Journal en français facile 19/01/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 20 h en temps universel, 21 h à Paris et Strasbourg. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Anne Corpet, bonsoir Anne !
Anne Corpet : Bonsoir Clémentine.
CP : Face au Parlement européen, le président français Emmanuel Macron a plaidé aujourd'hui pour une Europe puissante. Mais certains élus doutent de sa capacité d'action. Nous entendrons le reportage de notre envoyé spécial à Strasbourg.
AC : Le chef de la diplomatie palestinienne appelle à « mettre fin à l'impunité dont jouit Israël ». Il s'est exprimé aujourd'hui devant le conseil de sécurité de l'ONU. Il dénonce la destruction d'une maison palestinienne à Jérusalem.
CP : Dans l'actualité également, le recul de la liberté de la presse en Inde. Le gouvernement de New Delhi a définitivement fermé le club de la presse du cachemire. Correspondance à suivre.
AC : Enfin, dans les îles Tonga, les besoins sont toujours aussi immenses après une éruption volcanique et un tsunami dévastateur. Nous entendrons une responsable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
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AC : Emmanuel Macron passe à l'offensive pour « une Europe puissance d'avenir ».
CP : Oui, le président français a appelé aujourd'hui les européens à « l'audace » pour que l'Union européenne s'affirme comme une puissance d'avenir et souveraine, afin dit-il de « ne pas dépendre des autres puissances mondiales ». Emmanuel Macron s'est exprimé devant le Parlement européen, alors que la France vient de reprendre la présidence du conseil de l'Union européenne. Le dirigeant a ensuite longuement échangé avec les eurodéputés. Des échanges parfois houleux, c'est à dire agités, avec les élus français, à 3 mois de la présidentielle française. À Strasbourg, Anthony Lattier.
Il est le seul candidat à la présidentielle à être aussi député européen. L'occasion est trop belle pour l'écologiste Yannick Jadot d'installer un face-à-face avec le Président Macron. « Notre Europe ne sera jamais la votre. Celle du renoncement climatique, celle du glyphosate. Celle de circulation sans entrave, des biens, des services et de la finance mais des murs, des barbelés, des miradors et les humiliations pour les femmes et les hommes. » S'en suit un échange musclé entre le Président du Rassemblement national Jordan Bardella et le chef de l'État. « Alors que la France a besoin de rayonner de nouveau pour exprimer sa puissance, vous avez éteint sa lumière. Pour la France mais aussi pour l'Europe, il est vital que votre mandat reste unique. » « Vous avez quand même, je dois le saluer, très méthodiquement dit n'importe quoi sur tous les textes européens que nous pouvions signer. » Bis repetita avec l'intervention de l'élue insoumise Manon Aubry. « L'histoire jugera l'occasion manqué de votre présidente française de l'Union européenne. Sacrifié sur l'hôtel de votre ambition personnelle. » « Vous avez dit, je vous cite, la présidente française de l'Union européenne ne doit être un marche pied électoral. Et je pense que vous avez tout à fait raison, donc à plusieurs ici vous avez eu raison de ne pas le faire. » 3h30 d'échanges en partie parasités donc par la campagne électorale française. À la sortie, les eurodéputés non-français expriment leur agacement. Le chef de l'État lui s'éclipse, refusant de répondre aux questions des journalistes en conférence de presse. Anthony Lattier, Strasbourg, RFI.
AC : Toujours en France, le parquet antiterroriste ouvre une enquête sur « l'assassinat » d'une touriste française au Maroc.
CP : L'ouverture de cette enquête fait suite au meurtre d'une touriste française samedi dernier à Tiznit dans le sud du Maroc. Cette femme, âgée de 79 ans, a été tuée à l'arme blanche sur un marché de la ville. Un suspect âgé de 31 ans a été arrêté le jour même à Agadir à quelques kilomètres seulement du lieu du crime.
AC : Le chef de la diplomatie palestinienne dénonce devant l'ONU la destruction d'une maison palestinienne à Jérusalem.
CP : Oui, Riyad al-Malki a pris la parole aujourd'hui devant le conseil de sécurité des Nations unies. Voici ce qu'il a déclaré : « Israël continue de mener une guerre sans merci au peuple palestinien ». Il accuse l'État hébreux d'avoir « déraciné » une famille « y compris leurs enfants ». « Il faut mettre fin à l'impunité dont jouit Israël » a-t-il conclu.
AC : Les faits se sont produits ce matin à l'aube à Jérusalem dans le quartier ultrasensible de Cheikh Jarrh.
CP : Oui, la maison de la famille Salhiya a été rasée dans la foulée. Les forces de l'ordre israéliennes, avaient déjà tenté en début de semaine, de démolir l'habitation. Mais face à la mobilisation de militants anti-occupation, et de diplomates internationaux, elles avaient renoncé. Finalement, le sursis a été de courte durée. Sami Boukhelifa.
