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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Le petit Laurentz III

Le petit Laurentz III

« Mon Dieu ! Je ne savais pas qu'il y eût quelqu'un dans cette cachette », balbutia Jo, se préparant à s'en aller aussi vite qu'elle était venue.

Mais le jeune garçon se mit à rire et dit aimablement, quoiqu'il eût l'air un peu effrayé :

« Ne faites pas du tout attention à moi, mademoiselle, et restez si cela vous fait plaisir.

– Je ne vous gênerai pas ?

– Pas le moins du monde. J'étais venu derrière ce rideau parce que, ne connaissant presque personne ici, je m'y sentais un peu dépaysé dans le premier moment. Vous savez, dit-il en se levant, on éprouve toujours un peu d'embarras.

– C'est pour la même raison que je m'y réfugiais. Ne partez pas, je vous en prie, à moins que vous n'en ayez envie. »

Le jeune garçon offrit une chaise à Jo, puis se rassit. Cela fait, il regarda ses bottes jusqu'à ce que Jo, essayant d'être polie et aimable, lui dit :

« Je crois que j'ai déjà eu le plaisir de vous voir. Vous habitez tout près de chez nous, n'est- ce pas ?

– Oui, dans la maison à côté. »

Et, levant les yeux vers Jo, il se mit à rire, car l'air cérémonieux de la petite demoiselle contrastait d'une manière fort drôle avec la conversation qu'ils avaient eue ensemble, lorsqu'il avait rapporté le chat à son propriétaire.

Jo se mit aussi à rire et dit de son air habituel :

« Votre cadeau de Noël nous a fait bien plaisir.

– C'est grand-père qui vous l'a envoyé.

– Oui, mais c'est vous qui lui en avez donné l'idée, n'est-ce pas ?

– Comment se porte votre chat, miss Marsch ? demanda le petit Laurie, essayant de prendre un air sérieux, mais ne parvenant pas cependant à cacher la gaieté qui faisait briller ses grands yeux noirs.

– Très bien, je vous remercie, monsieur Laurentz. Mais je ne suis pas miss Marsch, je suis seulement Jo.

– Je ne suis pas M. Laurentz, je suis seulement Laurie.

– Laurie Laurentz ! Quel drôle de nom !

– Mon nom de baptême est Théodore, mais il ne me plaît pas. On a fini par m'appeler Laurie, et j'aime mieux cela.

– Moi aussi je déteste mon nom, il conviendrait à une personne très douce et très posée, et je ne suis ni l'une ni l'autre. Je voudrais que tout le monde dît Jo, au lieu de Joséphine. Comment avez-vous fait pour obtenir de vos camarades de vous appeler Laurie ?

– Je me suis fâché, je me suis battu avec le plus grand qui s'y refusait, et tout a très bien marché après.

– Je ne peux pas me battre avec tante Marsch ; ainsi je suppose que je dois me résigner, murmura Jo avec un soupir.

– N'aimez-vous pas la danse, miss Jo ? demanda Laurie, en ayant l'air de penser que le nom lui allait bien.

– Si, assez, lorsqu'il y a beaucoup de place et que tout le monde est gai ; mais, dans un petit salon comme celui-ci, où je suis sûre de tout renverser, de marcher sur les pieds des autres, ou de faire quelque chose de terrible, je mets la danse de côté et je laisse Meg faire la belle pour nous deux. Mais vous dansez, vous ?

– Quelquefois. Cependant, comme je suis resté quelque-temps en Europe et que je ne suis pas ici depuis longtemps, j'ai peur de ne pas connaître vos danses.

– En Europe ! oh ! racontez-m'en quelque chose. J'aime beaucoup les récits de voyages. »

Laurie n'avait pas l'air de savoir par où commencer ; mais, Jo lui faisant beaucoup de questions, il lui raconta comme quoi il avait été en pension à Vevey en Suisse, un endroit où les petits garçons portent des képis au lieu de chapeaux, ont des bateaux sur le lac de Genève, et, pendant les vacances, vont faire des excursions avec leurs maîtres sur les glaciers.

– Oh ! que je voudrais avoir été dans cette pension-là ! s'écria Jo. Êtes-vous allé à Paris ?

– Nous y avons passé l'hiver dernier.

– Parlez-vous français ?

– À Vevey, on ne nous permettait pas d'employer une autre langue.

– Ah ! dites-moi quelque chose en français. Je le lis, mais je ne peux pas le prononcer.

– Quel nom a cette jeune demoiselle qui danse avec ces jolies bottines ? dit complaisamment Laurie.

– Oh ! que c'est bien. Vous avez dit : « Quelle est cette jeune fille aux jolies bottines », n'est-ce pas ?

– Oui, mademoiselle.

– C'est ma soeur Marguerite, vous le savez bien. La trouvez-vous jolie ?

– Oui, elle me rappelle les jeunes filles de Genève ; elle est si fraîche et si calme, et elle danse si bien ! »

Jo rougit de plaisir en entendant les compliments qu'on faisait de sa soeur, et se promit de ne pas oublier de les lui redire. Elle était redevenue son joyeux elle-même en ne voyant personne faire attention à sa robe ou lever les sourcils à tout propos. Aussi son air gentleman mit bientôt Laurie à l'aise, et, à force de regarder, de bavarder et de critiquer, ils furent bientôt de vieilles connaissances.

Jo aimait de plus en plus son « jeune voisin ». Elle le regarda très attentivement plusieurs fois afin de pouvoir le bien décrire à ses soeurs, car, n'ayant pas de frère et très peu de cousins, les petits garçons étaient pour elle des créatures presque inconnues.

« Des cheveux noirs bouclés, de grands yeux noirs, un teint brun, un nez aquilin, une jolie bouche, de jolies mains et de petits pieds, très poli pour un garçon, et en même temps très gai... Quel âge peut-il avoir ? »

Elle allait le lui demander, mais s'arrêta juste à temps, et, avec un tact qui lui était peu habituel, elle essaya d'arriver à le savoir d'une manière plus polie.

