Journal en français facile 13/04/2020
Jérome Bastion : Bienvenue sur Radio France Internationale, il est 22h à Paris, 20h en temps universel, et c'est l'heure de votre Journal en français facile ! L'actualité est toujours dominée par la pandémie de Covid-19 qui paralyse le monde, et par le discours aux Français ce soir du président Emmanuel Macron : - le chef de l'État qui a annoncé - et c'était attendu - la poursuite du confinement pour 4 semaines, puis sa sortie progressive à partir du 11 mai. Tout le monde sera alors équipé de masques et tous les cas suspects seront testés. Emmanuel Macron qui a esquissé une autocritique sur la gestion de la crise et promis de se réinventer - vous l'entendrez. - ailleurs en Europe des mesures d'assouplissement, là où le Covid-19 semble marquer le pas : Italie, Allemagne, et surtout l'Espagne, où une partie des entreprises ont rouvert leurs portes ce lundi après distribution de millions de masques aux salariés. - aux États-Unis, l'État de New York a lui a franchi le cap des 10 000 morts, mais le gouverneur Cuomo a voulu délivrer un message d'espoir, vous l'entendrez également dans ce journal. ------ JB : « L'épidémie de coronavirus en France commence à marquer le pas » a affirmé le Président Macron lundi soir dans une allocution télévisée, ajoutant « l'espoir remonte mais rien n'est acquis ». La France confinée depuis plus d'un mois le restera jusqu'au 11 mai, soit 4 semaines de plus. Annonce attendue, alors que le dernier bilan communiqué par le Directeur général de la santé décompte près de 15 000 morts depuis le début de cette pandémie et 574 nouveaux décès au cours des 24 dernières heures. Et puis Emmanuel Macron a aussi reconnu que la France « à l'évidence n'était pas assez préparée » à la crise. Écoutez-le. [Transcription manquante] JB : « Nous finirons par l'emporter, mais nous allons devoir vivre plusieurs mois avec le virus », a également dit le Président Macron, qui a promis qu'à partir du 11 mai et du déconfinement progressif, chaque français sera doté d'un masque et chaque cas suspect sera testé pour pouvoir reprendre progressivement une vie normale. Le détail de ces annonces et mesures est à retrouver sur notre site www.rfi.fr, où vous pouvez réécouter l'édition spéciale qui a suivi l'allocution présidentielle. Contrairement à d'autres, l'Italie et l'Espagne font partie des pays où le nombre de morts diminue. En Espagne, 517 décès ont été enregistrés en 24 heures - c'est une décélération, et elle coïncide avec un allègement des mesures de confinement en vigueur depuis plus d'un mois. Certaines entreprises ont d'ailleurs pu reprendre leur activité ce lundi, notamment dans la construction et l'industrie; 2 secteurs d'activité dont les salariés se sont vus remettre ce matin des millions de masques de protection. Juliette Geerbrant a recueilli la réaction du Dr Diego Figuera Alvarez. Il dirige le service psychiatrique de l'hôpital San Carlo à Madrid. Il est aussi député de la communauté de Madrid. Il estime que cette reprise partielle de l'activité intervient trop tôt. Si on privilégie un aspect, on le fait aux dépens d'un autre. Et pour trouver le bon équilibre, il faut une décision politique c'est sûr. Ça ne peut pas être uniquement une décision sanitaire, malheureusement. Moi qui me rends tous les jours à l'hôpital en ce moment, d'un point de vue sanitaire je pense qu'il fallait attendre une semaine au moins. Pour le psychiatre que je suis, lâcher du lest c'est bien, car on va avoir beaucoup de problèmes plus tard, avec les enfants, les adolescents, surtout en milieu précaire. Et bien sûr en tant que député, je dois prendre en compte la dimension macro-économique, et j'entends mes collègues qui m'interpellent : bon il faudrait commencer aussi à donner un peu d'oxygène à l'économie ! parce que sinon - et c'est vrai - il y aura aussi des problèmes de souffrance et de santé mentale liés à la perte d'emplois qu'on va devoir affronter. Donc c'est très délicat. En tant que député j'aurais tendance