Champollion a-t-il déchiffré les hiéroglyphes tout seul ? - Musée Champollion à Vif
Mes chers camarades, bien le bonjour ! En 1822, un jeune Français de 31 ans
rédige les principes de base d'une découverte qui révolutionne les études orientales :
le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens. Ce spécialiste des langues anciennes,
c'est Jean-François Champollion ! Vous avez sans doute déjà entendu parler de lui et la
fameuse pierre de Rosette. Pour résumer, le type a carrément donné naissance à une
nouvelle discipline : l'égyptologie ! Mais au-delà des hiéroglyphes,
qui était Jean-François Champollion ? Je trouve intéressant de pouvoir se pencher sur la vie de
grand scientifique pour voir comment ils en sont arrivés à leurs passions et à leurs découvertes.
Mais aussi pour se rendre compte d'une chose : pour réussir, il faut souvent avoir un coup de pouce !
À l'occasion de l'inauguration du musée Champollion à Vif, en Isère,
je vous propose de retracer le parcours de ce chercheur hors du commun et de son frère,
sans lequel le jeune Jean-François n'aurait sans doute pas connu le même succès,
c'est rien de le dire ! Allez c'est parti ! Jean-François Champollion naît à Figeac,
dans le Lot, le 23 décembre 1790. Il est principalement élevé par ses sœurs et par
son frère, Jacques-Joseph, dont le rôle est absolument essentiel dans les réalisations
du futur égyptologue. C'est ce même Jacques-Joseph qui, une fois adulte,
s'installe à Grenoble et fait venir son petit frère à ses côtés afin de se charger lui-même de
son instruction. Jean-François a alors 10 ans. Le jeune Champollion aurait appris à lire en
autodidacte, notamment en comparant des prières qu'il connaissait par cœur avec
celles écrites dans un missel, un livre qui compile les textes nécessaires à la
Messe. De quoi être impressionné non ? Pourtant Jean-François est d'abord un élève médiocre avec
une orthographe déplorable et un comportement un poil agité. Jacques-Joseph dit même de son
frère qu'il était « bouillant et tracassier », « tantôt fougueux et pressé […] tantôt
lâche et abattu ». Jean-François est alors confié aux bons soins d'un religieux qui lui
enseigne les premiers rudiments de langues anciennes telles que le grec et le latin.
C'est vraiment à ce moment là qu'on peut dire qu'est né Champollion le linguiste.
À Grenoble, Jean-François loge chez son frère, entouré de livres,
et s'initie à de nouvelles disciplines comme le dessin. Le musée à Vif possède
d'ailleurs un lot de dessins réalisés par Jean-François alors qu'il n'était
que lycéen. Il s'agit principalement de copies de bustes antiques, et certains de ces dessins
sont annotés par le professeur de Champollion. Et pour le coup, le prof est assez critique,
il souligne le fait que Champollion aurait pu s'appliquer un peu plus
et que les proportions sont pas folichonnes ! C'est également à Grenoble que Champollion se
lance dans l'étude de nouvelles langues orientales comme le syriaque, l'arabe,
le chaldéen, ou encore l'araméen. Sous la tutelle de divers enseignants, Jean-François développe ses
compétences linguistiques, améliore son français et ses aptitudes en dessin, préparant ainsi
sans le savoir ses accomplissements futurs. Malheureusement, il reste un piètre lycéen,
ne faisant preuve d'aucune motivation et se lassant très vite de chaque enseignement.
C'est son frère, Jacques-Joseph, qui tente d'y remédier en lui faisant parvenir, à l'internat,
différents livres portant sur la mythologie, l'étymologie ou encore la religion.
C'est le cas d'une Bible hébraïque vivement réclamée par Jean-François afin qu'il puisse comparer le
texte biblique traduit avec sa version originale. On peut d'ailleurs voir cette Bible au musée à Vif
et les nombreuses annotations qui la parsèment montrent que Champollion éprouve très tôt un
goût prononcé pour la linguistique historique. D'ailleurs on n'exclut pas que cette Bible ait eu
une certaine influence sur sa passion pour l'Égypte, notamment à travers le livre de
l'Exode. Cet intérêt pour l'Égypte lui est en tout cas aussi transmis par son grand-frère.