« Je suppose que vous irez bientôt à l'Université. Je vous vois piocher, – non, travailler beaucoup », dit Jo en rougissant d'avoir laissé échapper le mot « piocher ».

Laurie sourit et n'eut pas l'air choqué, puis répondit en haussant les épaules :

« Pas avant deux ou trois ans, en tout cas ; car je n'irai certainement pas avant d'avoir dix-sept ans.

– N'avez-vous donc que quinze ans ? demanda Jo, qui trouvait Laurie très grand et qui lui aurait bien donné dix-sept ans.

– J'aurai quinze ans le mois prochain.

– Que je voudrais donc pouvoir aller à l'Université ! Vous ne paraissez pas être de mon avis ?

– Je la déteste. Je ne peux pas souffrir la manière d'étudier de ce pays-ci.

– Qu'est-ce que vous aimeriez ?

– Vivre en Italie, et m'amuser comme je l'entends. »

Jo aurait bien désiré lui demander ce que c'était que s'amuser comme il l'entendait, mais les sourcils noirs de son compagnon s'étaient froncés subitement d'une manière si alarmante, qu'elle changea ce sujet et dit, en battant la mesure avec son pied :

« Quelle jolie valse ! Pourquoi n'allez-vous pas la danser ?

– J'irai si vous y venez aussi, répondit-il en lui faisant un drôle de petit salut français.

– Je ne peux pas ; j'ai dit à Meg que je ne danserais pas, parce que... »

Et elle s'arrêta, ne sachant pas si elle devait continuer.

« Parce que quoi ? demanda curieusement Laurie.

– Vous ne le direz pas ?

– Jamais.

– Eh bien, vous saurez que j'ai la mauvaise habitude de ne prendre garde à rien, pas même au feu, et de brûler souvent mes robes ; celle-ci a été brûlée par derrière, et, quoiqu'elle ait été bien raccommodée, cela se voit, et Meg m'a recommandé de ne pas bouger de la soirée pour qu'on ne s'en aperçoive pas. Ah ! vous pouvez rire si vous voulez, je sais que c'est drôle. »

Mais Laurie ne rit pas, il baissa seulement les yeux une minute, et l'expression de sa figure étonna Jo, lorsqu'il lui dit très gentiment :

« Ne faites pas attention à votre robe, je vais vous dire ce que nous pourrions faire : il y a près d'ici un grand vestibule dans lequel nous serons très bien pour danser sans que personne nous regarde. D'ailleurs nous tournerons très vite, on n'y verra rien du tout. Venez, je vous en prie. »

Jo accepta sans se faire prier davantage et suivit son jeune cavalier dans le vestibule. Elle eut soin pourtant de passer derrière tout le monde et très près du mur pour ne pas trahir, dès le début, le secret de sa robe brûlée ; mais, par exemple, elle regretta beaucoup de n'avoir pas de jolis gants lorsqu'elle vit son cavalier en mettre une paire jaune paille, d'une étonnante fraîcheur.

Laurie dansait bien, et Jo éprouva un grand plaisir à danser avec lui, dans un endroit où elle ne pouvait « faire aucun malheur » ; il lui apprit le pas allemand, et tous deux ne s'arrêtèrent de danser que lorsque la musique eut complètement cessé. Ils s'assirent alors pour se reposer sur la dernière marche de l'escalier, et Laurie était au milieu du récit d'un festival d'étudiants à Heidelberg, lorsque Meg fit signe à sa soeur de venir. Jo, se rendant bien à contrecoeur à son appel, la trouva dans une chambre à côté, étendue sur un sofa, tenant son pied, et se lamentant.

« J'ai le pied tout enflé, les stupides talons ont tourné et m'ont donné une entorse épouvantable. J'ai très mal et ne peux plus me tenir debout ; je ne sais pas comment je pourrai jamais revenir chez nous.

– Je savais bien que vous vous feriez mal avec ces bottines trop étroites ! Je suis très fâchée, mais je ne vois qu'un moyen, c'est d'aller vous chercher une voiture, ou de rester ici toute la nuit, répondit Jo, en frottant doucement le pied endolori de sa soeur.

– Cela coûterait beaucoup trop d'argent de prendre une voiture, et d'ailleurs nous ne pourrions pas en trouver. Tout le monde est venu dans des voitures particulières, et quand même il y en aurait d'autres, les stations sont loin d'ici, et nous n'avons personne à envoyer.

– J'irai, moi, dit Jo. Ce n'est pas plus difficile aujourd'hui qu'un autre jour.

– Non, non, dit Meg, vous n'irez pas. Il est dix heures passées, et il fait noir comme dans un four. Je ne peux pas non plus rester ici ; plusieurs amies de Sallie couchent chez elle, et il n'y a plus de chambre à coucher disponible. Je vais me reposer en attendant Hannah ; quand elle viendra, je ferai comme elle voudra.

– Je vais demander à Laurie. Il ira, lui, dit Jo, enchantée de son idée.

– Miséricorde ! ne demandez et ne dites rien à personne ; donnez-moi seulement mes caoutchoucs et mettez de côté ces maudites bottines, je ne peux plus danser maintenant.

– On va souper ; j'aime mieux rester avec vous.

– Non, ma chère ; allez vite me chercher un peu de café glacé ; je sais qu'il y en a. Je ne peux décidément pas bouger. »

La chambre était solitaire.

Meg s'étendit sur le canapé en cachant soigneusement ses pieds sous sa robe, et Jo se mit à la recherche de la salle à manger en faisant des bévues tout le long de son chemin. Après être entrée dans un cabinet noir rempli de robes et avoir brusquement ouvert une chambre dans laquelle reposait la vieille madame Gardiner, elle finit par trouver la salle à manger et prit une tasse de café qu'elle renversa immédiatement sur elle, rendant ainsi le devant de sa robe aussi peu présentable que le dos.