Les policiers israéliens ont fait irruption au cœur de la nuit. Le quartier de Cheikh Jarrah, situé à Jérusalem-est, partie palestinienne de la ville annexée par l'État hébreu, est rapidement bouclé. Selon la police israélienne, durant cette opération nocturne, 18 personnes ont été arrêtées. Parmi elles, les membres de la famille Salhiya. Lundi, lors de la première tentative d'expulsion, Mahmoud Salhiya et ses enfants s'étaient réfugiés sur le toit de leur maison. Armés d'une bombonne de gaz et d'un bidon d'essence, ils avaient menacé de tout faire exploser, s'ils étaient forcés à quitter les lieux. La famille Salhiya était sous le coup d'un mandat d'expulsion depuis 2017. Le terrain sur lequel se trouvait leur maison, désormais réduite en ruine, a été alloué pour la construction d'une école. À Cheikh Jarrah, des militants des droits de l'Homme, palestiniens et israéliens, expliquent que cet établissement pourrait être construit ailleurs en ville. Selon eux, il s'agit d'un simple prétexte à un déplacement forcé des populations palestiniennes. Ils qualifient cet acte de « crime de guerre ». En mai dernier, ce sont justement des tentatives d'expulsions de Palestiniens de ce quartier, qui ont notamment contribué à déclencher le conflit à Gaza. Sami Boukhelifa, Jérusalem, RFI.
AC : Direction l'Inde à présent, où le gouvernement a ordonné la fermeture permanente du Club de la presse du Cachemire, dans le nord du pays.
CP : Cette décision restreint, limite, encore plus la liberté d'expression dans une région déjà hautement militarisée, c'est à dire une région où l'armée est très présente. Il y a 2 ans, les autorités indiennes ont abrogé, ont mis fin, à l'autonomie de cette région disputée. Et depuis, les forces de sécurité ont augmenté leur pression sur les médias. Elles ont notamment arrêté plusieurs journalistes. La correspondance de Sébastien Farcis.
Fin décembre, le gouvernement régional renouvèle l'enregistrement administratif du club de la presse du cachemire, et ces journalistes prévoient donc de nouvelles élections pour renouveler leur comité de direction. Mais vendredi dernier, les autorités suspendent subitement cette autorisation, et le lendemain, plusieurs personnes, dont des journalistes accompagnés de policiers, prennent possession par la force des locaux. Le gouvernement prend alors ce prétexte pour dissoudre immédiatement le club de la presse et fermer ce lieu définitivement, pour des raisons de sécurité, dit-il. Ishfaq Tantray est le secrétaire général élu du club. « Au cachemire, il est devenu courant que des journalistes soient arrêtés ou menacés, et notre club servait à les défendre et à demander aux autorités de les relâcher. C'est ainsi que tous les clubs de la presse opèrent en Inde et dans le monde. Nous demandons juste le respect de la constitution pour laisser les journalistes travailler librement. Notre rôle est encore plus important aujourd'hui, et c'est malheureux que nous ne puissions même plus faire cela. » Ces derniers mois, trois journalistes du cachemire ont été arrêtés pour terrorisme ou atteinte à la sécurité de l'État pour leurs écrits ou de simples messages sur les réseaux sociaux. Sébastien Farcis, New Delhi, RFI.
AC : Les premiers avions transportant une aide d'urgence pour les îles Tonga vont pouvoir atterrir.
CP : La principale piste d'atterrissage de ces îles du pacifique a été dégagée, quatre jours après une éruption volcanique marine suivie d'un tsunami dévastateur. La directrice de la région pacifique de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Sainiana Rokovucago a pu communiquer pour la première fois aujourd'hui avec ses équipes sur place, par téléphone satellite pour discuter des priorités.
Le principal problème s'est l'approvisionnement de l'eau, c'est la grande priorité aujourd'hui. C'est ce que le gouvernement et les organisations d'aide internationale tentent d'acheminer à tout prix. Il faut aussi aider les gens à nettoyer leurs maisons. Nous espérons pouvoir mobiliser davantage d'aide dans les jours à venir, tout en gardant en tête les quarantaines liés au Covid. Il faut construire les abris. Sur l'île, nous avons les premières nécessités, des couvertures, des kits pour ces abris, car il y a beaucoup de cendres volcaniques, les sources d'eau ont été inondées par l'eau de mer à cause du tsunami. Il faudra surveiller l'augmentation des maladies liés à la qualité de l'eau aussi. Et enfin, notre travail va aussi se concentrer sur le soutien psychologique, car les peurs d'une nouvelle éruption seront dans tous les esprits.
CP : Des propos recueillis par Cléa Broadhurst. Très belle soirée à tous sur RFI