Bibliothécaire érudit et passionné de lettres, ce dernier s'intéresse en effet à l'Égypte avant son
petit frère. D'ailleurs, quelques années avant le déchiffrement des hièroglyphes,
Jacques-Joseph publie divers essais et mémoires sur l'histoire égyptienne,
et plus particulièrement sa période grecque. Un résumé on peut dire que les Champollion,
qu'il s'agisse de l'aîné ou du cadet, ont toujours
entretenu un rapport particulier avec l'Égypte et son antiquité.
C'est à Paris que Jean-François continue ses études, envoyé par son grand frère afin qu'il se
forme auprès des meilleurs. Le jeune Champollion peut alors accéder à de hauts lieux du savoir,
à l'image du « cabinet des antiques » de la Bibliothèque nationale dont le responsable,
Aubin-Louis Millin, était un ami de Jacques-Joseph. Millin fait même
venir Jean-François à ses soirées savantes afin qu'ils puissent discuter mythologie,
archéologie et linguistique. Mais problème : Jean-François déteste Paris, son climat pluvieux,
sa démesure, et il commence alors à entretenir une intense correspondance
avec son frère, resté dans le Dauphiné. Ces échanges durent jusqu'à la mort prématurée de
Jean-François Champollion et montrent bien à quel point les deux frères étaient liés. On a retrouvé
une grande partie de leur correspondance ici, dans les collections familiales, et c'est vraiment
hyper précieux pour comprendre que l'œuvre de l'un ne peut pas se comprendre sans celle de l'autre.
Les nombreuses lettres échangées entre les frères Champollion laissent entrevoir
l'influence de l'aîné sur le cadet. Ainsi, lorsque Jean-François se laisse aller à des hypothèses
pas très sérieuses, c'est Jacques-Joseph qui le recadre et le remet sur le droit chemin. De même,
lorsque Jean-François se plaint de ses conditions de travail ou de sa lassitude,
son grand frère le rassure, le sermonne parfois, afin qu'il poursuive ses travaux et n'abandonne
pas la voie dans laquelle il s'était lancé. Jean-François signe souvent ses lettres d'éléments
égyptiens, comme avec l'épithète « Maïamoun », dérivée de l'expression égyptienne méry Amon,
qui signifie littéralement « l'aimé du dieu Amon ». Jean-François aimait beaucoup laisser
ce genre de signes et d'ailleurs, on trouve sur la poutre de sa chambre à coucher trois cartouches,
symbole dans lequel les pharaons faisaient inscrire leurs noms royaux. Ces cartouches,
Champollion les réalise avant même d'avoir trouvé la clé finale du déchiffrement des hiéroglyphes,
comme en témoignent les petites fautes qui s'y trouvent. Le cartouche de droite renferme
ainsi la version phonétique du nom même de Champollion, tandis que les trois signes du
dessous sont une version abrégée d'une formule classique dans les textes égyptiens qui signifie
littéralement : « vie, prospérité, santé ». Si le musée sérois est si particulier,
c'est qu'il prend place dans l'ancienne maison de campagne des Champollion-Figeac,
devenue ensuite une des résidences de la famille jusqu'en 2001, date à laquelle le
département de l'Isère en fait l'acquisition afin de valoriser la vie et l'œuvre des deux frères.
À l'origine, cette demeure est achetée en 1778 par Pierre Berriat, alors procureur
et juge. Et lorsque Jacques-Joseph épouse en 1807 la fille de Pierre Berriat, Zoé,
la maison de Vif revient alors à la jeune épouse sous forme de dot. Jean-François Champollion y
loge souvent, et une partie conséquente de ses travaux sur le déchiffrement des hiéroglyphes
a lieu dans cette propriété. Les Berriat, au-delà de leur
union aux Champollion, ont laissé une trace indélébile dans l'histoire du Dauphiné. En effet,
l'un des fils de Pierre Berriat, Hugues, devient maire de Grenoble en 1835. Un autre de ses fils,
Jacques Berriat-Saint-Prix, occupe la chaire des Écoles de Droit de Grenoble et de Paris,
allant même jusqu'à être élu à l'Académie des sciences morales et politiques. Très
proche de Jacques-Joseph, Berriat-Saint-Prix était réputé pour son érudition et il est
évident que ce contact a joué un grand rôle dans le développement du réseau des Champollion.