« Dieu, que je suis maladroite ! s'écria-t-elle en frottant sa robe avec le gant de Meg et le salissant aussi.

– Puis-je vous aider ? » demanda une voix amie. Et Laurie vint à côté d'elle portant d'une main une tasse de café et de l'autre une glace.

« J'essayais de porter quelque chose à Meg qui est très fatiguée ; quelqu'un m'a poussée et me voilà dans un bel état ! répondit Jo en portant piteusement ses regards de sa robe tachée à son gant couleur de café.

– Je cherchais quelqu'un à qui donner ceci. Puis-je le porter à votre soeur ?

– Je le veux bien ; je vais vous montrer où elle est, mais je ne vous offre pas de rien porter, je ferais encore d'autres maladresses. »

Jo le conduisit vers sa soeur, et Laurie, comme s'il était habitué à servir les dames, mit une petite table devant elles, apporta deux autres tasses de café et deux autres glaces pour lui-même et pour Jo, et fut si complaisant que la difficile Meg elle- même dit à Jo que « c'était un gentil petit gentleman ». Ils s'amusèrent beaucoup et étaient tellement occupés à tirer des papillotes et à devenir des rébus, que, lorsque Hannah vint les chercher, Meg, oubliant son pied, se leva, mais elle ne put retenir un cri de douleur ; elle fut obligée de s'appuyer sur Jo pour ne pas tomber.

« Chut ! ne dites rien ! dit-elle à Laurie. Ce n'est rien. Je me suis un peu tordu le pied, voilà tout ! »

Et elle alla en boitant chercher son manteau.

Hannah gronda, Meg pleura, et Jo, voyant toutes ses idées repoussées, se décida à agir sans consulter personne. Elle se glissa hors de la chambre et, s'adressant au premier domestique qu'elle rencontra, lui demanda s'il pourrait lui trouver une voiture. Le domestique, qui était étranger, ne la comprit pas, et Jo, très embarrassée, en attendait un autre, quand Laurie, qui l'avait entendue, vint lui offrir de revenir dans la voiture de son grand-père.

« Il est si tôt ! Vous ne vouliez pas sans doute vous en aller déjà, lui répondit Jo, qui paraissait cependant soulagée d'un grand poids, mais hésitait encore à accepter.

– Je devais partir de très bonne heure, répliqua Laurie. Je vous en prie, permettez-moi de vous ramener chez vous ; c'est mon chemin, vous savez, et on vient de dire qu'il pleut. »

Tout étant ainsi arrangé, Jo accepta avec reconnaissance et remonta vite chercher sa soeur et sa bonne. Hannah, qui, comme les chats, détestait la pluie, ne fit aucune objection, et elles montèrent gaiement dans l'élégante calèche. Laurie sauta sur le siège sans vouloir rien entendre, afin de laisser à Meg la possibilité d'étendre son pied, et les jeunes filles purent, en toute liberté, parler de leur soirée :

« Je me suis fameusement amusée ! Et vous ? demanda Jo en s'étendant.

– Moi aussi, jusqu'à ce que je me sois fait mal. L'amie de Sallie, Annie Moffat, m'a fait toutes sortes d'amitiés et m'a invitée à aller passer quelques jours chez elle au printemps, en même temps que Sallie. La troupe d'opéra y sera et je m'amuserai parfaitement bien, si mère veut me laisser aller, répondit Meg, contente à la seule pensée du plaisir qu'elle se promettait.

– Je vous ai vue danser avec le jeune homme aux cheveux rouges qui m'avait fait fuir. Était-il aimable ?

– Oh ! excessivement ! J'ai dansé avec lui une délicieuse redowa. D'abord il n'a pas les cheveux rouges, il les a blonds.

– Il ressemblait à une sauterelle quand il a fait le nouveau pas. Laurie et moi ne pouvions pas nous empêcher de rire en le regardant. Nous avez-vous entendus ?

– Non, mais c'était très impoli. Qu'est-ce que vous faisiez cachés tout ce temps-là ? »

Jo raconta ses aventures, et lorsqu'elle eut fini, on était arrivé. Elle et Meg remercièrent beaucoup Laurie et, après bien des « bonsoir », se glissèrent sans bruit dans leur chambre, afin de ne réveiller personne ; mais, au moment où elles ouvraient leur porte, deux petits bonnets de nuit se soulevèrent, et deux voix endormies mais empressées crièrent :

« Racontez-nous la soirée ! Racontez-nous la soirée !

– C'est tout à fait comme si j'étais une grande dame, je suis rentrée chez moi en voiture, et j'ai une femme de chambre pour me déshabiller, dit Meg, pendant que Jo lui frictionnait le pied avec de l'arnica et lui arrangeait les cheveux.

– Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de belles dames qui se soient autant amusées que nous ! Nos cheveux brûlés, nos vieilles robes, nos gants dépareillés et nos bottines trop étroites qui nous donnent des entorses quand nous sommes assez bêtes pour les mettre, répondit Jo, n'ont rien ôté de ses agréments à la soirée. »

Et je pense qu'elle avait tout à fait raison.

Le petit Laurentz III Der kleine Laurentz III Little Laurentz III لورنتس کوچولو سوم 리틀 로렌츠 III Kleine Laurentz III Pequeno Laurentz III Малыш Лауренц III Малий Лаврентій III

« Mon Dieu ! Je ne savais pas qu'il y eût quelqu'un dans cette cachette », balbutia Jo, se préparant à s'en aller aussi vite qu'elle était venue. I didn't know there was anyone in this hideout," Jo stammered, preparing to leave as quickly as she had come.

