĂ
encore on utilise un mot issu du champ
lexical de la physique l'objet agit sur
nous comme un aimant et l'amant est un
aimant mais ce qui nous attire chez la
personne c'est d'abord ce que l'on
perçoit d'elle
est ce que notre imagination va
construire Ă partir de cette perception
c'est Ă dire que ce n'est jamais la
perception seul qui alimentent notre
désir notre désir est alimenté par
l'imagination c'est Ă dire par le
prolongement de la perception par notre
imagination imagination c'est Ă dire
littéralement le fait de se forger une
image une image par opposition Ă la
réalité
on retrouve ici
l'idée platonicienne du simulacre de
l'illusion du fantasme
nous désirons chez l'autre l'objet de
notre fantasme nous désirons chez
l'autre les qualités que nous lui
prĂȘtons par notre imagination et donc ce
que nous dit rousseau c'est que quand on
désire quelqu'un on ne désire pas
quelqu'un on désire la projection qu'on
se fait de cette personne on ne désire
pas quelqu'un on désire la
représentation qu'on s'en fait dans son
texte
rousseau décrit l'imagination comme une
force consolante faut bien comprendre ce
que ça veut dire une force consolante
une force consolante c'est la faculté
que nous avons d'adapter notre
perception de la réalité à ce que nous
voudrions qu'elle soit si vous préférez
c'est agréable de se représenter les
choses telles que nous voudrions qu'elle
soit et c'est parce que c'est agréable
que nous avons tous cette tendance Ă
voir dans les choses
ce que nous voudrions ivoire a projeté