Journal en français facile 21 mai 2017
Florent Guignard : Radio France Internationale, il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris.
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FG : Bonsoir, bienvenue, c'est le journal en français facile, que je vous présente avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin.
Zéphirin Kouadio : Bonsoir Florent, bonsoir à tous
FG : Au sommaire de ce journal, Zéphirin, le discours de Donald Trump sur l'islam en Arabie saoudite.
ZK : Le président des Etats-Unis évite l'amalgame entre islam et terrorisme. Il appelle les pays musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme, et à isoler l'Iran, accusé d'entraver la paix dans la région.
FG : Egalement dans ce journal, la condamnation à mort de trois palestiniens accusés d'avoir assassiné un chef du Hamas, il y a deux mois.
ZK : Et puis des soupçons de corruption à l'occasion de la vente de six sous-marins français au Brésil en 2008.
FG : Sans oublier l'expression de la semaine d'Ivan Amar à la fin de ce journal.
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ZK : Et on commence avec le discours attendu de Donald Trump sur l'islam, discours qu'il a prononcé aujourd'hui à Ryad en Arabie saoudite devant les dirigeants d'une cinquantaine de pays musulmans.
FG : Un discours d' « amitié, d'espoir et d'amour », pour reprendre les mots du président des Etats-Unis. Un discours en tous cas à la tonalité bien différente de ce que Donald Trump disait pendant sa campagne présidentielle, et même une fois élu - quand on se souvient de ses deux tentatives pour interdire, au début de son mandat, l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants, des habitants, de sept pays musulmans. Daniel Vallot
Comme prévu, Donald Trump a soigneusement évité de faire un lien direct entre la religion musulmane et le terrorisme. Le président américain a évité tout aussi soigneusement le ton véhément de ses déclarations passées sur l'islam. « Je suis venu apporter un message de paix et d'amitié au monde musulman », a-t-il notamment déclaré. « Cette bataille contre le terrorisme, a-t-il dit, ce n'est pas une bataille entre des religions, mais entre des barbares et des gens de biens, des gens de toutes les confessions et de toutes les origines. » Donald Trump a aussi déclaré qu'il n'était pas venu pour faire la leçon aux pays musulmans, mais il a tout de même insisté pour que ces pays s'engagent davantage dans la lutte contre le terrorisme, sur le terrain militaire, mais également sur le terrain des idées. Donald Trump a aussi parlé de l'Iran au cours de ce discours. Et là, pas question de main tendue et de message de paix : le président américain a accusé l'Iran de financer le terrorisme et de déstabiliser l'ensemble de la région. Le roi Salman, qui accueillait le sommet, a dû apprécier : l'Arabie saoudite considérant Téhéran comme son ennemi le plus dangereux.
FG : Et Donald Trump a même appelé les pays de la planète à « isoler » l'Iran, tant que le régime de Téhéran ne montre pas sa volonté de faire la paix.
ZK : En Syrie, la ville de Homs est désormais totalement sous le contrôle de l'armée de Bachar el Assad.
FG : Le dernier quartier de Homs, l'une des principales villes de Syrie, ce dernier quartier, contrôlé jusqu'ici par la rébellion, a été totalement évacué. Une évacuation des rebelles armés, mais aussi de civils qui a commencé il y a deux mois.
ZK : Et puis dans la bande de Gaza, le procès expéditif, c'est-à-dire rapide, sans prêter beaucoup d'attentions aux droits de la défense : le procès donc de l'assassinat d'un chef du Hamas, le mouvement palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.
FG : Cet assassinat avait eu lieu il y a moins de deux mois. La victime, un commandant de la branche armée du Hamas, avait été assassiné de plusieurs balles en pleine tête. Trois Palestiniens ont été condamnés à mort devant un tribunal militaire, ils ont été reconnus coupables d'avoir agi sur les ordres d'Israël. Correspondance de Marine Vlahovic.
Quatre jours d'audience seulement et un verdict final et sans appel. C'est au terme d'un procès express que les trois Palestiniens, mis en cause dans l'assassinat de Mazen Foqaha, ont été condamnés à mort. Le Hamas avait annoncé il y a à peine dix jours l'arrestation de ces trois « collaborateurs », accusés d'agir sur ordre d'Israël. Soulagé ainsi de mettre fin aux rumeurs selon lesquelles ce meurtre était le fait d'un règlement de compte interne, le mouvement islamisme a dévoilé tous les détails de l'enquête et diffusé les aveux des accusés. Des preuves insuffisantes pour Mahmoud Alfaranji, coordinateur du Conseil des organisations de défense des droits de l'homme palestiniennes, qui dénonce un procès pour l'exemple. Mahmoud Alfaranji : « Nous sommes inquiets, car ce procès s'est déroulé trop rapidement. Les accusés avaient le droit de bénéficier d'une procédure plus longue, pour s'assurer qu'il ne s'agit pas que d'un verdict politique visant uniquement à satisfaire l'opinion publique et les militants du Hamas. » Aucune information n'a filtré sur la date de l'exécution de ces trois condamnés. Les forces de sécurité du Hamas ont elles assuré qu'elles avaient récemment lancé une vaste campagne et arrêté près de 45 collaborateurs présumés, qui seront bientôt jugés. Marine Vlahovic, Ramallah, RFI.