Mais le jeune garçon se mit à rire et dit aimablement, quoiqu'il eût l'air un peu effrayé : But the boy laughed and said kindly, though he looked a little frightened:

« Ne faites pas du tout attention à moi, mademoiselle, et restez si cela vous fait plaisir. "Don't mind me at all, miss, and stay if it pleases you.

– Je ne vous gênerai pas ? - I won't get in your way?

– Pas le moins du monde. - Not in the least. J'étais venu derrière ce rideau parce que, ne connaissant presque personne ici, je m'y sentais un peu dépaysé dans le premier moment. I came behind this curtain because, knowing almost nobody here, I felt a bit out of place in the first moment. Vous savez, dit-il en se levant, on éprouve toujours un peu d'embarras. You know," he said as he stood up, "you always feel a little embarrassed.

– C'est pour la même raison que je m'y réfugiais. - It's the same reason I used to take refuge there. Ne partez pas, je vous en prie, à moins que vous n'en ayez envie. Please don't go, unless you want to. »

Le jeune garçon offrit une chaise à Jo, puis se rassit. The young boy offered Jo a chair, then sat down. Cela fait, il regarda ses bottes jusqu'à ce que Jo, essayant d'être polie et aimable, lui dit : That done, he looked at his boots until Jo, trying to be polite and kind, said:

« Je crois que j'ai déjà eu le plaisir de vous voir. "I believe I've already had the pleasure of seeing you. Vous habitez tout près de chez nous, n'est- ce pas ? You live very close to us, don't you?

– Oui, dans la maison à côté. - Yes, in the house next door. »

Et, levant les yeux vers Jo, il se mit à rire, car l'air cérémonieux de la petite demoiselle contrastait d'une manière fort drôle avec la conversation qu'ils avaient eue ensemble, lorsqu'il avait rapporté le chat à son propriétaire. And, looking up at Jo, he laughed, for the ceremonious air of the little lady contrasted in a very funny way with the conversation they had had together, when he had brought the cat back to its owner.

Jo se mit aussi à rire et dit de son air habituel :

« Votre cadeau de Noël nous a fait bien plaisir. "Your Christmas gift made us very happy.

– C'est grand-père qui vous l'a envoyé. - Grandpa sent it to you.

– Oui, mais c'est vous qui lui en avez donné l'idée, n'est-ce pas ? - Yes, but it was you who gave him the idea, wasn't it?

– Comment se porte votre chat, miss Marsch ? - How is your cat, Miss Marsch? demanda le petit Laurie, essayant de prendre un air sérieux, mais ne parvenant pas cependant à cacher la gaieté qui faisait briller ses grands yeux noirs. Little Laurie asked, trying to look serious, but still unable to hide the gaiety that shone in his big black eyes.

– Très bien, je vous remercie, monsieur Laurentz. Mais je ne suis pas miss Marsch, je suis seulement Jo.

– Je ne suis pas M. Laurentz, je suis seulement Laurie.

– Laurie Laurentz ! Quel drôle de nom ! What a funny name!

– Mon nom de baptême est Théodore, mais il ne me plaît pas. - My baptismal name is Theodore, but I don't like it. On a fini par m'appeler Laurie, et j'aime mieux cela. I ended up being called Laurie, and I like that better.

– Moi aussi je déteste mon nom, il conviendrait à une personne très douce et très posée, et je ne suis ni l'une ni l'autre. - I hate my name too, it would suit a very gentle and composed person, and I am neither. Je voudrais que tout le monde dît Jo, au lieu de Joséphine. I wish everyone would say Jo, instead of Josephine. Comment avez-vous fait pour obtenir de vos camarades de vous appeler Laurie ? How did you get your classmates to call you Laurie?

– Je me suis fâché, je me suis battu avec le plus grand qui s'y refusait, et tout a très bien marché après. - I got angry, fought with the taller one who refused to do so, and everything worked out fine afterwards.

– Je ne peux pas me battre avec tante Marsch ; ainsi je suppose que je dois me résigner, murmura Jo avec un soupir. - I can't fight with Aunt Marsch; so I guess I'll have to resign myself," Jo muttered with a sigh.

– N'aimez-vous pas la danse, miss Jo ? - Don't you love dancing, Miss Jo? demanda Laurie, en ayant l'air de penser que le nom lui allait bien. Laurie asked, sounding like she thought the name fit.

– Si, assez, lorsqu'il y a beaucoup de place et que tout le monde est gai ; mais, dans un petit salon comme celui-ci, où je suis sûre de tout renverser, de marcher sur les pieds des autres, ou de faire quelque chose de terrible, je mets la danse de côté et je laisse Meg faire la belle pour nous deux. - Yes, enough, when there is plenty of room and everyone is cheerful; but, in a little parlor like this, where I am sure I will spill everything, step on other people's feet, or do something terrible, I put the dancing aside and let Meg do the beautiful thing for both of us. Mais vous dansez, vous ? But do you dance?

– Quelquefois. - Sometimes. Cependant, comme je suis resté quelque-temps en Europe et que je ne suis pas ici depuis longtemps, j'ai peur de ne pas connaître vos danses. However, as I have been in Europe for some time and have not been here for long, I am afraid I do not know your dances.

– En Europe ! oh ! racontez-m'en quelque chose. J'aime beaucoup les récits de voyages. I really like travelogues. »

Laurie n'avait pas l'air de savoir par où commencer ; mais, Jo lui faisant beaucoup de questions, il lui raconta comme quoi il avait été en pension à Vevey en Suisse, un endroit où les petits garçons portent des képis au lieu de chapeaux, ont des bateaux sur le lac de Genève, et, pendant les vacances, vont faire des excursions avec leurs maîtres sur les glaciers. Laurie didn't seem to know where to begin; but, Jo asking him a lot of questions, he told him how he had been at boarding school in Vevey, Switzerland, a place where the little boys wear kepis instead of hats, have boats on Lake Geneva, and, during the vacations, go on excursions with their masters to the glaciers.