En plus de la famille Berriat, l'installation des frères Champollion à Grenoble et dans le
Dauphiné en général est marquée par la rencontre avec Jean-Baptiste Joseph Fourier. Mathématicien
et physicien de talent, membre de diverses Académies et préfet de l'Isère à partir de 1802,
Fourier était un savant réputé et est un véritable protecteur pour les Champollion.
Et j'exagère même pas, le gars est tellement important pour les Champollion que sur son
lit de mort, Jean-François demande à être inhumé au Père Lachaise, à Paris,
à côté de la tombe de Joseph Fourier, son ami de toujours.
Parmi les accomplissements majeurs de Fourier, on compte sa participation à l'Expédition d'Égypte
commandée par Napoléon Bonaparte à la toute fin du XVIIIe s. Il est d'ailleurs le premier
secrétaire de l'Institut d'Égypte créé sur place, au Caire. À son retour en France,
il est désigné pour rédiger la préface historique de la Description de l'Égypte,
un vaste rapport scientifique, archéologique et historique réalisé par les nombreux savants
ayant pris part à l'Expédition. La première édition de la Description compte 22 volumes,
publiés entre 1809 et 1822. Et en témoignage de leur amitié et de la confiance accordée à
Jacques-Joseph Champollion par Fourier, ce dernier lui propose de l'aider à rédiger la préface.
Ce qui montre bien que l'aîné des Champollion était, avant même les découvertes de son jeune
frère, respecté par le monde savant de l'époque. Cette participation à la rédaction de la préface
de la Description de l'Égypte marque l'entrée de plein pied des Champollion dans l'égyptologie
naissante. L'une des copies de la pierre de Rosette sur laquelle travailla Jean-François
pour le déchiffrement des hiéroglyphes provenait même de la collection personnelle de Fourier.
Ici au musée, on peut même trouver plusieurs estampages de cette stèle,
qui déjà au moment où Jean-François Champollion l'étudie, se trouve au British Museum.
Sur cet extrait, vous pouvez d'ailleurs me voir manger à côté de la pierre de Rosette
au sein même de la galerie des antiquités égyptiennes. Parce que pourquoi pas.
Pourquoi au British Museum vous me direz ? Et bien parce que si elle est découverte par un soldat
français du nom de Bouchard, à Rosette, dans le Delta du Nil, la stèle est récupérée par les
Anglais lors de la défaite française et ramenée à Londres, où elle se trouve encore aujourd'hui.
À Paris, Jean-François Champollion côtoie ce qui se fait de mieux en termes de formation
scientifique. Il navigue alors entre la Bibliothèque impériale,
le Collège de France ou encore l'École spéciale des langues orientales. Il
s'initie à de nouvelles langues comme le persan, le sanscrit et le phénicien,
et c'est Jacques-Joseph qui l'encourage à se tourner vers les écritures égyptiennes,
pour lesquelles Jean-François va développer une véritable passion. Il entame à ce moment la
rédaction de plusieurs articles sur l'histoire égyptienne, alimenté par l'envoi de nombreux
livres de la part de Jacques-Joseph qui se démène pour nourrir l'ambition de son jeune frère.
En 1809, alors que Grenoble voit s'ouvrir l'université impériale, Jacques-Joseph est nommé
professeur de littérature grecque. Il œuvre alors pour que Jean-François reçoive le poste d'adjoint
à la chaire d'histoire de l'université. En 1812, Jacques-Joseph est également désigné conservateur
en chef de la bibliothèque de Grenoble, et il nomme son frère comme assistant.
Les deux Champollion ont alors tout le loisir de prolonger leurs recherches. Jean-François a même
l'opportunité, grâce à l'ouverture d'une section des « antiques », d'étudier des vases canopes,
deux cercueils et au moins quatre momies égyptiennes.
