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Chronique de Gérard Leclerc. 1., 13. L’union des contraires

13. L'union des contraires

Peut-on réconcilier les contraires ?

C'est d'évidence difficile. Ainsi hier, place de la République, Johnny Hallyday était invité à chanter pour honorer les victimes de l'année dernière, singulièrement celles de Charlie Hebdo. Or, Johnny était régulièrement la cible de l'ironie du journal satirique, avec la verve qu'on lui connaît et qui dépasse souvent les limites. On peut penser que c'est très généreux de la part de Johnny d'oublier ces mauvais souvenirs et de se réconcilier avec ses adversaires d'hier.

Mais ce n'est pas l'avis de tout le monde. Il y a eu des protestations contre sa présence, notamment de la part des plus ardents partisans de Charlie, ceux qui s'identifient vraiment à son esprit.

Les mêmes auraient pu s'indigner aussi de la présence du chœur de l'Armée française, pour honorer des anti-militaristes viscéraux. Il ne manquait plus, comme l'an dernier, que le glas de Notre-Dame pour que des anti-cléricaux proclamés soient salués également par l'autorité religieuse, toujours brocardée, et même vilipendée de la pire façon.

On a beau faire : il est extrêmement difficile de créer l'unité des esprits et des cœurs.

Et si l'on réussit provisoirement à trouver un consensus sur la liberté d'expression, celui-ci est rapidement mis à mal. Et la querelle reprend de plus belle. Ainsi à propos du blasphème.

Pour certains, il est le signe le plus évident de l'émancipation de la pensée. Pour d'autres, il est une atteinte délibérée à la conscience personnelle. C'est l'avis d'un Michel Onfray, qui contredit ainsi l'idée d'anticlérical que l'on se faisait de lui :

« Je n'aime pas le blasphème, a-t-il déclaré au Figaro Magazine.

Tout le monde a des choses sacrées, que ce soit Dieu ou la montre de son père. On peut rire du sacré d'un autre, mais on ne peut pas humilier l'autre pour son sacré. Le sacré est subjectif mais aussi respectable. Voilà au moins un avis à prendre en compte, alors que le débat est en train de rebondir sur le sujet avec l'essai iconoclaste d'Anastasia Colosimo intitulé Les bûchers de la liberté (Stock) ; avec lequel je suis par ailleurs assez d'accord.

Oui à la liberté d'expression, mais la liberté peut-elle spontanément se réguler pour respecter autrui et ses convictions les plus chères ?

13. L’union des contraires 13. Die Vereinigung der Gegensätze 13. The union of opposites 13. La unión de los opuestos 13\. اتحادیه مخالفان 13.相反するものの結合 13. De vereniging van tegengestelden 13. A união dos opostos 13. Союз противоположностей 13. Föreningen av motsatser 13.对立面的结合

Peut-on réconcilier les contraires ?

C’est d’évidence difficile. Ainsi hier, place de la République, Johnny Hallyday était invité à chanter pour honorer les victimes de l’année dernière, singulièrement celles de Charlie Hebdo. Or, Johnny était régulièrement la cible de l’ironie du journal satirique, avec la verve qu’on lui connaît et qui dépasse souvent les limites. On peut penser que c’est très généreux de la part de Johnny d’oublier ces mauvais souvenirs et de se réconcilier avec ses adversaires d’hier.

Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde. Pero esa no es la opinión de todos. Il y a eu des protestations contre sa présence, notamment de la part des plus ardents partisans de Charlie, ceux qui s’identifient vraiment à son esprit.

Les mêmes auraient pu s’indigner aussi de la présence du chœur de l’Armée française, pour honorer des anti-militaristes viscéraux. Las mismas personas también podrían haberse indignado ante la presencia del coro del Ejército Francés, en homenaje a los viscerales antimilitaristas. Il ne manquait plus, comme l’an dernier, que le glas de Notre-Dame pour que des anti-cléricaux proclamés soient salués également par l’autorité religieuse, toujours brocardée, et même vilipendée de la pire façon. The only thing missing, like last year, was the death knell of Notre-Dame so that proclaimed anti-clerics were also greeted by religious authority, always ridiculed, and even vilified in the worst way. Solo faltaba, como el año pasado, el toque de difuntos de Notre-Dame para los anticlericales proclamados para ser recibidos también por la autoridad religiosa, siempre insultados, e incluso vilipendiados de la peor manera.

On a beau faire : il est extrêmement difficile de créer l’unité des esprits et des cœurs. Por mucho que lo intentemos: es extremadamente difícil crear la unidad de mentes y corazones.

Et si l’on réussit provisoirement à trouver un consensus sur la liberté d’expression, celui-ci est rapidement mis à mal. Y si temporalmente logramos encontrar un consenso sobre la libertad de expresión, se socava rápidamente. Et la querelle reprend de plus belle. Y la pelea comienza de nuevo. Ainsi à propos du blasphème.

Pour certains, il est le signe le plus évident de l’émancipation de la pensée. Para algunos, es el signo más evidente de la emancipación del pensamiento. Pour d’autres, il est une atteinte délibérée à la conscience personnelle. C’est l’avis d’un Michel Onfray, qui contredit ainsi l’idée d’anticlérical que l’on se faisait de lui : Esta es la opinión de un Michel Onfray, que contradice así la idea de anticlerical que teníamos de él:

« Je n’aime pas le blasphème, a-t-il déclaré au Figaro Magazine.

Tout le monde a des choses sacrées, que ce soit Dieu ou la montre de son père. On peut rire du sacré d’un autre, mais on ne peut pas humilier l’autre pour son sacré. Le sacré est subjectif mais aussi respectable. Lo sagrado es subjetivo pero también respetable. Voilà au moins un avis à prendre en compte, alors que le débat est en train de rebondir sur le sujet avec l’essai iconoclaste d’Anastasia Colosimo intitulé Les bûchers de la liberté (Stock) ; avec lequel je suis par ailleurs assez d’accord.

Oui à la liberté d’expression, mais la liberté peut-elle spontanément se réguler pour respecter autrui et ses convictions les plus chères ?