– Oh ! que je voudrais avoir été dans cette pension-là ! I wish I had been in that boarding house! s'écria Jo. Êtes-vous allé à Paris ?

– Nous y avons passé l'hiver dernier. - We spent last winter there.

– Parlez-vous français ?

– À Vevey, on ne nous permettait pas d'employer une autre langue. - In Vevey, we were not allowed to use another language.

– Ah ! dites-moi quelque chose en français. tell me something in French. Je le lis, mais je ne peux pas le prononcer. I read it, but I can't pronounce it.

– Quel nom a cette jeune demoiselle qui danse avec ces jolies bottines ? - What is the name of this young lady who is dancing with these pretty boots? dit complaisamment Laurie.

– Oh ! que c'est bien. Vous avez dit : « Quelle est cette jeune fille aux jolies bottines », n'est-ce pas ? You said, "What's that girl with the pretty boots," didn't you?

– Oui, mademoiselle.

– C'est ma soeur Marguerite, vous le savez bien. La trouvez-vous jolie ? Do you find it pretty?

– Oui, elle me rappelle les jeunes filles de Genève ; elle est si fraîche et si calme, et elle danse si bien ! - Yes, she reminds me of the young girls of Geneva; she is so fresh and calm, and she dances so well! »

Jo rougit de plaisir en entendant les compliments qu'on faisait de sa soeur, et se promit de ne pas oublier de les lui redire. Jo blushed with pleasure as she heard the compliments being paid to her sister, and promised herself she would not forget to tell her again. Elle était redevenue son joyeux elle-même en ne voyant personne faire attention à sa robe ou lever les sourcils à tout propos. She was back to her cheerful self as she saw no one paying attention to her dress or raising their eyebrows at anything. Aussi son air gentleman mit bientôt Laurie à l'aise, et, à force de regarder, de bavarder et de critiquer, ils furent bientôt de vieilles connaissances. So his gentlemanly air soon put Laurie at ease, and by dint of watching, chatting and criticizing, they were soon old acquaintances.

Jo aimait de plus en plus son « jeune voisin ». Jo liked her "young neighbor" more and more. Elle le regarda très attentivement plusieurs fois afin de pouvoir le bien décrire à ses soeurs, car, n'ayant pas de frère et très peu de cousins, les petits garçons étaient pour elle des créatures presque inconnues. She looked at him very carefully several times in order to be able to describe him well to her sisters, for, having no brother and very few cousins, little boys were almost unknown creatures to her.

« Des cheveux noirs bouclés, de grands yeux noirs, un teint brun, un nez aquilin, une jolie bouche, de jolies mains et de petits pieds, très poli pour un garçon, et en même temps très gai... Quel âge peut-il avoir ? "Curly black hair, big black eyes, brown complexion, aquiline nose, pretty mouth, pretty hands and small feet, very polite for a boy, and at the same time very cheerful... How old is he? »

Elle allait le lui demander, mais s'arrêta juste à temps, et, avec un tact qui lui était peu habituel, elle essaya d'arriver à le savoir d'une manière plus polie. She was about to ask him, but stopped herself just in time, and, with a tact that was unaccustomed to her, she tried to find out in a more polite way.

« Je suppose que vous irez bientôt à l'Université. "I assume you will be going to college soon. Je vous vois piocher, – non, travailler beaucoup », dit Jo en rougissant d'avoir laissé échapper le mot « piocher ». I see you picking, - no, working a lot," said Jo, blushing at having let the word "picking" slip. Te veo recogiendo... no, trabajando mucho", dice Jo, ruborizándose por haber dejado escapar la palabra "recogiendo".

Laurie sourit et n'eut pas l'air choqué, puis répondit en haussant les épaules : Laurie smiled and did not look shocked, then replied with a shrug:

« Pas avant deux ou trois ans, en tout cas ; car je n'irai certainement pas avant d'avoir dix-sept ans. "Not for two or three years, at any rate; for I certainly will not go until I am seventeen.

– N'avez-vous donc que quinze ans ? - Are you only fifteen years old? demanda Jo, qui trouvait Laurie très grand et qui lui aurait bien donné dix-sept ans. asked Jo, who thought Laurie was very tall and would have given him seventeen years.

– J'aurai quinze ans le mois prochain. - I will be fifteen next month.

– Que je voudrais donc pouvoir aller à l'Université ! - How I wish I could go to college! Vous ne paraissez pas être de mon avis ? You don't seem to agree with me?

– Je la déteste. - I hate it. Je ne peux pas souffrir la manière d'étudier de ce pays-ci. I can't stand this country's way of studying.

– Qu'est-ce que vous aimeriez ? - What would you like?

– Vivre en Italie, et m'amuser comme je l'entends. - To live in Italy, and to have fun as I want. »

Jo aurait bien désiré lui demander ce que c'était que s'amuser comme il l'entendait, mais les sourcils noirs de son compagnon s'étaient froncés subitement d'une manière si alarmante, qu'elle changea ce sujet et dit, en battant la mesure avec son pied : Jo would have liked to ask him what it was to have fun as he intended, but her companion's black eyebrows had suddenly furrowed in such an alarming manner, that she changed the subject and said, beating the measure with her foot:

« Quelle jolie valse ! "What a lovely waltz! Pourquoi n'allez-vous pas la danser ? Why don't you go and dance it?

– J'irai si vous y venez aussi, répondit-il en lui faisant un drôle de petit salut français. - I'll go if you come too," he replied, giving her a funny little French bow.

– Je ne peux pas ; j'ai dit à Meg que je ne danserais pas, parce que... » - I can't; I told Meg I wouldn't dance, because..."

Et elle s'arrêta, ne sachant pas si elle devait continuer. And she stopped, not knowing if she should continue.

« Parce que quoi ? "Because what? demanda curieusement Laurie. Laurie asked curiously.