Il faut bien avoir conscience que si tout ça est possible pour Jean-François Champollion,
c'est vraiment grâce à son frère. Jacques-Joseph était un fin politicien, et ses nombreuses
amitiés lui permettent de naviguer entre les différents régimes politiques de la première
moitié du XIXe s. Malgré quelques problèmes avec le pouvoir en place lors des phases de transition,
il parvient toujours à retomber sur ses pattes et à obtenir des places prestigieuses dans
diverses institutions du pays. C'est grâce à ses nombreux contacts que Jean-François arrive
à se frayer un chemin dans le monde politique assez sauvage de l'époque ! Sans ça...ça aurait
été compliqué ! Et attention, il ne s'agit pas de lui retirer son mérite hein, mais il faut
souligner que c'est une réussite collective ! J'ai parlé tout à l'heure de l'Expédition
d'Égypte de Bonaparte, qui a lieu entre 1798 et 1801. Cette campagne,
d'abord menée pour des raisons militaires, emmène avec elle 167 savants afin de rapporter tout
le matériel qui servira à la publication de la Description de l'Égypte. Et si la campagne est
un échec du point de vue de l'armée, elle est une réussite totale sur le plan scientifique,
et c'est elle qui pose les bases de la création d'une nouvelle discipline : l'égyptologie.
Il ne faut pas nier l'impact de la Campagne d'Égypte sur les frères Champollion.
Déjà au moment de la préparation de l'Expédition, Jacques-Joseph tente,
en vain, de se faire recruter comme membre scientifique. Les deux frères accordent
donc une attention toute particulière à la publication de la Description. Si
Jean-François est parfois agacé par la piètre qualité des relevés effectués sur place,
ces copies sont durant de longues années les seules sources sur lesquelles il peut travailler.
Le 27 septembre 1822, Jean-François Champollion expose ses découvertes sur les hiéroglyphes.
Il vient de réussir à déchiffrer l'écriture mystérieuse et rentre pour ça dans l'Histoire,
éclipsant a posteriori son frère. Cette découverte lui permet de se faire un nom en France, mais
aussi en-dehors. Il attire notamment l'attention des Italiens, et en particulier de Charles-Félix,
prince de Piémont et duc de Savoie. Celui-ci vient en effet d'acquérir une collection d'antiquités
égyptiennes, et il convie Champollion à Turin afin d'en établir le 1er catalogue. Ce travail
reste inachevé, mais est une étape majeure dans la vie post-déchiffrement de Jean-François.
Il se rend ensuite à Livourne où se vendait une autre collection d'antiquités égyptiennes
et parvient à faire acheter cette collection par la France, entraînant la création du département
égyptien du Louvre, dont Jean-François est le 1er conservateur. A Livourne,
il fait la connaissance d'Ippolito Rosellini, tout jeune professeur de langues orientales à Pise avec
lequel il entretiendra une profonde amitié. En 1826, Rosellini vient à Paris pour achever
sa formation auprès de Champollion, et les deux amis commencent à planifier un voyage
en Égypte. Cette expédition débute en 1828, et les deux égyptologues emmènent avec eux des
dessinateurs destinés à rapporter toute sorte de relevés et de notes d'inscriptions égyptiennes.
Jean-François emmène avec lui une version de la fameuse Description,
issue du premier voyage en Egypte, afin de corriger les erreurs et imprécisions de ses
prédécesseurs directement dans l'ouvrage. Il en avait surement gros sur la patate !
Cette expédition dure un an et demi et voit le convoi remonter le Nil depuis le Delta jusqu'à la
2e cataracte, en territoire nubien. Champollion, Rosellini et leurs collègues répertorient,
analysent et traduisent sans relâche tout ce qu'ils voient, allant parfois jusqu'à
travailler sous des chaleurs extrêmes et dans des conditions déplorables pour la santé.