à penser : il faudrait peut-être assouplir le confinement, mais en tant que médecin je dois dire : il vaut mieux attendre un peu, parce que sinon on risque de revenir en arrière. JB : L'État de New York aux États-Unis a franchi ce lundi le cap des 10 000 morts du coronavirus. Néanmoins comme dans d'autres endroits de la planète, les chiffres indiquent une stabilisation de la situation. Le solde entre les hospitalisations et les sorties d'hôpital se réduit : il était de 118 sur les dernières 24h contre plus de 1 000 le 3 avril et les jours précédents. C'est donc un message d'espoir que le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a voulu faire passer ce lundi. La propagation est sous contrôle ! Regardez ces chiffres, vous savez ce qu'ils signifient ? La propagation est sous contrôle ! Nous pourrions être dans une situation où nous ne parvenons pas à contrôler cette maudite chose ! Le pire est passé, oui ! Je crois que nous pouvons dire que le pire est passé ; car le pire ce sont les gens qui meurent ; c'est ça le pire. Nous parvenons à réduire le nombre de gens qui meurent, et notre système de santé réussit un travail phénoménal et affronte ce monstre. Il n'est pas en train de submerger notre système de santé. Et c'est une réussite. Jusqu'à la fin de ma vie, je ne dirai qu'une chose aux soignants : merci ! Et je n'étais pas sûr que nous réussirions à empêcher la vague de submerger nos capacité hospitalières et ils ont réussi ! Et je pense que le pire est passé si nous continuons à agir intelligemment. Et je crois que nous pouvons maintenant prendre le chemin du retour à la normale. JB : Aux États-Unis, par ailleurs, le président américain Donald Trump n'a aucunement l'intention de limoger le docteur Anthony Fauci, expert de la cellule de crise sur le coronavirus de la Maison Blanche, a affirmé lundi l'exécutif. « Les spéculations médiatiques sont ridicules, le président Trump ne va pas limoger le docteur Fauci », a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche. Et puis un marin du porte-avions américain USS Theodore Roosevelt est mort lundi de complications du Covid-19 sur l'île de Guam, dans le Pacifique, où le navire contaminé par le coronavirus a été partiellement évacué, a annoncé l'US Navy. Au Royaume-Uni, le cap des 11 000 morts a été franchi ce lundi avec plus de 700 morts supplémentaires. Et en Irlande, pays jusqu'à maintenant relativement épargné, on s'attend à devoir redoubler d'efforts contre le Covid-19. Car selon les spécialistes, le gros de l'épidémie reste à venir. Pour mettre toutes les chances de son côté, le gouvernement n' a pas hésité à faire appel à une figure nationale : Bono, le chanteur emblématique du groupe U2. Correspondance à Dublin d'Emelyne Vin. Dernier courrier en date pour l'interprète de With or Without You : à destination de Moon Jae-in, le président sud-coréen. Bono a salué sa réponse à la crise sanitaire et a demandé si Séoul pouvait fournir du matériel de protection à l'Irlande - qu'il financerait lui-même. Le président Moon a indiqué qu'il ferait tout son possible. Un peu plus tôt ce mois-ci, le leader du groupe U2 s'est muni de son épais carnet d'adresses et sollicité des gens d'affaires et des entrepreneurs pour acheminer du matériel de Chine. La cargaison est arrivée la semaine dernière. Au début de l'épidémie, début mars, le gouvernement a appelé une poignée de célébrités à jouer de leur notoriété pour trouver des masques et des sur-blouses. Engagé pour les droits humains depuis des années, Bono aurait pu écrire une chanson, comme il l'a fait contre le SIDA ou la faim dans le monde. « Cette fois-ci il me semblait plus juste d'agir que d'écrire », a-t-il expliqué. De quoi relancer l'un des sports nationaux en Irlande : ironiser sur la perfection apparente du chanteur-compositeur-interprète-businessman-philantrope. JB : Je vous rappelle la principale information avant de refermer ce journal : le président français a repoussé la fin du confinement au 11 mai, soit dans 4 semaines.