– Vous ne le direz pas ? - You won't tell?

– Jamais. - Never.

– Eh bien, vous saurez que j'ai la mauvaise habitude de ne prendre garde à rien, pas même au feu, et de brûler souvent mes robes ; celle-ci a été brûlée par derrière, et, quoiqu'elle ait été bien raccommodée, cela se voit, et Meg m'a recommandé de ne pas bouger de la soirée pour qu'on ne s'en aperçoive pas. - Well, you will know that I have a bad habit of not taking care of anything, not even fire, and of burning my dresses often; this one was burned from behind, and, though it was well mended, it shows, and Meg advised me not to move all evening so that it would not be noticed. Ah ! vous pouvez rire si vous voulez, je sais que c'est drôle. you can laugh if you want, I know it's funny. »

Mais Laurie ne rit pas, il baissa seulement les yeux une minute, et l'expression de sa figure étonna Jo, lorsqu'il lui dit très gentiment : But Laurie did not laugh, he only looked down for a minute, and the expression on his face astonished Jo, when he said very kindly:

« Ne faites pas attention à votre robe, je vais vous dire ce que nous pourrions faire : il y a près d'ici un grand vestibule dans lequel nous serons très bien pour danser sans que personne nous regarde. "Don't mind your dress, I'll tell you what we could do: there's a big hallway near here that we'll be fine to dance in without anyone looking at us. D'ailleurs nous tournerons très vite, on n'y verra rien du tout. Besides, we will turn very quickly, we will not see anything at all. Venez, je vous en prie. Please come. »

Jo accepta sans se faire prier davantage et suivit son jeune cavalier dans le vestibule. Jo accepted without further ado and followed her young escort into the hallway. Elle eut soin pourtant de passer derrière tout le monde et très près du mur pour ne pas trahir, dès le début, le secret de sa robe brûlée ; mais, par exemple, elle regretta beaucoup de n'avoir pas de jolis gants lorsqu'elle vit son cavalier en mettre une paire jaune paille, d'une étonnante fraîcheur. She was careful, however, to go behind everyone and very close to the wall so as not to betray the secret of her burnt dress from the outset; but, for example, she regretted very much not having pretty gloves when she saw her date put on a pair of straw-yellow ones, which were surprisingly fresh. Tuvo cuidado, sin embargo, de caminar detrás de todos y muy cerca de la pared para no traicionar desde el principio el secreto de su vestido quemado; pero, por ejemplo, lamentó mucho no tener unos guantes bonitos cuando vio que su acompañante se ponía un par amarillos de paja, sorprendentemente frescos.

Laurie dansait bien, et Jo éprouva un grand plaisir à danser avec lui, dans un endroit où elle ne pouvait « faire aucun malheur » ; il lui apprit le pas allemand, et tous deux ne s'arrêtèrent de danser que lorsque la musique eut complètement cessé. Laurie danced well, and Jo took great pleasure in dancing with him in a place where she could "do no harm"; he taught her the German step, and they did not stop dancing until the music had completely ceased. Ils s'assirent alors pour se reposer sur la dernière marche de l'escalier, et Laurie était au milieu du récit d'un festival d'étudiants à Heidelberg, lorsque Meg fit signe à sa soeur de venir. They then sat down to rest on the top step of the stairs, and Laurie was in the middle of recounting a student festival in Heidelberg, when Meg beckoned her sister over. Jo, se rendant bien à contrecoeur à son appel, la trouva dans une chambre à côté, étendue sur un sofa, tenant son pied, et se lamentant. Jo, reluctantly responding to her call, found her in a nearby room, lying on a sofa, holding her foot, and lamenting. Jo, respondiendo de mala gana a su llamada, la encontró en la habitación de al lado, estirada en un sofá, sujetándose el pie y gimiendo.

« J'ai le pied tout enflé, les stupides talons ont tourné et m'ont donné une entorse épouvantable. "My foot is all swollen, the stupid heels turned and gave me a terrible sprain. "Tengo el pie hinchado, los estúpidos tacones giraron y me hicieron un terrible esguince. J'ai très mal et ne peux plus me tenir debout ; je ne sais pas comment je pourrai jamais revenir chez nous. I'm in a lot of pain and can't stand up; I don't know how I'll ever be able to come home.

– Je savais bien que vous vous feriez mal avec ces bottines trop étroites ! - I knew you'd hurt yourself with those tight boots! Je suis très fâchée, mais je ne vois qu'un moyen, c'est d'aller vous chercher une voiture, ou de rester ici toute la nuit, répondit Jo, en frottant doucement le pied endolori de sa soeur. I'm very angry, but I can only think of one way, and that is to go and get a car for you, or to stay here all night," said Jo, rubbing her sister's sore foot gently.

– Cela coûterait beaucoup trop d'argent de prendre une voiture, et d'ailleurs nous ne pourrions pas en trouver. - It would cost too much money to take a car, and besides we could not find one. Tout le monde est venu dans des voitures particulières, et quand même il y en aurait d'autres, les stations sont loin d'ici, et nous n'avons personne à envoyer. Everyone came in private cars, and even if there were others, the stations are far from here, and we have no one to send.

– J'irai, moi, dit Jo. - I'll go," says Jo. Ce n'est pas plus difficile aujourd'hui qu'un autre jour. It's no more difficult today than any other day.

– Non, non, dit Meg, vous n'irez pas. - No, no, says Meg, you're not going. Il est dix heures passées, et il fait noir comme dans un four. It's after ten o'clock, and it's as dark as an oven. Je ne peux pas non plus rester ici ; plusieurs amies de Sallie couchent chez elle, et il n'y a plus de chambre à coucher disponible. I can't stay here either; several of Sallie's friends are sleeping over, and there are no more bedrooms available. Je vais me reposer en attendant Hannah ; quand elle viendra, je ferai comme elle voudra. I'm going to rest while I wait for Hannah; when she comes, I'll do as she wants.