Champollion et le reste de l'équipe s'habillent à l'orientale, avec vêtements amples et turban,
et Jean-François va même jusqu'à porter un sabre et des dagues afin d'assurer sa propre
protection. Ces vêtements et accessoires se trouvent aujourd'hui au musée à Vif et sont
soigneusement conservés en compagnie d'autres objets l'ayant accompagné dans ses travaux,
à l'instar de son propre bureau. La naissance de l'égyptologie occupe une place majeure dans
le parcours du musée et offre une belle remise en perspective des apports de Champollion lui-même,
mais aussi de ses prédécesseurs et de ceux qui, dès ses débuts, ont permis à la
discipline d'exister et de se développer. Selon les dires de Champollion lui-même,
l'expédition franco-toscane en Égypte aurait permis de rapporter « suffisamment de travail
pour toute une vie ». Mais malheureusement, deux ans et demi après son retour d'Égypte,
il meurt prématurément sans pouvoir mener à terme les nombreux projets
sur lesquels il travaillait avec acharnement. Jean-François Champollion s'éteint donc à 41 ans,
dans la nuit du 3 au 4 mars 1832. Il est enterré au Père Lachaise et laisse derrière
lui une veuve et une fille. C'est son frère Jacques-Joseph qui s'occupe de ses funérailles,
et tout le reste de sa vie, il continue à faire don de son temps et de son énergie
pour honorer la mémoire de Jean-François. Et ça jusqu'à sa mort, 35 ans plus tard, quand il
s'éteint à son tour en 1867, à presque 90 ans. Jacques-Joseph occupe donc toutes ces années à
défendre avec acharnement l'œuvre de son frère et à prolonger ses travaux, au détriment de sa
propre postérité. Si des ouvrages célèbres sont publiés durant le vivant de Jean-François, comme
son Précis du système hiéroglyphique, c'est après la mort du déchiffreur que de nombreux travaux
inédits seront diffusés. C'est donc Jacques-Joseph qui reprend le flambeau, achevant et publiant des
œuvres majeures telles que le Dictionnaire égyptien, la Grammaire égyptienne ou encore
les Monuments d'Égypte et de Nubie, titre sous lequel paraissent les résultats de l'expédition de
Jean-François Champollion et d'Ippolito Rosellini. Jacques-Joseph expose également les cas de plagiat
avéré des travaux de son frère. Il publie enfin des travaux sur l'Égypte en son nom propre,
tout en soulignant à de nombreuses reprises ce que ces études devaient à Jean-François.
Si aujourd'hui le nom de Champollion fait donc surtout référence à Jean-François,
c'est en tout point grâce à son frère, qui ne l'a jamais oublié, et qui jusqu'au bout œuvre
avec une énergie parfois désespérée pour que soient reconnus ses accomplissements.
Malheureusement pour lui, lors de la Révolution de 1848, Jacques-Joseph Champollion tombe en disgrâce
du fait de son passé royaliste. Il perd tout, est démis de ses fonctions, et la publication posthume
des œuvres de Jean-François s'arrête brusquement. Après sa mort, c'est l'un de ses fils, Aimé, qui
continue d'entretenir la mémoire des deux frères Champollion, notamment depuis la maison de Vif où
il passe la fin de sa vie. Aimé Champollion est même élu maire de Vif, achevant d'associer le nom
de Champollion à la ville et à la maison vifoise. Voilà les amis, ce petit voyage dans la vie des
Champollion touche à sa fin. J'espère que ça vous a permis d'y voir un peu plus clair sur les débuts
de l'egyptologie et sur la vie des deux frères. Personnellement avant de bosser sur le sujet,
je ne savais même pas que Champollion avait un frère, alors qu'il lui doit énormément !
J'aimerai remercier le musée Champollion à Vif en Isère et le département de l'Isère pour avoir
permis ce reportage, comme vous avez pu le voir, le musée est au cœur de la vie des Champollion et
regorge d'objets absolument incroyables comme un encrage de la pierre de Rosette annoté de la main
de Jean-François lui-même, ou encore l'armoire sur laquelle figure un disque ailé et un cartouche
renfermant son nom. Le parcours de visite offre un aperçu de la façon dont Jean-François Champollion
a travaillé au déchiffrement des hiéroglyphes et à la diffusion de l'histoire de l'Égypte, dont il a
permis la redécouverte. L'histoire des deux frères est indissociable, et le parcours de l'un est à
tout moment influencé par le parcours de l'autre. Si Jean-François disait « Je suis tout à l'Égypte,
et elle est tout pour moi », c'est Jacques-Joseph qui résume le mieux la relation qu'il entretenait
avec son petit frère : « J'ai été tour à tour son père, son maître, et son élève ».
Merci à tous d'avoir suivi cet épisode, on se retrouve très bientôt sur Nota Bene. Ciao !