ZK : Et à l'écoute de RFI, il est 16 heures 5 à New York, où le Conseil de sécurité des Nations-Unies convoque une réunion d'urgence, mardi, sur la Corée du Nord.
FG : Le régime de Pyong Yang a procédé ce dimanche à un nouveau tir de missile, tombé en mer au large des côtes nord-coréennes. Il n'a pas atteint les eaux japonaises. C'est le onzième tir de missile nord-coréen depuis le début de l'année. Le Conseil de sécurité s'était déjà réuni la semaine dernière, et cette fois, les Etats-Unis et la Chine préparent une nouvelle résolution qui va comprendre des sanctions supplémentaires contre la Corée du Nord.
ZK : Au Brésil, une journée de manifestation contre le président Michel Temer, accusé de corruption.
FG : Manifestations notamment à Rio et Sao Paulo, les deux principales villes du pays. Mais la mobilisation était assez faible, nous dit-on. Le Parti social-démocrate brésilien devait aussi se réunir aujourd'hui, pour décider de se retirer ou pas de la coalition gouvernementale qui soutient Michel Temer ; mais la réunion a été annulée.
ZK : Et d'autres soupçons de corruption à la une de la presse française aujourd'hui, à l'occasion de la vente de plusieurs sous-marins français au Brésil.
FG : La justice française enquête depuis plusieurs mois sur le versement éventuel de pots-de vin lors de la signature de ce contrat en 2008 entre le président brésilien Lula et le président français Nicolas Sarkozy. Valérie Cohen.
C'est un contrat colossal de 6,7 milliards d'euros portant sur la vente de 5 sous-marins qui intéresse la justice française. Signé en 2009, ce contrat pourrait avoir donné lieu, selon le Journal du Dimanche, au versement de commissions occultes à des politiciens locaux, via le partenaire brésilien, le groupe Odebrecht. Un groupe impliqué au Brésil dans plusieurs très grosses affaires de corruption. La semaine dernière, la chef du Parquet national financier, accompagnée notamment du directeur de l'Office en charge de la lutte contre la corruption, s'est rendue au Brésil ; officiellement pour renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays. Mais selon le Journal du dimanche, de discrètes réunions se seraient tenues avec des enquêteurs en charge de l'affaire Odebrecht. Le contrat avait été conclu à l'occasion d'une visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à son homologue Lula. Signé par DCNS, le géant français des constructions navales, dont l'Etat est le principal actionnaire, il prévoit la construction au Brésil de 5 sous-marins, d'un chantier naval et d'une base militaire. Confronté à ces soupçons de pots-de-vin, le groupe DCNS a affirmé, je cite, qu'elle « respecte partout dans le monde scrupuleusement les règles de droit ».
ZK : Valérie Cohen. Et comme tous les dimanches, nous terminons ce journal en français facile avec Yvan Amar , Florent.
FG : Oui, c'est l'expression de la semaine, qu'on entend beaucoup en ce moment au Brésil ou aux Etats-Unis : faire obstruction. Yvan Amar
Donald Trump a-t-il des ennuis sérieux depuis qu'il a limogé, c'est-à-dire depuis qu'il a renvoyé le chef du FBI ? Eh bien, on se demande s'il tente de faire obstruction à la justice qui enquête sur l'influence russe à propos de l'élection qui l'a porté au pouvoir, c'est-à-dire qui l'a fait élire. Eh bien, que signifie faire obstruction à la justice ? Est-ce qu'il s'agit d'interdire totalement l'enquête ? Ça ne va pas jusque-là. Mais faire obstruction, c'est la gêner et peut-être empêcher qu'elle se déroule, qu'elle ait lieu. C'est trouver les moyens pour qu'elle soit difficile ou impossible à mener. Donc, c'est une action très forte, mais qui reste quand même indirecte. Et cette expression, faire obstruction, on l'entend souvent à propos de ce qui se passe au parlement, dans une assemblée nationale : on fait de l'obstruction si l'on cherche tous les moyens pour empêcher ou retarder le vote d'une loi. Alors on propose des centaines d'amendements, c'est-à-dire de changements, de modifications à ce projet de loi, qui doivent être examinés et discutés ; donc on entrave le débat, c'est à dire qu'on le ralentit, on le paralyse ; on tente de changer parfois le calendrier. Comme si on mettait un obstacle devant le sujet abordé. Et c'est bien ça le sens propre de ce mot obstruction : un obstacle. Une canalisation est obstruée s'il y a quelque chose qui la bouche ; si une artère est obstruée, le sang ne passe plus correctement ; et si on a une bronchite, on parle d'obstruction des voies respiratoires, c'est-à-dire que les tuyaux qui permettent de respirer sont encombrés et l'air a du mal à passer.
FG : Merci Ivan Amar. Il est pratiquement 22 heures 10 à Paris, c'est la fin de ce journal. Merci Zéphirin Kouadio.
ZK : Merci Florent Guignard.
FG : Ce journal, vous pouvez bien sûr le retrouver sur le site internet de RFI Savoirs. Très bonne soirée à tous.