– Je vais demander à Laurie. - I'll ask Laurie. Il ira, lui, dit Jo, enchantée de son idée. He'll go," said Jo, delighted with her idea.

– Miséricorde ! - Mercy! ne demandez et ne dites rien à personne ; donnez-moi seulement mes caoutchoucs et mettez de côté ces maudites bottines, je ne peux plus danser maintenant. don't ask or tell anyone; just give me my rubbers and put away those damn boots, I can't dance anymore.

– On va souper ; j'aime mieux rester avec vous. - We'll have supper; I'd rather stay with you.

– Non, ma chère ; allez vite me chercher un peu de café glacé ; je sais qu'il y en a. Je ne peux décidément pas bouger. - No, my dear; go and get me some iced coffee quickly; I know there is some. I definitely can't move. »

La chambre était solitaire. The room was lonely.

Meg s'étendit sur le canapé en cachant soigneusement ses pieds sous sa robe, et Jo se mit à la recherche de la salle à manger en faisant des bévues tout le long de son chemin. Meg stretched out on the couch, carefully hiding her feet under her dress, and Jo set out to find the dining room, blundering all the way. Après être entrée dans un cabinet noir rempli de robes et avoir brusquement ouvert une chambre dans laquelle reposait la vieille madame Gardiner, elle finit par trouver la salle à manger et prit une tasse de café qu'elle renversa immédiatement sur elle, rendant ainsi le devant de sa robe aussi peu présentable que le dos. After entering a black cabinet filled with dresses and abruptly opening a room in which old Mrs. Gardiner lay, she finally found the dining room and took a cup of coffee, which she immediately spilled on herself, making the front of her dress as unpresentable as the back.

« Dieu, que je suis maladroite ! "God, how clumsy I am! s'écria-t-elle en frottant sa robe avec le gant de Meg et le salissant aussi. she exclaimed, rubbing her dress with Meg's glove and getting it dirty too.

– Puis-je vous aider ? - Can I help you? » demanda une voix amie. "asked a friendly voice. Et Laurie vint à côté d'elle portant d'une main une tasse de café et de l'autre une glace. And Laurie came to her side carrying a cup of coffee in one hand and an ice cream in the other. Y Laurie se acercó y se puso a su lado, llevando una taza de café en una mano y un helado en la otra.

« J'essayais de porter quelque chose à Meg qui est très fatiguée ; quelqu'un m'a poussée et me voilà dans un bel état ! "I was trying to carry something to Meg who is very tired; someone pushed me and I'm in a good state! "Intentaba llevarle algo a Meg, que está muy cansada; alguien me empujó y ¡aquí estoy en un buen estado! répondit Jo en portant piteusement ses regards de sa robe tachée à son gant couleur de café. Jo replied, pitifully looking from her stained dress to her coffee-colored glove. respondió Jo, mirando lastimosamente de su vestido manchado a su guante color café.

– Je cherchais quelqu'un à qui donner ceci. - I was looking for someone to give this to. - Estaba buscando a alguien a quien regalarle esto. Puis-je le porter à votre soeur ? May I take it to your sister?

– Je le veux bien ; je vais vous montrer où elle est, mais je ne vous offre pas de rien porter, je ferais encore d'autres maladresses. - I'll show you where it is, but I'm not offering to wear anything, I'd make more mistakes. - No me importa; te enseñaré dónde está, pero no me ofrezco a llevar nada, sólo cometería más errores. »

Jo le conduisit vers sa soeur, et Laurie, comme s'il était habitué à servir les dames, mit une petite table devant elles, apporta deux autres tasses de café et deux autres glaces pour lui-même et pour Jo, et fut si complaisant que la difficile Meg elle- même dit à Jo que « c'était un gentil petit gentleman ». Jo led him to her sister, and Laurie, as if he were used to serving ladies, set a small table in front of them, brought two more cups of coffee and two more ice creams for himself and for Jo, and was so obliging that the difficult Meg herself told Jo that "he was a nice little gentleman. Ils s'amusèrent beaucoup et étaient tellement occupés à tirer des papillotes et à devenir des rébus, que, lorsque Hannah vint les chercher, Meg, oubliant son pied, se leva, mais elle ne put retenir un cri de douleur ; elle fut obligée de s'appuyer sur Jo pour ne pas tomber. They had a great time and were so busy drawing papillotes and becoming rebus, that when Hannah came to fetch them, Meg, forgetting her foot, got up, but she could not restrain a cry of pain; she was obliged to lean on Jo to keep from falling. Se divirtieron tanto, y estuvieron tan ocupadas dibujando papillotes y haciéndose rebuscadas, que, cuando Hannah vino a buscarlas, Meg, olvidándose el pie, se levantó, pero no pudo contener un grito de dolor; se vio obligada a apoyarse en Jo para no caerse.

« Chut ! "Hush! ne dites rien ! don't say anything! dit-elle à Laurie. she said to Laurie. Ce n'est rien. It's nothing. Je me suis un peu tordu le pied, voilà tout ! I just twisted my foot a bit, that's all! »

Et elle alla en boitant chercher son manteau. And she limped off to get her coat.

Hannah gronda, Meg pleura, et Jo, voyant toutes ses idées repoussées, se décida à agir sans consulter personne. Hannah scolded, Meg cried, and Jo, seeing all her ideas pushed aside, decided to act without consulting anyone. Elle se glissa hors de la chambre et, s'adressant au premier domestique qu'elle rencontra, lui demanda s'il pourrait lui trouver une voiture. She slipped out of the room and, addressing the first servant she met, asked him if he could find her a carriage. Le domestique, qui était étranger, ne la comprit pas, et Jo, très embarrassée, en attendait un autre, quand Laurie, qui l'avait entendue, vint lui offrir de revenir dans la voiture de son grand-père. The servant, who was a stranger, did not understand her, and Jo, very embarrassed, was waiting for another one, when Laurie, who had heard her, came and offered to come back in her grandfather's car.

