Travailler au noir / Faire du marché noir Travailler clandestinement, sans être
Dans les deux expressions, qui correspondent à des activités hors-la-loi, la notion de dissimulation est évidemment présente, et le qualificatif 'noir' employé ici est lié au fait que, quand on veut dissimuler ce qu'on fait, il vaut mieux le faire dans l'obscurité d'une cave que dans la rue en plein jour.
Si le marché noir est généralement associé à la période d'occupation pendant la seconde guerre mondiale, il est certain, d'après Claude Duneton, bien renseigné par plusieurs personnes ayant directement constaté la chose sur place, que l'appellation est née avant, au moins à la fin de la guerre 14-18 en Allemagne, à une période où le pays subissait d'importantes pénuries ; le qualificatif 'schwarz' (noir) était déjà employé dans des termes comme 'Schwarzarbeit' (travail [au] noir), 'Schwarzmarkt' (marché noir), 'Schwarzschlachtung' (abattage clandestin) ou 'schwarzhören' (écouter la radio sans payer la taxe), pour ne citer que ceux-là.
C'est donc l'Allemagne qui serait à l'origine de nos expressions qui ne seraient que des traductions littérales. Il existe toutefois une autre origine évoquée çà et là, nettement plus ancienne, puisqu'elle nous viendrait du Moyen-Âge, mais qui reste à confirmer.
Selon cette hypothèse, à cette époque, on ne devait travailler qu'à la lueur du jour ; mais bien entendu, certains maîtres, peu enclins à bien considérer leurs ouvriers ou serfs, n'hésitaient pas à les faire travailler illégalement une fois la nuit tombée, à la lueur de quelques bougies. Ce serait de ce travail de nuit dissimulé parce que non autorisé que l'appellation "travail noir" puis "travail au noir" serait née.