×

Usamos cookies para ayudar a mejorar LingQ. Al visitar este sitio, aceptas nuestras politicas de cookie.


image

Les mots de l'actualité, EXODE   2010-08-31

EXODE 2010-08-31

Les inondations catastrophiques du Pakistan ont chassé des milliers de gens de chez eux, en particulier autour de la ville de Tattha. Et de plus en plus, on parle d'exode à propos de ces foules jetées sur les routes, qui s'éloignent d'une zone dangereuse sans toujours savoir de façon bien précise vers où elles se dirigent. S'agit-il d'une contamination linguistique ? Ce même mot qu'on emploie à propos du Pakistan, on le retrouve en ce moment à propos de Sumatra, où des milliers de gens veulent s'éloigner de la zone dangereuse, menacée par le volcan Sinabung. Un autre exode alors ?

On comprend à quoi le mot fait référence : il s'agit de partir, une idée qu'on retrouve dans d'autres mots qui commencent de la même façon, par ce préfixe ex : exil, exfiltration , par exemple. Mais ces deux termes sont différents : exfiltrer est un mot technique, journalistique et récent ; il s'agit d'organiser l'évacuation de gens dont on pense qu'ils sont en danger s'ils restent dans un pays troublé. Donc on a affaire à une opération délicate, orchestrée de l'extérieur, plus ou moins clandestine, en tout cas discrète, même si le pouvoir en place est parfois mis au courant. Et le mot met l'accent sur la relative passivité de la personne exfiltrée : elle ne se débrouille pas toute seule : elle est prise en charge et on l'a fait sortir du pays. Le mot est de toute façon le symétrique d'infiltrer ! L'exil est très différent : c'est le fait que des gens décident soit à la suite d'une condamnation, soit par ce qu'ils pensent que leur vie est devenue intenable, de quitter leur patrie pour aller vivre ailleurs. Mais un exil renvoie plutôt à la situation de celui qui est parti. En tout cas, ça ne désigne pas l'équipée qui consiste à quitter le pays. Et c'est beaucoup plus à ce voyage qu'on pense quand on emploie le mot exode . Détail important : il s'agit toujours d'un départ collectif, et même massif : on met l'accent sur la foule qui décide de partir. Et les images sont souvent en rapport avec cette multitude anxieuse et désorganisée : colonnes de gens de tous âges, qui partent à la hâte, avec des moyens de transport de fortune, et tous les bagages qu'ils se sont autorisés à emmener, le concentré de leur vie qui les accompagne. De très nombreuses guerres suscitent des exodes, mais certains sont davantage dans les mémoires que d'autres. Quand on ne précise pas, mais qu'on est dans le rappel de la Deuxième guerre mondiale, on pense forcément à l'exode de juin 1940, une fois finie la « drôle de guerre », après la si rapide victoire des Allemands sur l'armée française, quand les armées hitlériennes avaient envahi la France. Les Parisiens surtout, mais pas seulement eux, affolés, s'étaient jetés sur les routes pour partir au hasard, plutôt dans le Midi, fuyant devant l'avance allemande. Enfin le mot a un passé biblique, c'est même le titre du deuxième livre de la Bible, qui raconte la sortie d'Egypte, la fuite des Hébreux de cette terre où ils étaient esclaves pour aller vers la terre promise. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

EXODE   2010-08-31 EXODUS 2010-08-31 EXODUS 2010-08-31 ÉXODO 2010-08-31 ÊXODO 2010-08-31 ИСХОД 2010-08-31 EXODUS 2010-08-31

Les inondations catastrophiques du Pakistan ont chassé des milliers de gens de chez eux, en particulier autour de la ville de Tattha. Et de plus en plus, on parle d'exode à propos de ces foules jetées sur les routes, qui s'éloignent d'une zone dangereuse sans toujours savoir de façon bien précise vers où elles se dirigent. S'agit-il d'une contamination linguistique ? Ce même mot qu'on emploie à propos du Pakistan, on le retrouve en ce moment à propos de Sumatra, où des milliers de gens veulent s'éloigner de la zone dangereuse, menacée par le volcan Sinabung. Un autre exode alors ?

On comprend à quoi le mot fait référence : il s'agit de partir, une idée qu'on retrouve dans d'autres mots qui commencent de la même façon, par ce préfixe ex : exil, exfiltration , par exemple. Mais ces deux termes sont différents : exfiltrer est un mot technique, journalistique et récent ; il s'agit d'organiser l'évacuation de gens dont on pense qu'ils sont en danger s'ils restent dans un pays troublé. Donc on a affaire à une opération délicate, orchestrée de l'extérieur, plus ou moins clandestine, en tout cas discrète, même si le pouvoir en place est parfois mis au courant. Et le mot met l'accent sur la relative passivité de la personne exfiltrée : elle ne se débrouille pas toute seule : elle est prise en charge et on l'a fait sortir du pays. Le mot est de toute façon le symétrique d'infiltrer ! L'exil est très différent : c'est le fait que des gens décident soit à la suite d'une condamnation, soit par ce qu'ils pensent que leur vie est devenue intenable, de quitter leur patrie pour aller vivre ailleurs. Mais un exil renvoie plutôt à la situation de celui qui est parti. En tout cas, ça ne désigne pas l'équipée qui consiste à quitter le pays. Et c'est beaucoup plus à ce voyage qu'on pense quand on emploie le mot exode . Détail important : il s'agit toujours d'un départ collectif, et même massif : on met l'accent sur la foule qui décide de partir. Et les images sont souvent en rapport avec cette multitude anxieuse et désorganisée : colonnes de gens de tous âges, qui partent à la hâte, avec des moyens de transport de fortune, et tous les bagages qu'ils se sont autorisés à emmener, le concentré de leur vie qui les accompagne. De très nombreuses guerres suscitent des exodes, mais certains sont davantage dans les mémoires que d'autres. Quand on ne précise pas, mais qu'on est dans le rappel de la Deuxième guerre mondiale, on pense forcément à l'exode de juin 1940, une fois finie la « drôle de guerre », après la si rapide victoire des Allemands sur l'armée française, quand les armées hitlériennes avaient envahi la France. Les Parisiens surtout, mais pas seulement eux, affolés, s'étaient jetés sur les routes pour partir au hasard, plutôt dans le Midi, fuyant devant l'avance allemande. Enfin le mot a un passé biblique, c'est même le titre du deuxième livre de la Bible, qui raconte la sortie d'Egypte, la fuite des Hébreux de cette terre où ils étaient esclaves pour aller vers la terre promise. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.