« Il est si tôt ! "It's so early! "¡Es tan temprano! Vous ne vouliez pas sans doute vous en aller déjà, lui répondit Jo, qui paraissait cependant soulagée d'un grand poids, mais hésitait encore à accepter. You probably didn't want to go yet," Jo replied, looking relieved of a great weight, but still hesitating to accept. Seguramente no querías irte todavía -respondió Jo, que sin embargo parecía aliviada de una gran carga, pero aún se resistía a aceptar.

– Je devais partir de très bonne heure, répliqua Laurie. - I had to leave early," Laurie replied. Je vous en prie, permettez-moi de vous ramener chez vous ; c'est mon chemin, vous savez, et on vient de dire qu'il pleut. Please allow me to take you home; this is my way, you know, and they just said it's raining. »

Tout étant ainsi arrangé, Jo accepta avec reconnaissance et remonta vite chercher sa soeur et sa bonne. With everything thus arranged, Jo gratefully accepted and quickly went upstairs to get her sister and maid. Hannah, qui, comme les chats, détestait la pluie, ne fit aucune objection, et elles montèrent gaiement dans l'élégante calèche. Hannah, who, like cats, hated the rain, made no objection, and they happily climbed into the elegant carriage. Laurie sauta sur le siège sans vouloir rien entendre, afin de laisser à Meg la possibilité d'étendre son pied, et les jeunes filles purent, en toute liberté, parler de leur soirée : Laurie jumped on the seat without wanting to hear anything, so as to give Meg the opportunity to extend her foot, and the girls could, in all freedom, talk about their evening: Laurie se subió al asiento, sin querer oír nada, para dar a Meg la oportunidad de abrir el pie, y las chicas quedaron libres para hablar de su velada:

« Je me suis fameusement amusée ! "I had a great time! "¡Me divertí mucho! Et vous ? demanda Jo en s'étendant. Jo asked as she stretched.

– Moi aussi, jusqu'à ce que je me sois fait mal. - I did too, until I got hurt. L'amie de Sallie, Annie Moffat, m'a fait toutes sortes d'amitiés et m'a invitée à aller passer quelques jours chez elle au printemps, en même temps que Sallie. Sallie's friend, Annie Moffat, made all kinds of friends and invited me to spend a few days at her house in the spring, along with Sallie. La troupe d'opéra y sera et je m'amuserai parfaitement bien, si mère veut me laisser aller, répondit Meg, contente à la seule pensée du plaisir qu'elle se promettait. The opera company will be there, and I shall have a perfectly good time, if mother will let me go," replied Meg, pleased at the thought of the pleasure she promised herself.

– Je vous ai vue danser avec le jeune homme aux cheveux rouges qui m'avait fait fuir. - I saw you dancing with the young man with the red hair who had scared me away. Était-il aimable ? Was he friendly?

– Oh ! excessivement ! excessively! J'ai dansé avec lui une délicieuse redowa. I danced with him a delicious redowa. D'abord il n'a pas les cheveux rouges, il les a blonds. First of all, he doesn't have red hair, he has blond hair.

– Il ressemblait à une sauterelle quand il a fait le nouveau pas. - He looked like a grasshopper when he took the new step. - Parecía un saltamontes cuando dio el nuevo paso. Laurie et moi ne pouvions pas nous empêcher de rire en le regardant. Laurie and I couldn't help but laugh as we watched him. Nous avez-vous entendus ? Did you hear us?

– Non, mais c'était très impoli. - No, but it was very rude. Qu'est-ce que vous faisiez cachés tout ce temps-là ? What were you doing hiding all that time? »

Jo raconta ses aventures, et lorsqu'elle eut fini, on était arrivé. Jo recounted her adventures, and by the time she had finished, we had arrived. Elle et Meg remercièrent beaucoup Laurie et, après bien des « bonsoir », se glissèrent sans bruit dans leur chambre, afin de ne réveiller personne ; mais, au moment où elles ouvraient leur porte, deux petits bonnets de nuit se soulevèrent, et deux voix endormies mais empressées crièrent : She and Meg thanked Laurie profusely, and after many "good nights," slipped noiselessly into their room, so as not to wake anyone; but just as they opened their door, two little nightcaps were lifted, and two sleepy but eager voices called out:

« Racontez-nous la soirée ! "Tell us about the evening! Racontez-nous la soirée ! Tell us about the evening!

– C'est tout à fait comme si j'étais une grande dame, je suis rentrée chez moi en voiture, et j'ai une femme de chambre pour me déshabiller, dit Meg, pendant que Jo lui frictionnait le pied avec de l'arnica et lui arrangeait les cheveux. - It's just like being a big lady, I drove home, and I have a maid to undress me," said Meg, while Jo rubbed her foot with arnica and fixed her hair.

– Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de belles dames qui se soient autant amusées que nous ! - I don't think there are many beautiful ladies who had as much fun as we did! Nos cheveux brûlés, nos vieilles robes, nos gants dépareillés et nos bottines trop étroites qui nous donnent des entorses quand nous sommes assez bêtes pour les mettre, répondit Jo, n'ont rien ôté de ses agréments à la soirée. Our burnt hair, our old dresses, our mismatched gloves, and our too-narrow boots that give us sprains when we're foolish enough to put them on," replied Jo, "have taken nothing away from the evening's pleasures. Nuestro pelo quemado, nuestros vestidos viejos, nuestros guantes desparejados y nuestras botas demasiado estrechas que nos dan torceduras cuando somos tan estúpidas como para ponérnoslas -replicó Jo- no han restado nada a los placeres de la velada. »

Et je pense qu'elle avait tout à fait raison. And I think she was absolutely right.